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Liturgie - Page 383

  • 3e dimanche de l’Avent

    « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le répète : réjouissez-vous. »

    La cause de cette joie, qui transforme le violet en rose, est que le Seigneur vient, comme le souligne saint Paul juste après.

    C’est ce que nous disait, notamment, l’invitatoire des matines depuis le début de ce temps de l’Avent : Le Roi qui doit venir, venez, adorons-le. Mais il n’est plus seulement celui qui doit venir, il vient positivement, et l’invitatoire des matines nous dit maintenant : Il est déjà proche, le Seigneur, venez, adorons-le.

    Il suffit de citer les antiennes des premières vêpres, qui seront répétées à laudes, aux petites heures et aux deuxièmes vêpres, pour voir l’insistance sur ce thème :

    Le Seigneur viendra et il ne tardera pas, et il illuminera ce qui est caché dans les ténèbres, et il se manifestera à toutes les nations, alléluia.

    Jérusalem, réjouis-toi d’une grande joie, parce qu’un Sauveur viendra à toi, alléluia. 

    J’établirai dans Sion le salut, et dans Jérusalem ma gloire, alléluia.

    Les montagnes et toutes les collines seront abaissées ; les chemins tortueux seront redressés, et les raboteux deviendront des voies aplanies : venez, Seigneur, et ne tardez pas, alléluia.

    Vivons justement et pieusement, attendant la bienheureuse espérance et l’avènement du Seigneur.

    Cela vient renforcer ce que disent les antiennes des matines depuis le premier dimanche de l'Avent :

    Voici que viendra le Roi, le Très-Haut, avec une grande puissance, pour sauver les nations, alléluia.

    Fortifiez les mains languissantes, prenez courage et dites : Voici notre Dieu viendra et il nous sauvera, alléluia.

    Réjouissez-vous tous et livrez-vous à la joie, car voici que le Seigneur de la vengeance viendra, il amènera la rétribution, il viendra lui-même et nous sauvera.

    Réjouis-toi et livre-toi à la joie, fille de Jérusalem ; voici que ton Roi vient à toi ; Sion, ne crains pas, car ton salut viendra bientôt.

    Notre Roi, le Christ, viendra, lui que Jean a prédit être l’Agneau qui doit venir.

    Voici que je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, dit le Seigneur ; c’est de donner à chacun selon ses œuvres.

    L’Ange Gabriel parla à Marie, disant : Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes.

    Marie dit : Quelle pensez-vous que soit cette salutation ? Parce que mon âme a été troublée, et que je dois enfanter un Roi qui ne violera pas ma virginité.

    En l’avènement du souverain Roi, que les cœurs des hommes soient purifiés afin que nous marchions à sa rencontre d’une manière digne : car voici qu’Il vient et Il ne tardera pas.

    On remarque que non seulement le verbe « venir » se trouve dans presque toutes les antiennes, mais qu’il s’y trouve même deux fois dans plusieurs d’entre elles. Et il en est de même des répons de ce dimanche. Voici le premier, où une citation d’Habacuc garde l’intensif hébreu qui fait répéter le mot… venir :

    . Ecce apparebit Dominus super nubem candidam, * Et cum eo sanctorum millia: et habebit in vestimento, et in femore suo scriptum: Rex regum, et Dominus dominantium.
    .  Apparebit in finem, et non mentietur; si moram fecerit, exspecta eum, quia veniens veniet.
    . Et cum eo sanctorum millia: et habebit in vestimento, et in femore suo scriptum: Rex regum, et Dominus dominantium.

    Voici que le Seigneur apparaîtra sur la nuée brillante, et des milliers de saints autour de Lui, et il y aura écrit sur ses vêtements et sur sa ceinture : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Il viendra certainement et il ne trompe pas, s’il tarde espère en lui, car venant il viendra.

  • Un séminaire "Summorum pontificum" au Bénin

    Le 8 décembre, en la fête de l’Immaculée Conception, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon, a consacré la toute nouvelle chapelle Saint-Louis du nouveau séminaire "Providentia Dei" voulu par Mgr Pascal N’Koué, archevêque de Parakou au Bénin.

