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Liturgie - Page 286

  • Une deuxième église à Preston

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    L’évêque de Lancaster, Mgr Michael Campbell, avait déjà confié le sanctuaire de Sainte Walburge de Preston, en 2014, à l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre. L’église allait être abandonnée. C’est aujourd’hui le plus haut clocher du monde dédié à la messe traditionnelle.

    Rebelote avec l’église des Martyrs anglais, également à Preston (une des deux églises de la paroisse Saint-Jean XXIII, dessinée par Pugin). Mgr Campbell la confie également à l’Institut du Christ Roi.

    Il dit : « Nous sommes très reconnaissants envers l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre et son dévouement pour évangéliser selon la forme extraordinaire. L’institut a fait preuve d’une colossale énergie pour transmettre le sens du sacré à travers son ministère qui a fait ses preuves à Sainte-Walburge et dans le monde entier. Nous sommes particulièrement heureux que ses soins et son ministère dans de grandes églises historiques puisse également jouer un rôle déterminant dans la préservation de l’église des Martyrs anglais. »

    Espérons que l’apostolat de l’Institut du Christ Roi lui permette d’entretenir ces églises, qui allaient être abandonnées par le diocèse par manque de fidèles, donc de moyens.

    *

    Aux Etats-Unis, une nouvelle messe régulière de saint Pie V est désormais célébrée tous les dimanches à 14h à Notre-Dame de Lourdes, village du Connecticut au nord de New London sur la Tamise (sic), et au sud de… Preston. Pour l’heure c’est une messe basse mais on espère qu’elle sera bientôt chantée...

  • "Psaume 151"

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    « Voici le psaume autographe de David et surnuméraire quand il combattit contre Goliath ».

    Ainsi est présenté le psaume que l’on appelle aujourd’hui « 151 » parce qu’il est placé après les 150 psaumes canoniques dont le Sinaiticus, photo ci-dessus.

    Ce psaume qui n’est donc pas reconnu se trouve pourtant dans diverses liturgies, et il est même cité dans un répons des matines latines du mois de juillet, le premier des « répons tirés du livre des Rois » dans l’antiphonaire de Hartker (c’est le deuxième de ce jeudi) :

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    ℟. Deus omnium exauditor est : ipse misit Angelum suum, et tulit me de ovibus patris mei: * Et unxit me unctione misericordiae suae. ℣.  Dominus, qui eripuit me de ore leonis, et de manu bestiae liberavit me. * Et unxit me unctione misericordiae suae.

    Dieu exauce les prières de tous : lui-même a envoyé son Ange et m’a pris du milieu des brebis de mon père. Et il m’a oint de l’onction de sa miséricorde. C’est le Seigneur qui m’a arraché de la gueule du lion, et des griffes de la bête féroce. Et il m’a oint de l’onction de sa miséricorde.

    J’ai mis en gras ce qui vient du « psaume surnuméraire ». La citation ne correspond exactement ni au texte latin du psaume tel qu’on le trouve dans les principaux manuscrits, ni au texte grec.

    Le texte latin dit littéralement :

    Lui-même a envoyé son ange et il m’a pris des brebis de mon père, et il m’a oint dans la miséricorde de son onction.

    Cette version traduit exactement le texte grec du Sinaiticus (et de l'Alexandrinus), qui dit bien ἐν τῷ ἐλέει, dans la miséricorde, et non ἐν τῷ ἐλαίῳ, dans l’huile, comme le disent les éditions de la Septante : « il m’a oint de l’huile de son onction ». (Oralement la différence est mince, entre « éléi » et « éléo ».)

    On voit que le répons dit : « il m’a oint de l’onction de sa miséricorde », ce qui est la plus belle version…

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  • Saints Nabor et Félix

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    Avant l’inscription dans le calendrier de saint Jean Gualbert, la fête de ce jour était celle des martyrs Nabor et Félix, dont demeure la mémoire. Ils étaient des soldats romains venus de Maurétanie, membres de l’armée de Maximien en garnison à Milan. Au début de la persécution de Dioclétien ils furent repérés comme chrétiens et décapités à Lodi (Laus Pompeia) après qu’ils eurent refusé de sacrifier aux dieux de l’empire. Ils furent enterrés à Milan où ils firent l’objet d’une grande vénération. Saint Ambroise parle d’eux dans son commentaire de saint Luc (à propos du grain de sénevé), et il composa l’hymne suivante. (Saint Victor eut ensuite une sépulture séparée et une fête particulière, sous le nom de saint Victor de Milan ou saint Victor le Maure.)

