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Liturgie - Page 382

  • Ecce completa sunt omnia

    Antienne du Benedictus :

    Ecce compléta sunt ómnia quæ dicta sunt per Angelum de Vírgine María.

    Voici que sont accomplies toutes les choses que l’Ange a dites de la Vierge Marie.

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    Bréviaire de Paris, XIIIe siècle.

    *

    O Emmanuel

     

    O Emmanuel, * notre Roi et notre Législateur, Attente des Nations et leur Sauveur : venez nous sauver, Seigneur notre Dieu.

  • Canite tuba in Sion

    . Canite tuba in Sion, vocate Gentes, annuntiate populis, et dicite: * Ecce Deus Salvator noster adveniet.
    . Annuntiate, et auditum facite: loquimini, et clamate.
    .  Ecce Deus Salvator noster adveniet.

    Sonnez de la trompette dans Sion, appelez les Nations, annoncez et dites aux peuples : Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra. Annoncez et faites entendre ; parlez et criez. Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra.

    *

    O rex gentium

     

    O Roi des Nations, * et objet de leurs désirs, Pierre angulaire, qui réunissez en vous les deux peuples : venez et sauvez l’homme, que vous avez formé du limon.

  • 4e dimanche de l’Avent

    Le décor du drame qui va débuter la nuit de Noël est planté par saint Luc et par la liturgie.

    On ne fait pas assez attention, en général, au fait que le Christ est venu à un moment très précis de l’histoire. Certes, on dit qu’il est venu au moment de l’empire romain, qui avait unifié tous les territoires autour de la Méditerranée et même bien au-delà vers le nord de l’Europe et à l’est jusqu’à l’Arménie. Mais ce que l’on oublie souvent de préciser est que cela venait seulement de se faire. La Syrie et la Palestine ne sont devenues romaines qu’en 38 avant Jésus-Christ (et la Gaule c'était moins de vingt ans avant), la Galatie en 25, la Cappadoce en 18 après Jésus-Christ. C’est en 30 avant Jésus-Christ que se termine la dernière guerre civile romaine avec le suicide d’Antoine et de Cléopâtre, et que l’Egypte devient également province romaine.

    C’est cette année 30 qui marque le début de la Pax romana. C’est dans cet empire uni et pacifié que vient le Prince de la Paix, sachant qu’ainsi son message pourra être porté aux quatre coins du monde d’alors.

    C’est un nouveau début solennel de son évangile que saint Luc proclame au début du chapitre 3, qui ouvre le récit de la vie publique du Christ : « La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée ; Hérode, tétrarque de la Galilée ; Philippe, son frère, tétrarque de l’Iturée et du pays de la Trachonitide, et Lysanias, tétrarque de l’Abilène ; au temps des grands prêtres Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut sur Jean, fils de Zacharie, dans le désert. »

    Alors que l’empire romain est unifié, la petite nation juive est divisée comme jamais, et sous un joug étranger. Le contraste est saisissant. Le dernier roi (vassal des Romains), Hérode le Grand, est mort, et Auguste n’a pas voulu qu’il ait de successeur : le pays est divisé en quatre. Hérode Antipas n’est que tétrarque de Galilée. Cette situation est prophétique, comme le remarquait saint Grégoire le Grand aux matines d’hier : « La gentilité devait être rassemblée, tandis que la nation juive allait être dispersée. » Car, comme le dit le Seigneur : « Tout royaume divisé contre lui-même sera détruit. »

    « C’est aussi avec raison, poursuit saint Grégoire, qu’on ne dit pas seulement sous quels princes, mais encore sous quels prêtres la parole du Seigneur se fit entendre au Fils de Zacharie dans le désert. Comme Celui que Jean-Baptiste annonçait devait être à la fois Roi et Prêtre, l’Évangéliste saint Luc désigne le temps de sa prédication par la mention et des chefs du gouvernement civil et des autorités sacerdotales. »

    Ce décor géographique et historique est complété par le décor liturgique, qui nous montre les principaux protagonistes : Isaïe le prophète de la venue et de la passion du Christ, qui chante dans l’introït le fameux « Rorate cæli desuper ». Isaïe qui, aux matines, a une fois de plus célébré le règne messianique à venir, et qui est cité par saint Jean-Baptiste dans l’Evangile. Jean le Baptiste, le Précurseur, qui s’efface derrière Isaïe pour annoncer le Christ derrière lequel il s’effacera également. Et enfin Marie, à qui l’Ange de l’Annonciation vient, à l’offertoire, présenter sa salutation prophétique (et qui est saluée par Isaïe dans la communion).

