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Liturgie - Page 199

  • 21e dimanche après la Pentecôte

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    In salutári tuo ánima mea, et in verbum tuum sperávi : quando fácies de persequéntibus me iudícium ? iníqui persecúti sunt me, ádiuva me, Dómine, Deus meus.

    Mon âme est dans l’attente de ton salut, j’espère en ta parole ; quand feras-tu le jugement de ceux qui me persécutent ? Des iniques me persécutent ; aide-moi, Seigneur, mon Dieu.

    Cette antienne de communion est un bijou dans son apparente simplicité. C’est une humble prière qui d’abord monte à peine et s’épanouit sur le verbe exprimant l’espérance. Puis vient la demande, qui « frappe à la porte de la miséricorde » (dom Johner) sur une seule note, qui est la dominante, qui n’avait été jusque-là qu’effleurée. Cette demande est celle du jugement de ceux qui me persécutent, et le mot jugement conclut la phrase comme j’espère concluait la première, une tierce en dessous, sur la tonique, comme si l’antienne se terminait là. Mais elle repart, sur la dominante, et va aller jusqu’au do : c’est le point culminant de l’antienne, le cri de douleur du persécuté : or sur la partition ce n’est rien d’autre que l’intonation normale du psaume dans ce mode…, Puis, dans l’espérance qui est certitude du salut, l’antienne se termine par une très belle révérence devant le Seigneur Dieu.

    Par le chœur de l’église Sainte Suzanne de Rome, dont je ne sais absolument rien, sinon que c’était en 1957 et que c’était un double disque avec l’intégralité de la messe de ce dimanche, célébrée par le chanoine Sydney MacEwan, qui officiait normalement dans sa paroisse écossaise, mais qui était mondialement connu (du moins dans le monde anglo-saxon) comme ténor. En 1957 la firme Columbia venait de publier un disque où il interprétait des chants de Noël.


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  • Commémoraison de tous les fidèles défunts

    Après le début des matines de la Toussaint, voici le début des matines des défunts. Le texte de l’invitatoire est aussi beau que bref, sa mélodie est celle des jours de férie. A la place de la doxologie (Gloria Patri…) est chanté comme à la fin de chaque psaume Requiem aeternam…

    Voici cet invitatoire avec le premier verset du psaume 94 et le Requiem aeternam. A la suite, le premier répons de matines. L’interprétation est sublime, mais la personne qui l’a mise sur Youtube a « oublié » d’indiquer de qui il s’agit… Certes, la première vertu des moines est l’humilité, mais on aimerait quand même savoir où l’on chante, ou chantait, aussi bien le plain chant.

    Regem, cui ómnia vivunt, * Veníte adorémus.

    Le Roi, devant qui tout est vivant, * Venez, adorons-le.

    Venite exultemus Domino, jubilemus Deo salutari nostro: praeoccupemus faciem eius in confessione: et in psalmis iubilemus ei. Regem, cui omnia vivunt, Venite adoremus. Requiem aeternam dona eis Domine: et lux perpetua luceat eis. Venite adoremus. Regem, cui omnia vivunt, Venite adoremus.

    Venez, exultons au Seigneur, jubilons à Dieu notre salut, hâtons-nous de nous présenter devant sa face dans la louange, et jubilons à lui dans des psaumes. Le Roi, devant qui tout est vivant, venez, adorons-le. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille pour eux. Venez, adorons-le. Le Roi, devant qui tout est vivant, venez, adorons-le.

    ℟. Credo quod redemptor meus vivit: et in novissimo die de terra surrecturus sum: * Et in carne mea videbo Deum salvatorem meum. ℣. Quem visurus sum ego ipse, et non alius, et oculi mei conspecturi sunt. ℟. Et in carne mea videbo Deum salvatorem meum.

    Je crois que mon Rédempteur est vivant ; et qu’au dernier jour je ressusciterai de la terre : Et que dans ma chair, je verrai mon Dieu. Je dois le voir moi-même, et non un autre, et mes yeux doivent le contempler. Et que dans ma chair... (Job 19)

  • Toussaint

    Ecoutons l’Église éveillant aujourd’hui ses fils : Le Roi des rois, le Seigneur, venez, adorons-le, parce qu’il est la couronne de tous les Saints. C’est l’invitation qu’en cette même nuit le Seigneur lui-même adressait à la chantre d’Helfta, Mechtilde, la privilégiée du divin Cœur : « Loue-moi de ce que je suis la couronne de tous les Saints. » Et la vierge voyait toute la beauté des élus et leur gloire s’alimenter au sang du Christ, briller des vertus par lui pratiquées ; et répondant à l’appel divin, elle louait tant qu’elle pouvait la très heureuse, la toujours adorable Trinité, de ce qu’elle daigne être aux Saints leur diadème, leur admirable dignité.

