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Europe - Page 260

  • Grains de sable

    Le gouvernement néerlandais a décidé de demander l’avis du Conseil d’Etat sur le projet de nouveau traité européen. Si le Conseil d’Etat décide que ce traité est à « caractère constitutionnel », il pourra être soumis à référendum. C’est ce qui s’était passé avec la Constitution européenne, avec le résultat que l’on sait. Or le nouveau traité reprend l’essentiel... constitutionnel de la Constitution européenne.

    Deux sondages successifs montrent qu’une majorité de Danois sont favorables à un référendum sur le nouveau traité européen. Le Premier ministre Rasmussen attend la fin de la conférence intergouvernementale chargée de rédiger le traité pour décider d’un éventuel référendum. Le Danemark avait prévu un référendum sur la Constitution européenne et avait abandonné son projet après les scrutins français et néerlandais. L’article 20 de la Constitution danoise impose un référendum en cas de transfert de souveraineté.

    La Constitution irlandaise prévoit la même chose. A l’issue du sommet de Bruxelles, le Premier ministre irlandais avait donc estimé probable qu’un référendum soit organisé en Irlande, mais il attendait d’avoir l’avis de l’attorney général. Il ajoutait que dans ce cas l’Irlande serait sans doute le seul pays à organiser un référendum. Ce n’est plus du tout évident...

  • Europe, Europe, Europe

    Rachida Dati, recevant à la Chancellerie plusieurs de ses homologues européens, vendredi dernier, a déclaré qu’elle souhaitait « tout particulièrement mettre l’accent sur la formation des magistrats au sein de l’Union », lorsque la France présidera l’UE au second semestre 2008 : « La qualité de notre justice européenne gagnera à l’évidence à disposer d’une formation commune des magistrats puisque nos règles de droit sont appelées à se rapprocher ».

    On voit que Rachida Dati se comporte déjà comme si le nouveau traité européen était ratifié. Pour l’heure la justice européenne est une coopération entre Etats, selon les traités de Maastricht et d’Amsterdam. Et même si le nouveau traité était en application, les règles judiciaires sont tellement différentes d’un pays à l’autre qu’il est totalement illusoire de prétendre mettre en œuvre, en 2008, une formation commune des magistrats.

    Son propos a dû faire sourire ses « homologues ».

    Mais peut-être s’agissait-il d’abord pour Rachida Dati de se persuader qu’elle serait encore place Vendôme en 2008...

  • Européisme : toujours plus

    Le drapeau européen a été hissé ce matin au Quai d’Orsay, à la veille de la fête nationale...

    Et il y restera désormais en permanence.

    C’est Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire d’Etat socialiste aux Affaires européennes, qui l’a annoncé lui-même : « Le drapeau européen a été hissé à 11 h 00 sur les toits du Quai d’Orsay et il y restera. »

    Il a ajouté que d’autres ministères pourraient suivre cet « exemple ».

  • Juncker tacle Sarkozy

    Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a répété devant le Parlement européen que la France devait respecter la date de 2010 pour éliminer son déficit public : « Nous insistons sur notre attente et notre exigence, la France doit être au rendez-vous de 2010. » Nicolas Sarkozy était allé à Bruxelles plaider pour la date de 2012, et avait ensuite déclaré qu’il avait dit à l’Eurogroupe que son objectif était 2012 mais qu’avec un surcroît de croissance on pourrait l’atteindre en 2010. Mise au point de Jean-Claude Juncker : « Jamais il ne fut question de n’atteindre l’objectif qu’en 2012 »...

  • La nuit porte conseil

    Finalement, lors de leur petit déjeuner de ce matin, les ministres des Finances sont tombés d’accord pour soutenir la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la direction du FMI. Elle a reçu « un large soutien », selon un diplomate. Et la Pologne a retiré la candidature de Marek Belka. Mais le nouveau ministre britannique a remis en cause, comme il l’avait déjà fait la veille, la règle tacite selon laquelle cette présidence revient à un Européen, et les ministres se disent « prêts à discuter » avec leurs partenaires sur la possibilité qu’un non-Européen soit nommé à la tête de l’institution.

  • Nouvelle crise en Pologne

    Le vice-Premier ministre et ministre de l’Agriculture polonais Andrzej Lepper, chef du parti populiste Samoobrona, a été limogé, « suite à des faits en rapport avec les opérations du Bureau national anti-corruption, concernant une corruption à grande échelle », selon le porte-parole du gouvernement, qui a précisé que deux personnes ont été arrêtées, dont un collaborateur d’Andrzej Lepper. Celui-ci a déclaré qu’il ne pouvait pas imaginer une autre décision que le départ de Samoobrona de la coalition gouvernementale. Le ministre des sports, Tomasz Lipiec, également impliqué selon le Premier ministre Jaroslaw Kaczynski, a dû démissionner à son tour. Tomasz Lipiec est membre de la Ligue des familles polonaises. Jaroslaw Kaczynski a déclaré : « Si Samoobrona ne revient pas sur sa décision, il y aura des élections anticipées, probablement en automne. »

    Addendum. Après avoir tenu une réunion dans l'après-midi, Samoobrona a décidé de rester dans la coalition gouvernementale.

