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Liturgie - Page 526

  • Les Saints Innocents

    Nous aussi, bienheureux Enfants, nous rendons hommage à votre triomphe, et nous vous félicitons d’avoir été choisis pour les compagnons du Christ au berceau. Quel glorieux réveil a été le vôtre, lorsqu’après avoir passé par le glaive, vous avez connu que bientôt la lumière éblouissante de la vie éternelle allait être votre partage ! Quelle reconnaissance vous avez témoignée au Seigneur qui vous choisissait ainsi, entre tant de milliers d’autres enfants, pour honorer par votre immolation le berceau de son Fils ! La couronne a ceint votre front avant le combat ; la palme est venue d’elle-même se poser dans vos faibles mains, avant que vous eussiez pu faire un effort pour la cueillir : c’est ainsi que le Seigneur s’est montré plein de munificence, et nous a fait voir qu’il est maître de ses dons. N’était-il pas juste que la Naissance du Fils de ce souverain Roi fût marquée par quelque magnifique largesse ? Nous n’en sommes point jaloux, ô Martyrs innocents ! Nous glorifions le Seigneur qui vous a choisis, et nous applaudissons avec toute l’Église à votre inénarrable félicité.

    O fleurs des Martyrs ! Permettez que nous mettions en vous notre confiance, et que nous osions vous supplier, par la récompense gratuite qui vous a été octroyée, de n’oublier pas vos frères qui combattent au milieu des hasards de ce monde de péché. Ces palmes et ces couronnes, dans lesquelles se joue votre innocence, nous les désirons aussi. Nous travaillons rudement à nous les assurer, et souvent nous nous sentons au moment de les perdre pour jamais. Le Dieu qui vous a glorifiés est aussi notre fin ; en lui seul aussi nous trouverons le repos ; priez, afin que nous arrivions jusqu’à lui.

    Demandez pour nous la simplicité, l’enfance du cœur, cette naïve confiance en Dieu qui va jusqu’au bout dans l’accomplissement de ses volontés. Obtenez que nous supportions avec calme sa croix, quand il nous l’envoie ; que nous ne désirions que son bon plaisir. Au milieu du sanglant tumulte qui vint rompre votre sommeil, votre bouche enfantine souriait aux bourreaux ; vos mains semblaient se jouer avec ce glaive qui devait percer votre cœur ; vous étiez gracieux en face de la mort. Obtenez que nous aussi, nous soyons doux envers la tribulation, quand le Seigneur nous l’envoie. Qu’elle soit pour nous un martyre par la tranquillité de notre courage, par l’union de notre volonté avec celle du Maître souverain, qui n’éprouve que pour récompenser. Que les instruments dont il se sert ne nous soient point odieux ; que la charité ne s’éteigne point dans notre cœur ; et que rien n’altère cette paix sans laquelle l’âme du chrétien ne saurait plaire à Dieu.

    Enfin, ô tendres agneaux immolés pour Jésus, vous qui le suivez partout où il va, parce que vous êtes purs, donnez-nous d’approcher de l’Agneau céleste qui vous conduit. Etablissez-nous en Bethléhem avec vous ; que nous ne sortions plus de ce séjour d’amour et d’innocence. Présentez-nous à Marie, votre Mère, plus tendre encore que Rachel ; dites-lui que nous sommes ses enfants, que nous sommes vos frères ; et comme elle a compati à vos douleurs d’un instant, qu’elle daigne avoir pitié de nos longues misères.

    Dom Guéranger

  • Saint Jean

    Venez, Fidèles, couronnons aujourd’hui de cantiques divins l’abîme de la Sagesse, l’écrivain des dogmes orthodoxes, Jean le glorieux, le bien-aimé ; car c’est lui qui a tonné : Le Verbe était au commencement. C’est pourquoi il a paru comme une voix de tonnerre, illuminant le monde par son Évangile, illustre maître de la sagesse.

    Tu as paru vraiment, aux yeux de tous, le grand ami de cœur du Christ maître : car tu t’es appuyé sur sa poitrine, et là, tu as puisé les dogmes de sagesse dont, ô divin prêcheur de Dieu, tu as enrichi toute la terre, laquelle l’aimable Église du Christ possède, et orne maintenant avec allégresse.