    L’Année liturgique

    L’invitatoire est l’antienne du psaume 94 qui commence les matines ; il est répété après chaque verset. L’invitatoire de la Toussaint est somptueux. Le voici chanté par le chœur Vigilantes, formé il y a dix ans sous l’égide des dominicains de Cracovie. Son nom vient de ce qu’il s’est spécialisé d’emblée dans le chant de ce que la néo-liturgie appelle archéologiquement les « Vigiles », qu’on appelle depuis longtemps les matines. Il semble du reste que ce soient réellement les matines traditionnelles qu’il chante, puisqu’il parle d’un office « très long » préparé avec les livres liturgiques dominicains du XXe siècle (le dernier graduel dominicain est de 1950) et des documents dominicains médiévaux, notamment pour les répons.

    Le psaume 94, qui est le seul de tout l’office à être chanté selon l’ancien psautier romain, et découpé de façon particulière, a 5 versets. On entend ici le premier, et la doxologie.

    Regem regum Dóminum veníte adorémus: Quia ipse est coróna Sanctórum ómnium.

    Le Roi des rois le Seigneur, venez, adorons-le, car lui-même est la couronne de tous les saints.

    Veníte, exsultémus Dómino, jubilémus Deo, salutári nostro: præoccupémus fáciem ejus in confessióne, et in psalmis jubilémus ei.

    Venez, exultons au Seigneur, jubilons à Dieu notre salut, hâtons-nous de nous présenter devant sa face dans la louange, et jubilons à lui dans des psaumes.

  • (Vigile de la Toussaint)

    La suppression de la vigile de la Toussaint a laissé la place à la seule célébration de la corruption mercantile d’une parodie de superstition païenne. Dommage.

    On voit dans les actes du concile de Gérone (Espagne) de 567 qu’il y avait alors dans cette portion de la chrétienté deux jeûnes de trois jours dans l’année : dans la semaine après la Pentecôte, et les trois premiers jours de novembre. Préfiguration des quatre temps.

    Curieusement, on lit dans une lettre d’Alcuin à son ami Arno, archevêque de Salzbourg, en 799, à la fin d’un paragraphe sur le sens de la fête de la Toussaint : « En une sincère dévotion, faisons précéder cette très sainte solennité de trois jours de jeûne, de prière, de messes chantées, et d’aumônes les uns pour les autres. »

    Il semble que ce soit la seule mention de ces trois jours de jeûne, trois jours avant les trois jours de jeûne qui avaient été institués en Espagne. Pour l’auteur de la continuation de l’Année liturgique, on avait avancé les trois jours pour les faire correspondre à la vigile de la fête nouvelle de la Toussaint. L’affirmation est sans doute hasardeuse, car il est peu probable qu’une coutume espagnole inconnue ailleurs ait été ainsi adoptée et modifiée dans l’empire carolingien.

    Ce qui complique encore la chose est que depuis André du Chesne (mort en 1640) on considère que la fin de la lettre d’Alcuin est apocryphe, parce qu’on n’a pas de témoignage d’une fête de la Toussaint le 1er novembre avant son institution romaine en 835 (36 ans après la lettre).

    Pourtant il y a la mention de la fête de la Toussaint dans le martyrologe de saint Bède (mort en 735), et dans le bréviaire il y a un sermon de saint Bède sur la Toussaint. Mais il est établi que ce sermon est l’un des nombreux sermons qui furent attribués à Bède mais qui ne sont pas de lui, et le martyrologe qui porte ce nom serait lui-même apocryphe. Il y a aussi une mention de la fête de la Toussaint le 1er novembre dans le pontifical d’Egbert, évêque d’York et ami de Bède… et premier maître d’Alcuin… Mais le manuscrit que nous avons de ce pontifical est du Xe siècle et l’on a très bien pu y ajouter la fête de la Toussaint. La conjonction Bède-Egbert-Alcuin est toutefois troublante.

