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Liturgie - Page 11

  • A Valaam

    Hier c’était l’Ascension dans le calendrier byzantin julien. Le monastère de Valaam a mis en ligne la divine liturgie. On remarquera particulièrement le chant de l’épiclèse « Nous te chantons », à 1h35’35.

    45’43 : tropaires de l’Ascension.

    47’34 : trisagion

    1h12 : hymne des chérubins

    1h31’22 préface, Sanctus.

    1h35’35 Nous te chantons, nous te bénissons, nous te rendons grâce, Seigneur, et nous te prions, ô notre Dieu.

    1h38’33 : mégalynaire. Magnifie, ô mon âme, magnifie celui qui monta corporellement, dans sa divine gloire, de la terre jusqu’au Ciel, le Christ notre source de vie ! Dépassant notre esprit et notre entendement, tu mis au monde et dans le temps le Seigneur intemporel : Mère de Dieu, d’une même voix et d’un seul cœur, nous les fidèles, nous te magnifions.

    2h15’15 : Chant de communion.

  • Saint Basile le Grand

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    Fresque de la cathédrale d'Ohrid, 1040.

    Doxastikon des vêpres de saint Basile, version de Stephanos Lampadarios, chanté par Valantis Sarafidis et le Chœur de Michalis Makris.

    Σοφίας ἐραστὴς γενόμενος Ὅσιε, καὶ πάντων τῶν ὄντων, τὴν πρὸς Θεὸν προκρίνας συμβίωσιν, μελέτην θανάτου, εἰκότως τῷ βίῳ κατέλιπες· τὰ γὰρ σαρκὸς πάθη, ἐγκρατείας πόνοις, σεαυτῷ περιελόμενος, καὶ θείου μελέτῃ Νόμου, ἀδούλωτον τῆς ψυχῆς τηρήσας τὸ ἀξίωμα, ἀρετῆς περιουσίᾳ, ὅλον τῆς σαρκὸς τὸ φρόνημα, καθυπέταξας τῷ πνεύματι· διὸ σάρκα μισήσας, καὶ κόσμον καὶ κοσμοκράτορα, παριστάμενος τῷ Χριστῷ, αἴτησαι ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν τὸ μέγα ἔλεος.

    En ami de la sagesse, Père saint, préférant la vie avec Dieu à tous les êtres, tu fis de ton existence une méditation sur la mort; te dépouillant des passions de la chair à force de tempérance et par l'étude divine de la Loi hors de toute entrave ayant conservé à ton âme sa dignité, dans l'abondance des vertus tu soumis à l'esprit tout souci de la chair; et pour avoir renoncé aux plaisirs d'ici-bas ainsi qu'au prince de ce monde, te voici en présence du Christ: demande-lui pour nos âmes la grâce du salut.

  • Saint Antoine de Padoue

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    Murillo, en reproduisant sur la toile la scène de Châteauneuf, nous a retracé le portrait traditionnel du thaumaturge portugais. Le Saint est à genoux, la Bible étendue devant lui, les yeux fixés sur l'Enfant Jésus, qui lui apparaît au sein d'une éblouissante clarté. Le visage, assez replet, a gardé quelque chose des charmes de la jeunesse. Le regard, ferme et limpide, reflète la pureté d'un cœur resté toujours jeune et le calme d'une âme qui n'a pas connu les orages de la vie, d'une âme qui n'a jamais aimé que Dieu ou par rapport à Dieu, d'une âme angélique en un mot.

    Ame angélique ! C'est l'expression de saint Bonaventure. Le docteur séraphique ne peut contenir les élans de son admiration, et il ne craint pas de déclarer que le diadème de saint Antoine se compose de tous les diamants de la grâce, de toutes les perfections éparses dans les autres élus. « Il a, dit-il, la science des anges, la foi des patriarches, les vues supérieures des prophètes, le zèle des apôtres, la pureté des vierges, l'austérité des confesseurs, l'héroïsme des martyrs. » — « C'est un vase d'élection, un aigle pour la doctrine, un thaumaturge incomparable», s'écrie à son tour le savant ar chevêque de Florence, saint Antonin; « une violette d'humilité, un lys de chasteté, une rose de charité divine, répond la liturgie franciscaine. Ces éloges n'ont rien d'exagéré. Toutes les grandeurs surnaturelles resplendissent, en effet, au front du fils de Thérèse Tavéra; et quand on parcourt sa vie, on ne sait ce qu'il faut le plus admirer, de sa douceur exquise ou des brûlantes ardeurs de sa charité, de l'empire universel qu'il exerce sur les éléments ou de son esprit d'abnégation et d'humilité.