  • Sarkozy revient bredouille de Bruxelles

    Comme il s’occupe de tout, Nicolas Sarkozy voulait aller lui-même à la réunion de l’Eurogroupe, qui est une réunion des ministres des Finances de la zone euro, pour expliquer sa politique budgétaire, non conforme au « pacte de stabilité » de Maastricht et aux engagements précédents de la France quant à la réduction des déficits. En réalité, il voulait aussi et d’abord aller à Bruxelles pour lancer son idée super-européiste d’un renforcement de l’Eurogroupe en une structure politique de gouvernance économique de la zone euro. Et il voulait aussi se faire le champion de la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI.

    Accueilli par de fermes critiques, tant de la part du commissaire européen que de plusieurs ministres des Finances, sur le fait qu’il repoussait à 2012 la date butoir pour supprimer les déficits publics alors que les pays de la zone euro ont arrêté la date de 2010, Nicolas Sarkozy s’est engagé à réduire le déficit à 2,4 % du PIB dès cette année et de le réduire encore l’an prochain, et a promis de ne pas relâcher ses efforts de consolidation budgétaire. Et si la croissance est supérieure aux prévisions, « on pourra être au rendez-vous de 2010 ». En attendant, il a dû s’engager à présenter un programme de stabilité actualisé en septembre, qui sera ensuite régulièrement révisé.

    « Ce qu’on a obtenu va au-delà de ce que nous attendions », s’est félicitée une source communautaire, il a dû « mettre de l’eau dans son vin »...

    En bref, Nicolas Sarkozy s’est plié aux exigences européennes tout en se gardant une marge de manœuvre.

    Quant à sa proposition (à des ministres...) d’une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro en vue d’en faire une structure politique, elle n’a eu aucun écho favorable. Et la banque centrale européenne a naturellement profité de l’occasion pour rappeler son opposition absolue à un gouvernement économique qui limiterait son indépendance garantie par les traités...

    Enfin, sur la proposition de faire de Dominique Strauss-Kahn « le candidat de la France et de l’Europe » à la tête du FMI, les ministres sont restés très évasifs, et aucun d’eux n’a manifesté son soutien. Certains grommellent en aparté que ce sont déjà des Français qui sont à la tête de l’OMC, de la BCE , et de la BERD. De son côté, le FMI a fait savoir dans un communiqué que « chaque membre du conseil d’administration peut soumettre une candidature pour ce poste, sans critère de nationalité, comme cela a été le cas dans le passé ». Ce matin, la Pologne a présenté officiellement la candidature de son ancien Premier ministre Marek Belka, actuellement secrétaire exécutif de la commission économique de l’ONU pour l’Europe...

  • L’Europe et les biocarburants

    La dictature écolo relayée par la dictature européenne aboutit naturellement à l’inverse de ce qui est censé se produire. En voici un exemple flagrant.

    La Commission européenne, sous la pression des lobbies écolos, a défini comme objectif qu’au moins 10% des carburants utilisés dans le secteur des transports soient des biocarburants, à l’horizon 2020. Tout le monde a applaudi à cette grande avancée écologique, un évident bienfait, parmi d’autres, de la construction européenne.

    Mais les vrais écologistes, et même Greepeace, tirent la sonnette d’alarme. Les prétendus « biocarburants » ne sont pas « bio » du tout, ils sont même une catastrophe pour le tiers monde et pour la planète en général. Car, en raison du coût de fabrication de l’éthanol en Europe, on importe des huiles de palme d’Indonésie et des graines de soja du Brésil, ce qui conduit les producteurs de ces pays à déboiser et à brûler la forêt tropicale.

    Le prix Nobel de chimie Harmut Michel, notamment, déclare que l’obligation européenne de mélanger des « biocarburants » à l’essence est « extrêmement négative » du point de vue de l’environnement par ses « effets dévastateurs » sur les forêts tropicales. Selon Greenpeace, 87% des forêts détruites entre 1995 et 2000 en Asie du Sud-Est l’ont été dans le but de créer des plantations d’huile de palme.

    Le gouvernement allemand est semble-t-il le premier à s’inquiéter de la chose. Le ministre de l’Environnement propose que soit instauré un système de certification, et que l’industrie ne bénéficie pas de subventions pour l’utilisation d’huile de palme tant qu’un véritable système de surveillance des conditions de sa production n’aura pas été mis en place. Car, en plus, l’Union européenne subventionne de ce fait la destruction de la forêt tropicale...

    Il y a là de quoi traumatiser un certain nombre d’écolos tiersmondistes...

  • Sarkozy en super-Président de la zone euro

    Certains commentateurs prétendent que l’attitude de Nicolas Sarkozy, qui dirige de fait le gouvernement, n’est pas une nouveauté dans la Ve République. Ils disent que le général de Gaulle lui-même se comportait ainsi, et qu’il aurait même dit : « N’appelez pas le Premier ministre chef du gouvernement, c’est moi le chef du gouvernement. » Pompidou se serait comporté de même, et Mitterrand avant la cohabitation également.

