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irlande du nord

  • Un avortoir en Irlande du Nord

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    L’officine de culture de mort Marie Stopes international a ouvert hier un avortoir à Belfast : une évidente provocation, puisque l’avortement est quasi interdit en Irlande du Nord : il n’est admis qu’en cas de grave danger pour la mère. Depuis l’annonce de l’ouverture de l’avortoir, une manifestation quotidienne, permanente, avait lieu devant les locaux du « planning familial ». Hier, un millier de personnes se sont réunies (et pas seulement des vieux et des machos, comme en témoigne la photo…) pour dire non.

    Le procureur général a écrit aux députés pour leur offrir son aide s’ils décidaient de lancer une enquête sur les activités de l’établissement. Le ministre de la Santé, de son côté, a assuré les députés que le centre serait poursuivi s’il enfreignait la loi.

    Il n’est pas inintéressant de savoir que la directrice de l’avortoir, Dawn Purvis, a été permanente, porte-parole pour les droits des femmes, député, et enfin présidente du Parti unioniste progressiste, un petit parti protestant extrémiste lié à la tristement célèbre Force des Volontaires d’Ulster, UVF). En 2010, elle a démissionné du PUP après l’assassinat par l'UVF de son ancien militant Bobby Moffet, assassinat qui avait pour but de montrer que l’UVF « n’a pas l’intention de se laisser emmerder ». Sic.

    Dawn Purvis s’est alors présentée en tant que candidate indépendante, l’année dernière, et elle a perdu. La voici reconvertie en avortueuse. « La loi en Irlande du Nord a toujours été très floue pour beaucoup de femmes et de professionnels de la santé. Notre centre va apporter pour la première fois un environnement sûr, chaleureux et à l’écoute », dit-elle…

  • L’ONU veut l’avortement en Irlande du Nord

    Il n’a pas échappé au Comité de l’ONU contre la discrimination à l'égard des femmes que, lors du vote de la nouvelle loi britannique sur « la fertilisation et l'embryologie humaines », la question de la légalisation de l’avortement en Irlande du Nord avait été repoussée. Elle fait l’objet d’un amendement qui devrait être débattu en octobre. La commission appelle les membres du Parlement britannique à adopter cet amendement.

    Rappelons que les chefs des quatre principaux partis politiques d’Irlande du Nord avaient écrit une lettre commune aux députés des Communes pour dire leur opposition au projet d’étendre la loi sur l’avortement à l’Irlande du Nord.

    Il n’existe pas à l’ONU de Comité contre la discrimination à l’égard des enfants non nés.

  • L’Irlande du Nord unie contre l’avortement

    C’est un fait sans précédent : les chefs des quatre principaux partis politiques d’Irlande du Nord ont écrit ensemble aux députés de Westminster pour dire leur opposition au projet d’étendre la loi sur l’avortement à l’Irlande du Nord.

    La loi britannique sur l’avortement, qui date de 1967, ne s’applique pas à l’Irlande du Nord (qui fait partie du Royaume Uni mais pas de la Grande-Bretagne). A l’occasion du vote de la loi sur la fécondation et l’embryologie, en seconde lecture à la chambre des Communes, qui devait commencer hier, un amendement pourrait y être ajouté, étendant le « bénéfice » de la loi de 1967 à l’Irlande du Nord (où l’avortement n’est autorisé qu’en cas de grave danger pour la vie de la mère).

    Jeffrey Donaldson, député unioniste et président du groupe pro-vie au Parlement d’Irlande du Nord, disait que « ce serait utile que les quatre chefs écrivent à tous les députés pour réaffirmer cette position. » Voilà qui est fait. « C’est un message très fort que celui-là, souligne-t-il : quatre chefs politiques venant d'horizons politiques très divers, mais unis sur cette idée que nous ne voulons pas que la loi de 1967, avec toutes ses implications, soit imposée à l'Irlande du Nord. »

    (Les deux principaux partis sont le Parti démocratique unioniste et le Sinn Fein. Les deux autres sont le parti unioniste d’Ulster et le parti social démocrate travailliste.)