    Mgr Aillet de Bayonne et Mgr James de Nantes, ainsi que le père abbé du Barroux, dom Louis-Marie assistaient également à la cérémonie. L’abbé Guimon représentait Notre Dames des Armées de Versailles où l’association ND de l’Atacora a très largement aidé au financement de la chapelle. Le diocèse d’Avignon finançant la bibliothèque du séminaire.

    C’est à l’abbé Denis Le Pivain, prêtre du diocèse d’Avignon, que Mgr N’Koué a confié le soin de faire sortir de terre ce séminaire et d’en assurer la direction dès son ouverture en octobre dernier.

    Mgr N’Koué, qui avait installé la messe tridentine dans son ancien diocèse de Natitingou avant le motu proprio de 2007, tient à ce que ce nouveau grand séminaire enseigne aux futurs prêtres les deux formes du rite romain.

    L’avant-veille de la consécration, Mgr N’Koué annonçait à un millier de fidèles (rassemblés pour fêter les 70 ans de l’archidiocèse de Parakou) qu’il avait décidé avec ses prêtres une large présence de la forme extraordinaire dans ses paroisses dans les mois à venir.

    On peut encore aider ce projet :

    Diocèse d’Avignon (séminaire au Bénin) : http://diocese-avignon.fr/don/

    ND de l’Atacora : 6, rue des Etats Généraux 78000 Versailles

    *

    Ces informations ont été envoyées par Yann Baly, qui était sur place, et qui a également envoyé des photos. Voici l’entrée et la sortie. D’autres photos sur le Forum catholique.

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  • Sainte Lucie

    Voici la quatrième de nos Vierges sages, la vaillante Lucie. Son nom glorieux étincelle au sacré Diptyque du Canon de la Messe, à côté de ceux d’Agathe, d’Agnès et de Cécile ; mais, dans les jours de l’Avent, le nom de Lucie annonce la Lumière qui approche, et console merveilleusement l’Église. Lucie est aussi une des trois gloires de la Sicile chrétienne ; elle triomphe à Syracuse, comme Agathe brille à Catane, comme Rosalie embaume Palerme de ses parfums. Fêtons-la donc avec amour, afin qu’elle nous soit en aide en ce saint temps, et nous introduise auprès de Celui dont l’amour l’a rendue victorieuse du monde. Comprenons encore que si le Seigneur a voulu que le berceau de son Fils parût ainsi entouré d’une élite de Vierges, et s’il ne s’est pas contenté d’y faire paraître des Apôtres, des Martyrs et des Pontifes, c’est afin qu’au milieu de la joie d’un tel Avènement, les enfants de l’Eglise n’oublient pas d’apporter à la crèche du Messie, avec la foi qui l’honore comme le souverain Seigneur, cette pureté du cœur et des sens que rien ne saurait remplacer dans ceux qui veulent approcher de Dieu.

    Dom Guéranger

  • Jerusalem plantabis vineam in montibus tuis

    . Jerusalem plantabis vineam in montibus tuis: exsultabis, quoniam dies Domini veniet: surge Sion, convertere ad Dominum Deum tuum: gaude et laetare Iacob: * Quia de medio gentium Salvator tuus veniet.
    . Exsulta satis filia Sion: jubila filia Jerusalem.
    . Quia de medio gentium Salvator tuus veniet.

    Jérusalem, tu planteras une vigne sur tes montagnes : tu tressailliras de joie, parce que le jour du Seigneur viendra ; lève-toi, Sion, retourne au Seigneur ton Dieu ; Jacob, réjouis-toi, et sois dans l’allégresse, parce que ton Sauveur viendra du milieu des nations. Tressaille d’une joie parfaite, fille de Sion ; jubile, fille de Jérusalem, parce que ton Sauveur viendra du milieu des nations.

    Répons de matines, inspiré notamment de Jérémie 31 5-7 ; le verset est Zacharie 9, 9.

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    Klosterneuburg, antiphonaire du XIIe siècle

  • Saint Damase

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    Vies des saints ou abrégé de l’histoire des pères, des martyrs et autres saints pour tous les jours de l’année, édité sans nom d’auteur par J.-J. Blaise, Paris, 1825.

