Traduction d’extraits d’un article du Sofia Globe :
Dans une déclaration du Saint Synode, datée du 25 septembre, signée par le chef de l’Eglise orthodoxe bulgare le patriarche Neofit et d’autres membres du Saint Synode, l’Eglise dit qu’à plusieurs reprises ces derniers mois on lui a demandé quelle était sa position sur « ce qu’on appelle le “problème des réfugiés” ».
L’Eglise déclare que, « comme d’habitude », elle a été accusée de passivité, tant dans ses positions que dans son action. Mais l’expérience millénaire de l’Eglise orthodoxe bulgare ne prévoit pas qu’elle prenne des décisions hâtives dictées par la situation du moment, dit la déclaration, non plus que des décisions dictées par des considérations populistes ou destinées à plaire à l’opinion dominante.
Au lieu de cela, l’Eglise doit penser selon les termes de l’Ecriture, les commandements de Dieu et le contexte historique, à savoir considérer ce qu’impliquent les événements « et comment ils peuvent affecter à long terme le peuple orthodoxe, le troupeau que notre Seigneur Jésus-Christ a confié à nos soins ». « Cela est particulièrement vrai pour des situations comme celle-ci avec la crise des réfugiés. »
C’est une situation qui, de par sa nature, en dehors des questions de l’heure telles que la prise en charge des besoins matériels et la solidarité avec les gens qui viennent dans le pays, « soulève des questions sur la stabilité et l’existence de l’Etat bulgare » : la question de savoir si le flux de réfugiés, s’il se poursuit au rythme actuel, changerait l’équilibre ethnique existant dans « notre patrie la Bulgarie, dans laquelle Dieu a ordonné qu’habite notre peuple orthodoxe ».
« Ces derniers mois, nous avons assisté à une vague déferlante en provenance des pays du Proche Orient et d’Afrique du Nord appauvris par les pays en guerre, cherchant refuge chez les peuples des pays européens. Une vague qui a acquis tous les signes d’une invasion. »
L’Eglise dit qu’il ne doit pas y avoir de doute qu’elle a appelé à la compassion et à la solidarité avec tous ces gens qui sont déjà arrivés dans le pays, avec une préoccupation réelle, et non illusoire, pour satisfaire les besoins de ces personnes, selon les capacités de la Bulgarie. « Mais qu’il soit clair aussi que l’Eglise orthodoxe est fermement opposée à la guerre qui est la cause de cette misère humaine. » Lutter contre les conséquences sans éliminer les causes est voué à l’échec.
L’Eglise aide et aidera autant qu’elle le peut les réfugiés sans distinction de foi et de nationalité, « mais nous pensons que notre gouvernement ne doit pas laisser entrer davantage de réfugiés ». « Il n’est pas juste que le peuple orthodoxe bulgare paie le prix de notre disparition en tant qu’Etat. »
L’Eglise appelle le gouvernement bulgare à soulever « le plus fortement et catégoriquement » dans toutes les organisations internationales auxquelles il participe la question d’une fin immédiate de la guerre au Proche Orient et en Afrique du Nord, et de l’élimination des causes qui font que des millions de personnes sont coupées de leurs origines. « Mettre fin à la guerre est la condition première et indispensable pour résoudre le problème, et mettre fin à la guerre devrait être le premier devoir de tout gouvernement qui veut montrer de la bonté et le respect des principes européens d’humanité. »
En outre, le gouvernement doit soulever la question de savoir s’il y a un « nettoyage religieux » du christianisme dans ces territoires, et comment cela est en adéquation avec les préceptes de tolérance interethnique et interreligieuse…
Le Synode ajoute que le gouvernement doit prendre soin que les réfugiés qui viennent en Bulgarie sous le système des quotas, et que l’Eglise orthodoxe est prête à assister, « sont ceux qui se sentent bien parmi nous, ceux pour qui l’assistance qui leur est fournie par une société chrétienne orthodoxe n’est pas une sorte de problème moral. Parce que si cela leur pose un problème d’accepter le soutien d’une communauté chrétienne, cela signifie que la communauté chrétienne aura à l’avenir un problème plus grave que nous ne le soupçonnons actuellement. »