    Alors tout est prêt. Et aux laudes, l’antienne du Benedictus nous a dit :

    « Ne craignez pas, car notre Seigneur viendra à vous le cinquième jour. »

    *

    O Oriens

    O Orient, * splendeur de la lumière éternelle, et soleil de justice : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

  • Samedi des quatre temps de l’Avent

    Le samedi des quatre temps de l’Avent a toujours été un jour d’ordinations sacerdotales, et dans les premiers siècles de l’Eglise romaine c’était même le seul jour où se conféraient les ordinations. C’était à l’issue d’une longue vigile qui se poursuivait par la messe. Comme à tous les samedis des quatre temps, la vigile comportait notamment 12 lectures, en grec et en latin. Saint Grégoire le Grand en réduisit le nombre de moitié, et ce sont les lectures de la messe actuelle (en forme extraordinaire, est-il besoin de préciser), lorsqu’il y a des ordinations. Les rubriques de 1960 ont inventé une « messe plus brève », hors ordinations, qui ne garde que deux lectures.

    Ceux qui connaissent l’abbé Joachim Le Palud auront une petite pensée d’action de grâce : c’est aujourd’hui le 70e anniversaire liturgique de son ordination. (C’était le 23 décembre 1944.)

    Il est notable que, dans la messe de ce jour, même dans sa formule longue, il n’y a aucune allusion aux ordinations. Toute la liturgie est concentrée sur l’Avent, sur le Mystère qui vient. Et, pour la première fois ce mystère est nommé : c’est dans la deuxième collecte :

    Concéde, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui sub peccáti jugo et vetústa servitúte deprímimur, exspectáta unigéniti Fílii tui nova nativitáte liberémur.

    Faites, nous vous le demandons, Dieu tout puissant, que nous qui sommes écrasés sous le joug du péché et un vieil esclavage, nous soyons libérés par la nativité de ton Fils unique, cette nouveauté que nous attendons.

    *

    O clavis David

    O Clef de David, * et sceptre de la maison d’Israël ; qui ouvrez, et nul ne peut fermer ; qui fermez, et nul ne peut ouvrir : venez, et tirez de la prison le captif qui est assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

  • Vendredi des quatre temps de l’Avent

    L’évangile de mercredi était celui de l’Annonciation, l’évangile de ce jour est celui de la Visitation. En attendant la Nativité. Les antiennes des laudes et des petites heures continuent d’insister sur l’attente du Sauveur :

    Soyez persévérants *, et vous verrez le secours du Seigneur sur vous.

    Vers vous, Seigneur, * j’ai élevé mon âme, venez et délivrez-moi ; vers vous je me suis réfugié, Seigneur.

    Venez, Seigneur, * et ne tardez pas ; remettez les péchés d’Israël, votre peuple.

    Dieu viendra du Liban, * et sa splendeur brillera comme ta lumière.

    Pour moi, * je porterai mes regards sur le Seigneur, et j’attendrai le Dieu, mon Sauveur.

    La quatrième est particulièrement mystérieuse : Deus a Libano veniet. Elle l’est d’autant plus qu’il s’agit d’une citation d’Habacuc, qui introduit aux laudes précisément le cantique d’Habacuc, mais que dans le cantique on chante : « Deus ab Austro veniet » : Dieu viendra du sud !

    Le texte d’Habacuc est celui de la Vulgate, donc de saint Jérôme. Lequel, quand il avait rédigé un commentaire d’Habacuc, donnait : « Deus a Theman veniet ». Ce qui correspond au texte de la Septante… et au texte massorétique. Chez les pères, on trouve Theman (mais personne ne sait où c’est), ou Austro, mais aussi Africo (tant qu’à venir du sud…). Ce qui est étonnant est que la version « Dieu viendra du Liban » se trouve exclusivement dans l’antienne grégorienne, dont la base de donnée Cantus recense pas moins de 93 manuscrits, la plupart indiquant qu’il s’agit d’une antienne pour ce jour.

    *

    O radix Jesse

    O Racine de Jessé, * qui êtes comme l’étendard des peuples, devant qui les rois fermeront leur bouche, et dont les Nations imploreront le secours : venez nous délivrer, maintenant ne tardez plus.

