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Europe - Page 111

  • Chronique des grotesques

    Après avoir affirmé à plusieurs reprises que la Commission européenne n’avait aucune autorité sur les budgets nationaux, que la France faisait le budget qu’elle voulait et qu’il n’était pas question de le modifier, même après la lettre envoyée par la Commission, une lettre d’ailleurs parfaitement « banale »… le gouvernement a écrit à la Commission pour lui faire part des modifications apportées au budget afin qu’il corresponde d’un peu moins loin aux critères de l’UE…

    Confirmation du rôle de sous-fifre de Moscovici : la lettre est envoyée à Jyrki Katainen.

  • L’Ukip vise les 100 sièges

    Le grand donateur de l’Ukip Paul Sykes a déclaré au Sunday Times qu’il donnera au moins 1,5 million de livres au parti pour la campagne des législatives de mai 2015. L’Ukip a l’intention de présenter des candidats partout, et de mener une campagne particulièrement active dans 100 circonscriptions, avec l’objectif d’obtenir beaucoup plus que les 30 à 40 députés déjà prévus.

    Pour le moment, sur le plan national, un sondage donne les conservateurs et les travaillistes au coude à coude à 33%, l’Ukip à 18%, les libéraux à 6%. Un autre sondage donne 31% aux conservateurs comme aux travaillistes, 25% à l’Ukip, 8% aux libéraux.

    Les principales chaînes britanniques ont décidé de prendre acte (mais pas complètement…) de la modification du paysage. Elles organiseront un premier débat entre Cameron et Milliband (conservateurs et travaillistes), un deuxième débat élargi à Nick Clegg (libéraux), comme en 2010, et un troisième à quatre, élargi à Nigel Farage (lequel est le dirigeant qui est aujourd’hui le plus populaire). David Cameron a donné son accord tout en remarquant qu’il ne comprenait pas pourquoi on invitait le dirigeant d’un parti qui n’a qu’un seul député…

    Selon un sondage Opinium/Observer, 31% des électeurs britanniques seraient prêts à voter Ukip s’ils pensent que le candidat de ce parti peut l’emporter dans leur circonscription (mais 49% disent non).

    Dans trois semaines aura lieu l’élection partielle de Rochester and Strood, où le député conservateur a démissionné parce qu’il est passé à l’Ukip. S’il est élu, ce sera le deuxième en deux mois, et les conservateurs craignent un grand mouvement de défections de la part de députés qui considéreront qu’ils seront plus facilement réélus sous les couleurs de l’Ukip que sous celles des conservateurs…

  • Rêvons un peu

    Lu chez Jean Quatremer :

    « Ma commission sera celle de la dernière chance », a solennellement prévenu Jean-Claude Juncker, le président élu de l’exécutif communautaire. (…) « à l’heure où les citoyens perdent la foi dans nos institutions, où les extrémistes de gauche et de droite nous mettent l’épée dans les reins et où nos concurrents prennent des libertés à notre endroit, il est temps de donner un souffle nouveau au projet européen », « de remettre l’Europe en marche ». Pour Juncker, « soit nous réussissons à rapprocher les citoyens de l’Europe », notamment en lui obtenant un « triple A social », soit c’est la fin du projet européen.

  • Chypre en colère

    Le gouvernement chypriote a décidé de bloquer toute avancée dans l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, en raison de la violation de sa zone économique exclusive par un bateau turc. Le Conseil national a pris en tout huit mesures de rétorsion, dont ce veto, et une plainte qui sera déposée devant les institutions européennes.

    Le ton monte de plus en plus entre Chypre et la Turquie, cette dernière multipliant les études et les provocations pour s’approprier d'éventuels gisements de gaz naturel au large de Chypre.

    Le bateau en question, un navire sismique escorté par un navire de guerre et deux bateaux de soutien logistique, et qui doit selon les Turcs mener des études sismiques pour l’exploration du gaz naturel jusqu’au 30 décembre, s’appelle… Barbaros.