    La comparaison ne tient pas, et les Français le sentent confusément. Nicolas Sarkozy n’arrête pas de montrer lui-même qu’il ne s’agit pas du tout de la même configuration. Par exemple, il a reçu les syndicats ouvriers à l’Elysée. Jamais de Gaulle n’aurait fait cela. Il a ensuite reçu les syndicats d’enseignants et de parents d’élèves, après avoir fait annuler une conférence de presse du ministre de l’Education, à propos de décrets Robien. Jamais de Gaulle n’aurait fait cela. Il aurait eu l’impression de descendre à un niveau qui n’était pas le sien. D’humilier sa fonction.

    On n’avait jamais entendu non plus un Premier ministre souhaiter ouvertement que ce poste soit supprimé et que le Président dirige directement le gouvernement. C’est ce que dit François Fillon, en accord, naturellement, avec le Président.

    Un autre exemple très significatif est la participation de Nicolas Sarkozy, ce jour, à la réunion de l’eurogroupe. Ces réunions sont ministérielles. Aucun chef d’Etat n’y a jamais participé. A supposer que de Gaulle ait admis la monnaie unique, ce qui est déjà très audacieux, il est inimaginable qu’il aurait ensuite participé à une réunion où il aurait été le seul chef d’Etat face à des ministres des Finances.

    La présence de Nicolas Sarkozy à Bruxelles, flanqué de son ministre de l’Economie, montre une fois encore, et de façon spectaculaire, que ses ministres ne sont que des chefs de cabinet, des conseillers, des sherpas. Catherine Lagarde se satisfait d’ailleurs pleinement de ce rôle. Elle va à Bruxelles « en éclaireur », sous la conduite du « général » Sarkozy... Et elle est certainement bien contente que ce ne soit pas à elle d’expliquer devant ses pairs pourquoi son Président a décidé de reporter à 2012 l’objectif d’équilibre des finances publiques...

    Plus grave est le fait que cela souligne l’européisme de Sarkozy, plus insistant que celui de ses prédécesseurs. Il va à Bruxelles pour montrer sa volonté de relancer l’aspect politique de l’eurogroupe, l’intégration politique de l’Union européenne. Cela va de pair avec son intention, exprimée par son secrétaire d’Etat euro-socialiste aux Affaires européennes, d’organiser une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro pour que celle-ci « acquière une identité politique », pour « accroître la visibilité de l’Eurogroupe, lui donner plus de consistance, renforcer encore les prérogatives de son président ». Cela a le mérite d’être clair. Nicolas Sarkozy a confirmé la chose, et a même annoncé qu’il proposerait cette réunion lors de la réunion de l’Eurogroupe. Il va proposer une rencontre de chefs d’Etat à des ministres...

    Nicolas Sarkozy va aussi à Bruxelles pour tenter d’imposer la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI. Car bien entendu son candidat ne peut qu’être de gauche. Il n’est pas certain toutefois que ce soit la bonne stratégie. Car s’il est incontestable que l’européiste Strauss-Kahn a bonne presse à Bruxelles, les autres Etats membres de l’Union, à commencer par ceux de la zone euro, risquent de trouver un peu fort que le Président français se serve de sa fonction pour favoriser son poulain, devant des ministres des Finances... dont certains pourraient également être candidats, dont le ministre italien, cité par le Wall Street Journal. Et quand on voit que le même journal cite aussi un autre Italien, et que le Financial Times de Londres cite de son côté comme candidats potentiels deux Polonais, cela relativise quelque peu l’opération de communication de Sarkozy, docilement relayée par les médias français faisant croire que c’est dans la poche car il n’y a pas d’autre candidat...

  • Face au terrorisme, la gesticulation européenne

    Après les attentats de Madrid, l’une des mesures phares du plan d’action anti-terroriste adopté par l’Union européenne avait été la nomination d’un coordinateur anti-terroriste auprès du Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune. Un Néerlandais, Gijs de Vries, fut nommé à ce poste. Il en a démissionné en mars dernier. Vu la situation, on aurait pu penser qu’il serait très rapidement remplacé. Mais il ne l’est toujours pas. Et lorsqu’on interroge le Haut représentant etc. sur ce retard, son porte-parole répond : « Il faut d’abord redéfinir le poste. Il y a eu des débats internes sur l’opportunité même de le remplacer. Le poste n’était pas flamboyant, la personnalité pas transcendante, son départ n’a angoissé personne. » Sic.

    Et le même porte-parole d’ajouter : « Quand de Vries a été nommé, c’était un profil avec une certaine visibilité. Il fallait avoir un point de référence pour les pays tiers. C’était avant tout de la gesticulation vis-à-vis de la presse et des Etats-Unis qui aiment bien avoir affaire à un Monsieur X. »

    Comme voilà un bel aveu...