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Liturgie - Page 543

  • Les sept frères martyrs, saintes Rufine et Seconde

    A Rome, la passion des Sept Frères martyrs, fils de la martyre sainte Félicité, savoir: Janvier, Félix, Philippe, Silvain, Alexandre, Vital et Martial, qui souffrirent au temps de l'empereur Antonin, sous Publius, préfet de la Ville. Janvier, d'abord battu de verges, puis soumis aux rigueurs de la prison, fut tué à coups de cordes garnies de plomb; Félix et Philippe furent assommés à coups de bâton; Silvain fut précipité d'un lieu élevé; Alexandre; Vital et Martial eurent la tête tranchée.

    A Rome encore, les sœurs saintes Rufine et Seconde, vierges et martyres. Durant la persécution de Valérien et Gallien, elles endurèrent divers tourments, après lesquels l'une ayant eu la tête fendue d'un coup d'épée, l'autre ayant été décapitée, elles allèrent au ciel. Leurs corps sont conservés avec les honneurs qui conviennent, dans la basilique du Latran, près du baptistère.

    Martyrologe romain (1961)

  • Ego te tuli de domo patris tui

    R. Ego te tuli de domo patris tui, dicit Dominus, et posui te pascere gregem populi mei: * Et fui tecum in omnibus ubicumque ambulasti, firmans regnum tuum in æternum. V. Fecique tibi nomen grande, juxta nomen magnorum, qui sunt in terra: et requiem dedi tibi ab omnibus inimicis tuis. R. Et fui tecum in omnibus ubicumque ambulasti, firmans regnum tuum in æternum. V. Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. R. Et fui tecum in omnibus ubicumque ambulasti, firmans regnum tuum in æternum.

    Je t’ai pris de la maison de ton père, dit le Seigneur, et je t’ai mis à paître le troupeau de mon peuple. Et j’ai été avec toi en tout et partout où tu es allé, affermissant ton règne pour l’éternité. J’ai fait ton nom sublime, comme le nom des plus grands qui sont sur la terre, et je t’ai donné le repos (grâce à la victoire) sur tous tes ennemis.

    (Répons des matines : David figure du Christ)

  • Sainte Elisabeth de Portugal

    A propos de la sainte de ce jour, Dom Guéranger fait une profonde remarque sur l’histoire réelle:

    Plus forte que tous ces princes au milieu desquels vous apparûtes comme l'ange de la patrie, vous portiez dans la vie privée l'héroïsme que vous saviez au besoin déployer comme eux sur les champs de bataille. Car c'était Dieu qui, par sa grâce, était le principe de votre conduite, comme sa gloire en était l'unique but. Or la divine gloire se complaît dans les renoncements qui ont le Seigneur pour seul témoin, autant et souvent plus que dans les œuvres admirées justement de tout un peuple. C'est qu'en effet sa grâce souvent y paraît plus puissante ; et presque toujours, dans l'ordre de sa Providence, les bénédictions éclatantes accordées aux nations relèvent de ces renoncements ignorés. Que de combats  célèbres dans les fastes des peuples, ont été tout d'abord livrés et gagnés, sous l'œil de la Trinité sainte, en quelque point ignoré de ce monde surnaturel où les élus sont aux prises avec tout l'enfer et parfois Dieu lui-même ! que de traités de  paix fameux furent premièrement conclus dans le secret d'une seule âme, entre le ciel et la terre, comme prix de ces luttes de  géants que les hommes méconnaissent ou méprisent ! Laissons passer la figure de ce monde ; et ces profonds politiques qui dirigent, assure-t-on, la marche des événements, les négociateurs vantés, les fiers guerriers qu'exalte la renommée, apparaîtront pour ce qu'ils sont au palais de l'éternelle histoire : vains trompe-l'œil, masques d'un jour, ornements de façade qui voilèrent ici-bas les noms seuls dignes de l'immortalité. Gloire donc à vous, par qui le Seigneur daigne dès maintenant lever un coin de ce voile qui dérobe aux humains les réalités du gouvernement de ce monde !