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    Un gisement de gaz naturel a déjà été découvert dans le bloc 12. les Turcs revendiquent une partie du domaine de recherche: la zone en vert. Mais le navire barbaresque et sa suite ont pénétré dans le bloc 3.

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  • Les Polonais contre l’euro

    Selon un sondage GfK, 38% des Polonais sont tout à fait contre l’adoption de la monnaie unique par leur pays, 38% sont plutôt contre, 15% sont plutôt pour, et 3% tout à fait favorables. Ce qui fait 76% contre 18%.

    L’institut de sondage souligne que ce rapport se retrouve dans toutes les couches et classes de la population, l’hostilité à l’euro variant entre 70 et 80% dans la plupart des catégories.

    La Pologne est théoriquement obligée d’adopter l’euro, comme tous les (nouveaux) membres de l’UE. Mais aucun gouvernement n’a vraiment voulu aller dans ce sens jusqu’ici, et aucun gouvernement n’aurait eu non plus les deux tiers des parlementaires pour la nécessaire modification de la Constitution (où il est stipulé que la monnaie nationale est le zloty).

    Le président de la République, Bronislaw Komorowski, favorable à la monnaie unique, a déclaré lundi que la Pologne déciderait de la voie de l’accession à l’euro… après les élections de 2015.

  • La Commission européenne : c’est fait

    Après avoir fait son cinéma pendant quelques semaines, le Parlement européen a approuvé la composition de la Commission européenne voulue par Jean-Claude Juncker en validant à grande vitesse la candidature de Violeta Bulc, la Slovène qui remplace Alenka Bratusek, celle-ci ayant été la seule candidate virée par les députés, non sans raison il faut bien le dire.

    L’intéressée n’en revenait pas elle-même. Elle s’était préparée pour son audition, mais elle ne s’attendait pas à des questions aussi faciles… Or dans un autre contexte, la candidature de Violeta Bulc ne serait sans doute pas passée aussi facilement. Cette personne, totalement inconnue, n’existe en politique que depuis un tout petit mois, et son principal titre de gloire est d’avoir suivi un stage new age aux Etats-Unis où l’on apprend notamment à marcher sur les charbons ardents.

    Alenka Bratusek devait être vice-présidente chargée de l’union de l’énergie. Finalement le poste est confié au Slovaque Maros Sefcovic, et Violeta Bulc sera commissaire aux transports. C’est bien aussi, les transports... sur les charbons ardents… Et elle a dit aussi qu’elle connaissait les transports aériens et notamment un chouette petit aéroport en Ecosse : c’est celui où elle se pose pour aller suivre des cours de chamane…

  • Nigel Farage a déjà reconstitué son groupe

    Il n’aura fallu que quelques jours pour que Nigel Farage reconstitue son groupe ELDD (Europe des libertés et de la démocratie directe) au Parlement européen. Le fameux groupe « europhobe » dont la disparition était fêtée bruyamment par les médias la semaine dernière (ils sont beaucoup plus discrets aujourd’hui).

    C’est un député polonais du KNP (parti d’« extrême droite », évidemment), Robert Iwaszkiewicz, qui a rejoint Nigel Farage, donnant de nouveau au groupe les 7 nationalités nécessaires.

    On peut se demander pourquoi un seul député KNP a rejoint le groupe de Farage, alors qu’ils sont trois. Selon la rumeur, il s’agirait d’un arrangement entre l’Ukip et le KNP afin de permettre également au KNP de constituer un groupe (avec le FN) : un des 24 députés britanniques de l’Ukip rejoindrait le nouveau groupe.

