L’un des champs de bataille de l’Etat islamique est la province nord-est de la Syrie, entre la Turquie et l’Irak, le gouvernorat d’Hassaké. Le 30 janvier, les miliciens de l’Etat islamique, qui ne parviennent pas à prendre Hassaké, ont envahi le village chrétien de Tel Hormuz (ou Hormidz) dans la vallée du Khabour. Ils ont donné l’ordre aux habitants d’enlever la croix de leur église Saint–Pityou (Antoine), faute de quoi elle serait bombardée. Les habitants ont enlevé la croix. Mais la milice assyrienne locale et les milices kurdes ont repris le village, et ont replacé la croix. Les diverses milices anti-islamistes ont en outre lancé une vaste contre-offensive, ont chassé l’Etat islamique de plusieurs villages occupés depuis un an, et repris de vastes zones rurales.
Il s’agit de cette vallée du Khabour, aux 35 villages chrétiens, dont l’histoire est très peu connue et qui est tout à l’honneur de la France. C’est l’armée française qui est à l’origine de la ville même d’Hassaké, dans les années 1920. Armée française dont les soldats étaient des « assyriens », terme qui englobait les chrétiens syriaques catholiques et orthodoxes, chadéens et assyriens. C’est ainsi que peu à peu se peupla la vallée du Khabour, avec notamment des assyro-chaldéens venus de Turquie, et dans les années 30 ce sont des assyriens d’Irak qui vinrent s’y réfugier, sous l’aile de la France qui était en train de construire une province entièrement chrétienne en Syrie. Cette belle histoire est résumée ici de façon claire et précise par Vahé Tachjian.
Il y avait 35.000 habitants dans la vallée du Khabour. Il n’y en a plus qu’environ 3.000…
Et comme si la situation n’était pas assez dramatique, il y a aussi le conflit entre les Kurdes et le régime syrien : « Une nouvelle complication du scénario déjà confus – explique à Fides Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nissibi – est représentée par les tensions et les affrontements ayant eu lieu récemment entre les milices kurdes et l’armée fidèle à Assad. Toutes deux combattent ensemble contre les jihadistes mais, ces derniers temps, les Kurdes semblent intentionnés à agir de manière autonome, dans l’intention évidente de gagner du terrain et de reprendre, à partir d’une position de force, leurs demandes d’autonomie, une perspective destinée à venir à l’encontre des objectifs de l’armée d’Assad. »
Commentaires
Merci pour ces infos. C'est compliqué d'en trouver dans la grande presse !