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Liturgie - Page 202

  • Saint Maurice

    Pour le diocèse de Vannes c’est saint Maurice de Langonnet et pour le diocèse de Quimper c’est saint Maurice de Carnoët, du nom des deux monastères qu’il fonda, et qui se trouvaient tous deux en Cornouaille donc dans le diocèse de Quimper.

    Voici un cantique (trouvé ici) qui à défaut d’être un chef-d’œuvre littéraire est un excellent résumé de la vie du saint, sauf peut-être quant à sa période parisienne qui est très contestée car les témoignages anciens n’en parlent pas.

    L’auteur est sans doute l’abbé Victor-Marie Le Bris, curé de Loudéac au tournant du XXe siècle. (Le titre est : « Saint Maurice de Loudéac », parce qu’il est né non loin et que c’est là qu’il fut à « l’école d’un pieux maître ».)

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  • Saint François

    Deus, qui Ecclésiam tuam, beáti Francisci méritis fœtu novæ prolis amplíficas : tríbue nobis ; ex eius imitatióne, terréna despícere et cæléstium donórum semper participatióne gaudére. Per Dóminum.

    O Dieu, qui, par les mérites du bienheureux François, avez enrichi votre Église, en lui donnant une nouvelle lignée, faites-nous la grâce de l’imiter en méprisant les biens de la terre, et d’avoir la joie de participer toujours aux dons célestes.

    Comme pour beaucoup de fondateurs d’ordres, la collecte de la fête de saint François commence par rappeler qu’il a donné une nouvelle lignée, une nouvelle famille, à l’Eglise. Généralement, elle demande ensuite que par son intercession ou ses mérites, ou en l’imitant, nous puissions aller au ciel. Mais ici il y a une bifurcation, vers un autre thème des collectes : « terrena despicere et amare cælestia » (mépriser les choses de la terre et aimer les réalités célestes). Mais on n’a que la première partie de l’expression, et l’on bifurque encore, pour retrouver une variation sur le thème final de ces collectes ; avec cette particularité qu’il n’est pas explicitement dit qu’il s’agisse d’une récompense après la mort : nous demandons de jouir et de nous réjouir de la participation aux dons célestes, et si « toujours » implique l’éternité, « toujours » commence maintenant, car les dons célestes nous sont d’abord accordés en cette vie.

  • Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

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    Il est sur cette terre
    Un Arbre merveilleux
    Sa racine, ô mystère !
    Se trouve dans les Cieux...

    Jamais sous son ombrage
    Rien ne saurait blesser
    Là sans craindre l'orage
    On peut se reposer.

    De cet Arbre ineffable
    L'Amour voilà le nom,
    Et son fruit délectable
    S'appelle l'Abandon.

    Ce fruit dès cette vie
    Me donne le bonheur
    Mon âme est réjouie
    Par sa divine odeur.

    Ce fruit quand je le touche
    Me paraît un trésor
    Le portant à ma bouche
    Il m'est plus doux encor.

    Il me donne en ce monde
    Un océan de paix
    En cette paix profonde
    Je repose à jamais...

    Seul l'Abandon me livre
    En tes bras, ô Jésus
    C'est lui qui me fait vivre
    De la vie des Elus.

    A toi je m'abandonne
    O mon Divin Epoux
    Et je n'ambitionne
    Que ton regard si doux.

    Moi je veux te sourire
    M'endormant sur ton cœur
    Je veux encore redire
    Que je t'aime, Seigneur !

    Comme la pâquerette
    Au calice vermeil
    Moi petite fleurette
    Je m'entrouvre au soleil.

    Mon doux Soleil de vie
    O mon Aimable Roi

    C'est ta Divine Hostie

    Petite comme moi...

    De sa Céleste Flamme
    Le lumineux rayon
    Fait naître dans mon âme
    Le parfait Abandon.

    Toutes les créatures
    Peuvent me délaisser
    Je saurai sans murmures
    Près de toi m'en passer.

    Et si tu me délaisses
    O mon Divin trésor
    Privée de tes caresses
    Je veux sourire encor.

    En paix je veux attendre
    Doux Jésus, ton retour
    Et sans jamais suspendre
    Mes cantiques d'amour.