  • Saints Cyrille et Méthode

    La sollicitude fervente que montrèrent les deux Frères - et particulièrement Méthode, en raison de sa responsabilité épiscopale - pour garder l'unité de la foi et de l'amour entre les Eglises dont ils faisaient partie, c'est-à-dire l'Eglise de Constantinople et l'Eglise romaine d'une part, et les Eglises naissantes en terre slave d'autre part, fut et restera toujours leur grand mérite. Celui-ci apparaît encore plus grand, si l'on pense que leur mission se déroula dans les années 863 à 885, donc au cours des années critiques où se manifestèrent et commencèrent à s'approfondir le désaccord fatal et l'âpre controverse entre les Eglises d'Orient et d'Occident. La division fut accentuée par le problème de l'appartenance canonique de la Bulgarie qui, précisément à ce moment, avait accepté officiellement le christianisme.

    Dans cette période agitée, marquée également par des conflits armés entre peuples chrétiens voisins, les saints Frères de Salonique gardèrent une fidélité ferme et très vigilante à la juste doctrine et à la tradition de l'Eglise parfaitement unie, et en particulier aux « institutions divines » et aux « institutions ecclésiastiques» sur lesquelles, suivant les canons des anciens Conciles, reposait sa structure et son organisation. Cette fidélité leur permit de mener à leur terme leurs grandes tâches missionnaires et de rester pleinement dans l'unité spirituelle et canonique avec l'Eglise romaine, avec l'Eglise de Constantinople et avec les nouvelles Eglises qu'ils avaient fondées parmi les peuples slaves.

    Méthode, en particulier, n'hésitait pas à faire face aux incompréhensions, aux oppositions et même aux diffamations et aux persécutions physiques, plutôt que de manquer à son loyalisme ecclésial exemplaire et pour rester fidèle à ses devoirs de chrétien et d'évêque et aux obligations assumées à l'égard de l'Eglise de Byzance qui l'avait engendré et envoyé comme missionnaire avec Cyrille; à l'égard de l'Eglise de Rome, grâce à laquelle il accomplissait sa charge d'archevêque pro fide dans « les terres de saint Pierre »; à l'égard aussi de cette Eglise naissante en terre slave qu'il considéra comme la sienne et qu'il sut défendre, convaincu de son bon droit, face aux autorités ecclésiastiques et civiles, protégeant spécialement la liturgie en langue paléoslave et les droits ecclésiastiques fondamentaux propres aux Eglises dans les diverses nations.

    Agissant ainsi, il recourait toujours, comme Constantin le Philosophe, au dialogue avec ceux qui étaient opposés à ses idées ou à ses initiatives pastorales et qui mettaient en doute leur légitimité. A cause de cela, il restera toujours un maitre pour tous ceux qui, à n'importe quelle époque, cherchent à atténuer les différends en respectant la plénitude multiforme de l'Eglise qui, conformément à la volonté de son fondateur Jésus Christ, doit être toujours une, sainte, catholique et apostolique: cette consigne est clairement exprimée dans le Symbole des cent cinquante Pères du deuxième Concile œcuménique de Constantinople, qui constitue la profession de foi intangible de tous les chrétiens.

    (Jean-Paul II, Slavorum apostoli)

  • Consors paterni luminis

    Consors paterni luminis,
    Lux ipse lucis, et dies,
    Noctem canendo rumpimus,
    Assiste postulantibus.

    Aufer tenebras mentium,
    Fuga catervas dæmonum:
    Expelle somnolentiam,
    Ne pigritantes obruat.

    Sic, Christe, nobis omnibus
    Indulgeas credentibus;
    Ut prosit exorantibus,
    Quod præcinentes psallimus.

    Præsta, Pater piissime,
    Patrique compar Unice,
    Cum Spiritu Paraclito
    Regnans per omne sæculum. Amen.

    Verbe, égal au Très-Haut, notre unique espérance,
    Jour éternel de la terre et des cieux,
    De la paisible nuit nous rompons le silence :
    Divin Sauveur, jette sur nous les yeux.

    Répands sur nous le feu de ta grâce puissante ;
    Que tout l’enfer fuie au son de ta voix ;
    Dissipe ce sommeil d’une âme languissante,
    Qui la conduit dans l’oubli de tes lois.

    O Christ, sois favorable à ce peuple fidèle,
    Pour te bénir maintenant assemblé ;
    Reçois les chants qu’il offre à ta gloire immortelle,
    Et de tes dons qu’il retourne comblé.

    Exauce, Père saint, notre ardente prière,
    Verbe son Fils, Esprit leur nœud divin,
    Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
    Règnes au ciel sans principe et sans fin.