  • Il a découvert le trésor qu’on lui avait caché

    L'abbé Antoine-Marie Petit, 34 ans, est arrivé à Arreau (Hautes-Pyrénées) il y a un an et trois mois. Depuis septembre dernier il célèbre la messe de saint Pie V dans l’église du village tous les dimanches à 18h. La Dépêche du Midi (de la famille Baylet, rad-soc laïcarde de choc) lui consacre un article d’autant plus étonnant qu’il est sympathique. J’en extrais seulement les propos du prêtre :

    « Cette messe m'a été demandée par des fidèles. Ce n'est pas un retour en arrière, mais une découverte. J'avais l'impression qu'on m'avait caché un trésor. Et un trésor, c'est fait pour être partagé.»

    «Tous les prêtres peuvent dire cette messe. Benoît XVI a rendu cette pratique possible en juillet 2007.»

    «Une messe, c'est public. Vient qui veut. Lors d'une messe en français, on fonctionne avec l'intellect. Avec une messe en latin, on comprend au niveau du cœur. Il n'est pas nécessaire de connaître le latin. On rentre dans une prière qui ne nous appartient pas et c'est très beau.»

    (Via Paix liturgique)

  • O Adonai

    Les signes diacritiques ajoutés au mot YHWH dans les bibles en hébreu indiquaient (et indiquent toujours, du reste), que le nom ineffable doit se prononcer Adonaï. C’est-à-dire Seigneur. Mon Seigneur. Tel est le titre qu’a gardé l’antienne O de ce jour.

    Qui est ce Seigneur ? Le deuxième répons des matines en donne un portrait complet en trois phrases :

    . Praecursor pro nobis ingreditur Agnus sine macula, * Secundum ordinem Melchisedech Pontifex factus in aeternum, et in saeculum saeculi.
    . Ipse est rex iustitiae cuius generatio non habet finem.
    . Secundum ordinem Melchisedech Pontifex factus in aeternum, et in saeculum saeculi.

    Marchant devant nous, l’Agneau sans tache s’avance pour nous, ayant été fait Pontife, selon l’ordre de Melchisédech, pour l’éternité et les siècles des siècles. Lui-même est le Roi de justice, dont la génération n’a pas de fin.

    O Adonaï, * et Conducteur de la maison d’Israël, qui avez apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné la loi sur le Sinaï : venez pour nous racheter par la puissance de votre bras.

  • Mercredi des quatre temps de l’Avent

    Ce jour où les fidèles sont appelés deux fois à la pénitence (férie de l’Avent, quatre temps) est aussi un jour de fête…

    Dom Guéranger :

    « En l’Office des Matines, l’Église ne lit rien aujourd’hui du prophète Isaïe ; elle se contente de rappeler le passage de l’Évangile de saint Luc dans lequel est racontée l’Annonciation de la Sainte Vierge, et lit ensuite un fragment du Commentaire de saint Ambroise sur ce même passage. Le choix de cet Évangile, qui est le même que celui de la Messe, selon l’usage de toute l’année, a donné une célébrité particulière au Mercredi de la troisième semaine de l’Avent. On voit, par d’anciens Ordinaires à l’usage de plusieurs Églises insignes, tant Cathédrales qu’Abbatiales, que l’on transférait les fêtes qui tombaient en ce Mercredi ; qu’on ne disait point ce jour-là, à genoux, les prières fériales ; que l’Évangile Missus est, c’est-à-dire de l’Annonciation, était chanté à Matines par le Célébrant revêtu d’une chape blanche, avec la croix, les cierges et l’encens, et au son de la grosse cloche ; que, dans les Abbayes, l’Abbé devait une homélie aux Moines, comme aux fêtes solennelles. C’est même à cet Usage que nous sommes redevables des quatre magnifiques Sermons de saint Bernard sur les louanges de la Sainte Vierge, et qui sont intitulés : Super Missus est. »

    Cette année, ce mercredi est le 17 décembre, donc le premier jour des « féries majeures », qui ont des antiennes propres aux laudes et aux heures, et qui ont une grande antienne O aux vêpres.

