J'ai été bien peiné au sujet de Valens, qui avait été quelque temps presbytre chez vous, de voir qu'il méconnaît à ce point la charge qui lui avait été donnée. Je vous avertis donc de vous abstenir de l'avarice et d'être chastes et vrais. Abstenez-vous de tout mal.
Celui qui ne peut pas se diriger lui-même en ceci, comment peut-il y exhorter les autres ? Si quelqu'un ne s'abstient pas de l'avarice, il se laissera souiller par l'idolâtrie, et sera compté parmi les païens qui « ignorent le jugement du Seigneur » (Jér 5.4), ou « ignorons-nous que les saints jugeront le monde », comme l'enseigne Paul (1Co 6.2) ?
Pour moi, je n'ai rien remarqué ou entendu dire de tel à votre sujet, vous chez qui a travaillé le bienheureux Paul, vous qui êtes au commencement de sa lettre. C'est de vous en effet qu'il « se glorifie devant toutes les Églises » (2Th 1.4) qui, seules alors, connaissaient Dieu, nous autres nous ne le connaissions pas encore.
Ainsi donc, je suis bien peiné pour lui et pour son épouse ; (2Th 3.15), mais rappelez-les comme des membres souffrants et égarés, pour sauver votre corps tout entier. Ce faisant, vous vous faites grandir vous-mêmes.
Je suis assuré que vous êtes très versés dans les Saintes Lettres et que rien ne vous en est ignoré : moi je n'ai pas ce don. Il me suffit de vous dire, comme il est dit dans ces Écritures : « Mettez-vous en colère et ne péchez pas », et « que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (cf. Ps 4.5; Ep 4.26). Heureux qui s'en souvient ; je crois qu'il en est ainsi pour vous.
Que Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et lui-même, le grand prêtre éternel, le fils de Dieu, Jésus-Christ, vous fassent grandir dans la foi et dans la vérité, en toute douceur et sans colère, en patience et longanimité, endurance et chasteté ; qu'il vous donne part à l'héritage de ses saints, et à nous-mêmes avec vous, et à tous ceux qui sont sous le ciel, qui croient en notre Seigneur Jésus-Christ et en son Père qui l'a ressuscité d'entre les morts.
Priez tous les saints. Priez aussi pour les rois, pour les autorités et les princes, et pour ceux qui vous persécutent et vous haïssent, et pour les ennemis de la croix ; ainsi le fruit que vous portez sera visible à tous, et vous serez parfaits en lui.
(Lettre aux Philippiens, XI-XII)
Liturgie - Page 560
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Saint Polycarpe
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Conversion de saint Paul
Sancte Paule apostole, prædicator veritatis et doctor gentium, intercede pro nobis ad Deum qui te elegit, ut digni efficiamur gratia Dei. Tu es vas electionis, sancte Paule apostole, prædicator veritatis. intercede pro nobis ad Deum qui te elegit, ut digni efficiamur gratia Dei.
Saint Paul apôtre, prédicateur de la vérité et docteur des nations, intercède pour nous auprès de Dieu qui t'a élu, afin que nous soyons rendus dignes de la grâce de Dieu. Tu es un vase d'élection, saint Paul apôtre, prédicateur de la vérité.
(Répons des matines) -
3e dimanche après l’Epiphanie
Après la Révélation la Loi sur le Sinaï, Moïse accomplit dix œuvres montrant la puissance de Dieu : les plaies d'Egypte. Dans son évangile, saint Matthieu reprend ce schéma pour montrer que Jésus est le nouveau Moïse et que ce nouveau Moïse est Dieu.
Le Sermon sur la montagne est la révélation de la Loi nouvelle. Matthieu y ajoute d'autres enseignements du Christ, qui sont autant de commandements. Ce discours est immédiatement suivi du récit de dix miracles. Ce ne sont plus des plaies, ce sont des guérisons.
L'évangile de ce dimanche raconte les deux premiers miracles : la « purification » du lépreux, par attouchement, et la guérison du « garçon » du centurion, à distance. Dans le premier, Jésus montre qu'il est le maître de la Loi (qui interdisait de toucher un lépreux), dans le second, il souligne que le salut s'adresse aussi aux païens (c'est l'enseignement de l'Epiphanie).
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Saint Raymond de Peñafort
Selon la parole des Prophètes, le Messie est venu pour être notre Législateur; il est lui-même la Loi. Sa parole sera la règle des hommes, et il laissera à son Eglise le pouvoir de la législation, afin qu'elle puisse conduire les peuples dans la sainteté et dans la justice, jusqu'à l'éternité. La sagesse de l'Emmanuel préside à la discipline canonique, comme sa vérité à l'enseignement de la foi. Mais l'Eglise, dans la compilation et la disposition de ses lois, emprunte le secours des hommes qui lui semblent joindre à un plus haut degré la science du Droit et l'intégrité de la morale.
