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Europe - Page 103

  • La Pologne et l’euro

    Le ministre polonais des Finances, Mateusz Szczurek, a déclaré à la radio polonaise : « Assurément, la crise grecque, et aussi la stagnation continue (de l’eurozone) sont une leçon pour la Pologne, et une nouvelle information pour ceux qui veulent une entrée rapide (de la Pologne) dans l’Eurozone sans changements de celle-ci. »

    Mateusz Szczurek, ministre d’un gouvernement libéral, est donc plutôt européiste. Mais la campagne des législatives est lancée, et il n’est pas question de laisser le PiS, qui a le vent en poupe depuis la présidentielle, seul sur le front du refus de l’euro, d’autant que selon les sondages plus de 70% des Polonais sont contre l’euro.

    Il y a quelques jours, Beata Szydlo, déjà désignée par le PiS comme futur Premier ministre, disait : « Mon gouvernement (...) ne va certainement pas travailler sur l'introduction de l'euro en Pologne. »

    Et Krzysztof Szczerski, le conseiller du président élu Andrzej Duda pour la politique étrangère, vient de déclarer que l’introduction de l’euro ne pourra être décidée que par référendum : « La décision de cesser de frapper sa propre monnaie doit incomber à la nation. Cela signifie, pour être réaliste, qu'il est inutile de parler de l'introduction de l'euro en Pologne sous le mandat du président Duda. » Puisqu’il n’organisera pas ce référendum dont on connaît le résultat…

  • L’AfD a un nouveau chef

    Au congrès du parti anti-euro Alternativ für Deutschland (AfD), qui s’est tenu samedi à Essen, le fondateur Bernd Lucke a subi une défaite : c’est sa rivale Frauke Petry a été élue comme « porte-parole ». (Plus précisément comme première porte-parole. Elle était déjà l’une des trois porte-parole, et l’enjeu du congrès était qu’il n’y ait qu’un véritable dirigeant – Bernd Lucke pensait que ce serait lui... Il y a donc aujourd’hui une première porte-parole, un second porte-parole qui est Jörg Meuthen, et trois porte-parole adjoints.)

    C’est la fin d’une longue et très dure polémique interne entre l’aile bourgeoise et "présentable" incarnée par Bernd Lucke, qui tenait à une ligne simplement anti-euro avec l’appui de quelques milieux d’affaire, et une aile plus populiste, anti-immigration et anti-islam.

    Frauke Petry, présidente de l’AfD en Saxe et chef de file des élus AfD au Parlement de Saxe depuis leur succès de l’an dernier, est une femme de pasteur, docteur en chimie, mère de quatre enfants, qui milite contre l’avortement et pour la famille, contre l’immigration sauvage, et pour des référendums locaux avant la construction d’une mosquée.

    Un sondage interne pendant le congrès a montré que « l’immigration incontrôlée » était la première préoccupation des militants, devant la « crise de l’euro ». Selon les partisans de la ligne Petry, c’est ce positionnement qui a permis les récents succès électoraux de l’AfD.

  • Les Grecs

    Quels que soient les tenants et les aboutissants, les sous-entendus et la suite des opérations, je ne peux pas bouder mon plaisir devant le résultat du référendum grec.

    Il me suffit en fait de voir à quel point les européistes sont mécontents (litote) pour que je sois content. C’est un plaisir simple…

    Et surtout il est plaisant de voir quelle claque retentissante leur a réservée le peuple grec.

    Ils disaient que les Grecs diraient oui, ils avaient même fabriqué des sondages qui le disaient, parce que de tout façon les Grecs n’avaient pas le choix. Et l’on se félicitait déjà (à gauche comme à droite) de l’inéluctable défaite de Tsipras et donc de sa démission…

    Or le score est sans appel et dément tous les sondages : 61,3% de non. Avec une participation de 62,5% - il fallait 40% pour que le référendum soit contraignant.

    Maintenant les européistes sont terrifiés. Ils vont tout faire pour rattraper la Grèce (ce dont Tsipras va profiter au maximum). Parce qu’ils savent qu’ils ont menti (et ils continuent à le faire) en martelant quotidiennement la menace de la « sortie de la zone euro ». Aucun pays ne peut sortir de la zone euro. La seule éventualité que permette le traité européen est la sortie de l’UE. Et ils ne veulent absolument pas qu’un pays quel qu’il soit quitte l’Union européenne. Car ce serait le début de la fin, au moment où les Britanniques en sont tentés, et où les mouvements « populistes » ne cessent de progresser un peu partout.

