La présidence allemande de l’Union européenne veut rédiger une déclaration sur l’Europe pour le 50e anniversaire du Traité de Rome… mais elle a toutes les peines du monde à obtenir un consensus. A part le fait que le texte doive être court..., et célèbre la paix et la prospérité apportées par la construction européenne, nous dit-on. Vraiment ? Il est pourtant facile de montrer que la construction européenne n’est aucunement responsable de cette paix, et qu’on attend toujours la prospérité promise.
Quoi qu’il en soit, il paraît impossible d’aller plus loin. Les Luxembourgeois veulent qu’y soit mentionné l’euro comme un des grands succès de la construction européenne, mais les Anglais refusent ouvertement, avec l’approbation tacite des Danois et des Suédois. De même, on ne peut guère mentionner les accords de Schengen, auxquels les Anglais ne participent pas. Il faudrait aussi parler de l’Europe sociale, mais là aussi le désaccord est profond entre les Etats membres quant à la simple formulation du concept. Et en ce qui concerne l’objectif de la construction européenne, ce n’est pas plus clair…
Ce qu’on voit clairement, en tout cas, c’est que le rejet de la Constitution européenne par la France et les Pays-Bas a provoqué un énorme choc, dont les européistes ne se relèvent pas. Les discussions sur le texte célébrant l’anniversaire du traité de Rome montrent qu’on est retourné en deçà des traités de Maastricht et d’Amsterdam, qui posent en principes de l’Union européenne la monnaie unique et la suppression des frontières…