    Non, rien ne m'inquiète
    Rien ne peut me troubler
    Plus haut que l'alouette
    Mon âme sait voler.

    Au-dessus des nuages
    Le ciel est toujours bleu
    On touche les rivages
    Où règne le Bon Dieu.

    J'attends en paix la gloire
    Du céleste séjour
    Car je trouve au Ciboire
    Le doux Fruit de l'Amour !

    Ce remarquable poème, écrit quatre mois avant sa mort, alors qu’elle est déjà gravement malade depuis deux mois, est tout baigné de l’atmosphère du Cantique des cantiques, dont on reconnaît le pommier qui est le bien-aimé et son fruit délectable. Mais ce qui est surprenant est qu’ici l’arbre est inversé. On peut se demander où Thérèse a trouvé ce thème, qui appartient essentiellement, en son temps, à la littérature occultiste. Dans les écrits chrétiens, je ne connais que la vision de Marguerite d’Oingt, qu’elle raconte dans une lettre, avec le même qualificatif de « merveilleux » : « un arbre moult meravillous » (Lettres, 146). Mais il est quasiment impossible que sainte Thérèse ait lu les lettres en « vieux lyonnais » de la mystique très peu connue du XIIIe siècle. D’ailleurs la comparaison s’arrête là : l’arbre dont parle Marguerite n’est pas l’Amour (ni l’Epoux), mais l’être humain (il a cinq branches qui sont les cinq sens) qui est tout desséché sans la grâce et qu’un torrent frappe si violemment qu’il se retourne et reverdit en ayant ses racines dans le ciel.

  • Les saints anges gardiens

    Nul ne s'agenouille et ne prie,
    Nul ne donne raison à Dieu,
    Nul ne pleure et ne voit sa vie,
    Nul avec un cri douloureux
    Ne s'ouvre au Fils de Marie,
    Sans que son âme ensevelie
    Ne se pénètre peu à peu
    De l'aimable compagnie
    Des Anges délicieux :
    O éclosion de l'Ami !
    Du frère spirituel,
    Du guide qui nous est choisi
    Pour nous communiquer le Ciel
    Et nous fondre à la hiérarchie
    De ceux-là dont il est dit
    Qu'ils ne prennent ni ne sont pris
    En mariage corporel !
    Nul du Père n'est accueilli
    Qui n'est semblable à ses petits. (…)

    C'est pourquoi que nul ne méprise
    A cause qu'il ne la voit pas
    Cette main que Dieu a commise
    Pour tenir la nôtre ici-bas.
    Nulle route n'est si raide
    Qu'un Ange ne nous précède.
    Près de l'infirme et du vieux
    Se tient quelqu'un qui voit Dieu.
    Malheur à qui le scandalise !
    L'innocent ne pardonne pas.
    Le Cœur obscur ne déçoit pas
    L'œil limpide qui le garde
    Du virginal compagnon
    Et rien ne fait attention,
    Comme un enfant qui regarde !

    Quand entre la mort et la vie
    Dans l'agonie graduelle
    L'âme frémissante étudie
    L'amer commencement du Ciel,
    Ah ! puissions-nous, comme Tobie,
    Au jour de son pèlerinage,
    Quand il allait, modeste et sage,
    Vers la fille de Raguél,
    Voir un instant qui sourit
    Fièrement et nous appelle,
    Parmi les ombres épaissies
    De notre Mésopotamie,
    Compatissante et fidèle,
    La face de Raphaël !

    Paul Claudel, Corona benignitatis anni Dei.

  • Saint Remi

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    Gentem Francorum inclytam, simul cum rege nobili, beatus Remigius, sumpto caelitus chrismate, sacro mundavit gurgite, et Spiritus Sancti plene ditavit munere.

    C’est la glorieuse nation des Francs, avec son noble roi, que le bienheureux Remi, ayant reçu le chrême venu du ciel, purifia dans les eaux sacrées du baptême, et dota pleinement des dons du Saint-Esprit.

    Praesul Remigius baptismi tempora praeparavit et impletis mysticis sacramentis regem cum populo baptizavit.

    L’évêque Remi prépara les temps du baptême, et, accomplissant les mystères sacrés, baptisa le roi avec son peuple.

