Dans le contexte actuel, l’initiative paraît absurde. C’est peut-être pour cela même qu’elle est à signaler d’une pierre blanche : c’est la volonté de montrer qu’on est toujours là, malgré tout, et qu’on a des raisons historiques, et de belles raisons, d’être là.
L’initiative, c’est l’ouverture, à l’archevêché chaldéen de Bassora, d’un musée chrétien. Le premier musée chrétien dans le sud de l’Irak, dans la deuxième ville d’Irak, peuplée de plus de 2 millions de chiites…
L’archevêque est Mgr Habib Hormuz Jajou al-Naufali, et il explique :
« En 2014, de nombreux objets rares ont été rassemblés, des livres, des peintures, des ustensiles utilisés pour la messe. Ces objets ont une valeur spirituelle et ils montrent le soin que mettaient nos ancêtres dans l’exercice de leur foi. Quand je suis devenu l’archevêque [en février 2014], j’ai remarqué qu’il y avait là beaucoup de choses de valeur, et j’ai commencé à en faire le catalogue. Puis, avec l’aide de quelques volontaires et de prêtres, nous avons rassemblé tout cela et décidé de le montrer. »
Ce sont quelque 200 objets et documents, certains datant du XVIIe siècle, qui sont exposés.
A Bassora, où il y a un évêque depuis le Ve siècle, il resterait 300 des 3.000 familles chrétiennes qui y habitaient avant la glorieuse intervention américaine.
L'intronisation de Mgr Hormuz al-Naufali, le 3 février 2014, par le patriarche S.B. Raphaël Ier Sako (à sa droite):