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Europe - Page 106

  • UE-Turquie

    Le commissaire européen au commerce, Cecilia Malmström, et le ministre de l'Economie turc Nihat Zeybekci ont annoncé hier un accord cadre pour étendre l'union douanière UE-Turquie, en éliminant les droits de douane sur le commerce des biens industriels et des produits agricoles transformés. Ankara et Bruxelles vont maintenant discuter pour étendre l'accord afin d'inclure les services, les marchés publics et la plupart des produits agricoles. « Ce que nous voulons est de n'avoir aucune restriction que ce soit », a déclaré Nihat Zeybekci.

    Mais les Turcs interdisent toujours leur territoire aux bateaux et avions chypriotes… Et à Bruxelles on ne le remarque même plus.

  • Les quotas qui font pschitt

    L’annonce que l’Union européenne allait répartir les migrants qui affluent par quotas dans les divers pays de l’UE était quelque peu exagérée. Ou bien l’opposition frontale du Royaume-Uni et moins spectaculaire mais tout aussi ferme des pays d’Europe centrale, Hongrie en tête, a fait comprendre aux eurocrates qu’ils n’arriveraient pas à leur fin.

    Finalement, la Commission proposera, avant la fin du mois, un système de "réallocation" provisoire à l'intérieur de l'UE "des personnes ayant clairement besoin d'une protection internationale" et, avant la fin de l'année, un modèle de distribution définitif. Ce qui sera théoriquement contraignant, mais ne concernera que ceux qui sont déjà là et( qui ont « clairement besoin de protection »…. Quant à tous ceux qui ne sont pas encore là mais qui vont débarquer, la Commission envisage d'en accueillir 20.000 et de demander aux Etats membres de bien vouloir se les répartir…

    Tout cela est en fait assez flou, sans doute parce que de toute façon le plan sera rejeté.

    Il restera les propos irresponsables de Federica Mogherini, la Haute Représentante de l'UE pour la politique extérieure et de sécurité commune, disant lundi à l’ONU : « Aucun réfugié, aucun migrant intercepté en mer ne sera renvoyé contre sa volonté. » Et la politicienne italienne de gauche de citer bien entendu le pape François à l’appui de son discours, comme c’est désormais de règle.

    « Une telle approche ne fera qu'accentuer l'attrait suscité de l'autre côté de la Méditerranée et encouragera davantage de personnes à mettre leur vie en danger », a répondu Theresa May, ministre britannique de l’Intérieur, dans une tribune publiée dans le Times.

  • En Pologne

    Comme au Royaume Uni, les instituts de sondage se sont complètement plantés en Pologne. Comme par hasard, dans les deux cas ils annonçaient la défaite des affreux « conservateurs »…

    « Pas de grand suspense », disait donc Radio France : c’était le président libéral sortant Bronislaw Komorowski qui allait l’emporter, peut-être au premier tour.

    Et vlan. Il n’a eu que 33,77% des voix et est arrivé deuxième, un point derrière Andrzej Duda, le candidat du « parti de la droite réactionnaire et antieuropéenne Droit et Justice », comme le vomit La Croix. (Mais « antieuropéenne » est hélas très exagéré).

    Autre surprise, le candidat indépendant « anti-système », le rocker et acteur Pawel Kukiz, qui devait faire un score marginal, est arrivé troisième avec 20,8% des voix, très loin devant les huit autres candidats qui sont tous en dessous de 4%.

    Pawel Kukiz ne pouvant pas être étiqueté de gauche (il a participé aux deux premières marches nationalistes de 2010 et 2011), on notera que l’unique candidate de gauche, et de la gauche unie, Magdalena Ogórek, a glorieusement remporté 2,38% des suffrages. Il est vrai que malgré son visage avenant et sa notoriété télévisuelle, s’appeler Madeleine Cornichon n’aide pas vraiment…

    (On signalera que le trublion précédent, Janusz Palikot, dont le parti avait obtenu 40 députés en 2011, s’est effondré à 1,42%.)

