Le problème de Malte est que son personnel politique est catholique à l’instar de sa population. Or le fait d’être catholique est de moins en moins accepté dans les institutions européennes, à la faveur du renforcement de la dictature de l’antidiscrimination (c’est-à-dire de l’homosexualisme) et de la culture de mort. Et voici qu’il fallait changer le commissaire maltais, John Dalli ayant été contraint de démissionner parce qu’il aurait pu être au courant d’une opération de lobbying illégal (à laquelle il n’était pas mêlé).
Mais à Malte, pour trouver un homme politique chevronné capable d’assumer la charge de commissaire européen, le choix est vite fait. Si ce n’est pas Dalli, ce sera l’actuel vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Tonio Borg.
Mais voilà. Tonio Borg est encore plus « conservateur » (c’est-à-dire catholique) que John Dalli. Il est, comme tout le monde à Malte, contre l’avortement, mais il le dit plus que d’autres, il avait pris position contre la légalisation du divorce lors du référendum sur la question, et il est contre toute reconnaissance légale de la cohabitation homosexuelle.
Tous les lobbies de la culture de mort et de la décadence se sont donc mobilisés pour que soit fait échec à la candidature de Tonio Borg.
La semaine dernière, il a rencontré les furies officielles LGBT de l’UE : les « libéraux » Sophie in 't Veld et Michael Cashman. Ce dernier a déclaré : « J’ai souligné que les opinions qu’il a exprimées jusqu’ici sont incompatibles avec un poste de responsabilité dans l’UE. » Un autre député libéral, et pasteur luthérien (pasteure luthérienne…), Cecilia Wikstrom, a ajouté : « En tant que libéraux nous devrons voter contre lui et j’espère que d’autres groupes suivront, car c’est un candidat que les non-conservateurs ne peuvent pas accepter. Il n’est pas le bienvenu ici… »
A un questionnaire écrit du Parlement européen, il a répondu : « Tout au long de ma carrière politique, je me suis battu pour et j’ai défendu les valeurs européennes, telles qu’elles se reflètent dans tous les traités, dont la plus haute expression est aujourd’hui contenue dans la Charte des droits fondamentaux. »
Et c’est une excellente réponse, car de fait ses opinions ne sont en aucune manière contraires à la Charte des droits fondamentaux et à leur interprétation selon la jurisprudence actuelle de la Cour européenne des droits de l’homme.
Tonio Borg passe demain au Parleme,nt européen devant la commission de l’environnement, de la santé et de la sécurité alimentaire, et la commission du marché intérieur. Et sa candidature sera ensuite examinée en séance plénière.