La (très) grande mosquée Mohammed VI de Saint-Etienne (France), financée par le roi du Maroc, construite dans le plus pur style marocain par des artisans marocains, et dont l’imam est un fonctionnaire marocain, a été inaugurée hier par le ministre marocain des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq.
Il y avait là le député-maire, le préfet, l’évêque, le grand rabbin, le pasteur, le président du CFCM, etc. Tout le monde a parlé de tolérance, de vivre ensemble, de respect et de paix, toutes valeurs que symbolise, comme chacun sait, la mosquée. (1)
Pendant ce temps-là, à l’extérieur, éclatait une échauffourée entre une cinquantaine de musulmans et les forces de l’ordre. Les manifestants, exclus de la fête, étaient des partisans de l’imam Mohamed El Adly, qui officiait depuis 17 ans à Saint-Etienne mais qui vient d’être rappelé par Rabat et remplacé par un autre imam, parce que le « radicalisme » de Mohamed El Adly commençait à faire tache sur la réputation d’islam « du juste milieu » que le Maroc est censé représenter. Un policier a été blessé.
Pendant qu’on se castagnait à l’extérieur, à l’intérieur l’évêque de Saint-Etienne, Mgr Dominique Lebrun, soulignait dans son discours que « plusieurs écoles catholiques accueillent jusqu’à 80% d’enfants musulmans » et que « cela contribue, j’en suis sûr, à la paix dans notre cité et à la compréhension mutuelle ». Assurément. Mais il faut faire encore un effort pour aboutir à ce qu’il y ait 100% d’élèves musulmans, afin de parfaire la compréhension mutuelle et la paix (salam) dans la cité. Et Monseigneur a osé – comme il le dit – ajouter ceci :
« Oserais-je dire que je souhaite que ce lieu de prière permette aux croyants musulmans de se sentir davantage accueillie [sic] sur une terre et dans un pays dont les racines chrétiennes sont évidentes ? Nous avons sans doute à reconnaître que ce ne fut pas toujours le cas. Les musulmans ainsi en paix avec eux-mêmes pourront alors mieux entendre avec sérénité le message que Jésus a délivré dans son amour pour tous, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes. »
Monseigneur bat sa coulpe sur la poitrine des chrétiens qui n’ont pas assez bien accueilli les musulmans. Notamment ceux qui n’ont pas accueilli avec assez d’enthousiasme l’implantation d’une gigantesque mosquée islamiste (car le gouvernement marocain est islamiste) dans leur ville. C’est chez lui une obsession. En février 2010, il était allé à la mosquée (la provisoire) pour « demander pardon » aux musulmans (sic !) du fait que des chrétiens à la « pensée injuste » soient hostiles à la construction d’une giga-mosquée…
Et maintenant que tout est arrangé, « les musulmans » bien installés dans leur si belle mosquée, « en paix avec eux-mêmes », pourront « mieux entendre » le « message de Jésus ». On espère qu’il parle du « Jésus » (Issa) du Coran. Parce que s’il s’agit de celui de l’Evangile, on est en plein blasphème.
En tout cas nous avons là, dans la ville qui porte encore le nom du protomartyr des chrétiens, une magnifique confirmation que le jihad n’est pas forcément violent. Le jihad, c’est l’effort dans le chemin d’Allah, pour imposer l’islam sur toute la terre. Or on voit qu’en France cet effort se fait non seulement sans coup férir, mais avec la bénédiction de toutes les autorités civiles (de la République laïque) et religieuses, particulièrement des évêques.
(1) « Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les croyants nos soldats » (le poème préféré du Premier ministre turc). Et au Maroc sont seulement tolérés les chrétiens étrangers. Tout Marocain doit être musulman.