  • Toujours Viktor Orban

    La Hongrie doit prendre des mesures législatives pour enrayer l'afflux d'immigrés, même si elles sont contraires au droit européen, a déclaré Victor Orban hier soir à Echo TV. « Nous ne voulons pas d'immigrés en Hongrie. Si (d'autres Etats membres) veulent recevoir des immigrés, libre à eux, mais ils ne doivent pas les renvoyer ici ni les faire passer par chez nous. »

    Après la Suède, la Hongrie est le pays européen qui accueille le plus grand nombre d'immigrés par rapport à sa population, elle doit donc soulever la question des règles européennes trop laxistes, dit Orban. Le débat sur l’immigration, lancé par la vaste consultation populaire de ce mois, conduira probablement à l’adoption de lois qui mettront Bruxelles en colère : « Il y aura une grande bataille, un grand combat. »

    A propos de la peine de mort, Viktor Orban a souligné qu’il n’avait pas manifesté l’intention de la rétablir, mais d’ouvrir un débat. Et il s’en est pris au président du Parlement européen Martin Schulz : « Il est possible qu’au terme du débat nous soyons d’accord avec Martin Schulz. Mais nous ne serons jamais d’accord sur le fait qu’il veuille nous interdire d’avoir un débat. »

  • Les Vrais Finlandais deuxièmes

    Aux élections du 19 avril en Finlande, le Centre est arrivé en tête et a remporté 49 sièges, devant, non pas les conservateurs qui étaient au pouvoir, mais les « Vrais Finlandais », le parti « populiste » et « europhobe », qui a 38 sièges. Les conservateurs en ont 37, et les sociaux-démocrates 34.

    On attend avec intérêt la constitution du gouvernement. Les Vrais Finlandais aimeraient que leur chef, Timo Soini, devienne ministre des Affaires étrangères. Moi aussi : ce pourrait être amusant…

  • Les dernières (bonnes) nouvelles de Viktor Orban

    Mardi dernier, répondant à des questions de journalistes concernant un horrible assassinat, Viktor Orban a déclaré tout à trac : « La question de la peine de mort devrait être examinée en Hongrie », car il est nécessaire de « dire clairement aux criminels que la Hongrie ne recule devant rien quand il s'agit de protéger ses citoyens ».

    Un porte-parole de l’UE a d’abord rappelé que « l'interdiction de la peine de mort est un des piliers des droits fondamentaux de l'UE ».

    Et ce matin Jean-Claude Juncker a déclaré : « La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne interdit la peine de mort, et M. Orban devrait immédiatement dire clairement que ce n'est pas son intention, et si c'est son intention, il y aura une bataille. »

    De son côté, le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muižnieks, avait déjà déclaré : « L'idée de réintroduire la peine de mort, défendue par Viktor Orban, est incompatible avec les obligations de la Hongrie en vertu de la Convention européenne des droits de l’homme, et va à l'encontre des valeurs défendues par l'Europe. »

    Nils Muižnieks a également réagi à la « consultation nationale sur l'immigration et le terrorisme » prévue en Hongrie, qu'il a qualifiée de « preuve supplémentaire de la vision négative du gouvernement hongrois vis-à-vis des droits de l'homme » Car si « les consultations publiques sont bien sûr un aspect important d'une société démocratique », celle-là est « inacceptable », bien sûr, car elle pose les mauvaises questions et suggère les mauvaises réponses... Voici une traduction des 12 questions qui vont être posées aux 8 millions de citoyens hongrois :

    1 – On entend beaucoup parler de l’augmentation des actes de terrorisme. Quelle importance accordez-vous à ce développement du terrorisme ?

    2 – Selon vous, la Hongrie pourrait-elle devenir une cible d’attaques terroristes dans les années qui viennent ?

    3 - Selon certains, l’immigration, qui est mal gérée par Bruxelles, a un lien avec le développement du terrorisme. Etes-vous d’accord avec cette opinion ?

    4 – Saviez-vous que des immigrants économiques franchissent illégalement la frontière, et que récemment le nombre des immigrants a été multiplié par 20 en Hongrie ?

    5 – On entend de nombreuses opinions à propos de l’immigration. Selon certains, les immigrants économiques mettent en danger les emplois et moyens d’existence du peuple hongrois. Etes-vous d’accord avec ces opinions ?

    6 - Selon certains, la politique de Bruxelles concernant l’immigration et le terrorisme a échoué et une nouvelle approche est nécessaire pour gérer ces questions. Etes-vous d’accord avec cette opinion ?

    7 - Soutiendriez-vous des mesures plus restrictives du gouvernement hongrois s’opposant à la politique permissive de Bruxelles ?

    8 - Soutiendriez-vous le gouvernement hongrois s’il édicte de nouvelles lois plus restrictives sur la base desquelles ceux qui franchissent illégalement la frontière pourraient être mis en détention ?

    9 - Etes-vous d’accord que ceux qui franchissent illégalement la frontière devraient être renvoyés dans leurs pays dans les plus brefs délais ?

