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Liturgie - Page 181

  • Jeudi Saint

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    Le Maître de Wittingau.

    ℟.  Trístis est ánima mea usque ad mortem : sústinete hic, et vigiláte mecum : nunc vidébitis turbam, quæ circúmdabit me:
    * Vos fugam capiétis, et ego vadam immolári pro vobis.
    . Ecce appropínquat hora, et Fílius hóminis tradétur in manus peccatórum.
    ℟. Vos fugam capiétis, et ego vadam immolári pro vobis.

    Mon âme est triste jusqu'à la mort ; restez ici et veillez avec moi. Alors vous verrez la foule qui viendra me prendre. Vous prendrez la fuite, et j'irai me faire immoler pour vous.
    Voici, l'heure approche, et le Fils de l'Homme sera remis entre les mains des pécheurs.
    Vous prendrez la fuite, et j'irai me faire immoler pour vous.

    Le deuxième répons des matines du Jeudi Saint, par les moines de Ligugé (1966) :


    podcast

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  • Mercredi Saint

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    Antiphonaire autour de 1300 (Wrocław).

    ℟. Dixérunt ímpii apud se, non recte cogitántes : Circumveniámus justum, quóniam contrarius est opéribus nostris : promittit se sciéntiam Dei habere, Fílium Dei se nóminat, et gloriátur patrem se habére Deum : * Videámus si sermónes illíus veri sunt : et si est vere Fílius Dei, líberet eum de mánibus nostris : morte turpíssima condemnémus eum.
    . Tamquam nugaces æstimáti sumus ab illo, et ábstinet se a viis nostris tamquam ab immunditiis : et præfert novíssima iustórum.
    ℟. Videámus si sermónes illíus veri sunt : et si est vere Fílius Dei, líberet eum de mánibus nostris : morte turpíssima condemnémus eum.

    Les impies ont dit, pensant faussement en eux-mêmes : Circonvenons le juste, parce qu’il est contraire à nos œuvres : il se vante d’avoir la science de Dieu, il se nomme le Fils de Dieu, et il se glorifie d’avoir pour père, Dieu : Voyons si ses paroles sont véritables : et s’il est le vrai Fils de Dieu, il le délivrera de nos mains : condamnons-le à la mort la plus honteuse.
    Nous sommes estimés par lui frivoles, il s’abstient de nos voies comme de souillures : il préfère les derniers moments des justes.
    Voyons si ses paroles sont véritables : et s’il est le vrai Fils de Dieu, il le délivrera de nos mains : condamnons-le à la mort la plus honteuse.

    Ce répons des matines utilise les versets 12 à 21 du chapitre 2 du livre de la Sagesse. C’est un texte auquel on ne pense pas forcément quand on évoque les prophéties christiques de l’Ancien Testament, et pourtant il est saisissant, tant dans son ensemble que par les expressions que l’on trouve aussi chez saint Matthieu et saint Jean. Pourquoi le cite-t-on si peu ? Parce que le livre de la Sagesse a été écrit en grec, et que ni les juifs ni les protestants ne le reconnaissent ? Mais en tout état de cause il a été écrit avant le Christ…

    Voici la traduction de ces versets dans la Bible de Sacy :

    Faisons tomber le juste dans nos pièges, parce qu’il nous est incommode, qu’il est contraire à notre manière de vie, qu’il nous reproche les violements de la loi, et qu’il nous déshonore en décriant les fautes de notre conduite. Il assure qu’il a la science de Dieu, et il s’appelle le Fils de Dieu. Il est devenu le censeur de nos pensées mêmes. Sa seule vue nous est insupportable, parce que sa vie n’est point semblable à celle des autres, et qu’il suit une conduite toute différente. Il nous considère comme des gens qui ne s’occupent qu’à des niaiseries ; il s’abstient de notre manière de vie comme d’une chose impure ; il préfère ce que les justes attendent à la mort, et il se glorifie d’avoir Dieu pour père. Voyons donc si ses paroles sont véritables, éprouvons ce qui lui arrivera, et nous verrons quelle sera sa fin. Car s’il est véritablement Fils de Dieu, Dieu prendra sa défense, et il le délivrera des mains de ses ennemis. Interrogeons-le par les outrages et par les tourments, afin que nous reconnaissions quelle est sa douceur, et que nous fassions l’épreuve de sa patience. Condamnons-le à la mort la plus infâme ; car si ses paroles sont véritables, Dieu prendra soin de lui.