    Victor Nabor Felix pii
    Mediolani martyres,
    solo hospites, Mauri genus
    terrisque nostris advenae,

    Saints Victor, Nabor et Félix
    Les martyrs de Milan,
    Hôtes sur notre sol, de race Maure,
    Etrangers sur notre terre,

    Torrens harena quos dedit
    Anhela solis aestibus,
    Extrema terrae finium
    Exulque nostri nominis.

    Que nous a donnés le sable brûlant
    Haletant sous les feux solaires,
    Aux derniers confins de la terre,
    Exilé loin de notre nom.

    Suscepit hospites Padus
    Mercede magna sanguinis,
    Sancto replevit Spiritu
    Almae fides Ecclesiae,

    Le Pô les accueillit en hôtes,
    Riche salaire de leur sang,
    La foi de l’Eglise leur mère
    Les a remplis du Saint-Esprit;

    Et se coronavit trium
    Cruore sacro martyrum
    Castrisque raptos impiis
    Christo sacravit milites.

    Mais elle, s’étant couronnée
    Du sang sacré des trois martyrs
    Arrachés à un camp impie,
    Les consacra soldats du Christ.

    Profecit ad fidem labor
    Armisque docti bellicis
    Pro rege vitam ponere,
    Decere pro Christo pati,

    Leurs travaux ont servi leur foi:
    Instruits dans les armes guerrières
    À risquer leur vie pour le prince,
    À devoir souffrir pour le Christ,

    Non tela quaerunt ferrea,
    Non arma Christi milites;
    Munitus armis ambulat
    Veram fidem qui possidet.

    Point ne cherchent de traits de fer,
    Point d’armes, les soldats du Christ;
    Il marche équipé de ses armes
    Celui qui détient la vraie foi.

    Scutum viro sua est fides
    Et mors triumphus, quem invidens
    Nobis tyrannus ad oppidum
    Laudense misit martyres.

    Sa foi est bouclier du brave,
    La mort son triomphe; un tyran
    Qui nous l’enviait les envoya
    Subir le martyre à Lodi.

    Sed reddiderunt hostias;
    rapti quadrigis corpora,
    revecti in ora principium
    plaustri triumphalis modo.

    Mais on a rendu ces victimes:
    Leurs corps, enlevés en quadriges,
    Reviennent sous les yeux des princes
    Comme sur un char de triomphe.

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    Sarcophage (VIe-VIIe siècle) des saints Nabor et Félix, Materne (l’évêque qui transféra de Lodi à Milan les corps des martyrs) et Valérie, dans la basilique Saint-Ambroise de Milan.

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  • Saint Benoît

    Ce jour est une férie dans le calendrier traditionnel, avec mémoire de saint Pie Ier. Au moyen âge on fêtait souvent, le 11 juillet, la translation des reliques de saint Benoît (à l’abbaye de Fleury, qui devient Saint-Benoît sur Loire). Chez les bénédictins, c’est devenu la solennité de saint Benoît, qui permet de célébrer avec plus d’éclat le père des moines d’Occident, dont le dies natalis tombe toujours pendant le carême (le 21 mars). Il y a donc dans les cloîtres une Saint-Benoît d’hiver et une Saint-Benoît d’été, avec deux formulaires liturgiques différents bien que les antiennes et répons de l’un et de l’autres soient pris de l’histoire de saint Benoît par saint Grégoire le Grand. Les hymnes du 11 juillet sont de saint Pierre Damien. Voici celle des vêpres.

    Gemma caelestis pretiosa regis,
    Norma justorum, via monachorum,
    Nos ab immundi, Benedicte, mundi,
    Subtrahe caeno.

    Joyau précieux du Roi des cieux, norme des justes, voie des moines, retire-nous, Benoît, de la boue immonde de ce monde.

