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Eglise - Page 279

  • Mgr Sabbah et la paix

    « Le fort qui a tout en main, celui qui impose l'occupation à l'autre partie, a l'obligation de voir ce qui est juste pour tous et d'avoir le courage de l'accomplir », a affirmé le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, à l'occasion de son message annuel de Noël. « La décision (de faire la paix) sera prise ici, par les Palestiniens et les Israéliens. Celui qui prendra cette décision sera Israël. Si Israël décide de faire la paix, il y aura la paix. »

    Alors que le gouvernement d'Ehud Olmert exige des Palestiniens qu'ils reconnaissent le « caractère juif » de l'Etat d’Israël, Mgr Sabbah a rejeté cette demande : « La terre appartient aux trois religions sans aucune exclusion d'une religion ou d'une autre. C'est pourquoi établir un Etat religieux, à caractère religieux, juif ou musulman, cela veut dire l'exclusion de l'autre religion, cela veut dire traiter injustement les autres croyants des autres religions. Il faut un Etat politique normal qui soit un Etat donnant les mêmes droits les mêmes devoirs à tous ses citoyens juifs, musulmans, chrétiens, druzes. Si l'Etat peut faire ce miracle d'être un Etat pour une seule religion et de traiter également sans aucune discrimination les croyants des autres religions, ça va. Mais le miracle est difficile à faire. Tant que l'Etat a une seule religion cela veut dire que l'autre religion est discriminée. »

  • La note doctrinale

    La note doctrinale de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur l’évangélisation est publiée sur le site du Vatican.

    Ce qui frappe, lorsqu’on la lit in extenso, est qu’elle est un exemple (remarquable) de l’« herméneutique de continuité » que prône Benoît XVI (et pour les distraits il y a même en note une citation du discours du 22 décembre 2005 à la Curie ). Herméneutique ici appliquée à la liberté religieuse (Dignitatis humanae) et à l’œcuménisme, autrement dit à deux sujets particulièrement « sensibles ». En cela, cette note est très importante, et sa présentation solennelle par trois cardinaux était justifiée.

  • Terre Sainte...

    Le pape Benoît XVI a « un grand désir » de se rendre en Terre Sainte, mais « il n'y a aucun projet concret de voyage », a affirmé le P. Lombardi, chef du service de presse du Vatican, lors d'une conférence de presse sur la situation des Chrétiens en Terre Sainte : « Les conditions pour un voyage du pape, c'est-à-dire la pacification de la situation dans la région et l'envoi par Israël de signaux positifs dans les négociations bilatérales, ne sont pas réunies. »

    Le secrétaire de la Congrégation des Eglises orientales, Mgr Antonio Maria Veglio, a de son côté regretté le manque d'avancées dans les négociations avec Israël en vue d'un accord bilatéral, en suspens depuis de longues années. « Traiter avec Israël n'est pas facile », a-t-il souligné.

    Le custode de Terre Sainte, le P. Pierbattista Pizzaballa, a par ailleurs regretté les difficultés pour les prêtres et religieux issus de pays arabes d'obtenir un visa de la part d'Israël : « Un tiers des vocations, qui ont connu parallèlement une forte baisse, viennent des pays arabes. Or faire venir un prêtre arabe en Terre Sainte est devenu presque impossible. » Il a aussi décrit « la grande souffrance » dans laquelle vivent les 170.000 Chrétiens de Terre Sainte, en raison des difficultés politiques, économiques et sociales de la région.

  • Le devoir d’évangélisation

    Vendredi dernier a été publiée une « note doctrinale » de la Congrégation pour la doctrine de la foi, sur l’évangélisation. Elle a été présentée au cours d’une conférence de presse tenue par trois cardinaux : William Joseph Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, et Mgr Angelo Amato, Secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi. (Et en l’absence remarquée du cardinal Walter Kasper, préfet du conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, alors que la note évoque l’œcuménisme.)

    La solennité apportée à la publication de ce qui n’est officiellement qu’une « note » indique l’importance que lui donne le pape (qui en est à l’origine, non parce qu’il est le pape, mais parce qu’il l’avait mise sur le chantier lorsqu’il était encore préfet de la Congrégation).

    Or il s’agit d’un autre coup, sévère, porté à « l’esprit du Concile » : l’Eglise réaffirme que son devoir est d’évangéliser, et réfute explicitement tout ce qui a été dit, au nom du respect ou de la liberté des consciences, pour nier en fait ce devoir.