  • Mardi Saint

    La lecture évangélique était, à l’origine, celle où saint Jean narre le lavement des pieds (XIII, 1-15) et qui fut, par la suite, réservée au jeudi saint. Comme aux thermes, celui qui sort du bain — Jésus aimait à se servir d’images tirées de la vie quotidienne de son temps afin de se faire mieux comprendre par les simples — n’a besoin que de se laver les pieds ; ainsi, celui qui veut célébrer dignement la Pâque éternelle avec Jésus, celui qui veut être avec lui, doit se purifier auparavant même des plus légères imperfections, dans le sang de l’Agneau et dans les ardeurs de son amour.

    Plus tard on introduisit dans la liturgie stationnale de ce jour, la lecture de la Passion du Seigneur selon saint Marc (XIV-XV). Comme l’observent les exégètes, ce jeune homme dont il est parlé, éveillé brusquement par le tumulte et par l’annonce de l’arrestation de Jésus, était probablement l’auteur même de l’évangile, Marc, qui, sans se nommer directement, met ainsi toutefois une sorte de signature à son écrit évangélique. Tous les traits s’accordent en faveur de Marc, et rendent le récit très naturel. Marc demeurait en effet avec sa mère à Jérusalem, peut-être un peu en dehors des quartiers habités, en sorte que les premiers fidèles firent de sa maison leur lieu de réunion. Quand Jésus passa devant son habitation, le jeune homme reposait déjà, et, selon l’usage palestinien, ayant déposé ses vêtements du jour, il s’était enveloppé dans un large drap, qui est indiqué dans le texte comme étant de la toile la plus fine, car il s’agissait en effet de personnes riches. Au bruit de la troupe, le dormeur s’éveille et, ayant appris que Jésus, capturé, passait, il s’élance comme il était, hors de la maison et commence à se compromettre avec les soldats, exprimant peut-être même quelque menace à leur égard. L’un de ces hommes qui, à Gethsémani, avait expérimenté que les disciples du Nazaréen savaient encore manier l’épée, veut s’emparer de l’audacieux, mais le jeune homme, agile, lui laisse en main le drap et s’enfuit.

    Comme l’observe saint Grégoire, celui qui veut échapper aux violences du démon doit d’abord procéder à un parfait dépouillement intérieur, comme font les athlètes dans l’arène ; il est nécessaire que le diable n’ait aucune prise sur nous et il faut donc lui abandonner de bon cœur les choses matérielles, afin d’arracher l’âme à ses griffes.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Lundi saint

    L’antienne d’offertoire de ce jour est à la fois une plainte et un cri du Seigneur souffrant sa Passion. L’excès de douleur le fait chanter dans le haut du mode, au point même qu’à partir de facere le mode est transposé à la quinte supérieure, et que la mélodie se termine à la quinte, sur un si au lieu d’un mi. Je ne sais pas s’il y a d’autres exemples d’un tel saut (définitif) de tonique.

    Au moyen âge, les antiennes d’offertoires étaient accompagnées de versets, pris dans le même psaume (142). Celui qu’on voit le plus souvent est : « Exaudi me in tua justitia, et ne intres in judicio cum servo tuo, Domine ». Dans un concert des maîtres de chœur, à Fontevraud en juillet 1990, dom Lefeuvre avait fait chanter un autre verset : « Ad te confúgi, doce me fácere voluntátem tuam : quia Deus meus es tu. » Lequel est donc suivi d’une reprise de l’antienne, à partir de « ad te confugi », et l’on remarque que la fin de cette reprise redescend vers la tonique mi du mode : de ce fait la pièce se termine dans le vrai mode de mi…


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    Eripe me de inimícis meis, Dómine : ad te confúgi, doce me fácere voluntátem tuam : quia Deus meus es tu.
    . Velociter exaudi me, Domine: defecit spiritus meus.
    Ad te confúgi, doce me fácere voluntátem tuam : quia Deus meus es tu.

