De l’avis général des observateurs, la réunion des ministres de l’Intérieur des 28, hier, a été une véritable foire d’empoigne, un « chaos » selon Open Europe. Tous contre tous, chacun accusant l’autre de détruire Schengen et l’Europe… Celui qui ne fait rien étant responsable de l’invasion tandis que celui qui fait quelque chose agit contre les règles européennes et brise l’unité…
Le plus spectaculaire cavalier seul est l'Autriche qui venait d’organiser une réunion avec les pays des Balkans, au cours de laquelle ils avaient défini leurs normes communes : ne plus laisser passer que les migrants pouvant prétendre à une protection internationale, refouler ceux qui présentent de faux documents ou font de fausses déclarations.
Le gouvernement grec a été ulcéré de ne pas avoir été invité à cette réunion, et il a rappelé hier son ambassadeur à Vienne « pour consultations ». Aujourd’hui, il a refusé de recevoir le ministre autrichien de l’Intérieur, Johanna Mikl-Leitner. Guerre froide austro-grecque !
La même Johanna Mikl-Leitner qui déclarait à la réunion des ministres européens : « Pour le dire franchement, si la Grèce répète encore et encore qu’il est impossible de protéger la frontière grecque, nous devons nous poser la question s’il est possible de maintenir la frontière extérieure de Schengen en Grèce. »
Cela fait quand même un certain nombre de mois que l’on constate qu’il n’y a ni frontière Schengen ni aucune autre frontière entre la Turquie et la Grèce, surtout dans les îles, où il n’y a que quelques kilomètres d’eau salée (ce que nos jobards de l’information osent appeler « traverser la Méditerranée »).