    Dans ce récit, il manque la mention des nombreuses épitaphes conçues par saint Damase pour les tombeaux des martyrs et gravées dans le marbre « en caractères spéciaux et très beaux que nous devons au calligraphe Furius Dionysius Philocalus », comme le précise le bienheureux cardinal Schuster (voir ici). Il manque aussi, curieusement, la demande que fit saint Damase à saint Jérôme de faire une nouvelle édition latine du Nouveau Testament. Saint Jérôme fit seulement une révision des quatre Evangiles. (Et c’est huit ans après la mort de Damase qu’il commença la traduction de l’Ancien Testament d’après le texte hébreu.)

  • Ante multum tempus prophetavit Ezechiel

    . Ante multum tempus prophetavit Ezechiel: Vidi portam clausam; ecce Deus ante saecula ex ea procedebat pro salute mundi: * Et erat iterum clausa, demonstrans Virginem, quia post partum permansit virgo.
    . Porta quam vidisti, Dominus solus transibit per illam.
    . Et erat iterum clausa, demonstrans Virginem, quia post partum permansit virgo.

    Longtemps avant, Ézéchiel prophétisa : J’ai vu une porte close : voici que Celui qui est Dieu avant les siècles s’avançait hors d’elle, pour le salut du monde ; et elle était de nouveau fermée, désignant la Vierge, parce qu’elle demeura vierge après l’enfantement. La porte que vous avez vue, le Seigneur seul passera par elle ; et elle était de nouveau fermée, désignant la Vierge, parce qu’elle demeura vierge après l’enfantement.

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    Antiphonaire franciscain, fin du XIIIe siècle, Fribourg, couvent des cordeliers

    On retrouve cette prophétie mariale d’Ezéchiel (44, 2-3) à la fête de l’Immaculée Conception, qui n’est jamais loin de ce jour. C’est le capitule de sexte, qui reprend exactement le texte d’Ezechiel, avec la précision qui manque dans le répons : le Prince lui-même siégera en elle (qui est la porte du ciel) :

    Porta hæc clausa erit : non aperietur, et vir non transibit per eam, quoniam Dominus Deus Israël ingressus est per eam : eritque clausa. Principi princeps ipse sedebit in ea.

    Cette porte sera fermée : on ne l’ouvrira pas, et personne ne passera par elle, parce que le Seigneur Dieu d’Israël est entré par elle : et elle sera fermée. Quant au prince, le prince, lui, il y siégera.

  • Montes Israel

    . Montes Israel, ramos vestros expandite, et florete, et fructus facite: * Prope est ut veniat dies Domini.
    .Rorate cæli desuper, et nubes pluant justum: aperiatur terra, et germinet Salvatorem.
    . Prope est ut veniat dies Domini.

    Montagnes d’Israël, étendez vos rameaux, et fleurissez, et produisez des fruits : le jour du Seigneur est près de venir. Cieux, versez votre rosée d’en haut, et que les nuées pleuvent le Juste ; que la terre s’ouvre et qu’elle germe le Sauveur. 

    Répons des matines, inspiré d’Ezéchiel 36, 8 et d’Isaïe 45, 8.

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    Antiphonaire cistercien de l’abbaye de Salzinnes, Namur, 1555 (se trouve à l’université Sainte-Marie de Halifax, Canada).

  • L’Immaculée Conception

    « Chantons tous une hymne de victoire pour les merveilles de notre Dieu qui de son bras puissant a sauvé Israël en se couvrant de gloire. »

    Anne, en ce jour nous célébrons ta Conception, car, délivrée des liens de la stérilité, tu as conçu la Vierge, offrant un abri à celui que nul espace ne contient.

    Exauçant la prière de tes justes aïeux, Seigneur, tu accomplis ce que te demandaient tes saints ancêtres et leur as accordé comme fruit de leurs entrailles ta Mère immaculée.

    Anne dans sa gloire maintenant conçoit puis enfantera la Vierge pure qui, à son tour, en la chair doit concevoir et enfanter le Seigneur incorporel, le Christ, suprême bonté.

    La montagne sainte que d'avance en l'Esprit le Prophète a vue et dont s'est détachée une pierre pour briser les temples des faux dieux par divine puissance, c'est toi, ô Vierge immaculée.

