Le ministre de l’Education Vincent Peillon a annoncé le 11 juillet, à la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, la création d’une mission sur la morale laïque.
On remarquera la différence entre le propos qu’il a tenu et la version officielle expurgée.
Il a dit ceci :
« Je demanderai la création d'une mission à la rentrée sur la morale laïque et la conception que nous devons diffuser d'une laïcité qui n'est jamais la simple tolérance, l'indifférence, la neutralité, mais comporte des valeurs qui doivent être inculquées. » (Les mots en gras étaient martelés.)
Et le texte officiel dit ceci :
« Je demanderai dès la rentrée que soit constituée une mission sur la morale laïque et sur la conception que nous devons diffuser d’une laïcité qui ne peut être la simple tolérance, l’indifférence ou la neutralité. »
Donc, Vincent Peillon pense et dit que « la laïcité n’est JAMAIS la simple tolérance », la neutralité, mais il écrit seulement que la laïcité « ne peut être la simple tolérance ». Il pense et dit que la laïcité, ce sont des « valeurs » qui « doivent être INCULQUÉES », mais il ne l’écrit pas.
Vincent Peillon, membre du Grand Orient de France, est l’auteur d’un livre intitulé "Une religion pour la république : la foi laïque de Ferdinand Buisson". Son propos est analogue à celui de René Viviani : « La neutralité de l'école fut toujours un mensonge; nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse, de façon active, militante, belliqueuse. »
On notera aussi ce propos, au début de son allocution du 11 juillet : « L’identité nationale française, pour autant qu’elle est républicaine – et c’est une spécificité de notre pays qui n’a pas, vous le savez, de religion civile –, s’est construite autour de l’école et même, d’une certaine façon, par son école. »
Autrement dit, il n’y avait pas d’identité nationale française avant l’école laïque, et l’identité nationale française, c’est le laïcisme de combat.
Nous revoilà 100 ans en arrière...