    Tu solum spernens, cor in astra figens,
    Cogis haeredes fieri parentes,
    Vas Deo plenum reparare fractum
    Promeruisti.

    Toi, méprisant la terre, fixant ton cœur dans les cieux, tu contrains tes parents à devenir tes héritiers ; vase empli de Dieu, tu as mérité de réparer celui qui était brisé.

    Magnus in parvis eremetia membris,
    Vincis aetatem, superas laborem;
    Arcta districtae rudimenta vitae
    Fervidus imples.

    Grand ermite aux petits membres, tu triomphes de l’âge, tu surmontes le labeur ; l’austère apprentissage de la vie d’ermite, c’est avec ferveur que tu le vis.

    Strage saxorum puerum sepultum
    Mox ut orasti, preces suscitasti,
    Sensus hinc carni, caro sanitati
    Redditur aeque.

    Le serviteur enseveli sous un monceau de pierres, à peine as-tu prié que tu l’as ressuscité. L’âme est rendue à la chair, de même que la chair recouvre la santé.

    Jure sub blandae specie columbae,
    Nesciam fellis animam sororis,
    Summa stellati penetrare caeli
    Culmina cernis.

    Sous la forme d’une douce colombe tu mérites de voir l’âme de ta sœur, qui ne connaissait pas le fiel, pénétrer les hauteurs du ciel étoilé.

    Ipse post clarum referens triumphum,
    Celsa devicto petis astra mundo,
    Luce flammantem radiante calem
    Pallia sternunt.

    Tu remportes à ton tour un triomphe éclatant : ayant vaincu le monde tu gagnes le ciel ; des tentures recouvrent le chemin qu’illumine une lumière rayonnante.

    Gloria Patri, Genitaeque Proli,
    Et tibi, compar utriusque semper
    Spiritus alme, Deus unus, omni
    Tempore saecli. Amen.

    Gloire au Père et au Fils qu'il engendre, à toi honneur égal, Esprit de l'un et de l'autre, gloire au Dieu unique dans tout le cours des siècles. Amen.

    Par les moines de Tyniec, en Pologne (un peu endormis...):

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  • Les 7 Frères et les saintes Rufine et Seconde

    L’alléluia de la messe de ce jour fut celui de la messe de divers duos ou groupes de saints, et de communs de plusieurs martyrs. Il est toujours celui de la fête de saints Jean et Paul et Côme et Damien.

    Allelúia, allelúia. Hæc est vera fratérnitas, quæ vicit mundi crímina : Christum secuta est, ínclita tenens regna cæléstia. Allelúia.

    Alléluia, Alléluia. Voici la vraie fraternité, qui a vaincu les crimes du monde : ils ont suivi le Christ et possèdent la gloire du Royaume céleste. Alléluia.

    Il ne faut pas le confondre avec un répons qui commence de la même façon :

    Haec est vera fraternitas quae numquam potuit violari certamine qui effuso sanguine secuti sunt dominum contemnentes aulam regiam pervenerunt ad regna caelestia.

    Voici la vraie fraternité, qui jamais ne put être altérée au combat : et, en versant leur sang, ils se sont mis à la suite du Seigneur, en dédaignant la sphère royale, ils sont parvenus jusqu’au royaume céleste.

    Cet alléluia est doublement de mise en ce jour, puisque la double fête célèbre sept frères, les fils de sainte Félicité, ainsi que les saintes Rufine et Seconde, qui étaient deux sœurs.

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    Par les moines de Solesmes :
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  • 5e dimanche après la Pentecôte

    La lecture biblique de ce jour est le début du deuxième livre des Rois (que les juifs, servilement suivis par les modernes, appellent deuxième livre de Samuel). Il s’agit de la mort à la guerre du roi Saül et de ses fils, dont Jonathan, le grand ami de David. Cet épisode est marqué par la poignante lamentation de David sur la mort de Saül et de Jonathan, premier exemple du génie du futur roi psalmiste en matière de poésie (et de musique, mais il ne nous en reste rien).

    Un extrait de cette lamentation faisait jusqu’en 1960 dans le bréviaire romain (et toujours dans le bréviaire monastique) la matière du cinquième répons des matines, que l’on retrouvait tous les dimanches de juillet (et le vendredi).