  • Paisley et McGuinness

    Assurément, il serait passé pour un fou, celui qui aurait dit il y a quelques années à des militants protestants et à des militants catholiques d’Irlande du Nord que le chef des activistes « loyalistes » et un chef de l’IRA dirigeraient un même gouvernement.

    C’est pourtant fait, en ce jour véritablement historique pour l’Irlande du Nord. Ian Paisley est devenu Premier ministre d'un gouvernement partagé entre catholiques et protestants. Son vice-premier ministre est Martin McGuinness.

    Co-fondateur et actuel « modérateur » (c’est-à-dire président) de l’Eglise presbytérienne libre d’Irlande du Nord, fondateur du brûlot anticatholique Protestant Telegraf, président fondateur du parti unioniste démocrate (DUP) qui a toujours été violemment opposé à tout accord avec les catholiques (milices à l’appui), Ian Paisley, 81 ans, est depuis toujours, peut-on dire, l’âme et le moteur de l’activisme protestant le plus sectaire (justifiant sans ambages les incendies d’églises), et il faut être allé sur place pour comprendre ce qu’est la haine « anti-papiste ». Les députés européens en eurent une illustration lors de la visite de Jean-Paul II à Strasbourg, où l’on entendit Paisley crier, à plusieurs reprises : « Je te dénonce, anti-Christ ! »

    A ceux qui évoquaient les très injustes discriminations dont souffrent les catholiques en matière de travail et de logement, il répondait qu’il préférait être Britannique que juste, et il disait que les catholiques « se reproduisent comme des lapins et se multiplient comme la vermine ».

    Voici donc que l’extrémiste Ian Paisley, qui n’était guère plus en odeur de sainteté à Londres que chez les catholiques, devient Premier ministre, flanqué d’un authentique ancien dirigeant de l’IRA… (élu à l’éphémère parlement nord-irlandais de 1982 il fut interdit de séjour en Grande-Bretagne au nom de la loi anti-terroriste).

    Les prestations de serment ont eu lieu au parlement de Stormont, où s'étaient rendus pour l'occasion les Premiers ministres britannique Tony Blair et irlandais Bertie Ahern, qui ont beaucoup travaillé, ensemble, pour régler le dossier.

    Paisley et McGuinness ont promis de « servir tout le peuple d'Irlande du Nord de manière égale », et de « promouvoir l'intérêt de toutes les communautés pour un avenir partagé ».

    Peu avant son investiture, Ian Paisley avait salué un « nouveau départ » pour l'Irlande du Nord, et invité les Nord-Irlandais à « relever le défi ». « Nous entamons un chemin qui va ramener la paix et la prospérité », a-t-il ajouté.

    Martin McGuinness s'est dit « de plus en plus confiant que tout ça va marcher. Mon expérience de travail avec Ian Paisley a été très bonne ».

    Le ministre britannique à l'Irlande du Nord Peter Hain a déclaré : « L’Irlande du Nord est à l'aube d'un nouveau futur démocratique. Il y aura des hauts et des bas sur le chemin mais je pense que cela va tenir et je pense que cela va fonctionner. » Et d’ajouter : « J'ai vu une alchimie (entre Paisley et McGuinness) surtout que jusqu'à il y a quelques semaines ils n'avaient jamais échangé un mot. Leur affinité personnelle est très bonne et j'ai été extrêmement impressionné par leur approche digne du monde des affaires pour réellement se mettre au travail comme jamais auparavant. »

    Le sénateur américain du Massachusetts, Ted Kennedy, qui avait fait le déplacement en raison de ses racines irlandaises et de son engagement pour la paix en Ulster, a salué « l'extraordinaire courage politique » des dirigeants nord-irlandais et parlé d'une « victoire sur les bombes et les balles ».

    Les institutions nord-irlandaises étaient suspendues depuis quatre ans et demi.