    Ces antiennes sont assignées au Benedictus et au Magnificat dans l’office propre de la Congrégation de France (Solesmes) réalisé par dom Guéranger. Ce sont en fait deux antiennes des matines (à trois nocturnes) de l’ancien office de saint Remi.

    La première était également chantée lors de l’onction des rois de France. Tous les textes que l’on trouve sur internet ont « sanctificavit », au lieu de « mundavit ». Sans doute dom Guéranger a-t-il voulu éviter une ambiguïté. Pourtant le baptême « sanctifie », dans la mesure où il fait du nouveau chrétien un « saint », puisqu’il est pur de tout péché, et aussi au sens que donne saint Paul à ce mot quand il parle des chrétiens. (« Gurgite », c’est littéralement un tourbillon, puis un gouffre : le mot a fini par désigner l’eau du baptême, qui est le gouffre où l’on noie le diable, et le vieil homme.)

    Pour la deuxième antienne, les anciens textes ont « gaudens » après « Remigius » : Remi, plein de joie.

  • Petit à petit…

    François a promulgué un motu proprio intitulé Aperuit illis, par lequel il instaure un « dimanche de la parole de Dieu », qui sera le 3e dimanche du « temps ordinaire », l’an prochain le 26 janvier.

    Les évêques pourront en profiter pour « célébrer le rite du lectorat ». Autrement dit ordonner des lecteurs. La soi-disant réforme liturgique avait supprimé les ordres mineurs, dont le lectorat. Puis Paul VI avait rétabli un ministère du lectorat. En 2008, le synode sur la Parole de Dieu avait demandé l’ouverture du lectorat aux femmes. Benoît XVI ne l’avait pas accepté.

    François ne demande pas ouvertement aux évêques d’ordonner des lecteurs femmes, mais de proposer un ministère « similaire »... qui pourra être confié à des femmes…

  • Saint Jérôme

    Extrait d’une lettre à Rufin :

    Votre ami Bonosus, ou plutôt le mien, et pour parler plus juste notre ami commun, monte maintenant au ciel par cette échelle mystérieuse que Jacob vit en songe durant son sommeil; il porte sa croix sans penser au lendemain et sans regarder en arrière. Il sème avec larmes afin de recueillir avec joie, et il élève dans sa retraite ce serpent mystérieux que Moïse éleva autrefois clans le désert. Après ce bel exemple d'une vertu, non pas imaginaire, mais véritable, que les Grecs et les Latins cessent de nous vanter les vertus chimériques de leurs prétendus héros. Voici un jeune homme élevé avec nous dans les sciences et les arts, distingué parmi ses égaux par son rang et par ses richesses, qui abandonne sa mère, ses sœurs et un frère chéri, pour se retirer dans une île, inhabitée, affreuse par sa solitude, environnée de rochers escarpés et de récifs redoutables aux navigateurs; il y est néanmoins comme un nouvel habitant du paradis. Là, dans ce vaste désert, pas un paysan, pas un moine ; il n'a pas même avec lui le petit Onésime que vous avez connu, qui par ses caresses lui rappelait un frère. C'est là que seul (si toutefois c'est être seul que d'être toujours avec Jésus-Christ) il contemple cette gloire de Dieu que les apôtres même ne purent voir que dans un lieu isolé. Sans doute, il n'y voit point ces grandes villes flanquées de tours, mais aussi il est devenu habitant d'une nouvelle cité. Tout son corps est couvert d'un rude cilice : mais c'est l'état le plus convenable pour aller clans les nuées au-devant de Jésus-Christ. Il ne jouit point de l’agrément des aqueducs, mais il boit dans au flanc même du Seigneur une eau vive et salutaire. Jetez pour un moment les yeux sur son désert, mon cher ami, et tournez de ce côté-là toutes vos pensées; témoin de ses travaux et de ses combats, vous pouvez plus aisément célébrer ses victoires.

    Autour de cette île mugit une mer toujours furieuse, et les flots se brisent contre les rochers avec un bruit épouvantable qui retentit au loin. La terre stérile et nue n'y montre aucune verdure, et la campagne desséchée et sans arbres n'y offre point d'ombre. Partout ce ne sont que des rochers escarpés, qui forment une espèce de prison qu'on ne saurait envisager sans horreur. Là, Bonosus, tranquille, intrépide et muni des armes de l'Apôtre, tantôt écoute Dieu dans de saintes lectures, et tantôt lui parle dans de ferventes prières ; peut-être même qu'enfermé dans son île il voit une partie de ce que saint Jean vit dans celle de Patmos.

