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Liturgie - Page 524

  • Saint Antoine

    Antoine était allé, selon sa coutume, visiter les solitaires dans la montagne la plus avancée. Il savait quel était le moment de sa mort car Dieu lui en avait donné la connaissance. Il leur dit : Voici ma dernière visite et je serais étonné de vous revoir en cette vie. Il est temps que cette âme se sépare de ce corps, puisque je suis proche de ma cent-cinquième année. A ces mots, ils se mirent à pleurer et à baiser le saint vieillard en l’embrassant. Mais lui, plein de joie, comme celui qui est prêt à sortir d’une terre étrangère pour retourner dans sa véritable patrie, continua ainsi : Ne vous relâchez point dans vos travaux, mes chers enfants. Ne vous découragez pas dans vos saints exercices. Vivez toujours comme si vous alliez mourir le jour même. Travaillez avec beaucoup de soin à conserver vos âmes pures de toutes mauvaises pensées. Efforcez-vous d’imiter les saints. Gardez-vous bien d’avoir quelque communication que ce soit avec des schismatiques de Méléciens dont vous n’ignorez pas la méchanceté et les actions détestables. Ayez la même attitude à l’égard des Ariens, dont l’impiété est connue de tout le monde. Et bien que les Juges les soutiennent et leur soient favorables, ne vous en étonnez pas, puisque cette puissance imaginaire qu’ils semblent avoir sera bientôt détruite ; au contraire, que cela vous excite encore davantage à n’avoir aucune part avec eux. Observez religieusement la tradition des Pères, et surtout demeurez fermes dans la sainte foi de Notre Seigneur Jésus-Christ que vous avez apprise par les Ecritures et que je vous ai si souvent remise devant les yeux.

    Saint Athanase, Vie de saint Antoine, 31, traduction Arnaud d’Andilly

  • 2e dimanche après l’Epiphanie

    Ce dimanche commémore le troisième mystère de l’Epiphanie. Le premier est l’adoration des Mages, qui est commémorée plus particulièrement le 6 janvier (mais la liturgie du jour de l’Epiphanie évoque les deux autres), le deuxième est le Baptême du Seigneur, le 13 janvier. Le troisième, ce sont les Noces de Cana. Il s’agit bien d’une épiphanie : saint Jean le souligne, en disant qu’en changeant l’eau en vin Jésus «  manifesta sa gloire ».

    Dom Guéranger commente magnifiquement, à la manière de saint Bernard et dans le mouvement de la liturgie :

    « L’Etoile a conduit l’âme à la foi, l’Eau sanctifiée du Jourdain lui a conféré la pureté, le Festin Nuptial l’unit à son Dieu. Nous avons chanté l’Époux sortant radieux au-devant de l’Épouse ; nous l’avons entendu l’appeler des sommets du Liban ; maintenant qu’il l’a éclairée et purifiée, il veut l’enivrer du vin de son amour. »

  • Saint Paul premier ermite

    Deus, qui nos beati Pauli Confessoris tui annua solemnitate lætificas : concede propitius ; ut, cujus natalitia colimus, étiam actiones imitemur.

    Dieu qui nous réjouissez par la solennité annuelle du bienheureux Paul, votre Confesseur : faites, dans votre bonté, qu’honorant sa naissance au ciel, nous imitions aussi ses actions.

    Telle est la collecte de la messe. Chaque année elle me remplit de perplexité. Imiter les actes de saint Paul l’ermite ? Vous pouvez toujours essayer