    Voici ce qui est au cœur de cette note, comme on peut le lire dans le compte rendu, réalisé par le site Eucharistie miséricordieuse, du résumé publié par le Vatican :

    « Il existe aujourd'hui une "confusion croissante" quant au devoir missionnaire de l'Église. Certains considèrent que "toute intention de convaincre d'autres personnes sur des questions religieuses est une atteinte la liberté". Ils suggèrent qu'il suffit d'"inviter les personnes à agir selon leur conscience" et d'"aider les hommes à être plus hommes ou plus fidèles à leur religion, et qu'il suffit de construire des communautés capables de travailler pour la justice, la liberté, la paix, la solidarité", sans avoir pour but la conversion au Christ et à la foi catholique". "D'autres soutiennent que l'on ne doit pas promouvoir la conversion au Christ, car il est possible de se sauver "sans connaissance explicite du Christ et sans incorporation formelle à son Église".

    « Dans le cadre des implications anthropologiques, on observe que "certaines formes d'agnosticisme et de relativisme nient la capacité de l'homme à connaître la vérité, alors que la liberté de l'homme ne peut être coupée de sa référence à la vérité".

    « "Nous ne pouvons nous engager dans la recherche de la vérité en ne comptant que sur nos forces -poursuit le document- car cette recherche demande l'aide des autres et la confiance en la connaissance qu'ils ont reçue. L'enseignement et le dialogue grâce auxquels on invite une personne, en toute liberté, à connaître et à aimer le Christ, n'est donc pas une "intromission indue" dans la liberté humaine, mais une "proposition légitime et un service qui peut rendre plus fécondes les relations entre les personnes". »

    Ceci est extrait du compte rendu plus détaillé que l’on trouvera sur Eucharistie miséricordieuse. Un autre compte rendu a été fait par Zenit.

    Ce jour, le texte de la note (qui porte la date du 3 décembre, jour de la « mémoire liturgique » du grand missionnaire saint François Xavier) n’a pas encore été publié sur le site du Vatican.

  • Le jubilé de Lourdes

    Le 8 décembre dernier, fête de l’Immaculée Conception, s’est ouverte l’année jubilaire qui célèbre le 150e anniversaire des apparitions de Notre Dame à Lourdes. Le pape, qui se rendra sans doute à Lourdes en automne, a décidé que l’indulgence plénière serait accordée aux pèlerins, selon les conditions qui ont été définies par un décret de la Pénitencerie apostolique :

    Tous les fidèles et chacun d'eux véritablement repentis, purifiés comme il se doit par le sacrement de la Confession, et nourris par la Sainte Communion, élevant enfin de ferventes prières aux intentions du Souverain Pontife, pourront quotidiennement obtenir l'Indulgence plénière, également applicable, sous forme de suffrage, aux âmes des fidèles du Purgatoire :

    A. si, du 8 décembre 2007 au 8 décembre inclus de la prochaine année 2008, ils visitent pieusement, de préférence selon l'ordre proposé : 1. le baptistère paroissial utilisé pour le baptême de Bernadette; 2. la maison appelée "cachot" de la famille Soubirous; 3. la Grotte de Massabielle; 4. la chapelle de l'hospice, où Bernadette fit sa Première Communion et si, à chaque fois, ils font halte pendant un laps de temps convenable en se recueillant en de ferventes méditations, concluant par la récitation du Notre Père, la Profession de foi sous une des formes légitimes, et la prière jubilaire ou une autre invocation mariale.

    B. si, du 2 février 2008, en la Présentation du Seigneur, jusqu'au 11 février compris, jour de la mémoire liturgique de Notre Dame de Lourdes et du 150 anniversaire de la première Apparition, ils rendent visite avec dévotion, dans n'importe quelle église, oratoire, grotte, ou lieu digne, à l'image de la Vierge de Lourdes, solennellement exposée à la vénération publique et si, face à cette image, ils participent à un exercice fervent de dévotion mariale, ou tout au moins font halte pendant un laps de temps convenable en se recueillant en de ferventes méditations, concluant par la récitation du Notre Père, de la Profession de foi sous toutes ses formes légitimes et de l'invocation de la Bienheureuse Vierge Marie.

