Le P. Joseph Yue Fusheng a été sacré évêque de Harbin ce matin contre la volonté du pape. La cérémonie était présidée par Mgr Johan Fang Xinyao, président national de l’Association patriotique (l’Eglise officielle). Il y avait quatre évêques co-consécrateurs, tous quatre en communion avec Rome et « réquisitionnés » par le pouvoir. L’administrateur apostolique de Harbin, qui avait été « invité à dîner », a été relâché aussitôt après l’ordination.
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Harbin: l’ordination a eu lieu
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Le Vatican « barbare et irrationnel », selon la Chine communiste
En Chine, l’Administration d’Etat des Affaires religieuses (nouveau nom du Bureau des Affaires religieuses) a publié une note en réponse à la note du Saint-Siège concernant le projet d’ordination épiscopale illicite de Harbin.
L’organisme officiel chinois juge la note du Saint-Siège « outrangeante », « choquante », « pleine de menaces », « barbare et irrationnelle » et il accuse Rome « d’étouffer la liberté » : le Vatican « par son interférence et ses allégations, restreint la liberté, et par son intolérance sape le sain développement de l’Eglise catholique en Chine, ce qui n’est d’aucun bénéfice pour l’Eglise universelle. »
Le candidat à l’épiscopat, le P. Joseph Yue Fusheng, est « d’une foi fervente, moralement irréprochable et honnête », ajoute l’Administration d’Etat des Affaires religieuses, c’est-à-dire le régime communiste chinois athée, qui souligne que les évêques choisis par le Parti selon la méthode « d’auto-élection et auto-ordination » (sic), sont « les égaux de tous les autres évêques du monde », sont « légitimes », et dispensent des sacrements « valides ». Se disant toujours ouvert au dialogue avec Rome, l’Administration annonce qu’elle poursuivra cette politique…
Dans la perspective de l’ordination (qui doit avoir lieu demain), de nombreux prêtres du diocèses ont pris la fuite et se sont cachés, pour ne pas être obligés d’y assister. Mais l’administrateur apostolique nommé par le pape à la fin de l’année dernière, le P. Joseph Zhao Hongchun, a été quant à lui « invité à dîner », hier mercredi, par des responsables gouvernementaux. Dans la soirée, il a téléphoné à son assistant pour lui dire qu’il ne pouvait pas rentrer dans l’immédiat parce que les fonctionnaires du bureau des affaires religieuses avaient besoin de parler avec lui et que « la conversation allait durer plusieurs jours »…
En bref il est mis à l’ombre pour l’empêcher de tenter quelque chose contre l’ordination. Tandis que six évêques en union avec Rome ont également disparu, mais eux ont vraisemblablement été réquisitionnés pour participer de force à l’ordination…
Et la cathédrale est un no man’s land sous contrôle de la police.
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Une note de Rome sur une ordination chinoise
Une nouvelle ordination épiscopale sans mandat du pape devait avoir lieu le 29 juin à Harbin en Chine. Elle a été reportée, mais l’on apprend qu’elle devrait avoir lieu vendredi prochain. La congrégation pour l’évangélisation des peuples a publié une note, rappelant qu’une telle ordination représente « une douloureuse blessure à la communion ecclésiale et une grave violation de la discipline canonique », avec pour conséquence l’excommunication latae sententiae (ipso facto) du consacré et des consécrateurs, et soulignant que l’affaire n’est pas politique mais strictement religieuse :
« Lorsqu'il concède le mandat apostolique pour l'ordination d'un Évêque, le Pape exerce sa suprême autorité spirituelle : autorité et intervention qui demeurent dans le strict domaine religieux. Il ne s'agit donc pas d'une autorité politique qui s'introduirait de manière indue dans les affaires intérieures d'un État et qui en léserait la souveraineté. »
C’est une façon de souligner que les ordinations voulues et cornaquées par les autorités chinoises sont politiques et non religieuses et qu’elles sont une ingérence dans les affaires de l’Eglise…
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Catholiques agressés au Vietnam
Plusieurs dimanches du mois de juin dernier, des groupes mobilisés par les autorités locales sont venus empêcher la célébration de la messe dominicale dans la chapelle catholique de Con Cuông (district de la province du Nghê An, dans le diocèse de Vinh).
Samedi soir, ils ont violemment attaqué les fidèles. Une femme a été hospitalisée avec une fracture du crâne.
Les agresseurs sont payés 25 dollars par les autorités locales, en dédommagement de leur « travail ».
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"Inquisitio"
« Entre quelques scènes de torture ou de viol, le film donne à voir Clément VII (le pape d'Avignon) dans son bain en compagnie de jeunes personnes dévêtues, des fidèles d'Urbain VI (le pape de Rome) inoculant la peste dans le Comtat Venaissin sur ordre de Catherine de Sienne - la sainte mystique étant réduite à une névrosée aux pulsions meurtrières. »
C’est la saga de l’été sur France 2, avec un titre en latin pour faire plus authentique.
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Yad Vashem moins injuste sur Pie XII
Le mémorial de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem a enfin modifié le panneau sur Pie XII.
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A l’Ordinariat Notre-Dame de Walsingham
Hier, en la fête du Très Précieux Sang, en l’église londonienne du Très Précieux Sang, Geoffrey Kirk, pasteur anglican depuis 40 ans, curé de paroisse depuis 30 ans et secrétaire national de Forward in faith depuis 20 ans, a été reçu dans l’Eglise catholique par Mgr John Broadhurst, ancien évêque anglican de Fulham et ancien président de Forward in faith.
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Le statut de Vatican II
Extrait d’une interview de Mgr Di Noia, vice-président de la commission Ecclesia Dei, sur le site du National Catholic Register.