    (Hymne des matines du mardi, adaptation – très libre… - de Jean Racine)

  • Saint Antoine-Marie Zaccaria

    Ordonné prêtre, il parut, dit-on, aux yeux du peuple émerveillé, entouré d’une lumière céleste et d’une couronne d’anges, la première fois qu’il offrit le saint Sacrifice. A partir de cette époque, il se mit à pourvoir, avec un zèle plus ardent encore, au salut des âmes et à combattre de toutes ses forces la dépravation des mœurs. Accueillant avec une tendresse paternelle les étrangers, les pauvres et les affligés, il les relevait et les consolait si bien par ses douces paroles et ses secours, que sa maison était regardée comme le refuge des malheureux et qu’il mérita d’être appelé par ses concitoyens le père et l’ange de la patrie.

    Pensant que les intérêts chrétiens seraient servis avec plus de fruit s’il s’adjoignait des compagnons pour travailler avec lui à la vigne du Seigneur, il communiqua, dans la ville de Milan, son dessein à Barthélémy Ferrari et à Jacques Morigia, personnages d’une haute noblesse et d’une grande sainteté, et il jeta avec eux les fondements de l’Ordre des Clercs réguliers, qu’il nomma Clercs réguliers de saint Paul, à cause de son amour pour l’Apôtre des Gentils. Cette Société, approuvée par le souverain Pontife Clément VII et confirmée par Paul III, se répandit bientôt dans divers pays. Une Congrégation de saintes Religieuses, les Angéliques, eut également Antoine Marie pour fondateur et père. Lui, cependant, était si désireux de demeurer dans l’humilité et la dépendance, que jamais il ne voulut en aucune manière être à la tête de son Ordre.

    Si grande fut sa patience, qu’il essuya avec confiance et courage les tempêtes les plus terribles suscitées contre les siens ; si grande sa charité, que jamais il ne cessa d’enflammer d’amour de Dieu les cœurs des religieux par ses pieuses exhortations, de rappeler les prêtres à la vie apostolique, de fonder des associations de pères de famille pour les amener à une vie meilleure. Bien plus, cette charité le poussa quelquefois à parcourir avec les siens les rues et les places publiques, en faisant porter devant lui la croix, pour ramener dans la voie du salut, par la chaleur et la véhémence de ses exhortations, les âmes commençant à s’égarer ou déjà perverties.

    (bréviaire)

  • 6e dimanche après la Pentecôte

    Les chants de la messe de ce dimanche sont une suite d’appels à Dieu, de la part de son peuple qui chemine dans le désert de ce monde et risque de tomber dans les précipices, c’est un appel à être libéré, à trouver le salut en Dieu qui est le refuge et le guide vers ce salut.

    Dans ce cheminement, le peuple de Dieu peut compter sur une aide décisive : les sacrements. C’est pourquoi l’épître est l’exposé de saint Paul sur le baptême, qui montre que le salut nous a déjà été donné, puisque par le baptême nous sommes morts avec le Christ et ressuscités avec lui. Et c’est pourquoi l’évangile est celui de la multiplication des pains, parabole de l’eucharistie qui permet de ne pas défaillir en route…

    Alors l’antienne de communion peut chanter sa jubilation, et la postcommunion souligner que nous sommes comblés de ces dons qui vont nous purifier et nous fortifier pour continuer le chemin.

  • L’application du motu proprio Summorum pontificum

    Paix liturgique entreprend un important « inventaire de l'application réelle du Motu Proprio ». Il s’agit d’un « bilan numérique des célébrations proposées, pays par pays, en distinguant cinq catégories et en les rapportant à chaque fois à l'ensemble des messes célébrées selon la forme extraordinaire du rite romain ».

    Le premier pays étudié est l’Allemagne :

    « Sur les 133 messes selon la forme extraordinaire recensées (hors Fraternité Saint Pie X), seules 49 - soit 36.5% - sont des messes dominicales hebdomadaires, offrant donc aux fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain la possibilité de satisfaire au précepte dominical. »