    C. Les personnes âgées, les malades et tous ceux qui, pour une raison légitime, ne peuvent pas sortir de chez eux, pourront également obtenir l'Indulgence plénière, dans leur propre maison ou bien là où l'empêchement les retient, si, ayant le désir de rejeter tout péché et l'intention de remplir, dès que possible, les trois conditions, ils accomplissent avec le désir du cœur, spirituellement, entre le 2 et le 11 février 2008, une visite (aux lieux ci-dessus mentionnés), récitent les prières indiquées ci-dessus et offrent avec confiance à Dieu, par Marie, les maladies et les difficultés de leur vie.

    On remarque que l’Eglise a remis en pleine lumière et en pleine vigueur sa doctrine des indulgences. Jean-Paul II y avait déjà insisté, notamment pour le jubilé du deuxième millénaire. Benoît XVI continue. Selon « l’esprit du Concile », il fallait abandonner ces vieilleries moyenâgeuses. On voit que « l’esprit du Concile » est une nouvelle fois flingué en plein vol par le pape.

    En l’occurrence, « l’esprit du Concile » n’avait rien à voir avec Paul VI, puisque Paul VI, en 1967, avait publié en 1967 une constitution apostolique destinée à rappeler et à fixer la doctrine de l’Eglise sur les indulgences, doctrine reprise dans le Catéchisme de l’Eglise catholique et dans le Code de droit canon. Paul VI en donnait cette définition : « L'indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions, par l'action de l'Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints. »

    A priori, l’expression « peine temporelle » n’est pas très compréhensible. Elle doit se comprendre par distinction d’avec la « peine éternelle ». La peine éternelle, c’est l’enfer : la séparation de Dieu. La confession sincère (l’absolution) rétablit la communion avec Dieu. Mais il reste une « inclination au péché », après l’absolution (y compris des péchés véniels), une souffrance qui manifeste le besoin d’une purification de l’âme, au cours de cette vie, notamment par la pénitence : cette peine est temporelle parce qu’elle concerne notre vie sur terre. Si la purification n’est pas achevée elle se poursuit au « purgatoire ». C’est pourquoi l’indulgence peut être appliquée à soi-même ou aux âmes du purgatoire, mais pas à un tiers vivant.

    Le décret montre l’importance que le pape accorde aux apparitions de Lourdes. Ces apparitions sont plus importantes que toutes les autres, et sont même d’une autre nature. Car la « Dame » qui est apparue à Bernadette a dit : « Je suis l’Immaculée Conception ». Un propos stupéfiant, qui plonge dans le mystère de la Sainte Trinité, et dont saint Maximilien Kolbe avait fait l’essentiel de sa méditation. (Car la Dame n’a pas seulement confirmé le dogme promulgué quatre ans plus tôt : elle n’a pas dit qu’elle avait été conçue sans péché, elle a dit qu’elle est l’Immaculée Conception.)

    Quant à moi, il y a une anecdote avec Bernadette qui me revient sans cesse à l’esprit. Lorsqu’elle était religieuse à Nevers, Bernadette recevait souvent en cadeau une statuette de « Notre Dame de Lourdes ». Elle entassait ces statuettes, véritablement en tas, dans un placard. Un jour, la mère supérieure lui dit que ce n’était pas bien, car même s’il s’agissait de statuettes sans valeur, c’était quand même la représentation de la Sainte Vierge qu’elle l’avait eu la grâce insigne de voir de ses propres yeux. Bernadette répondit que ces statuettes ne ressemblaient pas du tout à la Sainte Vierge, et qu’elle n’avait donc aucune raison de les traiter avec dévotion.

    Un jour, la mère supérieure évoqua cet incident avec l’évêque. Celui-ci en fut intrigué, et y réfléchit. Puis il se rendit au couvent avec un livre d’art, où figuraient des reproductions de tableaux et de sculptures, de toutes époques, représentant la Sainte Vierge. Il s’assit près de Bernadette et commença à tourner les pages, en lui demandant si l’œuvre reproduite lui rappelait la Sainte Vierge telle qu’elle l’avait vue. Chaque fois, Bernadette répondait non. Et puis, au détour d’une page, elle se figea et dit : « C’est elle. »

    Il s’agissait d’une icône byzantine.