    Cependant, comme tous les Saints, il a sa qualité dominante, sa vertu caractéristique et distinctive. Elle brille à toutes les pages de son histoire: c'est le zèle, un zèle supérieur à tous les motifs humains comme à tous les obstacles, le zèle des apôtres. A vingt-six ans, à l'âge où les autres ne font que se préparer aux luttes de l'avenir, il est prêt. Pendant le cours de dix années, il prêche sans repos, sans relâche, sur les côtes ensoleillées de la Provence, sur les cimes neigeuses des monts d'Auvergne, dans les plaines immenses de la Lombardie, en face d'Ezzélino et des Cathares aussi bien que devant les auditoires chrétiens. Il use ses pieds nus sur les chemins hérissés et brûlants, et va, d'un pas que rien n'arrête, où l'envoie l'obéissance, avec un front d'airain contre l'injustice, avec un cœur plein de tendresse pour le pécheur repentant. Quel est donc le tourment qui l'agite? Quel est donc le feu divin qui le dévore? Ce feu divin, c'est le zèle des âmes. Il entend une voix qui sort des plaies du Rédempteur, une voix mystérieuse qui retentit nuit et jour à ses oreilles et lui crie: «Da mihi animas: Donne-moi des âmes! » Des âmes! Ah! Il sait qu'elles sont la vraie richesse de la terre, plus précieuses que les diamants, plus brillantes que les étoiles. Il sait que le Fils de l'homme est monté sur le Calvaire pour les racheter, qu'il en est jaloux, et qu'elles sont la seule obole que nous puissions jeter dans le sein de Dieu. «Sitit animas: Il a faim et soif des âmes! » Et de là cette infatigable ardeur que Dieu récompense, tantôt par des torrents de félicité intime, tantôt par d'éclatantes conversions, dont nous avons rapporté quelques exemples.

    Ce n'est point dans les livres des philosophes qu'il a puisé ses ardeurs séraphiques, pas plus que sa profonde connaissance du cœur humain. C'est au pied de la croix, dans la contemplation du mystère des anéantissements divins, à l'autel, en buvant à la coupe eucharistique. C'est aussi dans la dévotion au Cœur de Jésus, à ce Cœur sur lequel, comme saint Jean, il a reposé et qu'il chante dans une sorte d'hymne retentissante comme l'Hosanna des Chérubins. Notre autel d'or, c'est le Cœur du Christ. Là est l'encens qui monte vers le ciel; là sont les parfums suaves qui embaument la terre. — La méditation des souffrances extérieures de Jésus-Christ, ajoute-t-il, est sainte et méritoire sans doute; mais si nous voulons trouver de l'or pur, il nous faut aller à l'autel intérieur, au Cœur même de Jésus, et étudier les richesses de son amour. Nous devons conclure aussi que les pratiques extérieures les plus louables n'ont de valeur que par l'esprit qui les inspire et la piété qui les anime. »

    Saint Antoine de Padoue par Léopold de Chérancé, 1895, chapitre 20.

  • Saint Jean de Saint-Facond

    La fête de saint Jean de Saint-Facond (taper « Facond » dans le cadre « Rechercher » en haut de la colonne de gauche de ce blog) a supplanté en 1729 la fête des saints martyrs Basilide, Cyrin, Nabor et Nazaire.

    Le cardinal Schuster :

    Aujourd’hui le Hiéronymien nous conduit au IXe mille de la voie Aurélienne : Romæ via Aurelia, milliario VIIII, natale Basilledis. On donna plus tard pour compagnons à Basilide, Quirin, Nabor et Nazaire, cependant les plus anciens documents liturgiques célèbrent seulement Basilide en ce jour. (...)

    Voici les beaux vers que saint Ambroise fit graver dans la basilique des Apôtres à Milan, où il avait déposé le corps de saint Nazaire :

    CONDIDIT • AMBROSIVS • TEMPLVM • DOMINOQVE • SACRAVIT
    NOMINE • APOSTOLICO • MVNERE • RELIQVIIS
    FORMA • CRVCIS • TEMPLVM • EST • VICTORIA • CHRISTI
    SACRA • TRIVMPHALIS • SIGNAT • IMAGO • LOCVM
    IN • CAPITE • EST • TEMPLI • VITÆ • NAZARIVS • ALMÆ
    ET • SVBLIME • SOLUM • MARTYRIS • EXVVIIS
    CRVX • VBI • SACRATVM • CAPVT • EXTVLIT • ORBE • REFLEXO
    HOC • CAPVT • EST • TEMPLO • NAZARIOQVE • DOMVS
    QVI • FOVET • ÆTERNAM • VICTOR • PIETATE • QVIETEM
    CRVX • CVI • PALMA • FVIT • CRVX • ETIAM • SINVS • EST

