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Islam - Page 73

  • En Indonésie

    Une église a été détruite par le feu, et une personne a été tuée dans l’attaque d’une autre église, hier dans un district chrétien d’Aceh, la province la plus islamiste d’Indonésie, qui applique la charia et qui est aujourd’hui appelée « la porte de La Mecque ».

    La semaine dernière, des militants islamistes avaient manifesté pour réclamer la destruction des églises construites sans permis (ce qui est le cas de la quasi totalité des églises dans le pays). Le gouvernement provincial a acquiescé à la demande, mais rien ne venait. Alors les militants du Forum des Jeunes musulmans sont passés à l’action. Ils ont détruit par le feu une église qui devait être démolie à partir du 19 octobre, et ils se sont dirigés vers une autre église qui était gardée par les fidèles. Il y a eu un mort et quatre blessés.

    Dix autres églises doivent être démolies dans le même district. Un certain nombre de familles chrétiennes se sont enfuies.

  • Deux généraux russes en Irak

    Le président de la commission de Défense du Parlement irakien, Hakim al Zamili, fait savoir que l’armée irakienne a commencé à bombarder des positions de l’Etat islamique grâce à des informations collectées par le nouveau centre de renseignement établi à Bagdad conjointement avec la Russie, l'Iran et la Syrie, où travaillent depuis une semaine six experts de chaque pays, dont deux généraux russes. « Les renseignements des Russes nous sont très utiles, même s'ils ne mènent pas de raids aériens » en Irak, dit Hakim al Zamili.

    C'est grâce à ces informations que l'aviation irakienne a bombardé dimanche un convoi de l'EI dans lequel… ne se trouvait pas, finalement, le « calife » Abou Bakr al-Baghdadi.

  • A côté de la plaque

    Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont adopté une déclaration par laquelle ils exigent que la Russie cesse immédiatement ses frappes en Syrie, parce que « cette escalade militaire risque de prolonger le conflit, de saper le processus politique, d'aggraver la situation humanitaire et d'augmenter la radicalisation ». Sic.

    En fait, les ministres de l’UE ne font que dire ce que l’OTAN leur dit de dire. Ce matin même, le chef de l’OTAN (qui dit ce que les Américains lui disent de dire) a accusé la Russie de ne pas se concentrer sur l’Etat islamique et de soutenir le régime d’Assad, ce qui « ne fait que prolonger la guerre ».

    Or la tactique russe est évidemment la bonne et donne déjà des résultats remarquables. Grâce aux frappes russes l’armée syrienne est en train de reconquérir le territoire, à partir de ce qu’elle contrôlait encore.

    Cela sert évidemment le régime d’Assad mais ce n’est pas le problème actuel. Même les Anglais viennent de dire qu’ils seront « souples » sur les « modalités de son remplacement ». Et tout le monde saint qu’aucune personnalité n’a émergé jusqu’ici pour le remplacer.

    Quant à prétendre que les Russes frappent « l'opposition modérée », c'est grotesque. A moins de considérer qu'al-Qaida est modérée, bien sûr.

  • En Syrie

    video.jpgTémoignage de Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique de Hassaké-Nisibi :

    « L’intervention de Moscou est positive, parce qu’ils visent réellement Daesh, et les milices commencent à fuir. Ils ont fui de cette région (d’Hassaké) dans une vingtaine de voitures, en direction de l’Irak, laissant une vingtaine d’autres voitures sur place : un signe de véritable retraite.

    « Je suis à moins de trois kilomètres de la ville. Il y a un mois leur offensive fut repoussée et ils s’étaient déployés autour de la ville. Ces deux dernières semaines, grâce aux attaques des Russes, ils ont commencé à se retirer.