    Réjouis-toi, ô vrai théologien ! réjouis-toi, fils très aimable de la Mère du Seigneur ; car, debout au pied de la croix du Christ, tu as entendu la voix divine du Maître qui te criait : Voici maintenant ta mère. C’est pourquoi nous te rendons de dignes louanges, comme au bien-aimé et grand Apôtre du Christ.

    Le contemplateur des révélations ineffables, l’interprète des sublimes mystères de Dieu, le fils de Zébédée, écrivant pour nous l’Évangile du Christ, nous a appris à discourir théologiquement sur le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

    Lyre aux célestes cantiques, touchée par Dieu lui-même, écrivain mystique, bouche aux paroles divines, il chante avec douceur le Cantique des cantiques, et prie pour notre salut.

    Exaltons par de nombreuses acclamations, ô race des mortels, célébrons le Fils du tonnerre, le fondement des divines paroles, le guide sacré de la théologie, le premier prêcheur de la vraie sagesse, Jean le bien-aimé, le disciple vierge.

    Les fleuves de la théologie jaillirent de ta bouche vénérable, ô Apôtre ! et l’Église de Dieu, qui s’y désaltère, adore, ô orthodoxe, la Trinité consubstantielle ; et maintenant, ô Jean le théologien, fais par tes prières que nos âmes soient affermies et qu’elles soient sauvées.

    Le noble rejeton de la pureté, le parfum d’agréable odeur, nous est apparu en la présente solennité ; crions-lui donc : O toi qui as reposé sur la poitrine du Seigneur ! toi qui as comme fait distiller sur le monde le Verbe divin, ô Jean, Apôtre ! toi qui as gardé la Vierge comme la prunelle de l’œil, demande pour nous au Christ une grande miséricorde.

    La sommité des Apôtres, la trompette de la théologie, le guide spirituel qui a soumis à Dieu l’univers, venez, fidèles, célébrons son bonheur : c’est le très illustre Jean, transporté de la terre et non enlevé à la terre ; mais vivant et attendant le second et terrible avènement du Seigneur, auquel, pour assister sans reproches, nous qui célébrons ta mémoire, daigne nous recommander, ô ami mystique du Christ, toi qui amoureusement reposas sur sa poitrine.

    Liturgie byzantine (dans L’Année liturgique de Dom Guéranger)

  • Dimanche dans l’octave de la Nativité

    Dum medium silentium tenerent omnia, et nox in suo cursu medium iter haberet, omnipotens Sermo tuus, Dómine, de cælis a regalibus sedibus venit.

    (Introït de la messe, Sagesse 18, 14-15)

    Pendant que le silence enveloppait la terre
    Et que la nuit tenait le milieu de son cours,
    Ton Verbe tout-puissant voulut descendre, Ô Père,
    De son trône royal et partager nos jours.

    Ce chant merveilleux nous fait demeurer un instant plongés dans une sainte méditation, au pied de la Crèche. Un véritable Introït doit nous mettre dans l’esprit du jour, il doit être comme une goutte de rosée qui, dès notre réveil, tombe sur notre âme, il doit être la première parole du matin et résonner tout le jour comme la voix lointaine d’une cloche. C’est le cas de l’Introït d’aujourd’hui. Nous nous tenons dans la nuit sainte au pied de la Crèche. Tous les bruits se sont tus, on dirait que l’humanité retient son souffle. Alors nous voyons le Fils de Dieu descendre de son trône. Ce n’est pas le petit Enfant que nous voyons, mais le « Verbe tout Puissant » descendant de son trône, changeant son trône avec la Crèche.

    « Pendant que le silence enveloppait la terre. » C’est dans le silence solennel qu’on approche de Dieu. Dans la bruyante Jérusalem, dans le palais sonore d’Hérode, le berceau d’or reste vide ; dans le silence de la paisible Bethléem, au milieu de Marie et de Joseph silencieux, Dieu descend. Le silence est la clôture de notre âme. Pour que Dieu vienne dans notre cœur, il faut qu’un profond silence enveloppe ce cœur. Silence dans notre intelligence rebelle, silence soumis dans notre volonté, silence dans le monde de nos passions. « Et que la nuit tenait le milieu de son cours. » Il était minuit quand le Fils de Dieu descendit sur la terre. Dieu ne fait rien au hasard. Dieu vient volontiers dans le silence de la nuit. Les grands événements du salut se sont accomplis dans l’obscurité. Déjà la délivrance des Juifs de la servitude de l’Égypte, symbole de notre délivrance par le Christ, s’accomplit pendant la nuit ; l’institution de l’Eucharistie se fit dans l’obscurité de la nuit ; sans doute le Christ mourut sur la Croix en plein jour, mais le soleil s’obscurcit. Les premiers chrétiens employèrent précisément la nuit pour vaquer à la Prière et à la célébration des saints mystères. Le silence et la nuit sont donc le manteau sombre dont Dieu aime à se revêtir pour venir à nous par la grâce. C’est aussi dans le silence d’une nuit sombre que le « Verbe » du Père, la seconde Personne de la Sainte Trinité, descendit de son trône royal semé d’étoiles sur notre pauvre terre.