    10 - Etes-vous d’accord que, puisqu’il y a des migrants économiques en Hongrie, ils devraient subvenir eux-mêmes à leurs propres besoins ?

    11 - Etes-vous d’accord que le meilleur instrument possible pour combattre l’immigration est que l’Union européenne aide au développement de ces pays d’où viennent les migrants ?

    12 - Êtes-vous d’accord avec le gouvernement hongrois qu’au lieu de soutenir les immigrants il est nécessaire de soutenir les familles hongroises, et que nous avons besoin de plus de naissances ?

    Lors du sommet européen extraordinaire du 23 avril, Viktor Orban a notamment déclaré : « Nous estimons que si on nous confie la tâche de légiférer sur la situation des réfugiés qui viennent en Hongrie, nous sommes en mesure de le faire. Le problème est que nous sommes liés par les règlements de l’UE, qui compromettent l’efficacité du traitement par la Hongrie du problème des migrations. »

    Lors du sommet du 16 janvier, il avait dit : « L’immigration économique est mauvaise pour l’Europe. Nous ne devrions pas la considérer comme utile, parce qu’elle est uniquement source de troubles et de danger pour les Européens. Elle devrait être stoppée, c’est l’opinion de la Hongrie. (…) Nous ne voulons pas intégrer de minorités dont la culture serait différente de la nôtre. Nous voulons que la Hongrie reste la Hongrie. »

    Et l’on rappellera qu’en octobre, le porte-parole du Parlement hongrois, László Kövér, avait déclaré que « si l'Union compte dicter le comportement des gouvernements nationaux, Bruxelles ressemblera au bout du compte à Moscou au temps de l’ère soviétique », et que si c’est la direction que prend l’UE « la Hongrie ferait peut-être mieux d'en sortir ».

  • Laïcité tchèque

    Le mercredi de Pâques il y a eu une "prière pour l’Europe" au Vatican, à l’occasion du 660e anniversaire du couronnement comme empereur des Romains du roi de Bohême Charles IV.

    Sur le moment je n’ai pas fait attention à cette information, craignant en outre de découvrir que cet anniversaire fût l’occasion d’une petite cérémonie européiste au Vatican.

    Puis je suis allé y voir de plus près. Pour découvrir en fait que la cérémonie, présidée par l’archevêque émérite de Prague, le cardinal Miroslav Vlk, était de l’initiative de l’ambassade tchèque près le Saint-Siège. Et qu’il s’agissait de célébrer les racines chrétiennes de l’Europe sans lesquelles rien de bon ne peut pousser. Sans dérive européiste, parce que ce n’est pas le genre des Tchèques…

  • L’initiative citoyenne européenne en perdition

    En réponse aux critiques qui s’accumulent à propos de l’« initiative citoyenne européenne », la Commission européenne a répondu qu’elle ne changerait rien. Bref, que la chose allait mourir de sa belle mort, sans qu’il y ait besoin de sédation profonde… Conformément à ce qui était prévu, mais cela elle ne le dit pas.

    Mes lecteurs de Daoudal Hebdo se rappellent que j’avais suivi de près la délirante saga de la mise en place de l’« initiative citoyenne européenne ». Cette innovation démocratique majeure du traité de Lisbonne était censée permettre la participation des citoyens au processus de décision européen. C’était une exigence pour rapprocher les citoyens de Bruxelles, pour combler le « déficit démocratique » dont souffre l’UE, etc. J’avais montré, pas à pas, à quel point c’était du pipeau.

    On remarquera que le texte de la Commission, pour le troisième anniversaire de l’« initiative citoyenne européenne », est daté du 31 mars. Or elle avait été lancée le 1er avril 2012. Comme un poisson d’avril. Mais la réponse aux critiques n’en est pas un.

    Selon le traité de Lisbonne, l’« initiative citoyenne européenne » devait être mise en place dès l’entrée en vigueur du traité, mais la Commission avait encore mis deux ans et demi pour mettre au point le dispositif, en faisant croire que c’était une grande concertation entre le Conseil, le Parlement, et les citoyens, alors qu’elle décidait de tout toute seule (comme d’habitude).

    Car il fallait faire en sorte qu’il soit impossible qu’une initiative citoyenne puisse aboutir à une remise en cause de quelque diktat que ce soit de la Commission, tout en faisant miroiter le progrès démocratique majeur de la chose.

    On voit, trois ans plus tard, le résultat. 51 initiatives ont été enregistrées par la Commission. Sur ces 51, il y en a… deux qui ont abouti. Qui ont abouti… à rien.