    Ambroise érigea ce temple et le dédia au Seigneur sous le nom des apôtres, dont se trouvent ici les reliques. Le temple, en forme de croix, indique la victoire du Christ, dont le signe triomphal est ainsi dessiné par la salle même. Au sommet de la croisée est le martyr Nazaire, à la vie sainte, qui, par ses reliques, sanctifie ce lieu. Là où se prolonge, terminée en demi-cercle, la branche supérieure de la Croix, se trouve le tombeau de Nazaire et le berna de la basilique. Le Christ triomphateur donne en ce lieu la paix éternelle à ses os pieux ; car à celui pour qui la Croix fut une palme de victoire, elle est aussi un asile de repos.

    (…)

    Quant à nous, retenons soigneusement l’enseignement du dernier vers ambrosien de l’Apostoleion milanais : La croix n’est pas seulement un symbole de victoire, elle est aussi un refuge de salut .

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    La « basilique des apôtres » est l’une des quatre basiliques édifiées par à Milan saint Ambroise, qui la dédia à saint Nazaire et qui est désormais connue sous ce nom. L’évêque de Milan avait connu par révélation l’endroit où était enterré le martyr du Ier siècle, dont il trouva le corps intact.

    *

    Ce jour le martyrologe romain se termine ainsi :

    En Egypte, saint Onuphre anachorète. Pendant soixante ans, il mena une sainte vie dans un vaste désert, puis il s'en alla au ciel, chargé de mérites et de vertus. L'abbé Paphnuce a consigné par écrit ses actions glorieuses.

    On aura une pensée pour le métropolite Onuphre, primat de l’Eglise orthodoxe ukrainienne persécutée.

  • Saint Barnabé

    La première lecture est tirée des Actes des Apôtres (XI, 21-26, XIII, 1-3), et concerne le premier voyage de Barnabé à Antioche et son élection à l’apostolat. Barnabé devait être déjà un personnage fort considéré et de grand mérite quand les Douze le destinèrent à la mission si difficile et si importante de la diffusion de l’Évangile dans la capitale de la Syrie, Antioche. Le Saint fit d’ailleurs honneur au choix, et comme il était perspicace, il comprit immédiatement que Saul pouvait être l’homme de la situation. Il alla donc le chercher à Tarse, et l’ayant amené avec lui sur la rive de l’Oronte, l’un et l’autre surent imprimer à la communauté d’Antioche un tel esprit d’expansion et d’initiative que les disciples du Nazaréen y reçurent pour la première fois le nom qui, dès lors, à travers les siècles, devra toujours les désigner : Chrétiens.

    Paul se trouvait alors en sous-ordre, si bien que, dans les Actes, il occupe la dernière place parmi les prêtres d’Antioche. Mais le Seigneur se complaît chez les humbles, et peut, de simples pierres, susciter des enfants à Abraham ; un jour de liturgie solennelle, tandis que l’assemblée vaquait aux jeûnes et à la prière, il ordonne de lui réserver Saul et Barnabé pour la grande mission à laquelle il les destinait chez les Gentils. En ce temps de foi héroïque s’était rétablie, entre la communauté des fidèles et le Saint-Esprit, l’ancienne familiarité dont Adam, dans l’Eden, avait joui jadis avec Dieu. Le Paraclet intervenait directement dans les affaires de la communauté, au moyen de l’effusion de ses charismes. Il parlait et on lui répondait ; il ordonnait et on lui obéissait ; il instruisait et on l’écoutait.

    Quand donc, à Antioche, à l’occasion des jeûnes solennels, il fit entendre sa voix : Segregate mihi Saulum et Barnabam, personne n’y fit d’opposition ni ne mit de retard à exécuter son commandement : les prêtres jejunantes et orantes, imponentesque eis manus, — voilà les trois éléments primitifs qui accompagnent, dès les temps apostoliques, la collation de la puissance hiérarchique, — les consacrent Apôtres.

    Bienheureux cardinal Schuster

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    Le monastère Saint Barnabé, édifié au Ve siècle sur le tombeau de l’apôtre à Salamine, détruit par les Arabes, reconstruit au XVIIIe siècle, est désaffecté depuis l’occupation turque (1974). L’église est devenue un musée de l’icône, rassemblant les icônes prises dans les autres églises de la partie occupée de Chypre.

