Saint Pascal Baylon, Serafico in ardore (+ 1592), continue vraiment la tradition hagiographique de l'Ordre des Mineurs, et mérite d'être considéré comme l'un des plus illustres modèles de la dévotion au Saint-Sacrement. On peut lui appliquer ce verset du Psalmiste : Cor meum et caro mea exultaverunt in Deum vivum ; car, même après sa mort, son corps tressaillit et ses yeux s'ouvrirent dans un acte d'adoration, quand, à la messe, le prêtre éleva la sainte Hostie.
Sa fête date du temps de Pie VI. La messe est du Commun : Os iusti, sauf la première collecte qui est propre.
A Rome, deux églises portent le nom de cet humble frère lai, que le Saint-Siège a déclaré céleste Patron de tous les congrès et assemblées eucharistiques. La première de ces églises s'élève près du titulus Callisti ; elle avait été primitivement dédiée aux Quarante Martyrs de Sébaste, mais vers 1735, les Alcantarins espagnols y unirent, en lui donnant la préséance, le nom de leur célèbre compatriote. La seconde se trouve près de la basilique de Sainte-Cécile, et une maison religieuse y est annexée.
Prière. - « O Dieu qui avez orné votre confesseur Pascal d'un tendre amour envers les saints mystères de votre Corps et de votre Sang ; accordez-nous de retirer de ce divin banquet cette même ferveur spirituelle qu'il en rapportait. Par notre Seigneur, etc. »
De même que l'aimant attire le fer, qu'ainsi Jésus-Eucharistie attire nos âmes. Qu'une force irrésistible nous pousse sans cesse vers le tabernacle, sans que nous puissions trouver de repos ailleurs qu'aux pieds du Roi de gloire, caché pour notre amour sous les voiles de l'Hostie.
Bx cardinal Schuster
Liturgie - Page 549
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Saint Pascal Baylon
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Dimanche après l’Ascension
« L'Esprit de vérité me rendra témoignage, et vous aussi, vous témoignerez, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement. »
Dans son encyclique sur le Saint-Esprit, Jean-Paul II a expliqué l'articulation entre ces deux témoignages :
« Dans le témoignage de l'Esprit de Vérité, le témoignage humain des apôtres trouvera son appui suprême. Et par la suite, il trouvera aussi en lui le fondement intérieur de sa continuation parmi les générations de disciples et des confesseurs du Christ qui se succéderont au cours des siècles. Si Jésus-Christ lui-même est la révélation suprême et la plus complète de Dieu à l'humanité, le témoignage de l'Esprit en inspire, en garantit et en confirme la transmission fidèle dans la prédication et les écrits apostoliques, tandis que le témoignage des Apôtres en assure l'expression humaine dans l'Eglise et dans l'histoire de l'humanité. »
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Saint Jean-Baptiste de la Salle
Je lis dans un missel édité en 1960 : « Son nom reste attaché à l'organisation de l'enseignement primaire en France. » La mythologie républicaine et laïque en prend un coup...
Voici la notice complète :
Saint Jean-Baptiste de la Salle, le célèbre fondateur des Frères des Ecoles chrétiennes, naquit à Reims, en 1651. Il fit ses études à Paris (Saint-Sulpice et Sorbonne). Ordonné prêtre en 1678, il fonda déjà l'année suivante, à Reims, la première école de son Institut. Son nom reste attaché à l'organisation de l'enseignement primaire en France : il sut à la fois discerner le caractère apostolique de l'instruction du peuple et créer un corps d'instituteurs qui fussent de véritables pédagogues. Durant les vingt dernières années de sa vie, il fut odieusement trahi et calomnié : il ne répondit aux injures dont il était victime que par la prière et le silence. Il mourut à Rouen en 1719, le jour du vendredi saint. -
Omnis pulchritudo Domini exaltata est super sidera
R. Omnis pulchritudo Domini exaltata est super sidera : species ejus in nubibus caeli, et nomen ejus in æternum permanet, alleluia.
V. A summo caelo egressio ejus, et occursus ejus usque ad summum ejus.
R. Species ejus in nubibus caeli, et nomen ejus in æternum permanet, alleluia.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.
R. Species ejus in nubibus caeli, et nomen ejus in æternum permanet, alleluia.
Toute la beauté du Seigneur s'est élevée au-dessus des étoiles : son éclat est dans les nuées du ciel, et son nom demeure pour l'éternité, alléluia. Il sort du plus haut du ciel, et sa course va jusqu'à son plus haut.
