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Europe - Page 114

  • L’Union soviétique européenne

    Selon le Spiegel, l’Allemagne serait prête à abandonner son veto à la nomination de Pierre Moscovici comme commissaire aux Affaires économiques et monétaires, à condition qu’on lui adjoigne un « faucon budgétaire » issu de l’Europe du Nord qui le marque à la culotte : ce qu’on appelait un commissaire politique en URSS.

    Le faucon en question serait Jyrki Katainen, actuel commissaire intérimaire en charge des Affaires économiques et monétaires.

    Dans le même temps, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble et l’ancien porte-parole de la CDU pour les Affaires étrangères Karl Lamers demandent, par un article publié dans le Financial Times, qu’il y ait un commissaire européen au Budget qui ait droit de veto sur les budgets nationaux...

  • Non-information

    Comme prévu, le Premier ministre polonais Donald Tusk succède à Herman Van Rompuy comme président du Conseil européen, et Federica Mogherini, ministre italien des Affaires étrangères, remplace Catherine Ashton comme Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

    Van Rompuy et Ashton ont largement fait la preuve, s’il en était besoin, que ces deux postes ne servent à rien.

    On notera l’incongruité de voir le dirigeant d’un pays hors de la zone euro présider le Conseil de l’UE dont la monnaie est l’euro, et aussi le conseil de l’eurozone. Mais cela montre seulement que tout cela n’a aucune importance.

  • La balle dans le pied

    Dans une lettre ouverte au président de la République, les interprofessions de la viande et des fruits et légumes demandent des « mesures exceptionnelles » pour les aider à faire face au boycott lancé par la Russie en représailles des sanctions de l’UE.

    « Les pertes estimées à ce jour pour nos filières françaises sont à court terme de plusieurs dizaines de millions d'euros et plusieurs centaines de millions d'euros sur le moyen terme », écrivent-elles, et« ces pertes vont conduire à des réductions d'activités fortes, voire des cessations d'activités d'entreprises avec leur cortège de suppression d'emplois. »

    Bruxelles a déjà annoncé une aide de 125 millions d'euros pour le secteur maraîcher et de près de 33 millions pour les pêches et les nectarines, et en annoncé une troisième pour le stockage de produits laitiers. Mais il n’y a pas encore eu d’aide française spécifique.

    Dans le même temps on apprend que le boycott commence à faire sentir ses effets en Russie, où les produits alimentaires européens commencent à se faire rares.

    La différence entre les deux situations est que, si l’UE « se tire une balle dans le pied » avec ses « mesures insensées », selon l’heureuse formule de Viktor Orban, les éventuelles privations en Russie ne feront que conforter le sentiment national russe et le soutien à Poutine, qui dépasse déjà les 80%. En outre la Russie pourra largement s’approvisionner ailleurs, ce qui sera à moyen terme une vraie catastrophe pour nous.

  • Un député conservateur rejoint l’Ukip

    Douglas Carswell, député de Clacton, quitte le parti conservateur pour rejoindre l’Ukip, parce qu’il ne croit plus à la promesse de David Cameron de renégocier les liens entre le Royaume-Uni et l'UE s'il remporte le scrutin de l'an prochain.

    Ce n’est pas une nouvelle d’une importance capitale, même si elle montre que l’Ukip séduit de plus en plus dans les rangs conservateurs.

    Mais ce qui est notable est que Douglas Carswell démissionne aussi de son mandat de député. Les médias en parlent comme si cela allait de soi, parce que c’est sans doute le cas en Angleterre, mais vu de France ce respect de la démocratie est parfaitement insolite. Chez nous, un élu qui change de parti se cramponne à ses mandats…

    Il y aura donc une élection partielle à Clacton. A laquelle se présentera Douglas Carswell, pour l’Ukip. Et selon les observateurs il sera sans doute réélu. Auquel cas il deviendra le premier député Ukip aux Communes. Car le parti de Farage est arrivé en tête aux européennes mais n’a encore aucun député au Parlement national. Quoi qu’il en soit cette élection partielle relancera le débat sur le « Brexit », et donnera un avant-goût de la campagne pour les élections de l’an prochain…