    Arrache-moi à mes ennemis, Seigneur, auprès de toi je me suis refugié, apprends-moi à faire ta volonté, car c’est toi qui es mon Dieu. ℣. Exauce-moi vite, Seigneur : mon esprit défaille. Auprès de toi je me suis refugié, apprends-moi à faire ta volonté, car c’est toi qui es mon Dieu.

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  • Il y a 50 ans (18) : la Semaine Sainte

    La réforme de la semaine sainte, en 1955, avait déjà « simplifié » drastiquement la cérémonie des Rameaux et en avait profondément modifié la nature. La réforme Bugnini a achevé le massacre.

    Elle donne deux oraisons au choix pour la bénédiction des rameaux, dont l’une reprend en partie l’oraison traditionnelle, mais… sans la formule de bénédiction !

    La seconde antienne à chanter pendant la distribution des rameaux est supprimée, et la première devient un chant de la procession. (Il n’y a donc plus de chant prévu pour la distribution, qui n’est d’ailleurs pas mentionnée dans les rubriques.)

    Sept des huit antiennes de la procession prévues dans le rite de 1955 sont supprimées. Ne reste que la dernière, pour l’entrée dans l’église : « Ingrediente Domino ». A condition qu’il y ait une procession, car les rubriques permettent explicitement qu’il n’y en ait pas. Elles permettent aussi de chanter autre chose que ce qui est indiqué…

    A la messe, la Passion change chaque année : saint Matthieu, saint Marc, saint Luc, afin (c’est comme un principe de la « réforme ») que les fidèles n’aient aucun repère, et que la Passion ne puisse pas être chantée. Car en dehors des communautés religieuses il est quasi impossible d’avoir des chantres qui aient à leur répertoire les quatre Passions. Mais de toute façon il n’est plus question de chanter la Passion, et d’ailleurs est prévue une lecture brève…

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  • Dimanche des Rameaux

    Le dimanche des Rameaux est aussi le deuxième dimanche de la Passion, et la messe est dominée par le chant de la Passion selon saint Matthieu. La procession et l’évangile prennent beaucoup de temps, et ce qu’il y a entre les deux passe un peu inaperçu, surtout le graduel, auquel fait en outre concurrence le trait : le texte de celui-ci est une bonne partie du psaume 21, le psaume de la crucifixion ; qui attire donc d’avantage l’attention.

    Le graduel laisse percer la lumière de la résurrection au beau milieu de la liturgie de la passion : tu m’as tenu la main, dit Jésus à son Père, tu m’as conduit selon ta volonté, et tu m’as glorieusement assompté.

    Tenuísti manum déxteram meam : et in voluntáte tua deduxísti me : et cum glória assumpsísti me.
    . Quam bonus Israël Deus rectis corde ! mei autem pæne moti sunt pedes : pæne effúsi sunt gressus mei : quia zelávi in peccatóribus, pacem peccatórum videns.

    Mon Dieu, vous m’avez pris la main droite ; vous m’avez conduit selon votre volonté et vous m’avez glorifié.
    . Qu’il est bon, le Dieu d’Israël, pour tous ceux qui ont le cœur droit. J’étais sur le point de fléchir, mon pied a presque glissé, car je portais envie aux impies en voyant le bonheur de ces méchants

    Sur le plan de la mélodie ce graduel est spécial : c’est l’un des deux seuls graduels authentique du IVe mode, et comme l’autre (Domine praevenisti, du commun des abbés) il n’est donc pas centonisé. Les graduels sont formés partiellement ou presque totalement de formules que l’on retrouve dans d’autres graduels. Ces deux-là sont les seuls à être entièrement originaux.