    « Ce n’est pas une question d’être pour ou contre le gouvernement, mais les gens n’ont jamais cru aux raids américains. Seuls les Kurdes se sont réellement battus sur le terrain, mais pour tenir leurs propres territoires. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne parlent seulement d’attaquer Daesh, mais ne parlent pas du Front al-Nosra et des autres milices islamistes liées à al-Qaida. Il y a des groupes extrémistes qui ont changé de nom pour se refaire une crédibilité, et on ne les mentionne même pas. C’est aussi un gros problème.

    « La nuit du 23 février, quand Daesh a attaqué (la vallée du Khabour), les avions américains ont survolé la zone, longtemps, sans intervenir. Puis, pendant trois jours nous n’avons plus vu d’avions, ce qui laissait le champ libre aux milices. Cela nous fait penser qu’elles ont été aidées d’une certaine façon par les Américains et leur attitude ambiguë. »

    A propos des otages assyriens du Khabour :

    « Ils en ont exécuté trois, et ils se préparent à en exécuter trois autres. Au début ils demandaient une somme énorme pour leur libération, presque 120.000 $ pour chacune des 203 personnes. Ils ont rejeté la proposition d’un million pour les relâcher tous, une nouvelle proposition a été faite et nous attendons la réponse. Mais les contacts sont très brefs et ne nous laissent guère de marge de manœuvre. Ces derniers jours ils ont relâché un homme âgé de 89 ans pour casser l’image de l’exécution du 23 septembre. »

    A Deir el-Zor :

     « A Deir el-Zor, les gens meurent de faim. Ils manquent de nourriture et de médicaments. Pensez seulement qu’aujourd’hui 50 kg de sucre coûte autant qu’une voiture ou une maison. Les gens vendent leur voiture. L’Etat islamique a imposé un véritable blocus, les hommes, les femmes, les enfants meurent de faim. »

    La géopolitique économique :

    « Les gouvernements occidentaux travaillent pour la sécurité d’Israël et à diviser la Syrie et l’Irak, afin de mettre la main sur les richesses de ces pays. Il ne s’agit pas seulement du pétrole : au large de nos côtes a été récemment découvert un important gisement de gaz naturel. Et aussi, les pipelines que l’Arabie saoudite et le Qatar prévoyaient de faire arriver en Occident sont en jeu : Damas n’a pas accepté qu’ils passent sur son territoire, et voilà le résultat. »

  • Trois martyrs du Khabour

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    Trois des chrétiens de la vallée du Khabour retenus en otage par l’ Etat islamique ont été assassinés par leurs ravisseurs. C’est ce dont témoigne la vidéo de l’exécution diffusée par les sites jihadistes. Dans la vidéo, tournée selon les rituels suivis dans d’autres cas analogues par la propagande jihadiste, les trois chrétiens assyriens apparaissent à genoux, vêtus des habituelles combinaisons oranges dans une zone désertique et sont tués d’une balle dans la nuque para des bourreaux cagoulés. Chacun des trois assyriens, avant d’être exécuté, s’identifie, en répétant son nom et son village de provenance. Il s’agit de Audisho Enwiya et Assur Abraham – du village de Tel Jazira – et de Basam Michael, du village de Tel Shamiram. Après leur exécution, la vidéo se conclut en montrant trois autres assyriens à genoux et en combinaison orange devant les cadavres des trois précédents. Eux aussi révèlent leur nom et leur village de provenance, et l’un d’eux ajoute : « notre sort sera le même que le leur si les procédures correctes en vue de notre libération ne sont pas suivies ».

    Le triple meurtre a eu lieu au matin du 23 septembre, jour de l’Aïd al-Adha (fête du… sacrifice).

