Venez, Fidèles, couronnons aujourd’hui de cantiques divins l’abîme de la Sagesse, l’écrivain des dogmes orthodoxes, Jean le glorieux, le bien-aimé ; car c’est lui qui a tonné : Le Verbe était au commencement. C’est pourquoi il a paru comme une voix de tonnerre, illuminant le monde par son Évangile, illustre maître de la sagesse.
Tu as paru vraiment, aux yeux de tous, le grand ami de cœur du Christ maître : car tu t’es appuyé sur sa poitrine, et là, tu as puisé les dogmes de sagesse dont, ô divin prêcheur de Dieu, tu as enrichi toute la terre, laquelle l’aimable Église du Christ possède, et orne maintenant avec allégresse.
Réjouis-toi, ô vrai théologien ! réjouis-toi, fils très aimable de la Mère du Seigneur ; car, debout au pied de la croix du Christ, tu as entendu la voix divine du Maître qui te criait : Voici maintenant ta mère. C’est pourquoi nous te rendons de dignes louanges, comme au bien-aimé et grand Apôtre du Christ.
Le contemplateur des révélations ineffables, l’interprète des sublimes mystères de Dieu, le fils de Zébédée, écrivant pour nous l’Évangile du Christ, nous a appris à discourir théologiquement sur le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Lyre aux célestes cantiques, touchée par Dieu lui-même, écrivain mystique, bouche aux paroles divines, il chante avec douceur le Cantique des cantiques, et prie pour notre salut.
Exaltons par de nombreuses acclamations, ô race des mortels, célébrons le Fils du tonnerre, le fondement des divines paroles, le guide sacré de la théologie, le premier prêcheur de la vraie sagesse, Jean le bien-aimé, le disciple vierge.
Les fleuves de la théologie jaillirent de ta bouche vénérable, ô Apôtre ! et l’Église de Dieu, qui s’y désaltère, adore, ô orthodoxe, la Trinité consubstantielle ; et maintenant, ô Jean le théologien, fais par tes prières que nos âmes soient affermies et qu’elles soient sauvées.
Le noble rejeton de la pureté, le parfum d’agréable odeur, nous est apparu en la présente solennité ; crions-lui donc : O toi qui as reposé sur la poitrine du Seigneur ! toi qui as comme fait distiller sur le monde le Verbe divin, ô Jean, Apôtre ! toi qui as gardé la Vierge comme la prunelle de l’œil, demande pour nous au Christ une grande miséricorde.
La sommité des Apôtres, la trompette de la théologie, le guide spirituel qui a soumis à Dieu l’univers, venez, fidèles, célébrons son bonheur : c’est le très illustre Jean, transporté de la terre et non enlevé à la terre ; mais vivant et attendant le second et terrible avènement du Seigneur, auquel, pour assister sans reproches, nous qui célébrons ta mémoire, daigne nous recommander, ô ami mystique du Christ, toi qui amoureusement reposas sur sa poitrine.
Liturgie byzantine (dans L’Année liturgique de Dom Guéranger)