    Le voici par les moines de Ligugé en 1958 :


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  • Samedi de la Passion

    Dans l’antiquité, ce jour précédant la Grande Semaine était aliturgique. Les chants sont ceux de la veille. L’évangile anticipe les Rameaux, mais il contient d’autres mystères.

    L’oratio super populum, à la fin de la messe :

    Tueátur, quǽsumus, Dómine, déxtera tua pópulum deprecántem : et purificátum dignánter erúdiat ; ut, consolatióne præsénti, ad futúra bona profíciat.

    Nous vous en supplions, Seigneur, que votre droite protège le peuple qui vous prie et qu’après l’avoir purifié elle l’instruise avec bonté, en sorte qu’au moyen d’une consolation présente, il avance vers les biens futurs.

    Commentaire du bienheureux cardinal Schuster :

    Dans la bénédiction de congé sur le peuple, nous supplions Dieu afin que sa droite toute-puissante protège l’armée suppliante des fidèles, la purifie du péché, l’instruise dans les voies spirituelles, et que le secours accordé dans le temps la pousse vers l’éternelle félicité. L’Église demande ici quatre choses : avant tout, le secours particulier de Dieu, afin que l’âme puisse produire les actes de contrition et d’amour qui précèdent sa réconciliation et sa justification ; ensuite vient la purification du péché, moyennant l’infusion de la grâce sanctifiante. Tout cela appartient à ce que l’ascèse appelle voie purgative. La voie illuminative vient ensuite, grâce à l’enseignement intérieur de l’âme par la lumière du Saint-Esprit, par-dessus tout dans l’oraison et dans la méditation. En dernier lieu vient la voie unitive, quand l’âme, encore voyageuse sur cette terre d’exil, expérimente déjà par anticipation, d’une certaine manière, le contact avec Dieu. Le Seigneur se l’unit définitivement, en sorte que la grâce des noces contractées dans le temps aide l’âme à être fidèle à son époux crucifié, qui, du haut de la Croix, l’invite au banquet de l’éternité dans la demeure de son Père céleste. Quel aveu font, dans l’évangile de ce jour, les pharisiens : « Nous n’arrivons à rien, et tout le monde va à Jésus. » Cette vérité, mille fois démontrée par l’histoire, devrait nous réconforter, surtout dans les moments de découragement, quand nous voyons les méchants momentanément enhardis, triompher de l’Église de Dieu. Il l’a dit, et l’on n’efface aucune de ses syllabes. Le Christ vainc, règne, domine, élevé qu’il sera de terre, dans quelques jours, sur l’arbre de la Croix, d’où il attirera tout le monde à lui.

  • Une petite expérience

    La lecture biblique du temps de la Passion est Jérémie. En lisant le texte de la Vulgate, on tombe sur la fameuse « colère de la colombe », et plus loin il y a, deux fois, le « glaive de la colombe » (au ch. 25). Tous les traducteurs modernes se moquent de saint Jérôme qui a confondu un mot voulant dire « oppresseur », « destructeur » (il s’agit de Nabuchodonosor qui va envahir Israël) avec le mot voulant dire « colombe ».

    Je suis allé prendre le mot hébreu dans la Bible massorétique (tel qu’il est, avec ses signes diacritiques et son préfixe), et je l’ai donné au Wiktionnaire, pour voir. Et le Wiktionnaire, qui n’a pas de préjugés, à qui je n’ai rien dit, traduit : « colombe »… En donnant comme exemples les 5 mentions de la colombe dans l’histoire de l’arche de Noé.