  • Sainte Marguerite d’Ecosse

    Cependant Marguerite donnait à l'Ecosse le spectacle de toutes les vertus. Elle avait appris, dès ses premières années, à mépriser l'éclat trompeur des pompes mondaines, et à regarder les plaisirs comme un poison d'autant plus dangereux qu'il flatte en donnant la mort. C'était bien moins par sa rare beauté que par un heureux assemblage de toutes les qualités de l'esprit et du cœur, qu'elle s'attirait l'admiration de toute la cour. Les honneurs qu'on lui rendait ne portaient aucune atteinte à son humilité. Toute son ambition était de se rendre agréable au Roi des rois. Elle, ne trouvait de satisfaction que dans les charmes de l'amour divin, et cet amour elle l'entretenait et le nourrissait par l'exercice de la prière et de la méditation, auquel il lui arrivait souvent de consacrer des jours entiers. Considérant Jésus-Christ dans la personne des pauvres, elle saisissait toutes les occasions qui se présentaient de les servir, de les consoler et de pourvoir à leurs différents besoins. Malcolm, touché de tant de vertus, conçut pour Marguerite la plus haute estime; il crut même devoir lui proposer de s'unir à elle par les liens du mariage. Il fut au comble de ses désirs lorsque la princesse, moins par sa volonté propre que par le conseil des siens, y eut donné son consentement. Marguerite fut mariée et couronnée reine d'Ecosse en 1070. Elle était dans la 24e année de son âge. Quoique Malcolm eût des mœurs peu polies, il n'avait cependant rien dans le caractère qui sentit la fierté ou la bizarrerie, et l'on ne remarquait en lui aucune mauvaise inclination. Marguerite, par une conduite pleine de respect et de condescendance, se rendit bientôt maîtresse de son cœur. Elle se servit de l'ascendant qu'elle avait sur lui pour faire fleurir la religion et la justice, pour procurer le bonheur des peuples et pour inspirer à son mari ces sentiments qui en ont fait un des plus vertueux rois d'Ecosse. Elle adoucit son caractère, cultiva son esprit, polit ses mœurs et l'embrasa d'amour pour la pratique des maximes de l'Evangile. Le roi était si charmé de la sagesse et de la piété de son épouse, que non seulement il lui laissait l'administration de ses affaires domestiques, mais qu'il se conduisait encore par ses avis dans le gouvernement de l'Etat. Marguerite, au milieu du tumulte des affaires, savait conserver le recueillement de l'âme et se prémunir contre les dangers de la dissipation. Une extrême exactitude à faire toutes ses actions en vue de Dieu, l'exercice continuel de la prière, la pratique constante du renoncement à soi-même étaient les principaux moyens qu'elle employait pour se maintenir dans une disposition aussi parfaite. L'étendue de son génie ne le cédait point à l'éminence de ses vertus. On admirait en Ecosse, et même dans les pays étrangers, sa prudence qui pourvoyait à tout, son application aux affaires publiques et particulières, son ardeur à saisir toutes les occasions de rendre les peuples heureux, sa sagesse et sa dextérité dans l'accomplissement des devoirs attachés à l'exercice de l'autorité royale. Dieu bénit le mariage de Marguerite et de Malcolm; il en sortit plusieurs enfants, qui ne dégénérèrent point de la vertu de ceux dont ils avaient reçu le jour. La reine devint mère de six princes, savoir Edouard, Edmond, Edgar, Ethelred, Alexandre, David, et de deux princesses, qui reçurent l'une le nom de Mathilde, et l'autre celui de Marie. La première épousa Henri Ier, roi d'Angleterre; la seconde fut mariée à Eustache, comte de Boulogne. Edgar, Alexandre et David parvinrent successivement à la Couronne d'Ecosse, et régnèrent tous avec une grande réputation de valeur, de sagesse et de piété. David se distingua encore au-dessus de ses deux frères, et l'on a dit de lui et à juste titre qu'il avait été le plus bel ornement du trône écossais.

    Rohrbacher, Histoire universelle de l’Eglise catholique

    David Ier, le dernier fils de Marguerite, fit construire la chapelle ensuite dédiée à sainte Marguerite, qui est le plus ancien bâtiment du château d’Edimbourg et d’ailleurs de toute l’Ecosse. En 1922 on installa sur la fenêtre du fond du chœur un vitrail de la sainte reine, et sur les autres fenêtres des vitraux de saint André, saint Colomba, saint Ninian, et… William Wallace (« Braveheart »). Il sont de Douglas Strachan.