    Dom Pius Parsch

  • Nativité du Seigneur

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    (Giotto)

  • Vigile de la Nativité du Seigneur

    Hodie scietis, quia veniet Dominus et salvabit nos : et mane vidébitis gloriam eius.

    Aujourd’hui vous saurez que le Seigneur va venir pour nous sauver, et au matin vous verrez sa gloire.

    C’est l’invitatoire de matines et le verset du premier nocturne, une antienne des laudes et le répons, l’introït et le graduel de la messe ; bref, le refrain du jour.

    Il est intéressant de constater que c’est une adaptation d’une parole de Moïse dans l’Exode (6, 7) :

    Vespere scietis quod Dominus eduxerit vos de terra Ægypti, et mane videbitis gloriam Domini.

    « Le Seigneur vous a conduits hors d’Egypte », c’est une image du salut, donc cela devient logiquement : « pour vous sauver ».

    Il s’agit de l’annonce par Moïse que les Hébreux vont recevoir la manne, ils vont être « rassasiés de pains », du pain venu du ciel…

    Moïse dit : « Ce soir », mais l’antienne dit : « Aujourd’hui » : c’est l’aujourd’hui de l’éternité qui débarque dans l’aujourd’hui du temps. Ce jour a un matin, mais il n’a pas de crépuscule.

  • Non auferetur sceptrum de Juda

    R. Non auferetur sceptrum de Juda, et dux de femore ejus, donec veniat qui mittendus est: * Et ipse erit exspectatio Gentium.
    V. Pulchriores sunt oculi ejus vino, et dentes ejus lacte candidiores.
    R. Et ipse erit exspectatio Gentium.

    Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé : Et lui-même sera l’attente des Nations. Ses yeux sont plus beaux que le vin, et ses dents plus blanches que le lait.

    (Répons des matines, formé de deux versets de la prophétie de Jacob, Genèse 49, 10 et 12)

     

    O Emmanuel, * Rex et legifer noster, exspectatio Gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster.

    O Emmanuel, notre Roi et notre Législateur, Attente des Nations et leur Sauveur : venez nous sauver, Seigneur notre Dieu.

  • Intuemini, quantus sit iste

    R. Intuemini, quantus sit iste, qui ingreditur ad salvandas Gentes: ipse est rex justitiae, * Cujus generatio non habet finem.
    V. Praecursor pro nobis ingreditur, secundum ordinem Melchisedech Pontifex factus in aeternum.
    R. Cujus generatio non habet finem.

    Voyez comme il est grand, celui qui vient pour sauver les nations : il est le Roi de Justice dont la génération est éternelle ; il entre pour nous comme précurseur, l’Agneau sans tache, devenu grand-prêtre selon l’ordre de Melchisédech pour l’éternité.

    Répons des matines, traduction dom Pius Parsch.

     

    O Rex Gentium, * et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.

    O Roi des Nations, et objet de leurs désirs, Pierre angulaire, qui réunissez en vous les deux peuples : venez et sauvez l’homme, que vous avez formé du limon.

  • Saint Thomas

    Jésus demande à Thomas de mettre le doigt dans la plaie de ses mains, et la main dans la plaie de son côté.

    Comment Jésus peut-il demander à Thomas de le toucher, alors qu’il a demandé à Marie-Madeleine de ne pas le toucher ?

    La contradiction est patente. Elle est encore plus évidente si l’on remarque que les deux attitudes figurent non seulement dans le même évangile de saint Jean, mais, de plus, à seulement dix versets d’écart.

    En réalité la contradiction n’est qu’apparente, elle ne se trouve que dans les mots. Il suffit de se demander ce qu’ils veulent dire vraiment pour résoudre la difficulté.