    Mais l’origine de la fête de la Toussaint le 1er novembre reste donc mystérieuse, même si l’on sait que c’est le lendemain d’Halloween…

  • Refulsit sol

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    Bréviaire de Paris, XIIIe siècle.

    ℟. Refulsit sol in clypeos aureos, et resplenduerunt montes ab eis: * Et fortitudo Gentium dissipata est.
    ℣. Erat enim exercitus magnus valde et fortis et appropiavit Judas, et exercitus ejus in prælio.
    ℟. Et fortitudo Gentium dissipata est.

    Le soleil envoya son éclat sur les boucliers d’or et les montagnes en resplendirent, et la force des païens fut anéantie. Car c’était une armée très grande et puissante et Judas s’approcha, avec son armée, dans la bataille. Et la force des païens fut anéantie.

    Répons des matines, tiré du premier livre des Maccabées : 6,39-42. « Et fortitudo Gentium dissipata est » ne s’y trouve pas, pour la bonne raison que dans le répons inverse le sens du texte biblique, où l’armée qui brille ainsi est celle de l’ennemi… qui remporte la victoire. Cette fin de répons est inspirée du psaume 67, verset 31 qui demande à Dieu : « Dissipa gentes quae bella volunt » (« anéantis les païens qui veulent la guerre ».

    « La croix n’est pas seulement l’épée dont nous devons nous servir pour combattre nos ennemis, mais encore le bouclier pour porter tous leurs coups : elle est le bouclier d’or mystérieux dont il est parlé au livre des Maccabées, qui éclairé des rayons du soleil de justice jette un éclat qui dissipe tous les efforts des puissances d’enfer : Refulsit sol in clypeos aureos, fortitudo gentium dissipata est. Prenez en main ce bouclier sacré, et vous ferez fuir tous vos ennemis. Armez-vous de la croix de notre divin Rédempteur, et vous remporterez la victoire. »

    Lu ici :

    Screenshot_2019-10-29 Le religieux mourant ou Preparation a la mort.png

     

  • Tu Domine universorum

    ℟. Tu Domine universorum, qui nullam habes indigentiam, voluisti templum tuum fieri in nobis:
    * Conserva domum istam immaculatam in æternum Domine
    . Tu elegisti Domine domum istam ad invocandum nomen tuum in ea, ut esset domus orationis et obsecrationis populo tuo.
    ℟. Conserva domum istam immaculatam in æternum Domine.

    Toi, Seigneur de toutes choses, qui n'as besoin de rien, tu as voulu que ton temple fût parmi nous; conserve à jamais sans tache cette maison. Tu as choisi cette maison, Seigneur, afin que ton nom y fût invoqué, et qu'elle fût une maison de prière et de supplication pour ton peuple.

    Répons des matines, formé d’expressions de II Maccabées 14, 35-36 et I Maccabées 7, 37. Ces passages des deux livres des Maccabées sont des parallèles : Nicanor, général d’Antiochus roi de Syrie, menace de renverser l’autel du temple de Jérusalem et de consacrer le temple à Bacchus si les prêtres ne lui livrent pas Judas Maccabée. Le répons donne la prière que font alors les prêtres, demandant à Dieu de sauver son temple. On remarque l’expression « voluisti templum tuum fieri in nobis », qui peut se traduire : Tu as voulu que ton temple soit fait en nous, à l’intérieur de nous. Ce qui permet à la prière des anciens prêtres de Jérusalem de devenir notre prière intime. Ainsi l’a compris l’Imitation de Jésus-Christ, qui en fait une prière eucharistique : « Tu Domine universorum, qui nullius habes indigentiam, voluisti per Sacramentum tuum habitare in nobis, conserva cor meum et corpus immaculatum… » que Corneille a ainsi traduit en vers :

    Grand Monarque du ciel, qui dans ce haut étage
    N'as besoin de personne, et ne manques de rien,
    Tu veux loger en nous, et faire un alliage,
    Par ce grand Sacrement, de notre sang au tien!

    Conserve donc mon cœur et tout mon corps sans tache,
    Afin qu'un plein repos dans mon âme épandu,
    A ce mystère saint un saint amour m'attache,
    Et qu'à le célébrer je me rende assidu.