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  • Le monde russe

    Je découvre que le « métochion du monastère d’Optina Poustyne de la Dormition de la Mère de Dieu » de Saint-Pétersbourg retransmet aussi régulièrement sa divine liturgie sur YouTube. Un métochion est une sorte de prieuré qui ne dépend pas canoniquement du diocèse où il se trouve mais de son monastère d’origine.

    Ce qui est intéressant ici est que ce métochion, sur l’île Vassilievski à l’embouchure de la Neva, dépendait au XVIIIe siècle de la laure de la Trinité-Saint Serge. Puis il à la fin du XIXe siècle il est devenu la propriété de la laure des Grottes de Kiev. Même après la Révolution, les moines qui dépendaient donc du monastère « ukrainien » ont pu continuer discrètement leur vie liturgique. Jusqu’à la grande persécution des années 30. En 1932 ils ont été arrêtés et exilés. Une vie paroissiale continua tant bien que mal jusqu’à la fin de l’année suivante, où les fidèles furent arrêtés, dont le chantre, qui était le père de l’actuel patriarche, et deux furent fusillés.

    Le métochion fut restitué à l’Eglise orthodoxe en 1991, et devint un métochion du monastère d’Optina (région de Kalouga). Mais les deux fêtes patronales sont toujours celles de la Dormition et des Saints Pères des Grottes de Kiev (dont des reliques se trouvent de chaque côté de l'iconostase).

    Aujourd’hui l’église est connue notamment pour la qualité de sa chorale, qui est en effet remarquable. On peut en juger par exemple par l’ensemble constitué par la préface et le Sanctus (1h37’58) que suit à 1h42 l’hymne entre les paroles de l’institution de l’eucharistie et l’épiclèse (Nous te chantons, nous te bénissons, nous te rendons grâce, Seigneur, et nous te prions, ô notre Dieu), et le mégalynaire pascal à 1h44’25.

    Le chœur chante aussi le vieux chant monodique, comme à 1h53’31 après l’élévation : « Un seul est Saint, un seul est Seigneur, Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père. Amen. »

  • 3e dimanche après la Pentecôte

    La lecture biblique des mois de juin et juillet, selon le bréviaire, ce sont les livres des Rois. Ce dimanche, Samuel oint la tête de Saul, signifiant qu’il sera et qu’il est déjà le roi d’Israël, même si cette première onction est privée. Voici le commentaire de saint Grégoire le Grand, tel qu’on le lissait au deuxième nocturne des matines avant 1929.

    Samuel prit un petit vase d’huile et le répandit sur la tête de Saül. Cette effusion marquait, sans aucun doute, ce qui se pratique encore aujourd’hui dans la sainte Église, où celui qu’on élève au plus haut degré des ordres, reçoit l’onction sacramentelle. Et comme cette onction est un signe, le sujet promu ne reçoit avec profit l’onction extérieure, que s’il est fortifié intérieurement par la vertu de ce signe sacré. Examinons d’abord avec attention les propriétés de l’huile. L’huile monte à la surface des autres liquides, l’huile excite la flamme, l’huile sert communément de remède pour les blessures. Prenant le dessus des autres liquides, elle signifie l’excellence de la miséricorde, car il est écrit du Seigneur : « Ses commisérations s’étendent sur toutes ses œuvres ». Excitant le feu, elle désigne le bon effet de la prédication, qui répand la lumière dans l’âme des élus.

    Guérissant les blessures, elle nous invite à porter remède aux plaies de nos péchés. Que la tête du roi soit donc ointe, en signe de la grâce spirituelle qui doit remplir l’âme du docteur. Que ce docteur reçoive dans son onction l’huile d’une abondante miséricorde, et que toujours il la mette au-dessus des autres vertus. Qu’il ait de l’huile pour alimenter en lui-même l’ardente flamme de l’Esprit-Saint, et porter chez autrui une vive lumière au moyen de la parole. Qu’il ait aussi l’huile médicinale, avec le talent d’apprécier en quelle mesure elle assainira les fétides plaies du péché et rendra la santé aux âmes qui sont malades.

