Né à Venise, saint Grégoire Barbarigo fut évêque de Bergame, puis surtout évêque de Padoue. Il fut un modèle d'évêque dans la lignée du concile de Trente : il fonda le séminaire de Padoue et des écoles de catéchisme, et il fut la providence des pauvres. Il fut béatifié par Clément XIII en 1761. Jean XXIII, qui était de Bergame, avait une grande vénération pour le bienheureux Grégoire. Le 26 mai 1960, il le canonisa « par équipollence » et inscrivit sa fête dans le nouveau missel qu'il promulguait alors.
La canonisation équipollente, c'est une expression qui paraît très technique. En fait, elle a « fait » la grande majorité des saints, avant qu'elle soit définie par Benoît XIV : il s'agit de l'inscription au catalogue des saints d'un personnage qui fait l'objet d'un culte ininterrompu, sans passer par un procès canonique. Depuis que les règles de la canonisation ont été définies, les canonisations équipollentes sont devenues rares. Toutefois, Pie XII l'a également utilisée, pour sainte Marguerite de Hongrie.
Lors du 80e anniversaire de Jean XXIII, en 1961, il fut décidé de construire une église Saint-Grégoire Barbarigo à Rome, pour une nouvelle paroisse. L'église fut inaugurée par Paul VI en 1971. On peut se demander si le saint évêque en aurait apprécié l'architecture...