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Liturgie - Page 545

  • Saint Paulin de Nole

    Depuis l’origine du monde, le Christ souffre dans tous les siens. Il est le commencement et la fin ; caché dans la Loi, révélé dans l’évangile, il est le Seigneur toujours admirable qui souffre et triomphe dans ses saints. En Abel, il a été assassiné par son frère ; en Noé, il a été ridiculisé par son fils ; en Abraham, il a connu l’exil ; en Isaac, il a été offert en sacrifice ; en Jacob, il a été réduit en servitude ; en Joseph, il a été vendu ; en Moïse, il a été abandonné et repoussé ; dans les prophètes, il a été lapidé et déchiré ; dans les apôtres, il a été persécuté sur terre et sur mer ; dans ses nombreux martyrs, il a été torturé, assassiné. C’est lui qui, maintenant encore, porte notre faiblesse et nos maladies, car il est homme lui-même, exposé pour nous à tous les maux et capable de prendre en charge la faiblesse que, sans lui, nous serions totalement incapables d’assumer. C’est lui, oui c’est lui qui porte en nous et pour nous le poids du monde afin de nous en délivrer ; voilà comment la force donne toute sa mesure dans la faiblesse. C’est lui qui en toi supporte le mépris, et c’est lui que ce monde hait en toi.

    Rendons grâces au Seigneur, car s’il est mis en cause, il remporte la victoire. Selon ce mot de l’Ecriture, c’est lui qui triomphe en nous lorsque, prenant la condition de serviteur il acquiert pour ses serviteurs la grâce de la liberté. Accomplissant le mystérieux dessein de sa bonté, il assume cette condition de serviteur et consent à s’humilier pour nous jusqu’à la mort de la croix. Par cet abaissement visible, il réalise notre élévation jusqu’au ciel, qui est intérieure et invisible. Regarde où nous étions tombés dès le commencement ; comprends-le bien. C’est par le dessein de la sagesse et de la bonté de Dieu que nous sommes rendus à la vie. Avec Adam nous étions tombés par orgueil ; c’est pourquoi nous nous humilions dans le Christ afin d’effacer l’ancienne faute par la pratique de la vertu opposée. Nous avons offensé le Seigneur par orgueil, nous lui plaisons maintenant par notre humilité.

    Réjouissons-nous, glorifions-nous dans le Seigneur qui a fait nôtres son combat et sa victoire en nous disant : Courage, car j’ai vaincu le monde... Lui, l’invincible, combattra pour nous et il vaincra en nous. Alors le prince des ténèbres sera jeté dehors, car s’il n’est pas chassé du monde où il est partout, il est chassé du cœur de l’homme : la foi, lorsqu’elle pénètre en nous, le repousse pour faire place au Christ dont la présence jette le péché dehors et exile le serpent... Que les orateurs gardent leur éloquence, les philosophes leur sagesse, les rois leurs royaumes ; pour nous, la gloire, les richesses et le royaume, c’est le Christ ; pour nous la sagesse, c’est la folie de l’évangi1e, pour nous la force, c’est la faiblesse de la chair, et la gloire, c’est le scandale de la croix. Par la croix, le monde est mort pour moi et moi pour le monde, afin que je vive pour Dieu ; ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.

    Saint Paulin de Nole, lettre 38.

  • Saint Louis de Gonzague

    On raconte que pendant le noviciat de saint Louis de Gonzague, alors que les novices occupaient une récréation à jouer à la balle, on leur dit soudainement : « Que feriez-vous si l'on vous apprenait que vous allez mourir dans quelques minutes ? » L'un répondit : « Je courrais à la chapelle m'agenouiller devant le Saint Sacrement », un autre : « Je réciterais le chapelet ». Un autre encore : « Je courrais trouver mon confesseur ». Et saint Louis de Gonzague répondit : « Je continuerais à jouer à la balle. » A l'heure où c'est la volonté de Dieu qu'on joue à la balle, on prie et on se sanctifie en jouant à la balle par amour de Dieu. C'est ainsi que la vie entière peut être une prière.