    Les trois hommes assassinés, et les trois autres, faisaient partie du groupe de quelques 230 chrétiens assyriens que les jihadistes retiennent en otage depuis fin février lorsqu’ils ont pris les villages de la vallée du Khabour. Le message véhiculé par la vidéo est clair et féroce : la rançon demandée pour la libération des chrétiens encore prisonniers n’a pas été payée et les exécutions se poursuivront tant que la somme demandée ne leur sera pas versée. Les jihadistes avaient d’abord demandé 100.000 USD en échange de la libération de chacun des otages. Face aux réponses de ceux qui faisaient état de l’impossibilité de collecter une telle somme exorbitante, les négociations avaient été interrompues. Il y a un mois, Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi, avait indiqué à l’agence Fides que des discussions visant à trouver un accord sur une rançon beaucoup moins élevée avaient été rouvertes. La vidéo de l’exécution des trois assyriens brise les espoirs et la préoccupation recommence à croître autour du sort des chrétiens – y compris des femmes et des enfants – encore entre les mains des jihadistes.

  • Inquiet

    Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a dénoncé hier une « escalade inquiétante des activités militaires russes » en Syrie.

    L’OTAN s’inquiète que les Russes dézinguent des terroristes jihadistes, et le fassent avec plus d’efficacité en une semaine que les Américains en un an.

    C’est cela qui est, vraiment, très inquiétant.

  • Hollande extrémiste

    Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque grec-catholique melkite d’Alep, était hier l’invité de la Radio-Télévision Suisse (RTS) :

    — Monseigneur, bonsoir. Vous êtes Jean-Clément Jeanbart, l’archevêque d’Alep, la voix des chrétiens de Syrie, qui ont tellement souffert ces dernières années, l’intervention russe, elle redonne des espoirs aux chrétiens ?

    — Oui, effectivement. Je l’ai constaté auprès de mes confrères évêques et prêtres, mais aussi auprès des laïcs, et j’ai vu des signes clairs de reprise de confiance et d’espoir chez beaucoup.

    — Vladimir Poutine défend des intérêts propres, des intérêts puissants, stratégiques, est-ce qu’en même temps selon vous il sert les chrétiens ?

    — Oui, il sert les chrétiens. Est-ce qu’il le veut ou ne veut pas, je ne sais pas. Il a ses intérêts, nous ne sommes pas dupes, mais aussi il faut reconnaître qu’il est en train d’aider à nous sortir d’une situation inextricable.

    — La lutte contre le groupe Etat islamique, selon vous c’est la priorité absolue ?

    — C’est la priorité absolue parce qu’on ne peut pas avoir la liberté de s’exprimer, de dialoguer, de se rencontrer, quand il y a des gens qui excluent les autres.

    — Qu’est-ce que vous répondez à ceux – notamment les Français aujourd’hui – le gouvernement français qui dit : Assad a commis tant d’atrocités qu’on ne peut pas le préférer à tout autre force en Syrie aujourd’hui ?

    — Le gouvernement français est libre de dire ce qu’il veut et moi je ne suis pas un dictateur pour l’obliger à dire autre chose, mais je ne vois pas pourquoi il a une position aussi extrémiste.

    — Le régime d’Assad a commis des atrocités. Est-ce qu’en dépit de cela vous considérez qu’il était mieux que la situation actuelle ?

    — Qu’il ait commis des atrocités je crois que c’est évident, et peut-être la guerre l’a obligé à le faire encore davantage, qu’il ait été très dur avec les rebelles, aussi, il s’agissait de vivre – c’est ou vivre ou mourir – ou bien il fait la guerre ou bien il ne la fait pas.

    — Aujourd’hui vous êtes à Genève invité du Cercle international de la Fondation pour Genève : un nouvelle conférence pour la Syrie à Genève, elle a ses chances ?

    — Oui, certainement. Avec tout ce qui se passe maintenant, le progrès d’une certaine remise en ordre des choses, nous espérons beaucoup.