    La première a été celle du « droit à l’eau » (gestion publique de l’eau) qui demandait une proposition de loi reconnaissant le droit humain à l'eau, ou l'engagement formel de ne lancer aucune initiative incitant à libéraliser ce service, et la confirmation que les services d'eau et d'assainissement seraient exclus du Partenariat transatlantique. L’initiative citoyenne a effectivement pour finalité d’obliger la Commission à élaborer un projet de loi. Mais la Commission a répondu par de bonnes paroles strictement verbales…

    La deuxième a été « Un de nous », l’initiative visant à protéger l’embryon humain, notamment en interdisant toute activité qui conduise à détruire un embryon. La Commission a répondu que c’était déjà « réglementé »… Les organisateurs ont porté plainte devant la Cour européenne de Justice, qui a obligé la Commission à formuler une nouvelle réponse. Celle-ci vient de le faire, ce même 31 mars. Elle répond… qu’elle a le droit de répondre comme elle l’entend. Sic.

    Comme, le même jour, la Commission fait savoir qu’elle ne changera rien au processus, on voit que la preuve est faite que c’était une mauvaise farce, et qu’il faut être singulièrement optimiste, ou plutôt inconscient, ou avoir du temps à perdre, pour tenter de nouvelles initiatives.

    D’ailleurs les demandes ont déjà chuté de façon spectaculaire l’an dernier.

  • Un européiste contre l’anglais

    L’européiste patenté de Libération Jean Quatremer publie un nouvel article contre le « monolinguisme anglophone » dans les institutions européennes. On y apprend notamment que notre ministre Michel Sapin écrit en anglais au commissaire européen Pierre Moscovici, que le secrétariat général français aux affaires européennes envoie aux députés français un document en anglais sur la position de la France concernant le plan de relance présenté par Jean-Claude Juncker, que depuis Jacques Chirac il n’y a plus de dirigeant français qui critique la nomination, aux plus hauts postes de Bruxelles, de personnalités qui ne parlent pas un mot de français, et qui sont de plus en plus nombreux, alors que le français est toujours officiellement l’une des trois langues de travail de l’UE. Et la section française de l’Association des journalistes européens (AJE) vient d’envoyer une lettre à Jean-Claude Juncker pour se plaindre de « l’abandon du français dans la communication de la Commission européenne comme du Service européen d’action extérieure et du Conseil européen ». La Commission, ajoute notamment Jean Quatremer, travaille désormais presque exclusivement en anglais, même dans les services où il n’y a aucun Anglais (ou Irlandais).

    On pourra se demander pourquoi un européiste fanatique, farouche militant anti-national et anti-identitaire, se plaint de voir marginalisée une langue qui, manifestement, serait aujourd’hui un frein à la construction européenne si l’on respectait ses prérogatives.

    Erreur, répond-il, car l’anglais que l’on parle et que l’on écrit est ce « globish » qui est très imprécis et qui commence à poser de sérieux problèmes aux juristes.

    Mais surtout… la vraie raison apparaît à la fin du long article : c’est contre-productif pour la construction de l’Europe unie dont on rêve. L’AJE explique que le monolinguisme anglophone est « doublement pénalisant pour les idées européennes : celles-ci paraissent l’apanage d’une minorité technocratique et élitiste, le discours anti-européen (professé dans la langue nationale) paraît supérieur au discours pro-européen »

    En bref, pour lutter contre le Front national, il faut défendre la langue française. Amusant, non ?

  • Immigrationnisme

    Selon une « étude » de la Fondation Bertelsmann (fanatiquement euromondialiste), l’Allemagne a besoin de 500.000 immigrants supplémentaires chaque année afin de pouvoir maintenir le niveau de l’emploi et la stabilité du système social à l’horizon 2050.

    En fait le solde des migrants était déjà de 470.000 l’an dernier, et 429.000 l’année précédente. Mais Bertelsmann souligne d’autre part qu’il ne faut plus compter sur les migrants venant d’autres pays d’Europe : « l’Allemagne doit se montrer plus attractive comme pays d’immigration pour les ressortissants de pays tiers ».

    Car après 2026 il faudra plus de 600.000 immigrants par an.

    L’idéologie immigrationniste s’installe dans les pays où l’on ne fait plus d’enfants, et où l’on tue ceux qui pourraient naître.

    Mais… chut, il ne faut pas parler de grand remplacement. Ni de politique de la vie.