    De quels artifices pensez-vous que le démon se sert pour le séduire? Combien de pièges ne lui tend-il pas pour le surprendre? Peut-être qu'employant contre lui les mêmes ruses dont il se servit autrefois contre le Fils de Dieu, il tâchera de lui persuader de rompre son jeûne; mais on lui a déjà répondu que « l'homme ne vit pas seulement de pain. » Peut-être étalera-t-il à ses yeux les richesses et la gloire du siècle; mais on lui dira : « Ceux qui veulent devenir riches tombent dans les tentations. » Et avec saint Paul : « Je mets toute ma gloire en Jésus-Christ. » Il accablera par les maladies un corps déjà épuisé par le jeûne ; mais on le repoussera avec ces paroles de l'Apôtre : « Lorsque je suis faible, c'est alors que je suis plus fort. » Et ailleurs : « La vertu se perfectionne dans la faiblesse. » Il le menacera de le faire mourir, mais on lui répondra: « Je souhaite de me voir dégagé des liens du corps et d'être avec Jésus-Christ. » Il lancera contre lui des traits enflammés; mais on les recevra avec le bouclier de la foi. Enfin le démon fera tous ses efforts pour le vaincre; mais Jésus-Christ le prendra sous sa protection.

    Je vous remercie, Seigneur Jésus, de m'avoir donné un homme qui puisse prier pour moi au grand jour du jugement. Vous savez (car vous pénétrez les secrets de nos cœurs, et avec ces yeux qui virent autrefois un prophète enfermé dans le ventre de cette bête, vous découvrez tout ce qui s'y passe), vous savez, dis-je, que nous avons été, lui et moi, nourris du même lait, et élevés ensemble depuis nos plus tendres années jusqu'à l’âge adulte; que les mêmes personnes nous ont portés dans leurs bras; qu'après avoir fini nos études à Rome, et lorsque sur les bords à demis barbares du Rhin nous n'avions qu'une même table et un même toit, je commençai le premier à m'attacher à votre service. Souvenez-vous, je vous prie, que ce guerrier qui combat aujourd'hui si vaillamment pour votre gloire a commencé avec moi à porter les armes. Vous nous avez promis, Seigneur, et je compte sur votre parole, que « celui qui enseignera les autres, mais qui ne pratiquera pas, sera le dernier dans le royaume du ciel; mais que celui qui enseignera, et qui pratiquera, sera très grand dans le royaume du ciel. » Que Bonosus jouisse de la récompense due à sa vertu; que, revêtu de cette robe précieuse qu'il a méritée par un continuel martyre, il marche à la suite de l'Agneau (car il y a plusieurs demeures dans la maison du Père céleste, et parmi les étoiles l'une est plus éclatante que l'autre). Quant à moi, Seigneur, je vous demande de pouvoir être aux pieds de vos saints. S'il a accompli ce que j'ai seulement souhaité de faire, accordez-moi le pardon que mérite ma faiblesse, et à lui la récompense due à son zèle.

  • Dédicace de saint Michel archange

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    Graduel dit des Séquences de Notker, Einsiedeln, Xe siècle.

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    Benedícite Dóminum, omnes Angeli ejus : poténtes virtúte, qui fácitis verbum ejus, ad audiéndam vocem sermónum ejus.
    Benedic, ánima mea. Dómino : et ómnia, quæ intra me sunt, nómini sancto ejus.

    Bénissez le Seigneur, tous ses Anges, qui êtes puissants et forts ; qui exécutez sa parole, pour obéir à la voix de ses dispositions.
    Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est au dedans de moi bénisse son saint Nom.

    Il n’y a pas grand chose à dire de l’introït de cette fête, qui est d’une joie claire et déliée. Il a toutefois une particularité, c’est qu’il commence comme l’intonation d’un psaume, et tous les morceaux de phrases commencent ainsi, avec quelques variations, jusqu’à l’épanouissement de « vocem sermonum ejus » : la voix des paroles de Dieu, que les anges psalmodient avec les hommes.

