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Liturgie - Page 529

  • Une messe à Draguignan

    Le site du diocèse de Fréjus-Toulon fait ouvertement de la pub pour la messe de saint Pie V. Avec l’évêque dans le rôle principal. A voir : c’est bon pour le moral.

  • Suscipe verbum Virgo Maria

    R. Suscipe verbum Virgo Maria, quod tibi a Domino per Angelum transmissum est: concipies et paries Deum pariter et hominem, * Ut benedicta dicaris inter omnes mulieres.
    V. Paries quidem filium, et virginitatis non patieris detrimentum: efficieris gravida, et eris mater semper intacta.
    R. Ut benedicta dicaris inter omnes mulieres.

    Recevez, Vierge Marie, la parole du Seigneur, qui vous est transmise par un Ange : vous concevrez et enfanterez un Dieu et un homme tout ensemble. Et ainsi vous serez dite bénie entre toutes les femmes. Vous enfanterez vraiment un fils, et votre virginité n’en souffrira point de détriment : vous concevrez, et vous serez mère toujours sans tache.

  • Premier dimanche de l’Avent

    « Elle approche, votre rédemption. » C’est la seule fois que l’on trouve le mot « rédemption » dans les Evangiles. Et c’est cet évangile-là qui ouvre l’année liturgique, pour annoncer le mystère de l’Incarnation.

    « Notre salut est plus proche que lorsque nous avons embrassé la foi », dit saint Paul dans l’épître. Et toute la liturgie de l’Avent insiste sur cette proximité. Il vient, le Seigneur, il ne tardera pas, pour nous racheter et nous donner la liberté. Il vient pour se donner lui-même en rançon afin de nous délivrer de l’ennemi qui nous tient captifs.

    Que les nuées pleuvent le Juste, que la terre s’ouvre et qu’elle germe le Sauveur : il y aura en ce jour-là une grande lumière, les montagnes distilleront la douceur, et les collines feront couler le lait et le miel… Le chœur des prophètes est réuni pour célébrer l’avènement du « grand prophète » qui accomplit les prophéties.

  • Saint Goustan

     

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    Dans mon diocèse, aujourd’hui, c’est la fête de saint Goustan, patron des pêcheurs de la côte vannetaise.

    Martyrologe :

    « À l’abbaye de Rhuys en Bretagne, vers 1040, saint Goustan, moine. Échappé dans sa jeunesse aux mains des pirates, il fut recueilli par saint Félix, alors ermite dans l’île de Batz, le suivit dans la vie monastique et se fit remarquer en récitant par cœur le psautier, car il ne savait pas lire, et en veillant sur les navigateurs. »

    On dit qu’il était né en 974 en Cornouaille britannique, qu’il fut enlevé par des pirates et abandonné sur l’île d’“Ossa” (Ouessant). Il mangeait un morceau d’un gros poisson qui apparaissait intact le lendemain (la même histoire que celle de saint Corentin). Après avoir rencontré saint Félix, ermite de Batz, il devint moine, simple frère lai, à l’abbaye de Rhuys, où il acquit une grande réputation de sainteté. Puis il se fit ermite sur l’île d’Hoëdic, où il mourut : il est le saint patron de l’île, mais son tombeau est dans l'ancienne église abbatiale de Saint-Gildas de Rhuys (aujourd'hui église paroissiale).

    Il a donné son nom au merveilleux petit port d’Auray.

  • Saint Silvestre

    « O Dieu très clément, qui avez appelé à la solitude le bienheureux Abbé Sylvestre, tandis qu’il méditait devant un tombeau ouvert la vanité de ce monde, et qui avez daigné l’orner des mérites d’une vie très sainte ; nous vous supplions de faire que, méprisant à son exemple les .biens de la terre, nous jouissions du bonheur de votre éternelle compagnie. »

    L’allusion historique contenue dans cette collecte se rapporte à ce qui est raconté dans la vie de saint Silvestre. Tandis qu’il assistait un jour aux funérailles d’un parent, regardant le cadavre défiguré il commença de réfléchir, et il se dit : Ego sum quod hic fuit ; quod hic est, ego ero : Je suis à présent ce que celui-ci fut naguère ; bientôt je serai moi aussi ce qu’il est maintenant. Cette bonne pensée suffit pour le décider à laisser le monde aux hommes vains et à se faire moine. Tant est grande la force d’une bonne pensée, quand elle ne demeure pas simplement à l’état de pensée, mais est exécutée avec diligence.

    Parmi les exemples des Saints que nous devons imiter, se trouve leur persévérance dans le bien. Saint Silvestre mourut presque nonagénaire, le 26 novembre 1267 ; mais, durant sa longue vie monastique il ne s’arrêta jamais, ne se relâcha jamais de sa ferveur première par ennui ou par lassitude.

