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De la férie

On présente généralement dom Pius Parsch comme l’un des principaux acteurs du Mouvement liturgique aboutissant à la révolution post-conciliaire. Ce n’est pas faux, par certains côtés, mais il serait absurde de l’accuser de tous les maux de la néo-liturgie. Car il aurait déjà critiqué les initiatives… pré-conciliaires. On le voit par exemple avec ce qu’il dit des vigiles des apôtres.

Avant 1955 c’était aujourd’hui la vigile de saint Jacques. Dom Parsch (mort en 1954, au moment où Pie XII supprimait les vigiles) nous dit :

Vigile. — Les fêtes d’Apôtres sont célébrées avec grande solennité par l’Église (double de seconde classe), et soigneusement préparées (Vigile). La vigile consistait autrefois dans une assemblée nocturne. Le soir qui précédait la fête, les chrétiens se réunissaient pour passer la nuit à prier, à chanter et à entendre de pieuses lectures. La messe se célébrait vers l’aurore. La messe de la Vigile respire l’esprit de la primitive Église.

Et il avait écrit une présentation de cette messe, reproduite ci-dessous, suivie d’une explication détaillée, qu’on trouvera ici.

En souvenir probablement des arbres plantés dans l’atrium des antiques basiliques (nommé paradis), nous nous tenons à l’entrée de la maison de Dieu comme “l’olivier chargé de fruits” (le juste est volontiers comparé à un arbre couvert de fruits ; olivier — oint, le Christ et nous). “Nous espérons en la miséricorde de Dieu”, c’est-à-dire le sacrifice eucharistique, et nous “attendons” en même temps le retour du Christ (la prière nocturne est consacrée à l’attente de la parousie). Nous sommes, ainsi, heureux de demeurer dans la compagnie des Apôtres (Intr.). Nous ne pouvons pas attendre la célébration de la fête ; c’est pourquoi nous la devançons par la célébration de la vigile. Que le résultat soit double : l’augmentation de la dévotion et des grâces du salut, c’est-à-dire le complet abandon de notre côté, et la grâce du salut du côté de Dieu (Or.). Dans l’Épître, l’Église décrit l’élection et la dignité de l’Apôtre : “La bénédiction de Dieu” (le Christ l’a consacré lui-même prêtre) lui a donné part aux douze tribus, c’est-à-dire le pouvoir universel. Le Christ a fait de lui la terreur de l’esprit malin ; Dieu fait cesser par lui les maux (péché et punition). Il le glorifie devant les rois. La fidélité et la patience de l’Apôtre sont louées ; le Christ lui-même lui a donné des commandements (l’Évangile nous indiquera le plus important), et maintenant Dieu le ceint de la couronne de gloire. L’Épître a ainsi peint sous des images empruntées à l’Ancien Testament la dignité de l’Apôtre. Dans le Graduel, nous voyons de nouveau l’arbre ; c’est maintenant le palmier, symbole du martyre, et le cèdre, image de la haute croissance. L’Apôtre “fleurit comme le palmier et s’élève comne le cèdre” en nous qui nous unissons mystiquement à lui au Saint-Sacrifice, “dans la maison du Seigneur”. Maintenant, “nous proclamons dans la nuit” (la vigile) combien le Seigneur a été fidèle et à lui et à nous ; mais, au matin, nous proclamons au Saint-Sacrifice “sa miséricorde”. l’Évangile nous donne une leçon du Maître à ses disciples. Il parle du commandement de l’amour ; la mesure de l’amour est “son amour qui va jusqu’à la mort” (maintenant, à la messe, nous rappelons cette mort, la sienne) ; l’Apôtre a appris du Maître cet amour, il l’a traduit en acte dans son martyre. Les Apôtres sont les amis du Christ (une pensée capitale du commun des Apôtres). A l’Offertoire et à la Communion, nous chantons la glorification de l’Apôtre, qui a été réalisée dans sa mort et à laquelle nous prenons part au Saint-Sacrifice.

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