    Un porte-parole d’ELDD a démenti cette rumeur, affirmant qu’il n’y avait aucune contrepartie. Nigel Farage, quant à lui, a répondu au journaliste qui a réussi à le joindre : « Ça ne m’intéresse pas, mon pote, je suis dans le Yorkshire. »

    Mais selon le quotidien polonais Rzeczpospolita l’eurodéputé KNP Michal Marusik a dit : « Nous sommes en train de former notre propre groupe, donc si Farage veut garder le sien, alors il a assez de gens pour nous aider. » Et un porte-praole de KNP à Varsovie a déclaré à EUobserver : « Nous sommes ouverts à une coopération avec tous les mouvements eurosceptiques. »

    Je dois dire que ce serait un superbe pied de nez aux eurocrates s’il pouvait y avoir plusieurs groupes anti-UE avec dans chaque groupe des membres des mêmes partis politiques, ramassant double ou triple subvention et temps de parole…

  • Deux soutiens de poids pour l’AfD

    Heinrich Weiss, PDG de SMS-Group (construction de machines, 9.000 salariés), retire son soutien à la CDU pour l’apporter au parti anti-euro et anti-imigration AfD (Alternative für Deutschland), qui ne cesse de monter dans les sondages, et dans les élections. Quant à Hans Wall, fondateur de Wall AG, qui me paraît être l’équivalent allemand de Decaux, il a carrément rejoint le parti, en disant qu’en ce qui concerne la politique européenne, « l’Allemagne devrait voir la Grande-Bretagne comme un exemple à suivre ».

  • Eclipse du groupe de Nigel Farage

    Le groupe constitué et dirigé par Nigel Farage au Parlement européen a été dissous, suite à la défection de la Lettone Iveta Grigule. Il faut des élus de sept pays, et il n’y en a plus que six.

    Le groupe était fort de 48 élus, dont 24 de l’Ukip et 17 du mouvement de Bepe Grillo, mais il était vulnérable par les individualités qui permettaient d’arriver juste à sept pays. (Quoique a priori il fût d’abord vulnérable à cause de son hétérogénéité…)

    Comme c’est désormais bien établi dans les médias, tous les articles parlant de cela désignent le groupe de Nigel Farage comme « europhobe » (sans préciser si c’est une maladie ou un délit).

    L’Express se distingue en disant que le groupe « s’effondre ». Quand on passe de 48 à 47 membres, ce n’est pas vraiment un effondrement… D’autant que l’Ukip est en phase ascendante au Royaume-Uni.

    Il ne serait donc pas étonnant que le groupe puisse être reconstitué très vite.

    Mais il est regrettable qu’il n’y ait pas un groupe réunissant tous les malades de l’Europe…

  • Quand Valls se rebiffe

    « Le projet de budget de la France est assez loin de l'objectif, à la fois en terme de déficit et de mesures effectives, concernant le déficit structurel et le nombre et la qualité des réformes qui doivent être réalisées… On leur a donné deux ans et la question est : comment ont-ils utilisé ce temps ? Pour être tout à fait franc, je crois qu'ils ne l’ont pas utilisé. »

    Le propos est de Jeroen Dijsselbloem, ministre des Finances des Pays-Bas et actuel président de l’Eurogroupe.

    Michel Sapin a répondu :

    « Monsieur Dijsselbloem n'est pas l'Europe. Monsieur Dijsselbloem ne représente pas l'Europe. »

    Et Manuel Valls :

    « Il faut respecter la France, c'est un grand pays. Je n'accepte pas de leçons de bonne gestion. Je demande à chacun beaucoup de sang-froid, beaucoup de respect, surtout de la part de partenaires européens. »

    Mais Jeroen Dijsselbloem, qui « représente l’Europe » dans la mesure où il est le président du club des pays qui ont la monnaie unique, ne fait que dire tout haut ce que les experts de la Commission européenne disent tout bas – pas si bas que cela, d’ailleurs.

    On remarque que pour défendre leur gestion désastreuse nos politiques jouent sur le sentiment de l’honneur national bafoué, alors que lorsqu’il faut faire accepter de nouvelles pertes de souveraineté ils expliquent qu’il faut dépasser le cadre national. Ainsi quand on met davantage encore la France sous la coupe de Bruxelles (notamment en permettant à l’exécutif européen de contrôler les budgets nationaux), on nous explique que l’union fait la force et que la France est un trop petit pays pour jouer seule dans la compétition mondiale, mais quand ce même exécutif européen menace de nous sanctionner avec les sanctions que nous lui avons octroyées, tout à coup la France devient un grand pays auquel on ne fait pas la leçon… C’est pitoyable.