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Les saints anges gardiens

Nul ne s'agenouille et ne prie,
Nul ne donne raison à Dieu,
Nul ne pleure et ne voit sa vie,
Nul avec un cri douloureux
Ne s'ouvre au Fils de Marie,
Sans que son âme ensevelie
Ne se pénètre peu à peu
De l'aimable compagnie
Des Anges délicieux :
O éclosion de l'Ami !
Du frère spirituel,
Du guide qui nous est choisi
Pour nous communiquer le Ciel
Et nous fondre à la hiérarchie
De ceux-là dont il est dit
Qu'ils ne prennent ni ne sont pris
En mariage corporel !
Nul du Père n'est accueilli
Qui n'est semblable à ses petits. (…)

C'est pourquoi que nul ne méprise
A cause qu'il ne la voit pas
Cette main que Dieu a commise
Pour tenir la nôtre ici-bas.
Nulle route n'est si raide
Qu'un Ange ne nous précède.
Près de l'infirme et du vieux
Se tient quelqu'un qui voit Dieu.
Malheur à qui le scandalise !
L'innocent ne pardonne pas.
Le Cœur obscur ne déçoit pas
L'œil limpide qui le garde
Du virginal compagnon
Et rien ne fait attention,
Comme un enfant qui regarde !

Quand entre la mort et la vie
Dans l'agonie graduelle
L'âme frémissante étudie
L'amer commencement du Ciel,
Ah ! puissions-nous, comme Tobie,
Au jour de son pèlerinage,
Quand il allait, modeste et sage,
Vers la fille de Raguél,
Voir un instant qui sourit
Fièrement et nous appelle,
Parmi les ombres épaissies
De notre Mésopotamie,
Compatissante et fidèle,
La face de Raphaël !

Paul Claudel, Corona benignitatis anni Dei.

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