    (Jean Daujat, Vivre le christianisme)

  • 4e dimanche après la Pentecôte

    Au VIIe siècle, à Rome, la fête des Apôtres, le 29 juin, était un des pôles de l’année liturgique. Il y avait des dimanches « ante natale apostolorum » et des dimanches « post natale apostolorum ». L’évangile de la pêche miraculeuse en saint Luc était celui du 2e dimanche « avant la naissance au ciel des apôtres », explique le bienheureux cardinal Schuster qui commente :

    « La narration évangélique de la pêche miraculeuse de saint Pierre prépare l’âme des fidèles à célébrer le natale de celui qui fut choisi pour prendre tous les hommes dans son filet évangélique. Les Apôtres aident, mais Pierre est celui qui jette le filet dans la mer et accomplit la pêche prodigieuse ; cela indique que, dans l’Église, le centre de l’autorité réside dans le Pontife romain, dont les évêques et le clergé sont les coopérateurs et les auxiliaires soumis, pour le sublime ministère du salut du monde. »

  • Sainte Julienne Falconieri

    Deux jours dans la semaine, le Pain des anges était sa seule nourriture. Le samedi, elle ne prenait que du pain et de l'eau, et les quatre autres jours elle se contentait d'aliments grossiers en petite quantité. Cette dureté de vie la fit tomber dans un mal d'estomac, qui, s'aggravant, la réduisit à l'extrémité lorsqu'elle était dans sa soixante-dixième année. Elle supporta d'un visage gai et d'une âme ferme les souffrances de cette longue maladie ; sa seule plainte était que, ne pouvant prendre et retenir aucune nourriture, le respect dû au divin Sacrement la tenait éloignée de la table eucharistique. Dans son angoisse, elle pria le prêtre qu'au moins il voulût bien apporter ce pain sacré que sa bouche ne pouvait recevoir, et l'approcher de sa poitrine. Le prêtre se rendit à ses instances, et, prodige ! au même moment le pain sacré disparut, et Julienne expira, le visage serein et souriant. On comprit le miracle, lorsque le corps de la vierge dut être disposé selon l'usage pour la sépulture : on trouva en effet, au côté gauche de la poitrine, imprimée sur la chair comme par un sceau la forme d'une hostie représentant l'image de Jésus crucifié. La renommée de ce prodige et de ses autres miracles lui attira la vénération, non seulement de Florence, mais de tout l'univers chrétien ; pendant près de quatre siècles entiers elle s’accrut de telle sorte, qu'enfin Benoit XIII ordonna qu'on en fit l'Office propre au jour de sa fête dans tout l'Ordre des Servites de la Bienheureuse Vierge Marie. Sa gloire éclatant de jour en jour par des miracles nouveaux, Clément XII, le munifique protecteur du même Ordre, inscrivit Julienne au catalogue des saintes Vierges.

    (bréviaire)

  • Saint Ephrem

    À ton trésor, mon Seigneur, laisse-nous puiser,
    Au trésor de tes Écritures,
    Les noms des justes d'autrefois
    Impatients de voir ta venue.

    Seth qui prit la place d'Abel
    Visait le Fils mis à mort,
    Pour que par sa mort s'émoussât le glaive
    Que Caïn introduisit dans la création.

    Noé vit les fils d'Élohim,
    Les chastes s'adonner soudain à la débauche.
    Il attendit le Fils chaste
    Par qui deviennent chastes les impudiques.

    Les deux frères qui recouvrirent Noé,
    Visaient le Fils unique de dieu,
    Pour qu'il vînt cacher la nudité
    D'Adam, par son orgueil enivré.

    Sem et Japhet si miséricordieux
    Attendirent le Fils miséricordieux
    Pour qu'il vînt libérer Canaan
    De l'esclavage du péché.

    Melkisédech l'attendit :
    (Comme son) lieutenant il fixait ses regards
    Pour voir le Seigneur du Sacerdoce
    Dont l'hysope lave les créatures.

    Loth vit que les gens de Sodome
    Avaient renversé l'ordre de la nature ;
    Il se tourna vers le Maître des natures,
    Dispensateur d'une chasteté qui dépasse la nature.

    Aaron l'attendit, lui qui vit
    Que son bâton avait englouti les serpents :
    Sa croix engloutirait le dragon
    Qui avait englouti Adam et Ève.

    Moïse regarda le serpent fixé à la hampe
    Qui guérit les morsures des vipères ;
    Il attendit de voir Celui qui guérit
    La blessure infligée par le serpent primordial.