  • Le pactole

    Ils s’appellent Martine Reicherts, Jacek Dominik, Ferdinando Nelli Feroci et Jyrki Katainen. Vous ne les connaissez pas et vous n’en entendrez sans doute jamais parler (sauf peut-être du dernier). Ce sont les commissaires européens par intérim, qui remplacent les commissaires devenus députés européens jusqu’à la mise en place de la prochaine Commission (dont devrait faire partie Jyrki Katainen). Le Spiegel attire l’attention sur le fait que pour quatre mois de « travail » (dont juillet-août), chacun d’entre eux va gagner… plus de 500.000 €. Et même nettement plus (non comprises les indemnités de retraite de… 860.000 €).

    Le décompte se fait ainsi :

    Traitement mensuel de base : entre 20.832 et 23.147 euros.

    Donc pendant quatre mois. A quoi s’ajoute l’équivalent de deux mois, d’entrée de jeu, pour frais d’installation, et, à la fin, d’un mois en plus, pour frais divers, soit en tout 62.000 €.

    A quoi s’ajoute une indemnité de résidence de 100.000 €.

    A quoi s’ajoute une indemnité de 40% du traitement de base payée pendant trois ans quand ils auront quitté la Commission, soit près de 300.000 €.

    A quoi s’ajoute un droit à la retraite de plus de 43.000 € par an qui leur seront versés pendant 20 ans lorsqu’ils auront 65 ans.

  • Citoyenneté à vendre

    Le gouvernement de Malte espérait que sa vente de passeports rapporterait 30 millions d’euros sur un an. Mais, en quelque six mois, plus de 200 demandes ont été faites et la plupart devraient être acceptées, ce qui correspond pour l’île à un gain de plus de 200 millions d’euros, puisque chaque passeport coûte plus d’un million d’euros au demandeur.

    Pour acheter un passeport maltais, il faut

    - investir au moins 650.000 € dans l’île (plus 25.000 € par femme et enfant mineur)

    - acheter une propriété d’au moins 350.000 € ou louer une résidence pour 16.000  € pendant cinq ans (le gouvernement s’attendait à une grosse majorité de locations, or ce sont les achats qui dominent)

    - verser 150.000 € à un « instrument financier » (en bref à l’Etat).

    La majorité des demandes émane de Russes, mais une trentaine de nationalités sont représentées. L’acquisition d’un passeport maltais est ipso facto l’acquisition de la citoyenneté européenne, avec tout ce qui en découle en matière de droit de vote et de libre circulation.

  • Une leçon inattendue d’euroscepticisme

    Hier soir avait lieu le premier débat télévisé en Ecosse entre un partisan de l’indépendance (le Premier ministre Alex Salmond) et un partisan du maintien dans le Royaume Uni (le député travailliste et ancien ministre britannique des Finances Alistair Darling). Le référendum aura lieu le 18 septembre.

    Le Parti national écossais ayant finalement décidé que l’Ecosse indépendante n’adopterait pas l’euro, Alistair Darling a demandé à Salmond, sans obtenir de réponse, ce que serait son plan B si le reste du Royaume-Uni ne permettait pas à une Ecosse indépendante de conserver la livre. Car dans cette configuration l’Ecosse utiliserait la livre sans bénéficier de l’union britannique, ce qui serait désastreux pour l’Ecosse. Et de citer en exemple l’eurozone, pour montrer qu’une union monétaire sans union politique est une « stupidité sur échasses »…

  • Un nouveau rapport pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE

    Le maire de Londres Boris Johnson avait demandé à son conseiller économique Gerard Lyons un rapport évaluant l’impact sur la City de divers scénarios d’évolution des relations entre le Royaume-Uni et l’UE.