    Selon la tradition, la première icône de la Mère de Dieu a été peinte par saint Luc. Et l’on sait que toute icône digne de ce nom respecte des canons immuables. Bernadette nous montre que ce qu’il y a d’indubitablement vrai dans cette tradition, c’est que les canons des icônes de la Mère de Dieu fixent une image qui représente la vérité de son être.

    S’il vous est arrivé d’expérimenter cela, eh bien, ce n’était pas une illusion. (A Czestochowa, par exemple, où Marie est visiblement plus présente qu’à Lourdes, bien qu’elle soit plus présente à Lourdes d’une autre manière.)

  • Une messe à Rome

    Une messe de saint Pie V a été célébrée pour la première fois depuis le motu proprio, hier, dans une église française de Rome. C’était à la Trinité des Monts, et l’officiant était un jeune prêtre de l’Institut du Bon Pasteur. Un représentant du Vatican, Mgr Boccardo, a prononcé l’homélie.

  • Œcuménisme

    Sandro Magister reproduit sur son blog Chiesa l’intégralité du rapport du cardinal Kasper, lu en ouverture de la réunion des cardinaux sur l’œcuménisme, le 23 novembre dernier. Le président du conseil pontifical pour l’unité des chrétiens y fait le point, de façon à la fois précise et concise, de l’état des relations entre l’Eglise catholique et les autres confessions chrétiennes. C’est fort intéressant pour quiconque s’intéresse à cette question.

    D’autre part, on y voit comment a été forgée la seule information donnée par les agences et par la presse, et que Le Monde retranscrivait ainsi, après avoir évoqué les « cinq réponses » de la congrégation pour la doctrine de la foi sur l’Eglise, qui avait suscité des remous chez les protestants :

    « Désavouant ses collègues de l'ex-Saint-Office, le cardinal allemand Walter Kasper a jugé "souhaitable" de revoir "la forme, le langage et la présentation au public de telles déclarations". Ce souci a été pris en compte par les cardinaux qui ont souligné la nécessité "d'user de formes de communication attentives à ne pas blesser la sensibilité des autres chrétiens". »

    Les citations qui ont été données proviennent de deux paragraphes (éloignés l’un de l’autre) du rapport du cardinal Kasper. Le premier est dans le chapitre sur « les relations avec les communautés ecclésiales issues de la Réforme  », et dit ceci :« Les "Cinq réponses" publiées en juillet dernier par la congrégation pour la doctrine de la foi ont suscité la perplexité et une certaine mauvaise humeur. L’agitation qu’a engendrée ce document était en général injustifiée, puisque le texte ne dit rien de nouveau, mais réaffirme de manière synthétique la doctrine catholique. Cependant, il serait bon de revoir la forme, le langage et la présentation au public de ce genre de déclarations. »

    Le second est dans le chapitre final sur les perspectives de l’œcuménisme :

    « Ce n’est qu’en s’appuyant sur notre foi commune qu’il est possible de dialoguer sur nos différences. Cela doit se faire de manière claire mais non polémique. Nous ne devons pas heurter la sensibilité des autres ou les discréditer; nous ne devons pas mettre l’accent sur ce que nos interlocuteurs œcuméniques ne sont pas et ce qu’ils n’ont pas. Nous devons plutôt témoigner de la richesse et de la beauté de notre foi de manière positive et accueillante. Nous attendons le même comportement de la part des autres. »

    On voit que l’interprétation qui a été faite des quelques mots sortis de leur contexte est très abusive. Dans le premier paragraphe, le cardinal Kasper commence par justifier les « Cinq réponses » et juger injustifiées les réactions. Ce qu’il dit ensuite sur la forme mérite réflexion. Le document en question, qui n’était pas du tout destiné à une large diffusion, et qui n’est pas un exposé, est constitué de réponses lapidaires à des questions précises, comme cela a toujours été fait dans ce genre de document de la congrégation pour la doctrine de la foi. Il est vrai que si la presse doit s’emparer de ces documents, et puisqu’elle s’empare désormais de tout, il serait sans doute judicieux d’en revoir la forme. Ou d’en donner une forme « publique ». Mais cela reviendrait à demander à la congrégation de rédiger une instruction chaque fois qu’on lui pose une question, et l’on peut se demander si c’est raisonnable...