    Moïse vit qu'il était seul
    À bénéficier de la splendeur de Dieu ;
    Il attendit Celui qui viendrait multiplier
    Par sa doctrine les divinisés.

    Caleb l'explorateur revint,
    Portant la grappe sur une perche ;
    Il attendit de voir le grappillon
    Don le vin console la création.

    Josué, fils de Nun, attendit
    Pour présenter la puissance de son nom ;
    Si, grâce à son nom, il a été à ce point exalté,
    Combien plus le sera-t-il par sa naissance !

    Ce Josué qui cueillit encore
    Et rapporta avec lui des fruits (de la terre)
    Attendit l'arbre de vie
    Pour goûter de son fruit qui à tous donne vie.

    Rahab se tourna vers Lui :
    Si le cordon écarlate
    En symbole la sauva de la colère,
    En symbole elle goûta la réalité.

    Élie ardemment le désira
    Et sans voir le Fils sur terre,
    Il crut, et toujours plus se purifia
    Pour monter le voir au ciel.

    Moïse et Élie se tournèrent vers lui :
    Le doux s'élevant des profondeurs,
    Le jaloux descendant des hauteurs ;
    Et ils virent le Fils au milieu d'eux.

    Ils représentèrent le mystère de sa venue :
    Moïse fut le type des morts,
    Élie, le type des vivants
    Qui voleront à sa rencontre lors de sa venue.

    À cause de la mort que les morts ont goûtée,
    Il fera d'eux les premiers ;
    Quand aux autres, non ensevelis encore,
    À la fin, à sa rencontrre, ils seront enlevés.

    Qui pourrait faire pour moi le compte
    Des justes qui ont attendu le Fils ?
    Leur nombre ne peut être évalué
    Par notre bouche défaillante.

    (Extrait de l'Hymne 1 sur la Nativité)

  • Saint Grégoire Barbarigo

    Né à Venise, saint Grégoire Barbarigo fut évêque de Bergame, puis surtout évêque de Padoue. Il fut un modèle d'évêque dans la lignée du concile de Trente : il fonda le séminaire de Padoue et des écoles de catéchisme, et il fut la providence des pauvres. Il fut béatifié par Clément XIII en 1761. Jean XXIII, qui était de Bergame, avait une grande vénération pour le bienheureux Grégoire. Le 26 mai 1960, il le canonisa « par équipollence » et inscrivit sa fête dans le nouveau missel qu'il promulguait alors.

    La canonisation équipollente, c'est une expression qui paraît très technique. En fait, elle a « fait » la grande majorité des saints, avant qu'elle soit définie par Benoît XIV : il s'agit de l'inscription au catalogue des saints d'un personnage qui fait l'objet d'un culte ininterrompu, sans passer par un procès canonique. Depuis que les règles de la canonisation ont été définies, les canonisations équipollentes sont devenues rares. Toutefois, Pie XII l'a également utilisée, pour sainte Marguerite de Hongrie.

    Lors du 80e anniversaire de Jean XXIII, en 1961, il fut décidé de construire une église Saint-Grégoire Barbarigo à Rome, pour une nouvelle paroisse. L'église fut inaugurée par Paul VI en 1971. On peut se demander si le saint évêque en aurait apprécié l'architecture...

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  • Rerum creator optime

    Rerum creator optime
    Rectorque noster, aspice;
    Nos a quiete noxia
    Mersos sopore libera.

    Te, sancte Christe, poscimus;
    Ignosce tu criminibus,
    Ad confitendum surgimus
    Morasque noctis rumpimus.

    Mentes manusque tollimus,
    Propheta sicut noctibus
    Nobis gerendum præcipit
    Paulusque gestis censuit.

    Vides malum quod gessimus;
    Occulta nostra pandimus,
    Preces gementes fundimus;
    Dimitte quod peccavimus.

    Præsta, Pater piissime,
    Patrique compar unice,
    Cum Spiritu Paraclito
    Regnans per omne sæculum.

    Dieu tout bon, Créateur sublime,
    Sur ceux que tu régis jette un œil paternel ;
    Vois dans quelles langueurs le sommeil les abîme,
    Et ne les abandonne à rien de criminel.

    Nous t'en conjurons, roi des anges,
    Bannis ce qui peut nuire, et lave ce qui nuit :
    Nous nous levons exprès pour chanter tes louanges,
    Et rompons en ton nom les chaînes de la nuit.

