Après des années de négociations avec la Grèce sur le nom de l’ancienne Macédoine yougoslave, le Premier ministre macédonien Zoran Zaev a déclaré triomphalement hier qu’il venait de conclure un accord avec son homologue grec : le pays s’appellera « République de Macédoine du Nord » (ce qui est une reconnaissance qu’il y a aussi une Macédoine en Grèce, tout en gardant le nom). Accord qui mettrait donc fin à cette absurde appellation officielle en droit international de « Ancienne République yougoslave de Macédoine », abrégée en FYROM (en anglais, comme on le voit à l’eurovision ou aux jeux olympiques) ou ARYM (en français) – PJRM en macédonien…
Grande joie à Bruxelles, car le conflit empêchait le pays d’entamer des négociations d’adhésion à l’UE (bloquées par la Grèce) – et à l’OTAN. L’accord sera scellé d’ici la fin de la semaine, disait-on, ce qui permettra de décider lors du sommet européen des 28 et 29 juin du début des négociations d’adhésion à l’UE.
Mais le président macédonien Gjordje Ivanov, en visite en Bosnie, a aussitôt rejeté ce « mauvais accord » qui « viole la Constitution » : « Ma position est définitive et je ne céderai à aucune pression, à aucun chantage, à aucune menace. Je ne soutiendrai pas, je ne signerai pas un accord si dommageable. »
Le Parlement de Macédoine va sans doute néanmoins ratifier l’accord. En sachant que le président (qui est issu de l’opposition), opposera son veto. Il faudra donc un second vote du Parlement. Qui a fort peu de chance d’intervenir avant le 28 juin.
En outre, en Grèce, le parti d'opposition Nouvelle Démocratie va déposer une motion de censure contre le gouvernement d'Alexis Tsipras pour dénoncer cet accord. Or la question est très sensible en Grèce, ou nombreux sont ceux qui refusent qu’on utilise le nom de Macédoine en dehors des frontières grecques…