Hodie scietis, quia veniet Dominus: * Et mane videbitis gloriam ejus.
Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir. Et demain matin, vous verrez sa gloire.
Cet invitatoire des matines est, comme tout invitatoire, chanté six fois en entier avec le psaume 94. Cet « Hodie scietis » se retrouvera dans le verset, puis dans le premier répons, puis dans la deuxième antienne des laudes, qui est aussi l’antienne de tierce, et dans le répons bref de tierce. Et bien sûr à la messe, dans l'introït et le graduel.
Mais dans l’office du jour cette expression est concurrencée par « crastina die » : demain : demain le Seigneur descendra, demain sera effacée l’iniquité de la terre… 16 fois dans l’office, sans compter les vêpres où elle reparaît dans le verset après l’hymne alors que c’est déjà l’office de la fête elle-même.
Il n’y a aucun autre exemple d’une telle insistance, indiquant l’impatience, qui montait depuis le premier dimanche de l’Avent, et qui est arrivée à son comble, de voir arriver cette nuit du grand jour du salut. Aujourd'hui et demain ne cessent de s'entrechoquer. Aujourd'hui ou demain? C'est à minuit qu'il vient.
Rappelons aussi la belle antienne du Benedictus :
Orietur sicut sol Salvator mundi: et descendet in uterum Virginis, sicut imber super gramen, alleluia.
Il se lèvera comme le soleil, le Sauveur du monde, et il descendra dans le ventre de la Vierge, comme la pluie sur l’herbe.
Et aux vêpres l’antienne du premier Magnificat de Noël lui fait écho :
Cum ortus fuerit sol de caelo, videbitis Regem regum procedentem a Patre, tamquam sponsum de thalamo suo.
Quand le soleil se sera levé dans le ciel, vous verrez le Roi des rois qui procède du Père, comme l’époux sortant de la chambre nuptiale.