    Gerard Lyons a été chef économiste de trois grandes banques avant d’être appelé par le maire de Londres. Il a été plusieurs fois gratifié du titre de « meilleur prévisionniste » par le Times, notamment pour avoir dit que le Royaume Uni ne devait pas adopter l’euro parce que la zone euro connaîtrait rapidement une très grave crise.

    La meilleure option pour Londres, selon le rapport de Gerard Lyons, est que le Royaume-Uni reste dans l’UE, à condition que l’UE soit profondément réformée selon les vœux du Royaume-Uni.

    La seconde meilleure option, qui talonne la première, est de quitter l’UE, mais en mettant en place de nouvelles politiques commerciales spécifiques destinées à amortir les pertes d’emplois.

    Le PIB de Londres est de 440 milliards d’euros (un cinquième du PIB du Royaume-Uni). En restant dans une UE substantiellement réformée selon les intérêts britanniques, ce PIB passerait à 800 milliards en 2034. En cas de sortie de l’UE, avec de nouvelles politiques commerciales, il passerait à 770 milliards. Une sortie de l’UE sans nouvelles politiques verrait le PIB stagner à 540 milliards à l’horizon 2034, avec un million de chômeurs (à Londres).

    Comme il est évident que l’UE n’acceptera jamais les réformes demandées par le Royaume-Uni, puisqu’elles sont contraires au traité et visent à globalement revenir à la CEE (une communauté de libre échange), la solution préconisée par Gerard Lyons est donc la sortie de l’UE…

  • Mosco et le « french bashing »

    François Hollande a officiellement désigné hier Pierre Moscovici comme le prochain commissaire européen français. Théoriquement comme commissaire chargé des questions économiques et monétaires, l’un des postes les plus prestigieux, qui donne rang de vice-président de la Commission. Mais cette nomination, annoncée depuis longtemps, suscite une levée de boucliers un peu partout, particulièrement en Allemagne.

    Hier soir sur France 2, « Mosco » a fait semblant de croire que les Allemands et les autres en avaient contre la France. « Arrêtons le french bashing », a-t-il dit, d’abord pour répondre à la « tendance française » de l’auto-dénigrement, puis en tentant de montrer que la France n’est pas un « mauvais élève » mais a une économie performante, qu’elle est « un pays crédible, un pays sérieux, un pays qui fait des réformes »…

    En réalité, si les Allemands, et d’autres, ne veulent pas de Moscovici, ce n’est pas parce qu’il est français, mais parce qu’il est le représentant de la politique économique désastreuse du gouvernement socialiste, et parce qu’il a été personnellement, comme ministre de l’Economie, le premier responsable de cette politique désastreuse, de la hausse des déficits, de la dette et du chômage, quémandant auprès de la Commission européenne toujours plus d’aménagements et de délais. Un ministre tellement calamiteux que Hollande a dû en changer…

    C’est pourquoi la perspective de voir ce personnage commissaire à l’Economie a conduit les Allemands à l’appeler « Mosco-Witz » : Mosco, c’est une blague… (Le jeu de mots est d'autant plus facile que de fait si Moscovici avait été d'origine "russe" et non "roumaine" il s'appellerait Moscowitz.)

    Il se dit d’autre part que le Parlement européen pourrait bien refuser d’entériner une Commission où Moscovici aurait le premier rôle économique…

  • Euthanasier les pauvres et les enfants

    Le nouveau ministre de la Santé lituanien, Rimantė Šalaševičiūtė (qui était membre du parti communiste à l’ère soviétique), a déclaré que la Lituanie n'était pas un Etat-providence dans lequel les soins palliatifs pourraient être accessible à tous et que l'euthanasie pourrait être une option pour les personnes qui ne souhaitent pas tourmenter leurs proches en leur imposant le spectacle de leurs souffrances.

    La ministre a également soulevé l'idée de l'euthanasie pour les enfants, soulignant que cette option a été approuvée par la Belgique. Celle-ci pourrait également être appropriée pour la Lituanie après débat public, a-t-elle dit.

    Le Conseil européen a définitivement approuvé l’adhésion de la Lituanie à la zone euro le 1er janvier 2015.