    Le verset donne le texte de la Vulgate. Le corps du répons est légèrement différent : la Vulgate a « nullius indiges » au lieu de « nullam habes indigentiam », et « impollutam » au lieu de « immaculatam ». La traduction liturgique est la plus littérale. On remarque que l’Imitation de Jésus-Christ mêle les deux traductions : nullius de la Vulgate et habes indigentiam de la liturgie…

  • Saints Simon et Jude

    A Jude Thaddée a été attribuée la paternité de l'une des Lettres du Nouveau Testament, qui sont appelées "catholiques" car adressées non pas à une Eglise locale déterminée, mais à un cercle très vaste de destinataires. Celle-ci est en  effet  adressée  "aux appelés, bien-aimés de Dieu le Père et réservés pour Jésus Christ" (v. 1). La préoccupation centrale de cet écrit est de mettre en garde les chrétiens contre tous ceux qui prennent le prétexte de la grâce de Dieu pour excuser leur débauche et pour égarer leurs autres frères avec des enseignements inacceptables, en introduisant des divisions au sein de l'Eglise "dans leurs chimères" (v. 8), c'est ainsi que Jude définit leurs doctrines et leurs idées particulières. Il les compare même aux anges déchus et, utilisant des termes forts, dit qu'"ils sont partis sur le chemin de Caïn" (v. 11). En outre, il les taxe sans hésitation de "nuages sans eau emportés par le vent; arbres de fin d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés; flots sauvages de la mer, crachant l'écume de leur propre honte; astres errants, pour lesquels est réservée à jamais l'obscurité des ténèbres" (vv. 12-13).

    Aujourd'hui, nous ne sommes peut-être plus habitués à utiliser un langage aussi polémique qui, toutefois, nous dit quelque chose d'important. Au milieu de toutes les tentations qui existent, avec tous les courants de la vie moderne, nous devons conserver l'identité de notre foi. Certes, la voie de l'indulgence et du dialogue, que le Concile Vatican II a entreprise avec succès, doit assurément être poursuivie avec une ferme constance. Mais cette voie du dialogue, si nécessaire, ne doit pas faire oublier le devoir de repenser et de souligner toujours avec tout autant de force les lignes maîtresses et incontournables de notre identité chrétienne. D'autre part, il faut bien garder à l'esprit que notre identité demande la force, la clarté et le courage face aux contradictions du monde dans lequel nous vivons. C'est pourquoi le texte de la lettre se poursuit ainsi:  "Mais vous, mes bien-aimés, - il s'adresse à nous tous - que votre foi très sainte soit le fondement de la construction que vous êtes vous-mêmes. Priez dans l'Esprit Saint, maintenez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ en vue de la vie éternelle. Ceux qui sont hésitants, prenez-les en pitié..." (vv. 20-22). La Lettre se conclut sur ces très belles paroles:  "Gloire à Dieu, qui a le pouvoir de vous préserver de la chute et de vous rendre irréprochables et pleins d'allégresse, pour comparaître devant sa gloire:  au Dieu unique, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et puissance, avant tous les siècles, maintenant et pour tous les siècles. Amen" (vv. 24-25).

    On voit bien que l'auteur de ces lignes vit en plénitude sa propre foi, à laquelle appartiennent de grandes réalités telles que l'intégrité morale et la joie, la confiance et, enfin, la louange; le tout n'étant motivé que par la bonté de notre unique Dieu et par la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ. C'est pourquoi Simon le Cananéen, ainsi que Jude Thaddée, doivent nous aider à redécouvrir toujours à nouveau et à vivre inlassablement la beauté de la foi chrétienne, en sachant en donner un témoignage à la fois fort et serein.

    Benoît XVI, 11 octobre 2006

  • Le Christ Roi

    Jésus est roi, ne nous lassons pas de le dire, d'abord parce qu'il est Dieu. Un Dieu créateur, juge et maître du monde. L'Enfant Jésus, dans ses petits poings, enfermait les étoiles. Puis il est roi d'une royauté de conquête, ayant ravi et délivré au prix de son sang l'humanité prisonnière. Et cette humanité est maintenant sa captive, d'une captivité volontaire de reconnaissance et d'amour.

