Le Parlement européen a adopté, par 370 voix contre 249 et 82 abstentions, le rapport du député Vert portugais Rui Tavares, énième déblatération européenne contre la Hongrie de Viktor Orban.
Ce rapport demande la création d’un « mécanisme de Copenhague » : « Ce mécanisme, qui pourrait prendre la forme d'une "commission de Copenhague" ou d'un groupe de haut niveau, devrait être indépendant de toute influence politique, travailler en étroite coopération avec d'autres organisations internationales et contrôler le respect uniforme des droits fondamentaux dans tous les États membres. »
Mais il s’agit uniquement de s’en prendre à la Hongrie. Le rapport demande également à la Conférence des présidents du Parlement (président de l'assemblée et chefs de file des groupes politiques) d'examiner la possibilité d'avoir recours à l'article 7.1 du traité européen* au cas où les réponses des autorités hongroises ne répondraient pas aux exigences des valeurs de l'UE.
Viktor Orban « s’est invité » hier, comme osent dire les européistes, au débat en séance plénière sur ce rapport. Comme s’il devait rester caché chez lui pendant qu’on le calomnie à Bruxelles.
Il a souligné que la proposition de Rui Tavares faisait peser la menace d’une mise sous tutelle de l’UE par un organisme qui n’est pas prévu dans le traité, une commission qui briserait l’équilibre des pouvoirs entre les institutions européennes et les Etats membres.
Accusant ceux qui critiquent la Hongrie de le faire par parti pris politique, il a ajouté : « Ce rapport est très injuste envers la Hongrie, très injuste envers le peuple de Hongrie. Vous y appliquez le deux poids deux mesures. (…) J'ai vécu le sort de l'Europe centrale, je sais ce que c'est que de ne pas être en mesure de gérer sa propre vie parce que d'autres décident pour vous. Nous savons ce que cela représente quand l'indépendance nationale est foulée aux pieds. »
« Il faut lutter contre ceux qui veulent transformer l'Union européenne en nouvel empire », a-t-il martelé, déclenchant des applaudissements et des huées.
Guy Verhofstadt s’est donné le ridicule de démentir qu’il y ait un quelconque parti pris politique dans la mise en accusation permanente du gouvernement hongrois, et il a rappelé que la Commission de Venise (qui dépend du Conseil de l’Europe) avait récemment dénoncé l’une des modifications de la Constitution hongroise. Il a seulement oublié de préciser que le Conseil de l’Europe a ensuite décidé de ne pas ouvrir de procédure de surveillance à l’encontre de la Hongrie…
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* « Sur proposition motivée d'un tiers des États membres, du Parlement européen ou de la Commission européenne, le Conseil, statuant à la majorité des quatre cinquièmes de ses membres après approbation du Parlement européen, peut constater qu'il existe un risque clair de violation grave par un État membre des valeurs visées à l'article 2. »