(Répons des matines) -
L’Ascension
Alleluia, alleluia. Ascendit Deus in jubilatione, et Dominus in voce tubæ. Alleluia. Dominus in Sina in sancto, ascendens in altum, captivam duxit captivitatem. Alleluia.
Alléluia, alléluia. Dieu monte parmi les cris de joie, et le Seigneur au son de la trompette, alléluia. Le Seigneur au Sinaï dans son sanctuaire, montant dans les hauteurs, a emmené captive la captivité, alléluia.
Les deux Alléluias de la messe reprennent des versets de psaumes qui évoquent directement l'Ascension (46 et 67), dans une version plus ancienne que celle de la Vulgate, comme c'est très souvent le cas dans la liturgie (et en l'occurrence plus fidèle à la Septante).
Le psaume évoque le Sinaï, où Dieu proclama son Alliance avec le peuple élu. Le nouveau Sinaï est le mont des Oliviers, où Jésus proclame l'universalité de la Nouvelle Alliance et monte au ciel, après avoir rendu captive la captivité de la mort, par sa résurrection. -
Vigile de l’Ascension
« Père, l'heure est venue : glorifie ton Fils... J'ai achevé l'œuvre que tu m'avais donné à faire. Maintenant, Père, glorifie-moi de la gloire que j'avais auprès de toi avant que fût le monde... »
Ce passage de l'évangile de saint Jean devient, ce jour, l'annonce de l'Ascension. Demain, saint Marc dira : « Il fut enlevé au ciel et il s'assit à la droite de Dieu. » Ce siège à la droite du Père, c'est précisément la glorification du Fils, ou plutôt la reconnaissance de cette glorification, car dans le propos de Jésus, tenu juste avant la Passion, sa glorification, c'est sa crucifixion: la gloire de Dieu se manifeste par l'humiliation de la Croix, c'est le paradoxe premier du christianisme. -
Saint Philippe et saint Jacques
Tu as relevé la dignité de ton sacerdoce par le sang de ton martyre, ô saint Apôtre ! Du haut du pinacle du Temple, tu as prêché le Dieu Verbe créateur de toutes choses; précipité de là par les Juifs, tu as mérité d'entrer dans le palais des cieux: Jacques, frère du Seigneur, prie le Christ Dieu, afin que nos âmes soient sauvées.
Votre Apôtre, Seigneur a eu la tête brisée par le bois : mais maintenant il est sur votre arbre de vie dans le paradis; affranchi du joug des choses terrestres, il goûte avec transport les joies éternelles; par ses prières, accordez votre paix aux Eglises.
Dans ta sagesse, ô Jacques, tu nous enseignes que tout bienfait excellent et tout don parfait descendent du Père des lumières sur les mortels; prie Dieu, ô Apôtre, en faveur de ceux qui te célèbrent dans leurs cantiques, afin qu'ils entrent en partage de ces célestes faveurs.
Frère de Jésus-Christ selon la chair, tu as trouvé grâce auprès de lui, ô Apôtre ! Tu as communiqué à tous les grâces de la lumière et de la connaissance divine, et tu as extirpé jusqu'à la racine l'erreur de l'idolâtrie, ô Jacques ! C'est pour cela que les princes des ténèbres et du mensonge te font injustement périr, au moment où tu prêches la divinité du Sauveur.
Le Fils unique du Père, Dieu et Verbe, qui dans ces derniers temps a daigné vivre au milieu de nous, t'a désigné, ô Jacques, pour le premier pasteur de Jérusalem, pour le dispensateur fidèle des mystères spirituels; c'est pourquoi nous te vénérons tous, ô Apôtre !
Le chœur des Apôtres t'a élu pour être, comme Pontife, le premier serviteur du Christ dans la sainte Sion, parce que, étant, ô Jacques, son frère selon la chair, tu avais suivi ses pas sur la terre comme un voyageur fidèle.