    Veut-on savoir comment Jésus veut régner sur nous ? Il dit : Mon fils, donne-moi ton cœur ! (1) Il promet la vie éternelle, et sur la terre le centuple et des jaillissements d'eau vive (2). Ce qu'il promet, il l'a pratiqué lui-même, il l'a mille fois donné à tous ses amis : l'humilité qui chasse l'orgueil, la chère pauvreté qui se veut riche de Dieu, la chasteté qui répond à l'appel du plus grand amour.

    Comment répondre à cet appel ? « Conversion », ce mot signifie qu'il faut tourner son regard vers la lumière, et incliner l'oreille de son cœur (3). Le Roi commande, il suffit d'obéir. Le reste viendra tout seul et l'âme chantera son obéissance jusque sur la Croix, en couronnant par le martyre une vie sainte.

    Dom Gérard (missel du Barroux)

    (1) « Præbe, fili mi, cor tuum mihi », Proverbes 23,26, répons de la Sagesse (« Praebe fili cor meum… »).

    (2) Jean 4,14 ; 7,38.

    (3) « Inclina aurem cordis tui », prologue de la Règle de saint Benoît.

    (4) Philippiens 2,8.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Quid dicébas, o Adam? Múlier quam dedísti mihi, dedit mihi de ligno, et comédi. Verba malítiæ sunt hæc, quibus magis áugeas quam déleas culpam. Verúmtamen Sapiéntia vicit malítiam. Rédditur nempe fémina pro fémina, prudens pro fátua, húmilis pro supérba; quæ pro ligno mortis gustum tibi pórrigat vitæ, et pro venenóso cibo illo amaritúdinis, dulcédinem páriat fructus ætérni. Muta ergo iníquæ excusatiónis verbum in vocem gratiárum actiónis, et dic: Dómine, múlier quam dedísti mihi, dedit mihi de ligno vitæ, et comédi; et dulce factum est super mel ori meo, quia in ipso vivificásti me. Ecce enim ad hoc missus est Angelus ad Vírginem. O admirándam et omni honóre digníssimam Vírginem! O féminam singuláriter venerándam, super omnes féminas admirábilem, paréntum reparatrícem, posterórum vivificatrícem!

    Que disais-tu, Adam ? « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé ! » Ce sont des paroles perfides. Par elles tu augmentes la faute plus que tu ne l’effaces. Cependant la Sagesse a vaincu la perfidie. Il fut donné femme pour femme ; la sage pour la folle ; l’humble pour l’orgueilleuse. Au lieu du bois de la mort, qu’elle t’offre le goût de la vie, et au lieu de cet aliment empoisonné d’amertume, qu’elle engendre la douceur du fruit éternel. Transforme donc la parole de malhonnête excuse en chant d’action de grâces, et dis : Seigneur, la femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre de vie, et j’ai mangé, et c’est devenu doux à mon palais plus que le miel, car par lui tu m’as rendu la vie. Voilà pourquoi l’ange fut envoyé à la Vierge ! O Vierge admirable, la plus digne de tout honneur ! O femme singulièrement vénérable, merveilleuse au-delà de toutes les femmes ; pour les parents, réparatrice ; pour les enfants, vivificatrice.

    Saint Bernard, A la louange de la Vierge Marie, 2e homélie.

  • Saints Chrysanthe et Darie

    Cathisme

    Τὸ ὡραιότατον κάλλος ἐπόθησας καὶ τὰ ὁρώμενα κάλλη παρέδραμες, καὶ προσηγάγω τῷ Χριστῷ, χρυσέοις Μάρτυς λόγοις σου, Χρύσανθε μακάριε, τὴν Δαρείαν τὴν ἔνδοξον, ἄθλους διανύσασαν, καὶ τυράννους αἰσχύνασαν, μεθ' ἧς ἡμῶν μνημόνευσε πάντων, τῶν πίστει τελούντων τὴν μνήμην ὑμῶν.

    Tu as chéri la suprême beauté et délaissas les charmes visibles, saint Martyr; au Christ tu menas par tes paroles d'or, bienheureux Chrysanthe, l'illustre Darie, qui supporta les épreuves et confondit les tyrans; avec elle souviens-toi de nous tous, les fidèles célébrant votre mémoire sacrée.

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    Chrysanthe et Darie furent enterrés vivants...

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    "Ménologe de Basile II", synaxaire réalisé à Constantinople autour de l'an 1000 (Bibliothèque du Vatican).