    Cependant l’onction de Saul faite avec le contenu d’une petite coupe, ne figure pas sa doctrine, mais son avenir. Cette coupe était de petite dimension. Or, pourquoi Saül n’est-il oint qu’avec un petit vase d’huile, sinon pour signifier qu’à la fin il sera réprouvé ? Et en effet, devenu dans la suite infidèle à Dieu, il entendit cette sentence de la bouche de Samuel : « Parce que vous avez rejeté la parole du Seigneur, le Seigneur vous a rejeté, afin que vous ne soyez plus roi ». Ainsi, comme ce petit vase contenait peu d’huile, Saül a peu reçu, recevant la grâce spirituelle pour la rejeter dans la suite. Et ceci ne s’applique pas moins justement aux prélats de la sainte Église ; car il s’en trouve qui reçoivent la perfection du sacerdoce, et qui sont loin d’être parfaits en amour de Dieu et du prochain.

    L’introït

    L’offertoire

    Le graduel

    L’alléluia

    La communion

    Le commentaire de l’évangile par saint Grégoire le Grand

    Le commentaire de saint Ambroise.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Felix María, cui nec humílitas défuit, nec virgínitas. Et quidem singuláris virgínitas, quam non temerávit, sed honorávit fecúnditas. Et nihilóminus speciális humílitas, quam non ábstulit, sed éxtulit fecúnda virgínitas: et incomparábilis prorsus fecúnditas, quam virgínitas simul comitátur et humílitas. Quid horum non mirábile ? quid non incomparábile? quid non singuláre? Mirum vero si non hǽsitas in eórum ponderatióne, quid tua júdices dígnius admiratióne, utrum vidélicet pótius stupénda sit fecúnditas in Vírgine, an in Matre intégritas: sublímitas in prole, an cum tanta sublimitáte humílitas ; nisi quod indubitánter horum síngulis præferénda sunt simul cuncta, et incomparabíliter excelléntius est atque felícius, ómnia percepísse, quam áliqua. Et quid mirum si Deus, qui mirábilis légitur et cérnitur in Sanctis suis, mirabiliórem se exhíbuit in Matre sua ? Imitámini, omnes hómines, Dei Matris humilitátem.

    Heureuse Marie, à qui ni l’humilité, ni la virginité n’ont fait défaut. Et virginité unique ! La fécondité ne l’a point ternie, mais honorée. Et cependant, humilité inouïe ! La féconde virginité ne l’a point enlevée, mais élevée. Et encore, incomparable fécondité ! La virginité et l’humilité l’accompagnent. Laquelle de ces qualités n’est pas merveilleuse ? Laquelle n’est pas incomparable ? Laquelle n’est pas unique ? Mais il serait étonnant qu’à la comparaison, tu discernes sans hésiter celle qui mérite davantage ton admiration, voire ta stupéfaction : de la fécondité en la vierge, ou de l’intégrité en la mère ; de la sublimité dans l’enfantement, ou de l’humilité avec tant de sublimité ? Si ce n’est, indubitablement, que tout l’ensemble de ces choses est préférable à chacune séparément, et qu’il est incomparablement plus excellent et plus heureux de les avoir toutes que quelques-unes. Et quoi d’étonnant si Dieu, dont nous lisons et constatons qu’il est « admirable en ses saints », s’est montré plus admirable encore en sa Mère. O vous, tous les hommes, imitez l’humilité de la Mère de Dieu.

    Saint Bernard, premier sermon sur l’évangile de l’Annonciation (« A la louange de la Vierge mère »).

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    Aujourd’hui dans le calendrier byzantin russe c’est la fête de l’icône de la Mère de Dieu de Iaroslavl (la « capitale de l’Anneau d’or »). Sa caractéristique est que l’enfant Jésus touche d’une main le menton de sa mère, et de l’autre le bord de son manteau, en un geste de grande tendresse auquel répond le jeu des mains de la mère. La première icône de ce type, du XIIIe siècle, à Iaroslavl, a disparu. Les plus anciennes sont du XVe siècle, dont celle-ci.

  • Le Sacré Cœur

    Un très beau répons, trouvé sur le disque de Fontgombault pour la fête du Sacré-Cœur. C’est un répons des matines dans le bréviaire monastique. Il se trouve aussi dans les Cantus selecti édités par Solesmes en 1957, juste avant les litanies du Sacré-Cœur.

    ℟. Sicut diléxit me pater et ego diléxi vos:
    * Manéte in dilectióne mea.
    ℣. Si præcépta mea servavéritis, manébitis in dilectióne mea, † sicut et ego Patris mei præcépta servávi, et máneo in ejus dilectióne.
    ℟. Manéte in dilectióne mea.

    Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai moi-même gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. (Jean 15,9-10)

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