  • Saint Irénée

    C'est donc aussi l'ouvrage modelé à l'origine qu'il [le Christ] a récapitulé en lui-même. En effet, de même que, par la désobéissance d'un seul homme, le péché a fait son entrée et que, par le péché, la mort a prévalu, de même, par l'obéissance d'un seul homme, la justice a été introduite et a produit des fruits de vie chez les hommes qui autrefois étaient morts. Et de même que ce premier homme modelé, Adam, a reçu sa substance d'une terre intacte et vierge encore — « car Dieu n'avait pas encore fait pleuvoir et l'homme n'avait pas encore travaillé la terre » — et qu'il a été modelé par la Main de Dieu, c'est-à-dire par le Verbe de Dieu — car « tout a été fait par son entremise », et : « Le Seigneur prit du limon de la terre et en modela l'homme» —, de même, récapitulant en lui-même Adam, lui, le Verbe, c'est de Marie encore Vierge qu'à juste titre il a reçu cette génération qui est la récapitulation d'Adam. Si donc le premier Adam avait eu pour père un homme et était né d'une semence d'homme, ils auraient raison de dire que le second Adam a été aussi engendré de Joseph. Mais si le premier Adam a été pris de la terre et modelé par le Verbe de Dieu, il fallait que ce même Verbe, effectuant en lui-même la récapitulation d'Adam, possédât la similitude d'une génération identique. — Mais alors, objectera-t-on, pourquoi Dieu n'a-t-il pas pris de nouveau du limon et a-t-il fait sortir de Marie l'ouvrage qu'il modelait ? — Pour qu'il n'y eût pas un autre ouvrage modelé et que ce ne fût pas un autre ouvrage qui fût sauvé, mais que celui-là même fût récapitulé, du fait que serait sauvegardée la similitude en question.

    (Contre les hérésies, III, 18)

  • La Visitation

    Marie avait appris de l'archange qu'Elisabeth allait bientôt devenir mère. La pensée des services que réclament sa vénérable cousine et l'enfant qui va naître, lui fait prendre aussitôt la route des montagnes où est située l'habitation de Zacharie. Ainsi va, ainsi presse, quand elle est vraie, la charité du Christ. Il n'est point d'état d'âme où, sous le prétexte d'une perfection plus relevée, le chrétien puisse oublier ses frères. Marie venait de contracter avec Dieu l'union la plus haute; et volontiers notre imagination se la représenterait impuissante à tout, perdue dans l'extase, durant ces jours où le Verbe, prenant chair de sa chair, l'inonde en retour de tous les flots de sa divinité. L'Evangile est formel cependant : c'est en ces jours mêmes que l'humble vierge, assise jusque-là dans le secret de la face du Seigneur, se lève pour se dévouer à tous les besoins du prochain dans le corps et dans l'âme. Serait-ce à dire que les œuvres l'emportent sur la prière, et que la contemplation n'est plus la meilleure part ? Non, sans doute ; et Notre-Dame n'avait jamais si directement ni si pleinement qu'en ces mêmes jours, adhéré à Dieu par tout son être. Mais la créature parvenue sur les sommets de la vie unitive, est d'autant  plus apte aux œuvres du dehors qu'aucune dépense de soi ne peut la distraire du centre immuable où elle reste fixée.

    Insigne privilège, résultat de cette division de l'esprit et de l’âme à laquelle tous n'arrivent point, et qui marque l'un des pas les plus décisifs dans les voies spirituelles ; car elle suppose la purification tellement parfaite de l'être humain, qu'il ne forme plus en toute vérité qu'un même esprit avec le Seigneur ; elle entraîne une soumission si absolue des puissances, que, sans se heurter, elles obéissent simultanément, dans leurs sphères diverses, au souffle divin.

    Tant que le chrétien n'a point franchi ce dernier défilé défendu avec acharnement par la nature, tant qu'il n'a pas conquis cette liberté sainte des enfants de Dieu, il ne peut, en effet, aller à l'homme sans quitter Dieu en quelque chose. Non qu'il doive négliger pour cela ses devoirs envers le prochain, dans qui Dieu a voulu que nous le voyions lui-même; heureux toutefois qui, comme Marie, ne perd rien de la meilleure part, en vaquant aux obligations de ce monde ! Mais combien petit est le nombre de ces privilégiés, et quelle illusion serait de se persuader le contraire !

    Nous retrouverons ces pensées au jour de la triomphante Assomption ; mais l'Evangile qu'on vient d'entendre, nous faisait un devoir d'attirer dès maintenant sur elles l'attention du lecteur. C'est spécialement en cette fête, que Notre-Dame a mérité d'être invoquée comme le modèle de tous ceux qui s'adonnent aux œuvres de miséricorde ; s'il n'est point donné à tous de tenir comme elle, dans le même temps, leur esprit plus que jamais abîmé en Dieu : tous néanmoins doivent s'efforcer d'approcher sans fin, par la pratique du recueillement et de la divine louange, des lumineux sommets où leur Reine se montre aujourd'hui dans la plénitude de ses perfections ineffables.

    Dom Guéranger