    Bienheureux Cardinal Schuster

  • Sainte Catherine

    Le jour de saint Augustin, comme le Seigneur expliquait à celle-ci les paroles : "Non est inventus similis illi : Il ne s'en est pas trouvé de semblable à lui", et lui montrait les mérites divers de plusieurs saints, elle désira connaître la gloire et les mérites de la vierge Catherine qu'elle avait aimée tout spécialement dès son enfance. Le Seigneur exauça ses vœux et lui montra la bienheureuse vierge sur un trône d'une si grande richesse, que s'il n'y avait pas eu au ciel de plus grande reine, la splendeur de cette sainte eût suffi pour embellir tout le paradis. On voyait près d'elle, mais un peu en dessous, les cinquante philosophes dont elle avait triomphé par une science et une sagesse toutes divines, et qu'elle avait ainsi conduits au ciel. Tous tenaient à la main des sceptres d'or dont ils appuyaient l'extrémité sur les vêtements de cette vierge, comme pour l'orner d'une admirable parure de fleurs. Dans ces fleurs était représenté tout le travail auquel ces philosophes s'étaient adonnés pour acquérir la sagesse. Ils faisaient hommage de leurs labeurs à l'illustre vierge, car, après avoir employé leur sagesse humaine à obtenir une vaine gloire, ils avaient été attirés à la grâce de la foi par les efforts et la sagesse toute divine de la bienheureuse Catherine. On voyait aussi le Seigneur accorder de fréquents baisers à cette illustre vierge, et lui communiquer en même temps par son souffle les délices puisées par sa Divinité dans les cœurs de tous ceux qui avaient célébré sur la terre la fête de la martyre. La couronne placée sur la tête de cette vierge paraissait alors ornée de fleurs nouvelles et variées dont l'éclat rejaillissait sur tous ses dévots clients.

    Sainte Gertrude, Le Héraut de l’Amour divin, IV, 57.

  • Saint Jean de la Croix

    La purification qui conduit l'âme à l'union divine peut recevoir la dénomination de nuit pour trois raisons. La première se rapporte au point de départ; car, en renonçant à toutes les choses créées, l'âme a dû tout d'abord priver ses appétits du goût qu'ils y trouvaient. Or ceci est indubitablement une nuit pour tous les sens et tous les instincts de l'homme.

    La seconde raison est la voie même qu'il faut prendre pour atteindre l'état bienheureux de l'union. Cette voie n'est autre que la foi, nuit vraiment obscure pour l'entendement.

    Enfin la troisième raison est le terme où l'âme tend. Terme qui est Dieu, être incompréhensible et infiniment au-dessus de nos facultés, et qu'on peut appeler par là même une nuit obscure pour l'âme durant son pèlerinage ici-bas.

    Ces  trois nuits  à  traverser par l'âme sont figurées au Livre de Tobie par les trois nuits que, sur l'ordre de l'Ange, le jeune Tobie laissa écouler avant de s'unir à son épouse. L'Ange Raphaël lui commanda de brûler pendant la première nuit le foie du poisson, symbole d'un cœur affectionné et attaché aux choses créées. Quiconque désire s'élever à Dieu doit, dès le début, purifier son cœur dans le feu de l'amour divin et y consumer tout ce qui appartient au créé. Cette purification met en fuite le démon , qui auparavant avait puissance sur l'âme pour la faire adhérer aux plaisirs temporels et sensibles.

    L'Ange dit à Tobie que dans la seconde nuit il serait admis en la compagnie des saints Patriarches, qui sont les pères de la foi. De même l'âme, après avoir traversé la première nuit, figurée par la privation de tout ce qui flatte les sens, pénètre sans obstacle dans la seconde. Là, étrangère à tous les objets sensibles, elle demeure dans la solitude et la nudité de la foi, l'ayant choisie pour son unique guide.

    Enfin, pendant la troisième nuit il fut promis à Tobie une abondante bénédiction. Dans le sens qui nous occupe, cette bénédiction est Dieu lui-même qui, à la faveur de la seconde nuit, c'est-à-dire de la foi, se communique à l'âme d'une manière si secrète et si intime, que c'est un autre genre de nuit plus profonde que les précédentes. L'union avec l'Epouse, c'est-à-dire avec la Sagesse de Dieu, se consomme quand la troisième nuit est écoulée, nous voulons dire, lorsque cette communication de Dieu à l'esprit est achevée.