    Il est vrai que le mot est aussi un verbe voulant dire maltraiter, opprimer. Mais si saint Jérôme a choisi de traduire par « colombe », c’est qu’il voyait que l’exégèse du texte était ainsi beaucoup plus riche (au lieu d’être simplement inexistante si l’on dit cette évidence que le roi qui vient ravager Israël est un méchant). La colombe associée à la colère et au glaive renvoie par exemple au Cantique des cantiques, où la bien aimée est une colombe… comme une armée rangée en ordre de bataille. Et si la colombe du Cantique est la Sainte Vierge, son glaive est celui qui lui transperce le cœur, lors de la Passion de son Fils. (A noter que la référence au Cantique des cantiques se trouve dans le texte même de Jérémie, au ch. 45 : soyez comme la colombe qui fait son nid en haut de l'ouverture (du rocher).)

    Ce matin j’écoutais la messe du Barroux, chantée comme toujours de façon véritablement somptueuse, avec un souffle, un élan, un sens du phrasé grégorien exceptionnel. J’ai acheté en janvier un appareil appelé « Arcam Bluetooth », qui relie mon ordinateur à ma chaîne stéréo qui est à 7 mètres de là. Je me disais que pendant le carême il ne me servirait à rien, puisque l’une de mes pénitences de carême (et c’est pour moi une vraie pénitence) est de ne pas écouter de musique. Et voilà que le coronavirus fait que je dois me contenter d’un ersatz de messe quotidienne, mais au moins cet ersatz est une merveille musicale, ce qui me console un peu – merci Le Barroux. La messe était celle des 7 douleurs de la Sante Vierge. Et je me disais, en écoutant l’épître (et comme c’est beau aussi le chant de l’épître), que Judith n’était en rien une figure des 7 douleurs. Si la ville souffre terriblement, elle-même ne laisse percer aucune souffrance, elle est tout uniment un bloc de volonté et de détermination, qui s’en va tuer l’oppresseur pour délivrer la ville. Elle est la colère de la colombe, le glaive de la colombe, à elle seule une armée rangée en ordre de bataille, et c’est en cela qu’elle est une figure de la Mère de Dieu.

  • Vendredi de la Passion

    La liturgie du vendredi de la Passion annonce celle du Vendredi saint. Les trois répons des matines sont ainsi uniquement formés d’expressions prises dans le psaume 21, le psaume de la crucifixion (Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ?).

    Les trois répons soulignent que « la tribulation est proche » et qu’il n’y a personne pour aider. Dans le psautier gallican comme dans le psautier romain, il n’y a pas de possessif, parce qu’il ne peut faire aucun doute que la tribulation annoncée est celle dont va souffrir celui qui s’exprime à la première personne depuis le début du psaume. Mais dans le troisième répons a été ajouté un possessif : ma tribulation est proche. C’est lui seul qui va souffrir pour tous, et il ajoute « Domine », en supplication, invoquant le Seigneur… qui l’a abandonné.

    ℟. Deus meus es tu, ne discédas a me : * Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádjuvet.
    . Tu autem, Dómine, ne elongáveris auxílium tuum a me : ad defensiónem meam áspice.
    ℟. Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádjuvet.

    Vous êtes mon Dieu, ne vous éloignez pas de moi : Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui porte secours. Mais vous, Seigneur, n’éloignez pas votre secours de moi, voyez à ma défense. Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui me porte secours.

    ℟. In te jactátus sum ex útero, de ventre matris meæ, Deus meus es tu, ne discédas a me: * Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádjuvet .
    . Salva me ex ore leónis, et a córnibus unicórnium humilitátem meam.
    ℟. Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádjuvet.

    C’est sur vous que j’ai été jeté en sortant du sein maternel ; depuis que j’étais dans les entrailles de ma mère, vous êtes mon Dieu ; ne vous éloignez pas de moi : Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui porte secours. Sauvez-moi de la gueule du lion, et ma faiblesse des cornes des licornes. Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui porte secours.

    ℟. In próximo est tribulátio mea, Dómine, et non est qui ádjuvet ; ut fódiant manus meas et pedes meos : líbera me de ore leónis, * Ut enárrem nomen tuum frátribus meis.
    . Erue a frámea, Deus, ánimam meam, et de manu canis únicam meam.
    ℟. Ut enárrem nomen tuum frátribus meis.
    ℟. In próximo est tribulátio mea, Dómine, et non est qui ádjuvet ; ut fódiant manus meas et pedes meos : líbera me de ore leónis, Ut enárrem nomen tuum frátribus meis.