Tout resplendissant de l'éclat des feux du divin Esprit, ô Jacques, Frère de Dieu, tu as paru comme le zélateur de la divine bonté; c'est pourquoi, comme autrefois Aaron, tu as reçu du Seigneur, qui par sa miséricorde t'avait admis parmi ses frères les Apôtres, une robe plus sacrée que celle du sacerdoce de la loi; supplie-le de sauver nos âmes, ô glorieux Apôtre.(Liturgie byzantine)
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En la fête de saint Pie V à Sainte Marie Majeure
Lu sur Summorum Pontificum :
Le 5 mai dernier, en la fête de saint Pie V, une messe selon la forme extraordinaire a été célébrée en l'archibasilique Sainte-Marie Majeure par le R.P. Vincenzo Nuara, O.P., membre de la Commission Ecclesia Dei, assisté comme diacre par le P. Mark Withoos, membre de la Congrégation pour le Culte divin, et comme sous-diacre par don Gonzales Chavez, membre de la Congrégation pour les évêques. Le cérémoniaire était l'abbé Almiro De Andreade, de la Fraternité Saint-Pierre et membre de la Commission Ecclesia Dei. Le service liturgique et le chœur étaient assurés par les Franciscains de l'Immaculée.
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Lundi des Rogations
Les Rogations s'étendirent rapidement des Gaules dans toute l'Eglise d'Occident. Elles étaient déjà établies en Espagne au VII° siècle, et elles ne tardèrent pas à s'introduire en Angleterre, et plus tard dans les nouvelles Eglises de la Germanie, à mesure qu'elles étaient fondées. Rome elle môme les adopta à la fin du VIII° siècle, sous le pontificat de saint Léon III. (...) Mais l'Eglise romaine, sans blâmer la dévotion des Eglises des Gaules qui avaient cru devoir introduire dans le Temps pascal trois journées d'observance quadragésimale, n'adopta pas cette rigueur. Il lui répugnait d'attrister par le jeûne la joyeuse quarantaine que Jésus ressuscité accorde encore à ses disciples ; elle s'est donc bornée à prescrire l'abstinence de la viande durant ces trois jours. (...)
Il faut donc, pour être dans cette véritable mesure dont l'Eglise romaine ne se départ jamais, envisager les Rogations comme une institution sainte qui vient tempérer nos joies pascales et non les anéantir. La couleur violette employée à la Procession et à la Messe de la Station n'a pas pour but de nous indiquer encore la fuite de l'Epoux ; mais elle nous avertit que son départ est proche ; et l'abstinence qui nous est imposée, bien qu'elle ne soit pas accompagnée du jeûne, est déjà comme un témoignage anticipé de nos regrets pour cette chère présence de notre Rédempteur qui va nous être sitôt ravi.
En écrivant ces lignes destinées à expliquer aux fidèles les motifs d'une institution que l'Eglise a sanctionnée par ses ordonnances, il nous vient en mémoire que, dans ces dernières années, l'abaissement des mœurs chrétiennes est venu à tel point parmi nous, que plusieurs Evêques ont cru devoir solliciter du Siège apostolique la remise de l'abstinence en ces trois jours, après tant de siècles, et dans cette même France qui, par son exemple, avait imposé à toute la chrétienté la solennité des Rogations. C'est donc une expiation de moins, une intercession de moins, un secours de moins, en un siècle déjà si appauvri des moyens par lesquels la vie chrétienne se conserve, par lesquels le ciel est fléchi, les grâces de salut obtenues. Puissent les vrais fidèles en conclure que l'assistance aux Processions de ces trois jours est devenue plus opportune que jamais, et qu'il est urgent de compenser, en s'unissant à la prière liturgique, l'abolition d'une loi salutaire qui datait de si loin, et qui, dans ses exigences, pesait si légèrement sur notre mollesse !
Dom Guéranger -
5e dimanche après Pâques
L'évangile de ce dimanche est pour la troisième fois consécutive un extrait du chapitre 16 de saint Jean, où Jésus annonce son Ascension et la Pentecôte.
En fait il récapitule toute sa mission : « Je suis sorti du Père et venu dans le monde. Maintenant je quitte le monde et je vais au Père. »
Cela passe par la Passion, dont il parle ainsi :
« L'heure vient où je ne vous parlerai plus en figures, je vous annoncerai le Père clairement. »
Car lorsque Jésus parle de « son heure », il évoque sa Passion. Et c'est par sa mort et sa résurrection qu'il « parlera » clairement, par des actes qui annoncent directement, « concrètement », l'amour de Dieu, sans passer par le langage.
Ce sera ensuite la fonction du Saint-Esprit, qui ne « parlera pas de lui-même », et « vous conduira vers la vérité tout entière ». Ce sera la seconde étape de la Révélation, qui, comme la première, se résume ainsi : « Le Père vous aime. »