    (La montée du Carmel, I, 2)

  • Saint Clément Ier

    Le motif premier de la lettre [de saint Clément aux Corinthiens] offre à l’évêque de Rome la possibilité d’une ample intervention sur l’identité de l’Église et sur sa mission. Si à Corinthe il y eut des abus, observe Clément, la cause est à rechercher dans l’affaiblissement de la charité et d’autres vertus chrétiennes indispensables. Et c’est pour cela qu’il rappelle les fidèles à l’humilité et à l’amour fraternel, les deux vertus vraiment constitutives de l’être de l’Église : « Nous sommes une portion sainte, les admoneste-t-il, il nous faut donc accomplir tout ce qu’exige la sainteté ». En particulier, l’évêque de Rome rappelle que le Seigneur lui-même « a établi où, et par qui, il veut que soient remplis les offices liturgiques, afin que toute chose, faite saintement et selon son bon plaisir, soit agréable à sa volonté… Au pontife suprême, en effet, sont confiées des fonctions liturgiques qui lui sont propres, aux prêtres a été alloué leur propre rôle, aux lévites reviennent des fonctions appropriées. À l’homme laïc sont confiées les fonctions laïques » (on note ici, que dans cette lettre de la fin du Ier siècle, apparaît pour la première fois dans la littérature chrétienne le terme grec (laikós, qui signifie « membre du laos », c’est-à-dire « membre du Peuple » de Dieu).

    De cette façon, en référence à la liturgie de l’ancien Israël, Clément dévoile son idéal de l’Église. Elle est réunie par l’« effusion en nous de l’unique Esprit de grâce » infusé dans les divers membres du Corps du Christ, en qui tous, unis sans aucune séparation, sont « membres les uns des autres ». La distinction nette entre le laïc et la hiérarchie ne signifie nullement une opposition, mais seulement cette connexion organique d’un corps, d’un organisme, aux diverses fonctions. En effet, l’Église n’est pas un lieu de confusion et d’anarchie, où chacun à tout moment peut faire ce qu’il veut : chacun, dans cet organisme à la structure articulée, exerce son ministère selon la vocation reçue. En ce qui regarde les chefs des communautés, Clément explique clairement la doctrine de la succession apostolique. En dernière analyse, les normes qui la régissent viennent de Dieu même. Le Père a envoyé Jésus-Christ, lequel à son tour a donné mandat aux Apôtres. Puis ceux-ci ont envoyé les premiers responsables des communautés lesquels ont établi que d’autres hommes dignes leur succéderaient. Ainsi, tout procède « de façon ordonnée selon la volonté de Dieu ». Par ces mots, par ces phrases, saint Cément souligne comment l’Église est structurée sacramentellement et non pas politiquement. L’action de Dieu qui vient vers nous dans la liturgie précède nos décisions et nos idées. L’Église est avant tout un don de Dieu et non pas notre création, et, ainsi, cette structure sacramentelle qui est la sienne n’y garantit pas seulement l’organisation commune mais encore la prééminence du don de Dieu, dont nous avons tous besoin.

    Benoît XVI

  • Une hirondelle

    Mgr James, évêque de Nantes, vient de nommer les abbés Jouachim et Roseau, membres de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, vicaires de la paroisse saint Clément pour leur apostolat (qu’ils exerçaient déjà) auprès des fidèles attachés à la forme extraordinaire. L’évêque reconnaît donc ainsi officiellement leur mission. Et il va visiter la paroisse le 9 janvier prochain.

  • Sainte Cécile

    L’Église reconnaît et honore dans sainte Cécile trois caractères dont la réunion la distingue souverainement au sein de cette admirable famille des Bienheureux qui resplendit au ciel, et en fait descendre les grâces et les exemples. Ces trois caractères sont : la virginité, le zèle apostolique, le courage surhumain qui lui a fait braver la mort et les supplices ; triple enseignement que nous apporte cette seule histoire chrétienne.

    Dans ce siècle aveuglément asservi au culte du sensualisme, n’est-il pas temps de protester par les fortes leçons de notre foi contre un entraînement auquel échappent à peine les enfants de la promesse ? Depuis la chute de l’empire romain, vit-on jamais les mœurs, et avec elles la famille et la société, aussi gravement menacées ? La littérature, les arts, le luxe n’ont d’autre but, depuis longues années, que de proposer la jouissance physique comme l’unique terme de la destinée de l’homme ; et la société compte déjà un nombre immense de ses membres qui ne vivent plus que par les sens. Mais aussi malheur au jour où, pour être sauvée, elle croirait pouvoir compter sur leur énergie ! L’empire romain essaya aussi, et à plusieurs reprises, de soulever le fardeau de l’invasion ; il retomba sur lui-même et ne se releva plus.