    ℟. Montes Gélboë, nec ros nec plúvia véniant super vos, * Ubi cecidérunt fortes Israël. ℣. Omnes montes, qui estis in circúitu eius, vísitet Dóminus ; a Gélboë autem tránseat. * Ubi cecidérunt fortes Israël.

    Monts de Gelboé, que ni pluie ni rosée ne viennent sur vous, où les forts d’Israël sont tombés. Que le Seigneur visite toutes les montagnes qui sont alentour, mais qu’il passe loin de Gelboé, où les forts d’Israël sont tombés.

    Au Magnificat du samedi avant le 5e dimanche, l’antienne très développée est également basée sur le chant de David. Le texte est beaucoup plus proche de celui de la Vulgate que des traductions du grec, et il est redécoupé : ce sont les versets 21, 25, 23. On constate qu’il n’est pas identique dans le bréviaire et dans l’antiphonaire…

    Montes Gelboë, nec ros nec plúvia véniant super vos : quia in te abjéctus est clýpeus fórtium, clýpeus Saul, quasi non esset unctus óleo. Quómodo cecidérunt fortes in bello ? Jónathas in excélsis interféctus est : Saul et Iónathas, amábiles et decóri valde in vita sua, in morte quoque non sunt divísi.

    Monts de Gelboé, que ni pluie, ni rosée ne viennent sur vous : parce que là a été jeté un bouclier de forts, le bouclier de Saul, comme s’il n’avait pas été oint avec l’huile. Comment des forts sont-ils tombés dans la bataille ? Jonathan a été tué sur tes hauteurs. Saül et Jonathan, aimables et beaux dans leur vie, même dans la mort n’ont pas été séparés.

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    Par les moines de Kergonan (dont le chant n'est pas exactement celui du Liber usualis ci-dessus):

  • Sainte Elisabeth de Portugal

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    Ce portrait a été réalisé par l’atelier de Quentin Metsys à Anvers, au début du XVIe siècle. On remarque la couronne royale et le manteau d’hermine, ainsi que le halo doré de sainteté, et la discrète cordelette à nœuds franciscains indiquant que la reine finira sa vie chez les clarisses.

    On remarque aussi que le portrait est manifestement une commande portugaise, par la légende : « a rainha santa Isabel », la reine sainte Isabelle, comme elle est appelée au Portugal (et souvent simplement a Rainha santa, la sainte reine) – en portugais, en espagnol et en italien, Elisabeth se dit Isabel.

    *

    La superbe Sainte Isabel de Zurbaran (avec le miracle des roses).

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    *

    Le tombeau de sainte Isabel, par maître Pero, 1336, au couvent Sainte Claire la Neuve de Coïmbra, qu’on appelle… le couvent de la sainte reine…

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  • 07-07-07 : dix ans. Merci !

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  • A Milan

    Le cardinal Angelo Scola ayant renoncé pour cause de limite d’âge, le nouvel archevêque de Milan (le plus grand diocèse d’Europe) est Mgr Mario Delpini, qui était évêque auxiliaire et vicaire général de l’archidiocèse, et secrétaire de la conférence épiscopale lombarde.

    Je ne sais pas du tout qui il est, et le grand article du Fatto quotidiano ne dit rien. Il ressemble un peu à l’un de ses prédécesseurs qui hélas devint pape…

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    Addendum

    Comme le remarque un commentaire, une photo de Mgr Mario Delpini célébrant la messe de préparation des JMJ de 2013 avait circulé à l'époque : on le voyait "concélébrant" avec de jeunes laïcs qui élevaient un calice en même temps que lui... La photo avait été publiée sur le site du diocèse, puis elle fut enlevée, et l'article avec...

    Voilà donc un archevêque de Milan qui se fout de la liturgie. Ce n'est hélas pas le premier. Pauvre cardinal Schuster...

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  • Saints Cyrille et Méthode

    Tropaire de leur fête dans le rite byzantin

    Émules des apôtres et docteurs des pays slaves, Cyrille et Méthode, sages en Dieu, priez le Maître de toutes choses de confirmer tous les peuples slaves dans l'orthodoxie et la concorde, d'apaiser le monde et de sauver nos âmes.

    Chanté en slavon :