    En ce qui concerne le second paragraphe, on voit tout de suite qu’il n’est pas légitime d’isoler l’expression sur la « sensibilité des autres ». Si le dialogue implique de ne pas blesser l’autre inutilement, il implique aussi et d’abord de « témoigner de la richesse et de la beauté de notre foi », et le cardinal ajoute que nous attendons un même comportement positif de nos interlocuteurs : ce n’est pas à sens unique.

  • Crise anglicane

    Plusieurs évêques anglicans canadiens appellent l’archevêque de Canterbury, primat de l’Eglise anglicane, à intervenir pour mettre fin aux « actions récentes de la Province du Cône Sud pour étendre sa juridiction au Canada ».

    La province en question est celle d’Amérique du Sud, qui n’admet pas les « mariages » homosexuels. Du coup, des communautés anglicanes canadiennes se rattachent au Cône Sud... Deux évêques à la retraite ont fait de même.

    La crise ne cesse de s’étendre chez les anglicans et les épiscopaliens (nom des anglicans aux Etats-Unis). La bonne solution n’est pas le « Cône Sud » mais l’Eglise catholique. Un mouvement en ce sens s’est d’ailleurs amorcé, et le blog americatho a récemment annoncé qu’un quatrième évêque épiscopalien s’est converti au catholicisme.

  • Le synode sur la Parole de Dieu

    Le synode sur la Parole de Dieu a été voulu par le pape Benoît XVI, à la demande de très nombreux évêques du monde entier, pour relire la constitution conciliaire sur la Révélation divine - « Dei Verbum » - « en clef pastorale », a expliqué Mgr Nikola Eterovic, secrétaire général du synode des évêques, au micro de Radio Vatican, au moment où la préparation du synode entre dans une phase importante, avec la publication des Lineamenta.

    Ce synode se tiendra au Vatican du 5 au 26 octobre 2008 et il aura pour thème : « La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l'Eglise ». Benoît XVI a insisté sur l’importance de ce thème, après le synode de 2005 sur l’Eucharistie.

    Le premier fruit attendu de ce synode est que « les catholiques redécouvrent les grands trésors que représente la Sainte Ecriture », fait observer Mgr Eterovic. « Evidemment, cette richesse, ajoute-t-il, nous met en bonne position pour partager le trésor de la Parole de Dieu avec nos frères chrétiens, membres de communautés chrétiennes, des Eglises orthodoxes, et aussi des communautés chrétiennes issues de la Réforme protestante ». Il a souligné la « place toute particulière » que tiennent les relations « des chrétiens avec les juifs » en citant implicitement saint Augustin : « Nous avons ensemble la Première Alliance , traditionnellement appelée les Livres de l’Ancien Testament, et que nous, chrétiens, nous lisons en clef christologique : le Nouveau testament est caché dans l’Ancien et dans le Nouveau l’Ancien est révélé. Donc les deux Testaments sont étroitement liés ».

    (cf. Zenit)

  • « Vers une doctrine sociale commune des chrétiens »

    Un colloque intitulé « Vers une doctrine sociale commune des chrétiens » a été organisé lundi dernier au Centre Sèvres, à Paris, à l’occasion de la parution en français des Fondements de la doctrine sociale de l’Eglise orthodoxe russe. Il réunissait notamment plusieurs évêques français, trois abbés bénédictins (Solesmes, Kergonan, Silos), et des personnalités orthodoxes russes, dont le métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, qui a invité les chrétiens attachés à la tradition apostolique à « chercher à élaborer une position unique sur toutes les questions actuelles de la société humaine », et a présenté des propositions orthodoxes.

    La position de l'Eglise catholique a été présentée par Mgr Roland Minnerath, membre de la Commission théologique internationale et de la Commission mixte catholique-orthodoxe de dialogue théologique. Il a souligné que la doctrine sociale n'est pas un « ajout superficiel » à l'enseignement de l'Eglise, mais fait partie du message chrétien et de l'annonce de l'évangile. La doctrine sociale de l'Eglise est « universelle » parce qu'elle est « fondée sur le droit naturel ».

    Le père Hyacinthe Destivelle, directeur du Centre d'études « Istina » a présenté le contexte et la spécificité de la doctrine sociale de l'Eglise orthodoxe russe.

    Le père Jean-Yves Calvez, sj, professeur au Centre Sèvres, a proposé une comparaison entre les positions de l'Eglise catholique et de l'Eglise orthodoxe russe.

    Le colloque s'est terminé par une table ronde et un débat.