  • La « sortie de la zone euro » ?

    Tout le monde, y compris les gens de la Banque centrale européenne, évoquent désormais une sortie de la Grèce de la zone euro.

    C’est le grand sujet de conversation du moment, sur la scène européenne.

    Mais je n’ai vu encore personne, y compris à la BCE, qui m’explique comment un Etat peut sortir de la zone euro — vu que c’est exclu par le traité européen.

    En bref, j’aimerais qu’on m’explique comment on envisage de violer le traité européen.

    Mais bien sûr personne ne l’explique, parce qu’on envisage en fait, comme on l’a déjà fait, de s’asseoir sur le traité qui n’est qu’un chiffon de papier. Ni vu ni connu.

    Ni vu ni connu ? Pas sûr. Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a oublié d’être idiot. Ou ignare :

    Nous prenons conseil et examinerons certainement l'éventualité d'une injonction devant la Cour de justice de l'Union européenne. Les traités européens ne prévoient pas de sortie de l'euro et nous ne l'acceptons pas. Notre appartenance n'est pas négociable.

  • La pourriture doit aller de l’avant

    Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, participant à un gala LGBT, a déclaré que tous les Etats membres de l’UE devraient légaliser le soi-disant mariage homosexuel. Et il ne l’a pas dit en son nom propre, mais au nom de la Commission :

    « La Commission doit aller de l’avant et faire en sorte que tous les Etats membre de l’UE acceptent sans réserve le mariage entre personnes du même sexe comme les autres mariages. »

    Il n’y a semble-t-il eu personne pour lui faire remarquer que ce n’est pas de la compétence de la Commission européenne.

  • Au Danemark

    Alors que son parti libéral n’a obtenu que 19,5% des voix (34 sièges sur 179) et a été battu à droite par le parti du peuple danois, le nouveau Premier ministre Lars Lokke Rasmussen a constitué un gouvernement composé exclusivement de membres de son parti…

    Son programme de gouvernement comprend un référendum avant la fin de l’année sur la suppression de l’exemption des politiques européennes en matière de collaboration judiciaire (l’une des quatre exemptions danoises qui font que le Danemark n’est membre de l’UE que de façon théorique).

    Une sorte de bras d’honneur au parti du peuple danois. Jusqu’à ce que le peuple danois fasse un bras d’honneur à ce gouvernement ultra-minoritaire en votant non à son référendum…

  • Fin des quotas de “demandeurs d’asile”

    Sans surprise, le diktat de répartition des « demandeurs d’asile » par quotas entre les différents pays de l’UE a été rejeté. Les militants européistes tentaient de faire croire que les pays qui le rejetaient n’étaient pas assez importants ni assez nombreux pour constituer une minorité de blocage (compte tenu du fait que le Royaume-Uni n’a pas de droit de vote sur cette question). « La commission impose son idée d’une répartition obligatoire du traitement des demandes », titrait Jean Quatremer le 2 juin. Mais il est apparu qu’il n’était pas possible de faire passer le texte (il est probable que la France ait fait savoir discrètement qu’elle voterait contre).

    C’était acquis dès avant le sommet, puisque le dernier état du projet (qui avait banni depuis longtemps le mot de quota) ne comportait plus le mot « obligatoire ».

    Bref, les dirigeants des Etats de l’UE se sont mis d’accord sur le principe d’un mécanisme de répartition de 40.000 demandeurs d’asile échoués en Grèce et en Italie et de 20.000 réfugiés, mécanisme dont on dit qu’il est basé sur le volontariat… mais le mot « volontaire » lui-même n’y figure pas…

    Autant dire qu’il n’y a plus rien. Ce qui a d’ailleurs mis en colère le Premier ministre italien.

    On constate en revanche que Donald Tusk, actuel président du Conseil européen, a dit fermement que « les migrants qui n’ont aucun droit à entrer dans l’UE doivent être renvoyés ». « Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous nous sommes mis d’accord pour accélérer les accords de réadmission avec les pays tiers. »

    Les pays membres se sont également mis d’accord pour mettre en quarantaine les personnes qui débarquent en Italie, en Grèce ou à Malte, dans des structures qui permettent leur identification et la prise de leurs empreintes digitales. Un prochain sommet à Malte permettra de préciser tout cela.

