La messe d’aujourd’hui nous montre clairement que la liturgie, par le choix de ses lectures, spécialement dans l’Évangile, n’a pas en vue avant tout l’enseignement, mais plutôt la présentation et l’éclaircissement du mystère. Quiconque a essayé de pénétrer le sens de l’Évangile du jour s’est trouvé, dans la seconde partie, en présence de difficultés. Pour les âmes simples en particulier, le passage en question est bien difficile à comprendre. L’Évangile nous apparaît dans une tout autre lumière si nous le considérons comme le voile du mystère. Alors ce passage difficile est précisément l’essentiel. C’est l’image de la Majestas Domini, du Seigneur assis, avec tout l’éclat de sa majesté, à la droite du Père ; dans la vallée de larmes de l’exil. L’Église aspire ardemment à cette image ; elle brille tout à coup au Saint-Sacrifice de la messe. Cette image s’adapte parfaitement au temps d’automne de l’année liturgique, où nous attendons, parmi les obscurités de la vie terrestre, le retour du Seigneur.
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Dans l’Évangile, le Maître parle lui-même du grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Mais voici le point culminant : le psaume 109, que la liturgie nous fait si souvent réciter, est interprété ici par les lèvres divines ; il fait allusion à Jésus, le Fils de Dieu, infini, éternel, consubstantiel au Père ; mais le psaume est l’image liturgique du Christ qui domine en couleurs éclatantes l’abside des vieilles basiliques. C’est l’idée liturgique qui se dégage de l’Évangile : au milieu des persécutions et de la nuit des âmes, l’Église et l’âme lèvent un regard d’ardent désir vers le Christ glorieux qui est assis à la droite du Père, jusqu’à ce qu’il ait fait de leurs ennemis vaincus l’escabeau de ses pieds. Au Saint-Sacrifice le Christ glorieux est près de nous ; aussi l’image nous accompagne-t-elle à l’Offertoire : nous contemplons le visage glorieux du Christ et nous le prions de s’incliner sur le sanctuaire et sur le peuple ; nous appelons son second avènement, mais aussi sa venue actuelle au Saint-Sacrifice, qui est une anticipation de la parousie (l’offertoire est une ardente prière « parousiale » de la primitive Église). La Communion, elle aussi, voit le Christ glorieux triomphant, à son retour, de tous ses ennemis (le psaume tout entier convient parfaitement bien ici). La Secrète et la Postcommunion implorent la destruction du péché. Une oreille délicate discerne donc à travers toute notre messe une pensée unique : le retour du Christ Roi : Introït : Le Juge équitable et miséricordieux ; Oraison : Le suivre ; Graduel : le Roi créateur ; Alleluia : Prière de parousie ; Évangile : A la droite du Père ; Offertoire : Fais resplendir ta face ; Communion : Le Seigneur terrible !
Commentaires
Chapelle palatine de Palerme?
C'est la cathédrale de Cefalù, que j'ai vue récemment (et aussi la chapelle palatine, et la cathédrale de Montreale, et la Martorana, chefs-d'oeuvre renversants édifiés par un petit-fils de vikings...).
Ce qui est particulièrement impressionnant à Cefalù est qu'il n'y a de mosaïques que dans l'abside, donc l'attention est happée par ce Pantocrator dès l'entrée, or c'est un grand vaisseau. Si vous y allez, achetez l'album, qui n'est pas cher, et qui donne des photos de détails ahurissants (c'est pourquoi de loin on croirait une peinture et non une mosaïque).
J'allais poser la question du lieu où ont été prises ces photos.
Les commentaires me donnent la réponse, merci.