La Fraternité Saint-Pie X fait valoir que le Concile Vatican II a promulgué un enseignement qui n'est pas infaillible ni irréformable. C’était pastoral et non dogmatique. S'il en est ainsi, pourquoi est-il important qu’elle l’approuve ?
Il comporte une partie dogmatique importante. La sacramentalité de l'ordination épiscopale, pour prendre un exemple, est un développement de l'enseignement sur l'épiscopat, il est donc doctrinal.
Traditionnellement, les doctrines étaient énoncées comme des canons avec des anathèmes. Il n'y en a pas ici, mais il y a beaucoup de magistère ordinaire, et une réaffirmation de celui-ci. Il est doctrinalement riche. Mais a-t-il cherché à clarifier ce que Trente ou Vatican I ont laissé ouvert en ce qui concerne l'Écriture et la Tradition ?
Il y a des développements doctrinaux ici et là. Et la Fraternité pense, bien sûr, que tout l'enseignement sur la liberté religieuse est en rupture avec la tradition. Mais certaines personnes très intelligentes ont essayé de faire remarquer que c'est un développement qui est cohérent.
Ce que j'ai tenté de faire valoir, c'est que tout ce qu'ils ont à faire est de dire qu'il n'y a rien dans le Concile qui soit contraire à la Tradition et que chaque texte, ou toute partie de textes qui est controversée, doit être lu dans le contexte du Concile - et lu à la lumière de la Tradition. Il me semble qu’en dépit de leurs difficultés ils devraient être en mesure de le faire.
Que répondez-vous à l'argument affirmant que si les documents du Concile ne sont ni infaillibles ni immuables alors ils ne sont pas contraignants ?
Dire qu'ils ne sont pas contraignants est un sophisme. Le Concile contient des pans entiers du magistère ordinaire, ce qui est de fide divina [de foi divine].
En ce qui concerne la Constitution pastorale "sur l'Eglise dans le monde moderne" [Gaudium et spes], elle fait des commentaires sur la nature de la culture dont tout le monde, en général, s'accorde maintenant à dire que c’était trop optimiste. Eh bien, cela n'est pas de fide divina. Ce n'est pas précis, c’est très imprécis. Mais le Concile est plein du magistère ordinaire. Lorsque je travaillais à la Conférence épiscopale américaine, et que je parlais, par exemple, de Veritatis Splendor, les gens me demandaient : «Est-ce que c’est infaillible ? » Je répondais : « La question la plus importante c’est : Est-ce que c’est vrai ? »
Ce que je voulais dire c'était qu'on donne une trop grande importance à l'infaillibilité. C'est pourquoi Jean-Paul II et Benoît XVI ont décidé de ne plus définir quoi que ce soit infailliblement, parce qu’on voit ce qui se passe : les gens disent : « Je dois seulement croire ce qui a été défini infailliblement. » Or c'est très peu de chose. C’est pour cela qu’il y a une distinction entre le magistère ordinaire et extraordinaire. Le magistère extraordinaire, c'est ce que l'Église définit, et cela implique presque toujours le règlement de différends. L'Eglise n’aurait peut-être jamais dit que Marie est la Mère de Dieu, si Nestorius ne l'avait pas nié. Mais avec le magistère ordinaire, il y a d'énormes quantités de choses de ce que nous croyons qui sont de fide divina et qui n'ont jamais été définies. C'est pourquoi on a parlé du magistère ordinaire, pour essayer de sortir de cette lecture réductrice qui dit qu’on ne doit croire que ce qui est infaillible. Donc, non, le Concile a réellement un enseignement contraignant. Les Pères l'ont écrit en tant qu'évêques de l'Eglise en union avec le Pape, c'est pourquoi le Concile est si important.
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Mgr Müller à la Congrégation pour la doctrine de la foi
Comme prévu, le pape Benoît XVI a nommé Mgr Gerhard Ludwig Müller préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en remplacement du cardinal Levada, qui avait atteint la limite d’âge il y a un an et souhaitait repartir aux Etats-Unis. Le cardinal Levada était le successeur du cardinal Ratzinger. Mgr Müller était jusqu’ici évêque de Ratisbonne comme l’avait été Joseph Ratzinger. Il a fondé l’Institut Benoît XVI et à ce titre supervise l’édition des œuvres complètes de Joseph Ratzinger-Benoît XVI.
En 2005, Mgr Müller avait retiré sa mission canonique de professeur de religion à Paul Winckler, responsable de « Nous sommes l’Eglise ».
En mars 2010, il avait publié un texte remarquable sur l’instrumentralisation anti-catholique de l’affaire des abus sexuels sur mineurs, que j’avais intégralement reproduit dans “Daoudal Hebdo” (N°73).
En juin 2009, il avait condamné des ordinations diaconales réalisées par Mgr de Galaretta à Zaitkofen, le séminaire de la Fraternité Saint-Pie X en Bavière, et prévoyait que l’évêque serait de nouveau excommunié.
C’est Mgr Müller qui est donc désormais en charge des discussions avec la FSSPX…
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Ça n’a pas traîné…
Il n’y a guère plus de six mois que Mgr Charles Morerod est évêque de Fribourg. Et l’on apprend qu’il vient de donner à la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre la Basilique Notre-Dame, qui se trouve à côté de la cathédrale et qui vient d’être restaurée.
Le communiqué de la chancellerie du diocèse, qui précise que « cette décision permettra de mieux répondre aux besoins pastoraux de la communauté des fidèles attachés à cette liturgie de l’Église », est daté du 29 juin, fête des saints Pierre et Paul.
Et cela se passe dans un pays où la plupart des évêques, et des appareils diocésains (sans nul doute également celui de Fribourg…), sont d’une hostilité pathologique à la liturgie traditionnelle. Bravo monseigneur.