La liturgie de jour fait mémoire des saints des trois premières citations du martyrologe : Nazaire et Celse, le pape Victor Ier, et le pape Innocent Ier. L’avant-dernier saint cité ce jour est Samson :
In Británnia minóre sancti Sampsónis, Epíscopi et Confessóris.
En Bretagne, saint Samson, évêque et confesseur.
C’est pour le moins succinct, mais Samson a le privilège d’être l’un des seuls cinq saints bretons du martyrologe romain (avec saint Yves, saint Thuriau, et les saints Donatien et Rogatien).
Erratum. Voilà deux fois que je parle des cinq saints bretons du martyrologe, et je m'aperçois que demain il y en a un autre : saint Guillaume, évêque de Saint-Brieuc. Indiqué "en France", alors que je n'avais compté que ceux qui étaient indiqués "en Bretagne". Mon décompte est donc à revoir...
Saint Samson est l’un des sept « saints fondateurs de la Bretagne » venus de Galles et de Cornouailles fonder les sept premiers évêchés bretons. Samson est le fondateur de celui de Dol, qui sera supprimé par la Révolution.
Samson, dont on connaît bien davantage la vie en Galles et en Cornouailles qu’en Bretagne, avait d’abord fondé un monastère en cet endroit, et quand on voulut nommer un évêque c’est naturellement lui qui fut choisi.
Il paraît bien établi aussi qu’il participa au troisième concile de Paris au temps du roi Caribert Ier (561-567).
Mais il avait connu un autre roi, Childebert Ier, autour de 550. Après avoir rempli on ne sait quelle mission auprès du roi, qui se trouvait alors à la chasse dans la forêt de Brotonne, il allait s’en retourner quand le roi le supplia de chasser un affreux dragon. Selon la coutume bien établie (et quelque peu stéréotypée) des saints de l’époque, Samson passa son étole autour du coup du dragon qui devint docile comme un agneau et l’emmena en laisse vers la rivière, mais au lieu de le noyer comme c’est généralement le cas, il lui ordonna de traverser et de se cacher de l’autre côté sous un rocher sans jamais bouger… Puis il fonda un monastère en ce lieu, qu’il appela Pental. Or de fait le lieu s’appelle Saint-Samson (de la Roque, dans l’Eure). Et des fouilles effectuées en 1922 ont permis de retrouver le monastère, et même d’en reconstituer la porte :
L’ancienne cathédrale de Dol (qui a le titre de cocathédrale du diocèse de Rennes depuis 1880) a été construite au XIIIe siècle sur l’emplacement d’une cathédrale romane détruite par Jean sans Terre (le porche a été édifié ensuite). Naturellement elle porte le nom de Saint Samson.
On a parlé d’elle en 2021 quand l’auteur gallois Ken Follet a offert 148.000 euros (ses droits d’auteur pour son récit Notre-Dame, écrit après l’incendie de la cathédrale de Paris) pour contribuer à sa restauration, puis encore 27.600 euros l’an dernier.
La statue de saint Samson dans la Vallée des Saints illustre malheureusement une légende plus que douteuse, ou plutôt qui n’a pas sa place en ce lieu : la mère de saint Samson était stérile, un jour elle sauva une sirène et pour la remercier la sirène exauça son vœu d’avoir un enfant…
Commentaires
Bevet Breizh !
Du moment qu'il avait l'image ...
J'ai cru que les fouilles avaient mis au jour ledit dragon... ;-)
Il avait épousé un dragon, la fameuse Dalida, à côté de laquelle il repose au cimetière Montparnasse.
La vraie Dalida est inhumée au cimetière de Montmartre où elle continue de chanter dadadirladada.
Exact. Le pire est que j'avais vérifié avant !