  • Saint Hilaire

    Dieu le Fils Unique-Engendré, le Rédempteur des pécheurs, le Seigneur d’un Règne éternel, demande expressément d’être baptisé comme un pécheur. Ce ministère, le Baptiste veut y renoncer, connaissant Celui qui pour lui remettait plus que ses péchés. Celui-là (Jésus) accomplit cependant la justice de l’homme assumé en sa personne par le mystère du baptême : il ne repoussa pas le fait de devenir lui-même participant de notre péché, et, assumant en lui-même toute l’humiliation de la chair caduque, il entra dans le Jourdain mélangé à la foule des pécheurs. En eux tous, il fut mis à l’épreuve tandis qu’il les portait. Mais voyons comment « éprouvé », il fut « reconnu ». L’évangéliste dit en effet : Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l’eau. Et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu’une voix venue des cieux disait : ’Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais’ (Mt 3, 16-17). La reconnaissance suit tout de suite la mise à l’épreuve ; après l’humilité qui l’avait mis en état d’épreuve, la voix paternelle le désigne comme le Fils bien-aimé. La mise à l’épreuve est telle qu’aussitôt suit la reconnaissance. Il va au désert, est soumis à la tentation du diable ; par lui, il est emmené tantôt au pinacle du Temple, tantôt il souffre d’être transporté sur une haute montagne. C’est pourquoi il se livre de lui-même à l’affront d’un si lourd outrage, en demeurant au désert, en étant le jouet d’une condition de tentation, pouvant être élevé sur le Temple ou sur la montagne.
    Mais il ne quitte pas la mise à l’épreuve des tentations et n’abandonne pas le témoignage de Celui qui connaît. En effet, l’Écriture dit : Alors le diable le quitta, et voici que des anges le servaient (Mt 4, 11). L’homme est tenté, l’homme est porté de lieu en lieu ; mais après cela, les anges le servent. Il est reconnu par la mise à l’épreuve ; par la reconnaissance, il est digne du ministère des anges. Mais toutes les fois qu’il est mis à l’épreuve en ces diverses circonstances, chaque fois, il se fait reconnaître (pour ce qu’il est). Pierre a eu en horreur la Passion : il ne supportait pas le scandale de la croix vécu par amour et ne se maintenait pas dans la reconnaissance de la divinité pourtant déjà confessée (cf. Mt 16, 23). Mais parce que le Seigneur l’appela Satan à cause de son infidélité eu égard à la croix, peu de temps après, alors qu’il fut établi dans l’état constitutif de sa gloire sur la montagne, il se fit reconnaître par cette voix du Père qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais ; écoutez-le (Mt 17, 5). La « reconnaissance » par la voix du Père suit la mise à l’épreuve dont la tentation de l’Apôtre était la cause.

    Saint Hilaire, commentaire du psaume 138, verset 1.

  • Le Baptême du Seigneur

    Je ne puis contenir les élans de ma joie, mais j’ai le cœur ému et transporté : oublieux de ma propre faiblesse, je brûle d’envie de m’acquitter de la charge du grand Jean-Baptiste ; et quoique je ne sois pas le précurseur, je viens cependant du désert. Le Christ reçoit donc le sacrement de l’illumination ; ou plutôt c’est lui qui nous illumine de son éclat. Le Christ est baptisé ; descendons, nous aussi, avec lui, pour monter également avec lui.

    Jean baptise, et Jésus vient à lui. Le Christ sanctifie assurément celui qui le baptise ; mais son but est plutôt d’ensevelir le vieil Adam dans les eaux, et, avant tout, de sanctifier par son baptême les eaux du Jourdain, afin que, comme il était esprit et chair, de même ceux qui seraient baptisés dans la suite, fussent sanctifiés par la vertu de l’Esprit et par l’élément de l’eau. Jean refuse, Jésus insiste. « C’est moi qui dois être baptisé par vous, dit Jean ». Le flambeau parle au Soleil, la voix au Verbe.

    Jésus sort de l’eau, tirant en quelque sorte à sa suite et élevant avec lui le monde, (jusqu’alors) plongé dans l’abîme. Il voit le ciel, non se déchirer, mais s’ouvrir. Le premier Adam l’avait autrefois fermé pour lui-même et pour nous, comme il s’était vu fermer aussi le Paradis terrestre, dont un glaive de feu défendit l’entrée. L’Esprit-Saint rend témoignage : les similitudes et les rapprochements se trouvent en parfaite harmonie : le témoignage vient du Ciel, car il est descendu du Ciel, celui auquel l’Esprit rend témoignage.

    Saint Grégoire de Nazianze (leçons des matines)

  • Vota, quæsumus, Domine, supplicantis populi

    Vota, quæsumus, Domine, supplicantis populi cælesti pietate prosequere : ut et, quæ agenda sunt, videant, et ad implenda, quæ viderint, convalescant.

    Exaucez, Seigneur, par votre bonté céleste, les vœux du peuple qui vous supplie, afin qu’ils voient ce qu’ils doivent faire, et qu’ils aient la force d’accomplir ce qu’ils auront vu.

    C’est la collecte de la messe du 1er dimanche après l’Epiphanie. Commentaire du bienheureux cardinal Schuster : « Cette petite prière de l’Église est une vraie perle théologique, une de ces nombreuses formules que Célestin Ier invoquait dans les questions relatives à la grâce, quand, en appelant à l’autorité des formules liturgiques, il écrivait : Legem credendi, lex statuat supplicandi. Pour opérer le bien, nous avons avant tout besoin de le connaître, et cela non seulement en général ou dans un ordre purement spéculatif, mais moyennant un jugement pratique de l’intelligence, qui, illuminée par la grâce, voit en détail ce que Dieu désire de l’homme en une circonstance déterminée. Le bien une fois connu, il faut le faire, et Dieu meut efficacement la volonté par sa grâce, sans aucunement léser le libre arbitre. Comme l’Église nous l’enseigne dans la sainte liturgie, cette motion divine aspirando prævenit et adjuvando prosequitur, de façon à sortir la volonté de son état d’indifférence passive, lui donnant son acte connaturel libre. »

  • Jubilate Deo, omnis terra : servite Domino in lætitia

    Jubilez en Dieu, toute la terre : servez le Seigneur dans la joie.