    Ma tribulation est proche, Seigneur, et il n’est personne qui me porte secours ; ils m’assiègent pour percer mes mains et mes pieds : sauvez-moi de la gueule du lion, Afin que je raconte votre nom à mes frères. Arrachez mon âme à l’épée à double tranchant ; et mon unique de la main du chien. Afin que je raconte votre nom à mes frères. Ma tribulation est proche, Seigneur, et il n’est personne qui me porte secours ; ils m’assiègent pour percer mes mains et mes pieds : sauvez-moi de la gueule du lion, Afin que je raconte votre nom à mes frères.

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    Sur la cathédrale de Pise, le verset « Salva me ex ore leónis, et a córnibus unicórnium humilitátem meam », sous la forme qu'il a dans les versets et répons : De ore leonis libera me Domine..., est illustré de façon originale. Le motif est celui de Daniel dans la fosse aux lions. Mais les lions sont en même temps des licornes, et Daniel est le Christ (conformément à la signification prophétique de l’épisode biblique). Ce que l’on voit sur la cathédrale est une reconstitution du XIXe siècle. Ce qui reste de l’original (du XIIe siècle) est au musée de la cathédrale :

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  • Jeudi de la Passion

    L’hymne des vêpres du temps de la Passion, enregistrée en 1954 par les moniales de l'abbaye de Stanbrook (Angleterre), fondée en 1623 à Cambrai (Pays-Bas espagnols) par Dame Gertrude More, arrière-arrière petite fille de saint Thomas More; elle avait 17 ans...


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    Vexílla Regis pródeunt :
    Fulget Crucis mystérium,
    Qua vita mortem pértulit,
    Et morte vitam prótulit.

    Les étendards du Roi s’avancent :
    il resplendit le mystère de la Croix,
    sur laquelle la Vie a souffert la mort,
    et par la mort a produit la vie.

    Quæ, vulneráta lánceæ
    Mucróne diro, críminum
    Ut nos laváret sórdibus,
    Manávit unda et sánguine.

    C’est là que, transpercé du fer
    cruel d’une lance,
    son côté épancha l’eau et le sang,
    pour laver la souillure de nos crimes.

    Impléta sunt quæ cóncinit
    David fidéli cármine,
    Dicéndo natiónibus :
    Regnávit a ligno Deus.

    Il s’est accompli, l’oracle de David
    qui, dans un chant inspiré,
    avait dit aux nations :
    « Dieu régnera par le bois. »

    Arbor decóra et fúlgida,
    Ornáta Regis púrpura,
    Elécta digno stípite
    Tam sancta membra tángere.

    Tu es beau, tu es éclatant,
    arbre paré de la pourpre du Roi ;
    noble tronc appelé à l’honneur
    de toucher des membres si sacrés.

    Beáta, cujus bráchiis
    Prétium pepéndit sǽculi,
    Statéra facta córporis,
    Tulítque prædam tártari.

    Arbre bienheureux, dont les bras
    ont porté la rançon du monde !
    Tu es la balance où fut pesé ce corps,
    et tu as enlevé à l’enfer sa proie.

    O Crux, ave, spes única,
    Hoc Passiónis témpore
    Piis adáuge grátiam,
    Reísque dele crímina.

    Salut, ô Croix, unique espérance !
    En ces jours de la Passion,
    accrois la grâce chez les justes,
    efface le crime des coupables.

    Te, fons salútis, Trínitas,
    Colláudet omnis spíritus :
    Quibus Crucis victóriam
    Largíris, adde prǽmium.
    Amen.

    O Trinité, source de notre salut,
    que tous les esprits vous louent ensemble :
    vous nous donnez la victoire par la Croix :
    daignez y ajouter la récompense. Amen.

    Le tropaire de Cassienne.