    Nous élevons les mains et l'âme,
    Suivant qu'un roi prophète a su nous l'ordonner :
    C'est ce que chaque nuit doit une sainte flamme,
    C'est l'exemple que Paul a pris soin de donner.

    Tu vois ce qui fait nos alarmes,
    Nous t'ouvrons de nos cœurs les plus secrets replis ;
    Ils poussent des sanglots, nos yeux fondent en larmes :
    Grâce, grâce au péché dont tu nous vois remplis !

    Daignez exaucer nos prières,
    Père incompréhensible, Homme-Dieu Jésus-Christ,
    Qui régnez l'un et l'autre au séjour des lumières,
    Où sans fin avec vous règne le Saint-Esprit.

    (Hymne des matines du mercredi, traduction-adaptation Pierre Corneille.)

  • Saints Guy, Modeste et Crescence

    Vit (Guy) fut baptisé tout enfant à l'insu de son père qui, lorsqu'il l'eut appris, n'omit rien pour détacher son fils de la religion chrétienne. L'enfant demeurant inébranlable, il le livra au juge Valérien pour être battu de verges ;  mais ce fut en vain, et on le rendit à son père. Pendant que celui-ci songe à trouver de plus graves châtiments, Vit, averti par un ange, gagne un autre pays avec Modeste et Crescence qui l'avaient élevé. Là, sa sainteté acquit une telle renommée qu'elle parvint jusqu'à Dioclétien. L'empereur avait un fils tourmenté par le démon ; il fit venir le saint pour l'en délivrer ; mais cette délivrance une fois obtenue, le prince ingrat tenta d'amener par l'offre des plus grandes récompenses le libérateur de son fils au culte des faux dieux, et ne pouvant y réussir, il le fit jeter en prison chargé de chaînes, avec Modeste et Crescence.

    Mais leur constance n'en fut qu'augmentée. L'empereur ordonne alors qu'on les plonge dans une chaudière remplie de plomb fondu, de poix et de résine embrasée ; mais , comme les trois enfants hébreux, ils y chantent des hymnes au Seigneur. On les retire, on les jette à un lion, qui se prosterne et lèche leurs pieds. La foule est ébranlée par ce miracle ; enflammé de colère, Dioclétien les fait étendre sur le chevalet, où leurs membres sont mis en pièces et leurs os rompus. Au même moment se produisirent des tonnerres, des éclairs et de grands tremblements de terre qui renversèrent les temples des dieux et tuèrent beaucoup de monde. Une femme noble, appelée Florence, recueillit les restes des martyrs et les ensevelit honorablement avec des parfums.

    (Bréviaire)

  • 3e dimanche après la Pentecôte

    Là où on ne solennise pas la fête du Sacré-Cœur, on peut découvrir que la liturgie de ce dimanche est tout entière sur la miséricorde. L'introït implore la miséricorde, la collecte demande à Dieu de « multiplier » sa miséricorde, saint Pierre nous demande de jeter nos difficultés dans le « Dieu de toute grâce », ce que dit aussi le psaume du graduel, l'Alleluia, sous forme interrogative, affirme que « le juste juge, fort et patient », ne restera pas en colère, l'offertoire souligne que le Seigneur n'abandonne pas ceux qui le cherchent...

    Et l'évangile est formé des deux premières « paraboles de la miséricorde » chez saint Luc : la brebis perdue et la drachme perdue (la troisième étant le fils perdu, c'est-à-dire le « fils prodigue). Ces paraboles se concluent par la joie, qui est le fruit de la miséricorde. Et, plus particulièrement, la joie partagée, sur la terre comme au ciel.

  • Saint Jean de Saint-Facond

    Deus, auctor pacis et amator caritatis, qui beatum Joannem confessorem tuum mirifica dissidentes componendi gratia decorasti: ejus meritis et intercessione concede; ut, in tua caritate firmati, nullis a te tentationibus separemur. Per Dominum nostrum Jesum Christum...

    Dieu, auteur de la paix et ami de la charité, vous avez doté saint Jean, votre confesseur, d'un don admirable pour réconcilier les ennemis: par ses mérites et son intercession, faites qu'affermis dans votre amour, nous ne soyons séparés de vous par aucune tentation.

    (Collecte de la messe. Sur saint Jean de Saint-Facond, voir ici et .)