    Aujourd’hui O Sapientia, que voici chantée par les frères étudiants dominicains d’Oxford :

    O Sagesse, * qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut, atteignant d’une extrémité à une autre extrémité, et disposant toutes choses avec force et douceur : venez pour nous enseigner la voie de la prudence. (Ecclésiastique 24, 3 ; Sagesse 8, 1 ; Isaïe 40, 14)

  • Saint Eusèbe de Verceil

    L’admiration d’Ambroise [de Milan] pour Eusèbe se fondait avant tout sur le fait que l’évêque de Verceil gouvernait son diocèse par le témoignage de sa vie : « Il gouvernait son Église par l’austérité du jeûne ». De fait, Ambroise était fasciné, comme il le reconnaît lui-même, par l’idéal monastique de la contemplation de Dieu, à laquelle Eusèbe s’était livré sur le modèle du prophète Élie. Ambroise note qu’Eusèbe commença par rassembler son clergé in vita communis, et le forma à « l’observance des règles monastiques, bien que vivant au milieu de la ville ». L’évêque et son clergé devaient partager les problèmes de leurs concitoyens, et ils les faisaient de façon crédible précisément en cultivant en même temps une citoyenneté différente, celle du ciel (cf. He 13, 14). Ainsi ont-ils construit une véritable citoyenneté, une véritable solidarité entre les citoyens de Verceil.

    C’est ainsi que, tandis qu’il faisait sienne la cause de la sancta plebs de Verceil, Eusèbe vivait au milieu de la ville comme un moine, ouvrant la cité à Dieu. Ce « caractère monastique » n’ôte donc rien à l’exemplarité de son dynamisme pastoral : il semble ainsi, entre autres choses, qu’il ait institué à Verceil des lieux paroissiaux en vue d’un service ecclésial ordinaire et stable, et qu’il ait promu des sanctuaires mariaux pour la conversion des populations rurales païennes. Plutôt même, un tel caractère conférait une dimension particulière aux relations entre l’évêque et sa ville. Comme auparavant les Apôtres, pour lesquels Jésus pria lors de la Dernière Cène, les pasteurs et les fidèles de l’Église « sont dans le monde » (Jn 17, 11), mais « ne sont pas du monde ». C’est pourquoi les pasteurs, comme le leur rappelait Eusèbe, doivent exhorter les fidèles à ne pas considérer les cités du monde comme leurs demeures stables, mais doivent rechercher la Cité future, la Jérusalem définitive du ciel. Cette « réserve eschatologique » permet aux pasteurs et aux fidèles de conserver la juste échelle des valeurs, sans jamais se plier aux modes du moment ou aux prétentions injustes du pouvoir politique en place. La notion authentique des valeurs, semble nous enseigner Eusèbe par toute sa vie, n’est pas donnée par les empereurs d’hier ou d’aujourd’hui, mais par Jésus-Christ, l’Homme parfait, égal au Père dans la divinité et pourtant homme comme nous. Se référant à cette échelle des valeurs, Eusèbe ne se lasse pas de « recommander chaudement » à ses fidèles de « garder la foi avec le plus grand soin, de maintenir la concorde, d’être assidus à l’oraison ».

    Benoît XVI

  • Lundi de la troisième semaine de l’Avent

    A Patre, Unigenite, ad nos venis per Virginem, baptismi rore consecrans, cunctos fide regenerans.

    Fils unique du Père, vous descendez à nous par la Vierge, pour nous bénir de la rosée baptismale, et nous régénérer tous par la foi.

    De coelo celsus prodiens, excepit formam hominis, victor a morte rediens, gaudia vitae largiens.

    Parti des hauteurs du ciel, un Dieu a pris la forme d’un homme, pour retourner ensuite, vainqueur de la mort, en nous laissant les joies d’une vie nouvelle.

    Hoc te, Redemptor, quaesumus, illabere propitius, clarumque nostris cordibus lumen praebe deificum.

    C’est pourquoi nous vous prions, ô Rédempteur ! Descendez dans votre miséricorde, et répandez en nos cœurs les clartés de la lumière déifiante.

    Deo Patri sit gloria ejusque soli Filio cum Spiritu Paraclito, in sempiterna saecula. Amen.

    Gloire soit à Dieu le Père, à son Fils unique, et à l’Esprit consolateur, dans les siècles éternels. Amen.

    (Bréviaire Mozarabe, hymne de la deuxième semaine de l’Avent, dans l’Année liturgique de dom Guéranger.)