  • Passé à tabac parce que chrétien

    Il y a trois mois, Saddique Azam a été nommé directeur d’une école primaire à Pernawa, un village du district de Kasur, au Pendjab (Pakistan). Mais Azam est chrétien, et les instituteurs musulmans ne supportent pas que le directeur soit chrétien, d’autant qu’il est ipso facto directeur de trois autres écoles qui dépendent de celle-là. Ils ont protesté en vain auprès des autorités. Et ils ont harcelé Azam pour qu’il démissionne. Mais il tient bon. Alors, le 5 octobre, trois d’entre eux se sont installés dans son bureau avant qu’il arrive. Et quand il est arrivé ils ont commencé à l’insulter, à lui demander comment il pouvait se dire leur supérieur alors qu’il est d’une tribu d’intouchables, puis ils lui ont proposé un marché : il pouvait rester directeur à condition qu’il leur obéisse, et qu’il ne signale pas leurs absences à la hiérarchie. Comme il refusait, ils l’ont passé à tabac. Des employés de l’école et des villageois sont intervenus et ont enfermé les agresseurs dans une salle avant d’appeler la police. Les policiers ont arrêté les agresseurs mais ont refusé d’enregistrer la plainte du directeur. Lequel est à l’hôpital, souffrant de divers traumatismes et d’une sérieuse blessure à l’œil gauche.

  • Un acte courageux de la Cour suprême du Pakistan

    La Cour suprême du Pakistan a confirmé la peine de mort à l’encontre de Mumtaz Qadri, assassin du gouverneur du Pendjab Salman Taseer qui venait d’apporter son soutien à Asia Bibi et demandait une modification des lois anti-blasphème.

    Mumtaz Qadri, qui est un héros pour une bonne partie de l’opinion publique pakistanaise, avait été condamné à mort par un tribunal anti-terroriste pour meurtre et terrorisme. Il avait fait appel devant la « Haute Cour » d’Islamabad, qui avait annulé sa condamnation pour terrorisme, ce qui empêchait qu’il soit exécuté (seuls les « terroristes » sont exécutés). La Cour suprême juge que cette annulation était nulle et non avenue. Mumtaz Qadri devient donc de nouveau exécutable…

    Il est à noter que face à Mumtaz Qadri qui justifiait son action en disant qu’il avait voulu réagir au « blasphème » de Salman Taseer, la Cour suprême déclare que critiquer les lois anti-blasphème ce n’est pas commettre un blasphème. La Cour suprême souligne également qu’on ne peut pas accepter l’argument de l’avocat de Mumtaz Qadri selon qui « punir un blasphémateur est un devoir religieux qui doit être accompli par quiconque ».

  • A Qaryatayn

    La ville syrienne de Qaryatayn, en partie chrétienne, a été investie par l’Etat islamique en août dernier. Des photos d’une réunion de chrétiens contraints d’accepter le pacte de dhimmitude avaient été diffusées. Une vidéo de propagande de l’Etat islamique, diffusée ces jours derniers, en montre davantage. (Elle montre aussi des jihadistes enlevant une croix d’un clocher et la jeter à terre.)

    La vidéo est intitulée « Combattez-les tant qu’ils ne paient pas la jizya après s’être humiliés » (Coran 9, 29). On y voit au moins cinquante chrétiens, uniquement des hommes (dont le P. Jacques Mourad), assis dans la salle alors que certains d’entre eux sont appelés à une table pour signer le « contrat » de la jizya.

    Dans ce contrat, montré dans la vidéo, l’Etat islamique garantit aux chrétiens de ne pas saccager leurs biens, de ne pas les contraindre à changer de religion et « de ne nuire à aucun d’entre eux ». Les chrétiens, de leur côté, s’engagent à ne pas exposer de croix, pas même sur les églises, à ne pas utiliser d’amplificateurs, à ne pas sonner les cloches, à ne pas conspirer contre l’Etat islamique, à ne pas célébrer de cérémonies ou de liturgies dans des lieux publics et à payer la jizya, variable selon le niveau social, qui peut être versée en deux fois sur base annuelle. Le contrat se conclut en avertissant que les personnes violant les règles souscrites seront traitées par l’Etat islamique comme des ennemis de guerre.

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