    « Dans l'abîme jadis fut culbutée par la puissance invincible toute l'armée de Pharaon, et maintenant le Verbe fait chair a supprimé le poids de nos péchés, le Seigneur que nous glorifions, car il s'est couvert de gloire. »

    La joie du monde en ce jour est annoncée, elle change en allégresse les douleurs maternelles : la stérilité de la nature désormais deviendra mère de beaucoup d'enfants, comblée par les œuvres de la grâce de Dieu.

    L'agréable palais qui recevra le Christ, le sublime ciel plus vaste que les cieux en ce jour commence d'exister comme effet d'une prière et comme résultat d'une promesse inébranlable à jamais.

    La pourpre du Christ en ce jour est annoncée : toute pure, elle est tissée dans un sein stérile ; c'est d'elle que le Roi de la création viendra au monde en toute sa splendeur, portant la nature des mortels.

    En toi, Dame souveraine, au plus haut point la nature humaine trouve sa joie et sa fierté, proclamant l'étrange merveille de ta pureté et, dans l'allégresse te chantant, te glorifie, Epouse de Dieu.

    Liturgie byzantine, canon des matines, 1ère ode

    (NB. Dans le calendrier byzantin, la fête de "la Conception de sainte Anne mère de la Théotokos" est le 9 décembre)

  • Cæli enarrant gloriam Dei (ps. 18*) ou : Ad orientem

    Ce matin en disant l’office je voyais à l’horizon le noir de la nuit se transformer en une écharpe bleu foncé, qui s’éclaircit lentement, et peu à peu se mit en place un somptueux décor de nuages qui se colorait en rose et orangé sur le ciel devenu améthyste. Et cela au fil des antiennes des laudes : « Ecce in nubibus cæli… » Voici que dans les nuées du ciel le Seigneur viendra avec grande puissance, alléluia… Voici qu’il apparaîtra, le Seigneur, il ne nous trompera pas ; s’il prend son temps, attends-le, car il viendra et il ne tardera pas… Voici que notre Seigneur viendra avec puissance, et il illuminera les yeux de ses serviteurs, alléluia.

    Peu à peu la lumière se faisait plus vive, les couleurs s’éclaircissaient, le décor était de plus en plus triomphant, écrin de couleurs éclatantes et trône impérial, n’attendant plus que le Souverain, le Soleil de gloire.

    C’était l’heure de prime. Et à l’instant même où je dis l’antienne de prime :

    Ecce in nubibus cæli Dominus veniet cum potestate magna alleluia,

    à cet instant même le soleil parut. Et immédiatement, tout le décor fut balayé comme par un grand coup de pinceau instantané, il fut tout entier englouti dans la lumière, tout l’horizon fut embrasé et il n’y avait plus qu’une seule couleur, celle du cœur de la flamme.

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    * Psaume 18

    Cæli enárrant glóriam Dei * et ópera mánuum ejus annúntiat firmaméntum (…)
    In sole pósuit tabernáculum suum * et ipse tamquam sponsus procédens de thálamo suo
    Exsultávit ut gigas ad curréndam viam * a summo cælo egréssio ejus
    Et occúrsus ejus usque ad summum ejus * nec est qui se abscóndat a calóre ejus

    Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament annonce les œuvres de ses mains. (…)
    Dans le soleil il a planté sa tente ; et il est lui-même comme un époux sortant de sa chambre nuptiale.
    Il a bondi comme un géant pour parcourir son chemin. Son départ est de l’extrémité du ciel,
    Et son arrivée à l’extrémité du ciel ; personne n’est à l’abri de sa chaleur.

  • Deuxième dimanche de l’Avent

    Dimanche dernier nous entendions mainte parole de pénitence et d’avertissement, nous entendions le grondement du tonnerre annonçant le retour du Seigneur pour juger le monde. Aujourd’hui nous entendons seulement des messages joyeux. Nous pouvons les résumer dans cette parole : voici venir le royaume de Dieu. Nous savons déjà ce qu’il faut entendre par ce mot. Le royaume de Dieu a sa manifestation extérieure dans l’Église, l’Épouse du Christ ; dans nos âmes, c’est la vie divine ; du point de vue du Christ, c’est son corps mystique. C’est ce royaume de Dieu que veut instaurer le Seigneur qui va venir. Aujourd’hui nous devons apprendre de nouveau à apprécier le grand bonheur de faire partie du royaume de Dieu. Ce dimanche est une fête du royaume de Dieu. La liturgie nous le montre d’abord dans le symbole de Jérusalem.

