Sa vie selon le Dictionnaire de théologie catholique.
Jules César Rossi est né le 22 juill. 1559 à Brindisi. Son père Guillaume mourut peu après et sa mère, Elisabeth Masella, le confia aux Conventuels de Brindisi. En 1573, le jeune homme se rendit à Venise chez son oncle, le prêtre Pierre Rossi. C’est là qu’il connut les Capucins, dont il prit l’habit le 18 févr. 1575. Ses études furent brillantes. Tandis qu’à Padoue florissait un aristotélisme athée, à Florence, avec Marsile Ficin et Pic de la Mirandole l’enseignement s’inspirait du platonisme. On comprend que S. Laurent ait conservé une véritable horreur du Stagyrite, tandis que, dans une certaine mesure, il possède une conception humaniste de l’univers.
Prêtre le 18 déc. 1582, il prêche en de nombreuses villes d’Italie et, grâce à sa connaissance de l’hébreu, son succès est considérable auprès des Juifs. A peine âgé de vingt-huit ans il se voit confier d’importantes charges : au mois de mai 1559, son activité s’exerce en Allemagne et son influence s’étendra à tout l’Empire germanique. Sa connaissance de la langue allemande lui donne une audience particulière même chez les hérétiques. Dans la guerre contre les Turcs (1601), le jeune capucin devient aumônier des armées impériales. Dès lors, ses talents, son zèle semblent le destiner aux plus hautes fonctions.
Ministre général dès 1602 – son généralat durera trois ans – il entreprend des visites canoniques dans les maisons de son ordre ; le retour à une observance régulière est son principal objet et, quand cela lui semble nécessaire, il n’hésite pas à prendre les mesures les plus rigoureuses.
Une seconde mission en Allemagne lui est demandée par l’empereur Rodolphe II et imposée par le pape Paul V. Son action et son influence sont considérables dans l’œuvre de la Contre-réforme. Beaucoup de luthériens viennent discuter avec lui et se convertissent. Quand, en 1608, il est question de son retour en Italie, le cardinal Dietrichstein s’y oppose : « La religion catholique, dit-il, ferait dans ces régions une perte incroyable… » S. Laurent s’emploie à créer la « ligue des princes catholiques » et, malgré des difficultés presque insurmontables, il y réussit le 10 juill. 1609. Cf. Matthæus Rader, S. J., dans Bavaria pia, 1628.
Du consentement des princes catholiques, Laurent est nommé ambassadeur après de Philippe III, roi d’Espagne. Parti de Prague le 16 juin 1609, il est à Madrid en sept., remplit sa mission, revient à Rome où Paul V s’entretient longuement avec lui et, dès le 24 juill. 1610, est de retour à Prague. En déc., il est nommé nonce apostolique auprès de Maximilien de Bavière et aumônier des armées catholiques. Son activité diplomatique demeure intense : il négocie le mariage de l’empereur Mathias avec la sœur de Maximilien ; il réconcilie le duc de Bavière avec le prince-archevêque de Salzbourg ; il obtient de Maximilien aide et protection pour les capucins de Prague menacés par les hérétiques.
En 1613, le chapitre général le rappelle en Italie, où il remplit, dans l’ordre même, différentes fonctions importantes. Mais la vie politique ne le lâche pas : il est médiateur (1614) entre le duc de Parme et les ducs de Mantoue et de Toscane ; il rétablit la paix (1615-16) entre le duc de Savoie et l’administrateur de Milan, entre celui-ci et le duc de Mantoue. Le 5 avr. 1619, il part pour Madrid où il arrive le 22 mai et de là gagne Lisbonne pour avoir audience de Philippe III. Là, il meurt le 22 juill. suivant, à l’âge de soixante ans.
Commentaires
Précoce ce Laurent ! Prêtre en 1552 alors qu'il naît en 1559. Sans doute une erreur du logiciel de reconnaissance de caractère. 1582 semble plus logique vu le texte, et 1589 dans le même paragraphe (même s'il a 28ans en 1587).
Comme quoi on peut faire de la politique sans se damner.