    C’est le premier verset du psaume 99, qui est le verset de psaume de l’introït du 1er dimanche après l’Epiphanie (qui peut également être la messe de ce jour de férie).

    Une autre spécificité de cette messe (voir ma note d’hier) est que ce verset de psaume est aussi le texte de l’Alléluia, et celui de l’offertoire, qui y ajoute les mots suivants du psaume (dans une version antérieure à la Vulgate) : « Intrate in conspectu ejus in exsultatione : quia Dominus ipse est Deus. »

    Cette messe insiste ainsi sur la joie que produit la Théophanie, sur l’universalité du salut qu’apporte le Verbe incarné, et sur sa Seigneurie universelle.

    L’antienne de l’offertoire, disait le bienheureux cardinal Schuster, « est un vrai chef-d’œuvre musical. La luxuriante mélodie correspond à l’âge d’or de la Schola romaine, et l’on voit bien que le compositeur a voulu en goûter toute la saveur spirituelle, avec ces mélismes accumulés sur le jubilate Deo omnis terra, que l’on chante jusqu’à deux fois. »

  • In excelso throno vidi sedere virum

    In excelso throno vidi sedere virum, quem adorat multitudo Angelorum, psallentes in unum : ecce, cujus imperii nomen est in æternum.

    Sur un trône élevé, j’ai vu un homme que la multitude des anges adore, chantant en chœur : Voici celui dont l’empire est éternel.

    Ce 10 janvier est un jour de férie (sans messe propre). C’est l’occasion de célébrer la messe du 1er dimanche après l’Epiphanie, qui a été remplacée hier par la fête de la Sainte Famille (elle-même supplantée dans les paroisses, en France, par la solennité de l'Epiphanie), sauf dans les monastères bénédictins qui sont ma connaissance les seuls lieux où l’on peut entendre les pièces grégoriennes, particulièrement somptueuses, de ce  dimanche. (A moins que dans quelques rares communautés on chante la messe ce lundi.)

    In excelso throno est l’introït de cette messe. Il souligne le caractère épiphanique de l’évangile de Jésus au Temple parmi les docteurs (comme le fait sur le mode pictural l’icône byzantine). C’est le même évangile que celui de la fête de la Sainte Famille, mais on voit que l’optique est toute différente.

    Cet introït est très particulier. Le plus souvent, l’antienne d'introït est un verset de psaume. Il n’est pas rare toutefois que ce soit un verset d’un autre livre de la Sainte Ecriture. Mais celle-ci est semble-t-il l’une des trois seules qui ne proviennent pas directement de la Bible canonique. Elle est inspirée par deux versets du livre apocryphe d’Esdras IV, sous l’influence de versets d’Isaïe et de l’Apocalypse. (Les deux autres sont le célèbre Requiem æternam de la messe des morts, et celle du mardi de la Pentecôte, qui viennent toutes deux d’Esdras IV.)

  • Fête de la Sainte Famille

    Le but de la fête de la Sainte Famille, inventée par Léon XIII, était de défendre la famille au moment où elle commençait d’être attaquée en Occident. Mais ce n’est pas le rôle de la sainte liturgie de participer aux débats du siècle.

    L’office et la messe de la Sainte Famille, fabriqués et non reçus, empêchent (sauf chez les bénédictins qui ne l’ont pas adoptée) la célébration du premier dimanche après l’Epiphanie, dont l’antique liturgie est d’une grande beauté, et centrée sur cette autre épiphanie qu’est la visite de Jésus au Temple, alors que celle de la Sainte Famille la marginalise. On peut la célébrer dans la semaine, mais il n’y a que bien peu d’endroits où elle peut être chantée…

    Cela dit, ce dimanche, en France, dans les paroisses, on célèbre la solennité de l’Epiphanie…

    (N.B. Je rappelle que mes notes liturgiques suivent le calendrier du missel de 1962, ou "forme extraordinaire du rite romain".)

  • Mirabile mysterium

    Mirabile mysterium declaratur hodie: innovantur naturæ, Deus homo factus est: id quod fuit permansit, et quod non erat assumpsit non commixtionem passus, neque divisionem.

    Un admirable mystère est révélé aujourd'hui : dérogeant à l'ordre de la nature, Dieu s'est fait homme : demeurant ce qu'il était, il a pris (pour l'élever à lui) ce qu'il n'était pas, sans souffrir ni mélange ni division.

    (antienne du Benedictus)