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Dimanche dans l’octave de la Nativité

Dum medium silentium tenerent omnia, et nox in suo cursu medium iter haberet, omnipotens Sermo tuus, Dómine, de cælis a regalibus sedibus venit.

(Introït de la messe, Sagesse 18, 14-15)

Pendant que le silence enveloppait la terre
Et que la nuit tenait le milieu de son cours,
Ton Verbe tout-puissant voulut descendre, Ô Père,
De son trône royal et partager nos jours.

Ce chant merveilleux nous fait demeurer un instant plongés dans une sainte méditation, au pied de la Crèche. Un véritable Introït doit nous mettre dans l’esprit du jour, il doit être comme une goutte de rosée qui, dès notre réveil, tombe sur notre âme, il doit être la première parole du matin et résonner tout le jour comme la voix lointaine d’une cloche. C’est le cas de l’Introït d’aujourd’hui. Nous nous tenons dans la nuit sainte au pied de la Crèche. Tous les bruits se sont tus, on dirait que l’humanité retient son souffle. Alors nous voyons le Fils de Dieu descendre de son trône. Ce n’est pas le petit Enfant que nous voyons, mais le « Verbe tout Puissant » descendant de son trône, changeant son trône avec la Crèche.

« Pendant que le silence enveloppait la terre. » C’est dans le silence solennel qu’on approche de Dieu. Dans la bruyante Jérusalem, dans le palais sonore d’Hérode, le berceau d’or reste vide ; dans le silence de la paisible Bethléem, au milieu de Marie et de Joseph silencieux, Dieu descend. Le silence est la clôture de notre âme. Pour que Dieu vienne dans notre cœur, il faut qu’un profond silence enveloppe ce cœur. Silence dans notre intelligence rebelle, silence soumis dans notre volonté, silence dans le monde de nos passions. « Et que la nuit tenait le milieu de son cours. » Il était minuit quand le Fils de Dieu descendit sur la terre. Dieu ne fait rien au hasard. Dieu vient volontiers dans le silence de la nuit. Les grands événements du salut se sont accomplis dans l’obscurité. Déjà la délivrance des Juifs de la servitude de l’Égypte, symbole de notre délivrance par le Christ, s’accomplit pendant la nuit ; l’institution de l’Eucharistie se fit dans l’obscurité de la nuit ; sans doute le Christ mourut sur la Croix en plein jour, mais le soleil s’obscurcit. Les premiers chrétiens employèrent précisément la nuit pour vaquer à la Prière et à la célébration des saints mystères. Le silence et la nuit sont donc le manteau sombre dont Dieu aime à se revêtir pour venir à nous par la grâce. C’est aussi dans le silence d’une nuit sombre que le « Verbe » du Père, la seconde Personne de la Sainte Trinité, descendit de son trône royal semé d’étoiles sur notre pauvre terre.

Dom Pius Parsch

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