A l’occasion de la réunion à Rome du « Forum catholico-musulman », le Pèlerin publie ce terrible témoignage, à lire intégralement. Le dernier paragraphe, sur le « dialogue », est d’un réalisme et d’une lucidité exemplaires.
Je ne vous donnerai ni mon nom ni de renseignement sur le pays d'où je viens, car je dois être prudent. Pour moi et pour mes amis. Je suis prêtre et j'habite en terre d'islam depuis un demi-siècle. Dans mon pays, alors que la communauté était florissante avant l'arrivée de l'islam, il reste très peu de chrétiens. Là où je vis, comme dans la plupart des pays musulmans, les chrétiens sont tolérés, mais à des conditions inacceptables. Ainsi nous est-il interdit de témoigner de notre foi dans la langue du pays. Nous n'avons ni séminaire ni monastère. Nous ne pouvons pas non plus construire d'église. Quant aux conversions, elles sont passibles de la peine de mort. Pour l'islam, tout musulman qui veut le baptême est un traître à reconvertir ou à tuer.
Or, je m'occupe d'accompagner les convertis, de les former jusqu'au baptême. J'en connais un grand nombre, que je ne suis pas allé chercher avec une épuisette, mais qui ont frappé un jour à ma porte, en me demandant que je leur parle de Jésus-Christ. Des personnes qui, après avoir étudié le Coran, ont choisi librement l'Evangile pour rencontrer Dieu. J'ai accepté de témoigner pour que les chrétiens de France sachent la détresse dans laquelle vivent ces convertis. Et pour que les responsables réunis à Rome pour dialoguer avec des musulmans n'oublient pas les difficultés qui frappent les minorités chrétiennes en pays d'islam.