    Enfin, l’agence Frontex a donné raison à Viktor Orban en faisant savoir que la plus grosse augmentation du flux de migrants, et de loin, est celle de la « route des Balkans ». Plus de 50.000 sont passés par là entre janvier et mai, ce qui représente une augmentation de 880%. Donald Tusk a commenté : « Depuis le début de l’année, un tiers des demandeurs d’asile ont été enregistrés en Hongrie, soit davantage qu’en Italie. »

    Et tout à coup la Commission est muette…

  • Après la Hongrie, la Bavière…

    A peine la Hongrie venait-elle de faire marche arrière après avoir lancé un spectaculaire ballon d’essai, que la Bavière lui emboîte le pas, d’une autre façon, en annonçant qu’elle va réintroduire des contrôles à sa frontière avec l’Autriche.

    Or il est contraire aux accords de Schengen, dont au traité européen, de rétablir des contrôles durables aux frontières. Seuls sont acceptés des contrôles ponctuels pour une raison précise. Mais, justement, la Bavière avait pu établir un contrôle de ce type pour protéger le G7 qui se réunissait chez elle le 7 juin dernier. Et à cette occasion la police a constaté près de 6.000 infractions aux droits de séjour, et des dizaines de criminels, parmi lesquels des trafiquants de drogues et de personnes humaines, ont été arrêtés. Argument décisif pour le ministre-président de Bavière, Joachimm Hermann, pour rétablir les contrôles de façon permanente… et demander aux autres Länder d’en faire autant…

  • La Hongrie réagit

    Le gouvernement hongrois a « brisé un tabou »,  c’est-à-dire a commis un crime de lèse-majesté européenne, hier, en décidant de suspendre l’application du règlement dit « Dublin III ».

    Ce règlement stipule que les migrants doivent faire leur demande d'asile dans le premier pays d'entrée lorsqu'ils arrivent sur le territoire de l'Union européenne, et que s'ils se rendent dans un autre pays de l'Union, ils doivent être renvoyés dans le premier pays d'arrivée.

    Or « le système hongrois d'asile est saturé, le plus saturé de tous les pays membres de l'UE affectés par l'immigration illégale », a déclaré un porte-parole du gouvernement de Viktor Orban. La Hongrie n'acceptera donc plus le retour de migrants arrivés sur son sol puis arrêtés dans un autre pays membre.

    L'Union européenne a immédiatement réagi à cette annonce en demandant « une clarification immédiate » à Budapest. D’autant qu’au sommet de demain et après-demain la Commission va tenter d’imposer ses quotas de demandeurs d’asile…

    Et l’Autriche a violemment protesté, puisque c’est sur son sol qu’arrivent beaucoup des « migrants » devenus demandeurs d’asile en Hongrie.

    Le mur que la Hongrie entend construire sur la frontière serbe devrait tarir le flux en grande partie, mais il est tout autant la cible des critiques de l’UE…

    Rien ne doit gêner l’invasion.

    Addendum

    La Hongrie renonce à suspendre Dublin III. Du moins si l'on en croit le ministre des Affaires étrangères qui a "informé son homologue autrichien que la Hongrie n'allait suspendre aucune règle de l'Union européenne".

  • Le Royaume-Uni et l’UE

    Dans une lettre ouverte à David Cameron, le directeur général de la Chambre de commerce britannique, John Longworth, écrit :

    Nous avons besoin de clauses d’exemption en béton pour nous assurer de ne pas entrer comme des somnambules dans une « union toujours plus étroite ». Dans une Europe dans laquelle les décisions sont prises par et pour la zone euro – un club dont nous ne serons jamais membre – la Grande-Bretagne doit avoir des garanties absolues pour protéger notre économie et nos autres intérêts à l’intérieur de l’UE.

    Les autres priorités, ajoute-t-il, doivent être de parvenir à un marché « significativement » libre des services, une plus grand protection contre les règlements de l’UE, et une approche « claire et équilibrée » de l’immigration. Et il avertit que les entreprises « seront profondément préoccupées si les questions qui sont centrales pour la prospérité du pays sont négligées ou compromises à la table de négociations ».