    Oui ; la famille elle-même, la famille surtout est menacée. Contre la reconnaissance légale, disons mieux, l’encouragement du divorce, il est temps qu’elle songe à sa défense. Elle n’y arrivera que par un seul moyen : en se réformant elle-même, en se régénérant d’après la loi de Dieu, en redevenant sérieuse et chrétienne. Que le mariage soit en honneur, avec toutes les chastes conséquences qu’il entraîne ; qu’il cesse d’être un jeu, ou une spéculation ; que la paternité et la maternité ne soient plus un calcul, mais un devoir sévère ; bientôt, par la famille, la cité et la nation auront repris leur dignité et leur vigueur.

    Mais le mariage ne remontera à cette élévation qu’autant que les hommes apprécieront l’élément supérieur sans lequel la nature humaine n’est tout entière qu’une ignoble ruine ; cet élément céleste est la continence. Sans doute, tous ne sont pas appelés à l’embrasser dans sa notion absolue ; mais tous lui doivent hommage, sous peine d’être livrés au sens réprouvé, comme parle l’Apôtre. (…)

    Le second caractère que présente à étudier la vie de sainte Cécile est cette ardeur de zèle dont elle est demeurée l’un des plus admirables modèles, et nous ne doutons pas que sous ce rapport encore la leçon ne soit de nature à produire d’utiles impressions. L’insensibilité au mal dont nous n’avons pas à répondre personnellement, dont les résultats ne sont pas en voie de nous atteindre, est un des traits de l’époque ; on convient que tout s’en va, on assiste à la décomposition universelle, et l’on ne songe pas à tendre la main à son voisin pour l’arracher au naufrage. Où en serions-nous aujourd’hui, si le cœur des premiers chrétiens eût été aussi glacé que le nôtre ; s’il n’eût été pris de cette immense pitié, de cet inépuisable amour qui leur défendit de désespérer du monde, au sein duquel Dieu les avait déposés pour être le sel de la terre ? Chacun alors se sentait comptable sans mesure du don qu’il avait reçu. Fût-il libre ou esclave, connu ou inconnu, tout homme était l’objet d’un dévouement sans bornes pour ces cœurs que la charité du Christ remplissait. (…)

    Quelle tendresse maternelle Cécile ressentait pour les âmes de ses frères, par cela seul qu’elle était chrétienne ! A la suite de son nom, nous pourrions en enregistrer mille autres qui attestent que la conquête du monde par le christianisme et sa délivrance du joug des dépravations païennes, ne sont dues qu’à ces actes de dévouement opérés sur mille points à la fois, et produisant enfin le renouvellement universel. Imitons du moins en quelque chose ces exemples auxquels nous devons tout. Perdons moins de temps et d’éloquence à gémir sur des maux trop réels. Que chacun se mette à l’œuvre, et qu’il gagne un de ses frères - bientôt le nombre des fidèles aura dépassé celui des incroyants. Sans doute, ce zèle n’est pas éteint, il opère dans plusieurs, et ses fruits réjouissent et consolent l’Église ; mais pourquoi faut-il qu’il sommeille si profondément dans un si grand nombre de cœurs que Dieu lui avait préparés !

    La cause en est, hélas ! à la froideur générale, produit de la mollesse des mœurs, et qui donnerait à elle seule le type de l’époque, s’il ne fallait encore y joindre un autre sentiment qui procède de la même source, et suffirait, s’il était de longue durée, à rendre incurable l’abaissement d’une nation. Ce sentiment est la peur, et l’on peut dire qu’il s’étend aujourd’hui aussi loin qu’il est possible. Peur de perdre ses biens ou ses places ; peur de perdre son luxe ou ses aises ; peur enfin de perdre la vie. Il n’est pas besoin de dire que rien n’est plus énervant, et partant plus dangereux pour ce monde, que cette humiliante préoccupation ; mais avant tout, il faut convenir qu’elle n’a rien de chrétien. Aurions-nous oublié que nous ne sommes que voyageurs sur cette terre, et l’espérance des biens futurs serait-elle donc éteinte dans nos cœurs ? Cécile nous apprendra comment on se défait du sentiment de la peur. Au temps où elle vécut, la vie était moins sûre qu’aujourd’hui. Alors on pouvait bien avoir quelque raison de craindre ; cependant on était ferme, et les puissants tremblèrent souvent à la voix de leur victime.

    Dieu sait ce qu’il nous réserve ; mais si bientôt la peur ne faisait place à un sentiment plus digne de l’homme et du chrétien, la crise politique ne tarderait pas à dévorer toutes les existences particulières. Quoi qu’il arrive, l’heure est venue de rapprendre notre histoire. La leçon ne sera pas perdue, si nous arrivons à comprendre ceci : avec la peur, les premiers chrétiens nous eussent trahis, car la Parole de vie ne fût pas arrivée jusqu’à nous ; avec la peur, nous trahirions les générations à venir qui attendent de nous la transmission du dépôt que nous avons reçu de nos pères.

    Dom Guéranger (1873)