Le ministre britannique des Affaires européennes a annoncé hier un « verrouillage par référendum » de l’Union européenne : il ne pourra plus y avoir aucun transfert de souveraineté sans que le peuple britannique soit appelé à s’exprimer par référendum.
L’annonce est accueillie avec un certain scepticisme, y compris dans les rangs conservateurs, certains faisant remarquer que le traité de Lisbonne, étant « auto-amendable », permet les transferts souveraineté sans en référer à quiconque. D’autres rétorquent que l’UE aura forcément besoin de nouveaux traités et que c’est là que le « verrou » aura toute son importance.
Pour ma part je constate que le gouvernement britannique vient d’accepter sans mot dire (après avoir hurlé qu’il opposerait son veto) le contrôle européen des budgets nationaux avant leur vote par les parlements, ce qui sonne, comme le disait le ministre italien, la fin de toute souveraineté budgétaire.
D’autre part, David Livington a précisé que le « verrou » ne concernait pas l’élargissement de l’UE. En clair, les Britanniques ne seront pas consultés sur l’adhésion de la Turquie, que les conservateurs appellent de tous leurs vœux (contrairement à la population)…
Selon le dernier sondage YouGov, publié le même jour, 47% des électeurs britanniques voteraient pour le retrait de leur pays de l’UE s’ils étaient consultés par référendum, contre 33% qui voteraient pour rester dans l’UE. (La méthodologie de YouGov est a priori curieuse, mais les résultats des élections montrent que ses sondages sont les plus fiables.)
Commentaires
Expliquez nous (ou quelqu'un d'autre qui lira ces lignes) pourquoi les conservateurs appellent de tout leurs voeux l'entrée de la Turquie dans l'Europe? Pour moi conservateur = homme de droite attaché à aux traditions, à la culture européenne , etc...