    Par les moines de Saint-Wandrille en 1966:


    podcast

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    Graduel d'Albi, XIe siècle.

  • Saint Venceslas

    La procession d’entrée et de sortie de la messe de la fête nationale de saint Wenceslas, le 28 septembre de l’an dernier, sur les lieux du martyre du « souverain éternel des Tchèques », à Stará Boleslav. Au chant de la litanie des saints. La tête couronnée du martyr à 2’50.

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    Il y a dix ans Benoît XVI était là, en compagnie du président Vaclav Klaus. A l’occasion de cet anniversaire sera dévoilé aujourd’hui un buste du pape, érigé sur la place Venceslas.

    Extraits de son homélie.

    Je salue avec déférence Monsieur le Président de la République, auquel je présente mes vœux cordiaux à l'occasion de sa fête ; vœux qu'il me plaît d'adresser à ceux qui portent le nom de Venceslas, et au peuple tchèque tout entier au jour de sa fête nationale.

    Ce matin le souvenir glorieux du martyr saint Venceslas, dont j'ai pu vénérer la relique, avant la messe, dans la Basilique qui lui est dédiée, nous réunit autour de l'autel. Il a versé son sang sur votre terre et son aigle que vous avez choisi comme écusson de la visite d'aujourd'hui constitue l'emblème historique de la noble Nation tchèque. Ce grand saint que vous aimez appeler 'éternel' Prince des Tchèques, nous invite à suivre toujours et fidèlement le Christ, il nous invite à être des saints. Lui-même est un modèle de sainteté pour tous, spécialement pour tous ceux qui conduisent le destin des communautés et des peuples. (...)

    Venceslas est mort martyr pour le Christ. Il est intéressant de noter que son frère Boleslas réussit, en le tuant, à s'emparer du trône de Prague, mais la couronne que par la suite ses successeurs se mettaient sur la tête ne portait pas son nom. Elle portait le nom de Venceslas, en témoignage que «le trône du roi qui juge les pauvres dans la vérité restera solide pour l'éternité ». Ce fait fut jugé comme une merveilleuse intervention de Dieu, qui n'abandonne pas ses fidèles : « l'innocent vaincu vainc le cruel vainqueur de la même façon que le Christ sur la croix » (cf. La légende de saint Venceslas), et le sang du martyr n'a appelé ni haine ni vengeance, mais le pardon et la paix.

    Chers frères et sœurs, en cette Eucharistie, remercions ensemble le Seigneur d'avoir donné à votre Patrie et à l'Eglise ce saint souverain. Prions en même temps pour que, comme lui, nous aussi nous marchions d'un pas alerte vers la sainteté. C'est certainement difficile, parce que la foi est toujours exposée à de multiples défis, mais quand on se laisse attirer par Dieu qui est Vérité, le chemin se fait décidé, parce qu'on fait l'expérience de la force de son amour. Que l'intercession de saint Venceslas et des autres saints protecteurs des terres tchèques nous obtienne cette grâce. Que Marie, Reine de la paix et Mère de l'Amour nous protège et nous assiste toujours. Amen !

  • Saints Côme et Damien

    Ἅγιοι Ἀνάργυροι καὶ θαυματουργοί, ἐπισκέψασθε τὰς ἀσθενείας ἡμῶν, δωρεὰν ἐλάβετε, δωρεὰν δότε ἡμῖν.

    Saints Anargyres et thaumaturges, visitez nos maladies : gratuitement vous avez reçu, gratuitement donnez-nous.

    Ce tropaire de la liturgie byzantine (chanté par Nicodème Kavarnos) est non seulement très bref, mais il ne cite même pas les noms des saints. En fait, la liturgie aime les appeler « les Anargyres », comme si c’était leur nom propre. De même il y a des églises « des saints Anargyres ». Anargyre veut dire « sans argent » : ils guérissaient gratuitement, comme le souligne le tropaire. Le mot grec que je traduis par maladie mais qui est traduit par infirmité dans la version orthodoxe française a le mérite d’avoir une signification très étendue. Son sens premier est le « manque de force ». Il désigne donc toute faiblesse, physique et morale, et ce sont ainsi toutes nos misères que nous demandons à Côme et Damien de venir « visiter ».