    Jérusalem. — Aujourd’hui, l’Église occidentale se rend à la messe à « Jérusalem ». L’église de station, « Sainte-Croix de Jérusalem » était considérée par les chrétiens de Rome comme leur Jérusalem.

    Que signifie pour nous Jérusalem ? Dans les fouilles des cités antiques, il n’est pas rare de découvrir un certain nombre de couches superposées. La ville a été détruite par la main des ennemis et sur ses fondements on en a bâti une nouvelle ; aujourd’hui les fouilles font apparaître ces couches différentes, on trouve pour ainsi dire des villes superposées. Notre Jérusalem présente trois ou même quatre de ces couches.

    Nous voyons d’abord apparaître la Jérusalem du pays de Judée, cette ville vénérable où le Seigneur Jésus a commencé sa mission de Rédempteur, où il a souffert, où il est mort. C’est la Jérusalem juive pour laquelle nous devons avoir un grand respect. Celui qui a le bonheur de faire un pèlerinage en Terre Sainte pénétrera avec un frisson dans cette ville.

    Pourtant cette Jérusalem est périmée. Sur ces fondements, une autre Jérusalem s’est bâtie : la Jérusalem des chrétiens qui est le royaume de Dieu sur la terre, la sainte Église. Cette Jérusalem est toujours debout, c’est elle que le divin Roi doit visiter à Noël. Nous comprenons maintenant pourquoi, dans cette semaine, on nous parlera tant de Jérusalem. Nous devons commencer dès maintenant nos préparatifs pour la visite du grand Roi. Nous devons orner cette Jérusalem et lui donner sa parure de fête. Nous devons mettre en état les chemins et les rues pour que le Sauveur puisse venir. Maintenant aussi, nous comprenons la parole du Précurseur : « Préparez les voies du Seigneur, rendez droits ses sentiers, toute vallée sera comblée et toute montagne sera abaissée ». Quel message nous apporte donc, aujourd’hui, notre sainte Mère l’Église ? Le Seigneur vient dans la Jérusalem des chrétiens, dans l’Église.

    Mais cette ville a encore un troisième étage. Au-dessus de la seconde Jérusalem s’en élèvera une troisième, la Jérusalem céleste, quand les temps seront accomplis.

    L’Église pense déjà à cette Jérusalem dans ses chants. Dans l’Avent nous attendons aussi le Sauveur qui doit venir au dernier jour pour nous introduire tous dans la Jérusalem céleste.

    Enfin nous pouvons découvrir une quatrième Jérusalem, c’est notre âme. Le Roi veut aussi faire son entrée dans cette Jérusalem et c’est cette Jérusalem qu’il nous importe spécialement d’orner et de préparer — cela aussi est une tâche de l’Avent.

    Au point culminant du Cycle de Noël, à l’Épiphanie, l’Église nous annoncera le message de joie : « Illumine-toi Jérusalem, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » C’est là le but. Aujourd’hui, pour recevoir la visite du grand Roi, nous devons faire des préparatifs dans Jérusalem. C’est la tâche de cette semaine. L’Église dit dans son oraison : « Éveille nos cœurs pour préparer les voies à ton Fils unique, afin que nous puissions le servir avec un cœur purifié ». Nous devons préparer cette Jérusalem en lui donnant les ornements des jours de fête, nous devons construire des routes afin que l’Époux puisse venir. Au temps de l’empire romain, les empereurs aimaient à se rendre de ville en ville et à les visiter, on appelait ces visites : épiphanie ou parousie. C’était pour les villes honorées de cette visite un événement capital ; des mois entiers, on faisait des préparatifs, on construisait des rues... Faisons de même dans la Jérusalem de notre âme.

    Dom Pius Parsch