Saint Raymond de Pegnafort a l'honneur d'avoir tenu la plume pour la rédaction du code canonique qui régit aujourd'hui l'Eglise. Ce fut lui qui, en 1234, compila, par ordre de Grégoire IX, les cinq livres des Décrétales; et son nom est associé, pour jamais, à la gloire de cette œuvre qui forme encore la base de la discipline actuelle.
Disciple de Celui qui est descendu du ciel dans le sein d'une Vierge pour sauver les pécheurs, en les appelant au pardon, Raymond a mérité d'être appelé par l'Eglise l'insigne Ministre du Sacrement de Pénitence. Il est le premier qui ait recueilli, en corps de doctrine, les maximes de la morale chrétienne, qui servent à déterminer les devoirs du confesseur à l'égard des pécheurs qui viennent lui déposer leurs péchés. La Somme des Cas Pénitentiaux a ouvert la série de ces importants travaux, dans lesquels d'habiles et vertueux docteurs se sont appliqués à peser les droits de la loi et les obligations de l'homme, afin d'instruire le prêtre dans l'art de discerner , comme parle l'Ecriture, la lèpre d'avec la lèpre. (Deuter. XVII, 8.)
Enfin, lorsque la glorieuse Mère de Dieu, qui est aussi la Mère des hommes, suscita pour opérer la Rédemption des captifs le généreux Pierre Nolasque, que nous verrons arriver, sous quelques jours, au berceau du Rédempteur, Raymond fut l'instrument puissant de ce grand œuvre de miséricorde ; et ce n'est pas en vain que l'Ordre de la Merci le considère comme l'un de ses fondateurs, et que tant de milliers de captifs, délivrés de la servitude musulmane, l'ont honoré comme l'un des principaux auteurs de leur liberté.
(Dom Guéranger, qui écrivait avant le Code de droit canonique de 1917. Mais celui-ci disait : « Sur la plupart des points, le Code maintient la discipline préexistante, sans s'interdire d'y apporter les changements jugés opportuns. » Et le Code de 1983 reprend largement celui de 1917, en lui donnant une orientation conforme à Vatican II.) -
Saints Vincent et Anastase
O Dieu, qui avez couronné Vincent, ce vainqueur admirable de tant de supplices, en le délivrant de leurs effets, en sorte que ses pieds, qui ne s'étaient jamais souillés en la fange des vices, foulaient, comme en se jouant, toutes les inventions de la cruauté ; et qui n'avez pas voulu que les ondes engloutissent celui qui, méprisant le siècle dans son cœur, était prêt à saisir l'héritage du ciel : accordez-nous, par les prières d'un si grand Martyr, de ne point être atteints de la souillure des vices, et de ne point être engloutis dans l'abîme profond du désespoir ; mais de nous présenter à vous au jour du jugement, dans tout l'éclat d'une conscience libre et pure. Amen.
(Oraison du bréviaire mozarabe)
Saint Vincent, diacre de Saragosse († 304), et saint Anastase, moine persan († 628), n'ont rien en commun hors le martyre. Mais ils sont ensemble les saints patrons de deux églises de Rome.
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Sainte Agnès
C'est la fête d'Agnès, l'heureuse vierge, le jour où, sacrée par son sang, elle rendit au ciel son âme faite pour le ciel.
Elle fut mûre pour le martyre avant de l'être pour les noces, dans un temps où la foi chancelait au cœur même des hommes, où le vieillard lassé cédait au tyran.
Ses parents, dans la crainte de la perdre, la gardaient plus sévèrement encore que ne la retenait la bienséance du sexe ; elle force les portes de sa retraite: sa foi ne saurait demeurer captive.
On croirait voir s'avancer une épouse, tant son visage est radieux; elle apporte à l'Epoux de nouvelles richesses ; le prix de sa dot est dans son sang.
On veut la contraindre à allumer la torche aux autels d'un dieu sacrilège; elle répond : « Ce ne sont pas là les flambeaux que portent les vierges du Christ.
« Votre feu éteint la foi, votre flamme détruit la lumière; frappez, frappez ici : mon sang versé éteindra vos brasiers. »Pour recevoir le coup, comme elle dispose sa parure ! Soigneuse de la pudeur, elle se drape dans ses vêtements , afin qu'aucun œil ne la contemple immodeste.
Cette pudeur la suit dans la mort ; sa main voilait son visage, elle tombe à genoux sur Ta terre, et sa chute encore est empreinte de modestie.
Gloire à vous, Seigneur, gloire au Fils unique, avec le Saint-Esprit , dans les siècles éternels. Amen.