    Jésus ressuscité demande à Marie-Madeleine de ne pas le toucher, pour lui faire prendre conscience que la situation a radicalement changé. Celui qu’elle a devant elle n’est plus le « fils de l’homme », même si, selon les apparences, il n’est « pas encore monté vers le Père ». En fait, depuis la Résurrection, il est dans le Royaume. Marie-Madeleine doit apprendre à le connaître dans cette nouvelle configuration. Elle doit apprendre la connaissance de la foi. Désormais, c’est dans la foi que l’on peut « toucher » Jésus, et non plus par le contact physique avec son corps mortel.

    C’est la même pédagogie qui est utilisée avec Thomas : lui aussi, il s’agit de l’amener à la foi. Mais pour cela, il faut lui montrer que le corps qu’il voit devant lui est bien le corps de Jésus, ce corps même qui a souffert la Passion. « Et ne sois plus un sans-foi, mais un qui a la foi ». Cette antithèse (en grec a-pistos, pistos) souligne que l’objectif est exactement le même, qu’il s’agisse de Marie-Madeleine ou de Thomas.

    En outre, rien dans l’Evangile ne nous dit que Thomas ait touché les plaies. De nombreux exégètes, et l’iconographie, brodent à l’envi sur Thomas mettant sa main dans la plaie du côté. Mais l’Evangile ne nous en dit rien. Au contraire, même. Car dès que le Christ a fini de parler, Thomas s’exclame : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » L’évangéliste laisse entendre, non pas que Thomas ait touché les plaies, mais qu’il a immédiatement compris la leçon. L’exclamation renvoie au psaume 94, et à quelques-uns de ceux qui suivent. En même temps, elle authentifie le fait que ces psaumes parlent bien du Christ, qui est le Seigneur et qui est Dieu, qui est le Créateur et qui est notre salut, et qui est la source de la joie.

    Non seulement il n’y a pas de contradiction, mais le dialogue avec Thomas explicite ce qui restait implicite dans le dialogue avec Marie-Madeleine.

    (Extrait d’un article de Daoudal Hebdo N° 76)

  • L’exemple de Mgr Alexander Sample

    Le dimanche 5 décembre, Mgr Alexander Sample, évêque de Marquette dans le Michigan, a célébré la messe selon la « forme extraordinaire » en sa cathédrale, dans la chapelle du Saint-Sacrement, dite aussi chapelle de l’évêque.

    Il a l’intention de le faire une fois par mois. Les autres dimanches, elle sera célébrée par le P. John Boyle, un prêtre anglais qui a pris une année sabbatique pour être « prêtre associé » à la cathédrale de Marquette, et par d’autres prêtres.

    Cette première messe était une messe basse. Le P. Boyle espère que sera bientôt célébrée « une messe chantée, une grand messe solennelle et même une messe pontificale ».

    Mgr Sample, sacré évêque en janvier 2006, était alors le plus jeune évêque des Etats-Unis (45 ans). Son diocèse (qui recouvre la Péninsule supérieure du Michigan) est très étendu mais ne compte que 70.000 catholiques pour une population de 300.000 personnes. En 2007, Mgr Burke, aujourd’hui cardinal, lui avait demandé de prononcer l’homélie de la Red Mass en sa cathédrale de Saint-Louis (la « messe rouge » est une messe solennelle du Saint-Esprit pour les personnes chargées de rendre la justice).

    On trouvera de nombreuses photos de cette messe du 5 décembre sur le blog du P. Boyle.

    (via le blog Summorum Pontificum)

  • Canite tuba in Sion

    R. Canite tuba in Sion, vocate Gentes, annuntiate populis, et dicite : * Ecce Deus Salvator noster adveniet.
    V. Annuntiate, et auditum facite: loquimini, et clamate.
    R. Ecce Deus Salvator noster adveniet.

    Sonnez de la trompette dans Sion, appelez les Nations, annoncez et dites aux peuples : Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra. Annoncez et faites entendre ; parlez et criez : Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra.

    O clavis David, et sceptrum domus Israël ; qui aperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo aperit : veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris, et umbra mortis.

    O Clef de David, et sceptre de la maison d’Israël ; qui ouvrez, et nul ne peut fermer ; qui fermez, et nul ne peut ouvrir : venez, et tirez de la prison le captif qui est assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.