Le pape se rend en Irak du 5 au 8 mars. Pour la première fois, un protocole sanitaire est imposé aux journalistes qui veulent être du voyage. L’information a été donnée le 20 janvier par ACI Stampa mais je ne l’ai vue nulle part avant hier sur le Forum catholique. Car aucun journaliste n’a trouvé curieux que le Vatican lui impose sa dictature « sanitaire »…
Tous les journalistes devront être vaccinés, et avoir reçu les deux doses, est-il précisé. Et cela peut se faire au Vatican. Avant le vol il y aura un test PCR obligatoire et le port du masque sera obligatoire. Si par hasard des journalistes (c’est au pluriel) sont testés positifs en Irak avant le retour, ils « devront supporter les coûts des pénalités liées à l'hôtel en Irak et au billet d'avion », et « affronter les périodes de surveillance sanitaire dans le pays, selon ce qui est prévu par les autorités compétentes, en fournissant ce qui est nécessaire pour le séjour et les dépenses sanitaires »… Côté miséricorde c’est limite… Mais l’urgence sanitaire prime la miséricorde papale.
Ne me demandez pas pourquoi un vacciné doit porter un masque et se faire faire des tests. C’est la question que posent aussi les vieux vaccinés dans les Ehpad. « Et c’est difficile de leur expliquer », disait l’autre jour un responsable à la télévision. Tellement difficile qu’il ne donnait aucune explication.
Mais il y a pire. L’Etat du Vatican a promulgué un décret qui impose la vaccination à tous ses salariés en temps de pandémie. Autrement dit c’est le premier Etat au monde qui rend la vaccination obligatoire. Le décret précise que si un employé peut justifier une contrindication, il sera relégué dans un placard où il n’aura de contact avec personne, mais avec le même salaire (c’est là qu’on voit la miséricorde en acte, n’est-ce pas) ; mais si le récalcitrant ne peut pas se justifier, il sera passible d’une sanction, et là le décret renvoie à un autre texte, de 2011, où il est précisé que la sanction peut être le licenciement. Autrement dit le bannissement de l’Etat. Plouf, la miséricorde.
Le texte ayant fait quelque bruit, le Vatican a publié une note de rétropédalage. Laquelle, en fait, ne change rien au décret, tout en prétendant respecter la liberté vaccinale. La référence au texte de 2011 n’implique pas qu’il y ait des sanctions, dit la note. Le récalcitrant… sera mis au placard. (Inutile donc de s’embêter à trouver un certificat de contrindication, le résultat est le même : au fond c’est le seul intérêt de la note...)
Et ne dites pas que vous préférez donner vos doses à un pauvre. Dans ces cas-là, l’Eglise des pauvres ça ne marche pas. Les pauvres, ils n’ont qu’à s’adresser à l’ONU.