Hymne de Saint Ambroise, traduction Dom Guéranger. -
Saint Sébastien
O Dieu qui, par votre très heureux Martyr Sébastien, avez fortifié les cœurs de vos fidèles, et sous la chlamyde d'un empire terrestre, l'avez rendu un soldat parfait de votre Nom; accordez-nous de militer constamment pour votre gloire; armez notre bouche des enseignements de votre justice, éclairez notre cœur par le charme de votre amour, et, arrachant notre chair aux passions, fixez-la par les clous de votre croix. Amen.
(Oratio du missel mozarabe) -
Saint Canut
Le Soleil de justice s'était déjà levé sur votre contrée, ô saint Roi, et tout votre bonheur était de voir ses rayons illuminer votre peuple. Comme les Mages de l'Orient, vous aimiez à déposer votre couronne aux pieds de l'Emmanuel; et, un jour, vous avez offert jusqu'à votre vie pour son service et pour celui de son Eglise. Mais votre peuple n'était pas digne de vous ; il répandit votre sang, comme l'ingrat Israël versera le sang du Juste qui nous est né, et dont nous honorons, en ces jours, l'aimable enfance. Cette mort violente que vous avez rendue profitable à votre peuple, en l'offrant pour ses péchés, offrez-la encore pour le royaume que vous avez illustré. Depuis longtemps, le Danemark a oublié la vraie foi ; priez, afin qu'il la recouvre bientôt. Obtenez pour les princes qui gouvernent les Etats chrétiens, la fidélité à leurs devoirs, le zèle de la justice, et le respect de la liberté de l'Eglise. Demandez aussi pour nous au divin Enfant le dévouement dont vous étiez animé pour sa gloire ; et si nous n'avons pas, comme vous, une couronne à mettre à ses pieds, aidez-nous à lui soumettre nos cœurs.
Dom Guéranger
La vie et le martyre de saint Canut.
Aujourd'hui aussi, saint Marius et ses compagnons. -
Sainte Prisca (ou Priscille)
A Corinthe
Après cela Paul partit d'Athènes et vint à Corinthe. Et ayant trouvé un Juif nommé Aquila, originaire du Pont, qui était venu récemment d'Italie avec Priscille sa femme (parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome), il se joignit à eux. Et comme il était du même métier, il demeurait chez eux et travaillait: leur métier consistait à faire des tentes.
(Actes des apôtres, 18, 1-4)
Les Eglises d'Asie vous saluent. Aquila et Priscille, chez qui je demeure, vous saluent beaucoup dans le Seigneur, avec l'Eglise qui est dans leur maison. Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser.
(Première épître aux Corinthiens, 16, 19-20)
A Rome
Saluez Prisca et Aquila, mes collaborateurs en Jésus-Christ, qui, pour me sauver la vie, ont exposé leur tête, et à qui je ne suis pas seul à rendre grâces, mais aussi toutes les Eglises des païens. Saluez aussi l'Eglise qui est dans leur maison.
(Epître aux Romains, 16, 3-5)
Salue Prisca et Aquilas, ainsi que ceux de chez Onésiphore.
(Deuxième épître à Timothée, 4, 19)
Mais la Prisca que l'on fête aujourd'hui est-elle celle dont parlent saint Luc et saint Paul, définie comme martyre sous Claude par le martyrologe ? D'autant que le martyrologe évoque le 8 juillet « les saints Aquila et Priscille son épouse, dont il est parlé aux Actes des apôtres ». En tout cas Benoît XVI avait fait une belle catéchèse sur Prisca et Aquila, le 7 février 2007 (quelques jours avant la mémoire de sainte Prisca dans le nouveau calendrier : le 13 février). -
Deuxième dimanche après l’Epiphanie
C'est la troisième théophanie : les Noces de Cana.
Par le miracle de Cana, par lequel littéralement il « fait ce commencement des signes », Jésus « manifeste sa gloire ». Commencement : en grec arkhè, comme au tout début de l'évangile : « In principio ». C'est le « commencement » du Royaume. C'est l'annonce en actes de la Résurrection et du nouveau monde. Et cela est souligné par les premiers mots du récit : « Le troisième jour, il y eut des noces à Cana ».
Le Royaume est souvent comparé à un festin, et c'est un festin de noces puisqu'il s'agit de l'Alliance entre Dieu et son peuple, l'Alliance portée à son degré le plus intime par l'incarnation du Verbe.
C'est pourquoi la quantité d'eau changée en vin est gigantesque : au moins 600 litres (alors qu'on a déjà beaucoup bu). Car, en réalité, le vin de ces Noces est inépuisable : c'est le vin toujours nouveau du Royaume éternel.