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Benoît XVI - Page 74

  • L’unité

    Début de la catéchèse de Benoît XVI, hier :

    Dimanche dernier a commencé la « Semaine de prière pour l'unité des chrétiens », qui se conclura dimanche prochain, fête de la conversion de saint Paul apôtre. Il s'agit d'une initiative spirituelle plus précieuse que jamais, qui s'étend toujours plus parmi les chrétiens, en harmonie, et d'une certaine manière, en réponse à l'invocation suppliante que Jésus adressa au Père au Cénacle, avant sa Passion : « Afin que tous soient un, afin que le monde croie que tu m'as envoyé » (Jn 17, 21). A quatre reprises, dans cette prière sacerdotale, le Seigneur demande que ses disciples soient « un », selon l'image de l'unité entre le Père et le Fils. Il s'agit d'une unité qui ne peut croître que sur l'exemple du don de soi du Fils au Père, c'est-à-dire, en sortant de soi et en s'unissant au Christ. En outre, par deux fois au cours de cette prière, Jésus ajoute comme but de cette unité : afin que le monde croie. La pleine unité est donc liée à la vie et à la mission même de l'Eglise dans le monde. Celle-ci doit vivre une unité qui ne peut dériver que de son unité avec le Christ, avec sa transcendance, comme signe que le Christ est la vérité. Telle est notre responsabilité : que soit visible dans le monde le don d'une unité en vertu de laquelle notre foi devient crédible. C'est pourquoi il est important que chaque communauté chrétienne prenne conscience de l'urgence d'œuvrer de toutes les façons possibles pour atteindre ce grand objectif. Mais, sachant que l'unité est avant tout un « don » du Seigneur, il faut dans le même temps l'implorer par une prière inlassable et confiante. C'est uniquement en sortant de nous-mêmes et en allant vers le Christ, c'est uniquement dans notre relation avec Lui que nous pouvons réellement nous sentir unis. Telle est l'invitation qui, à travers cette « Semaine », est adressée aux croyants dans le Christ de chaque Eglise et communauté ecclésiale ; nous y répondons, chers frères et sœurs, avec une prompte générosité.

  • La famille

    Extrait du message que le pape Benoît XVI a adressé aux familles rassemblées à Mexico pour la VIe Rencontre mondiale des familles, du 15 au 18 janvier:

    La famille chrétienne, en vivant la confiance et l'obéissance filiale à Dieu, la fidélité et l'accueil généreux des enfants, le soin des plus faibles et la sollicitude à pardonner, devient un Evangile vivant, que tous peuvent lire (cf. 2 Co 3, 2), un signe de crédibilité parfois plus convaincant et capable d'interpeller le monde d'aujourd'hui. Elle doit également apporter son témoignage de vie et sa profession de foi explicite aux divers milieux qui l'entourent, comme l'école et les diverses associations, et également s'engager dans la formation catéchétique de ses enfants et les activités pastorales de sa communauté paroissiale, en particulier celles relatives à la préparation du mariage ou orientées spécifiquement vers la vie familiale.

    En montrant que liberté et solidarité se complètent, que le bien de chacun doit tenir compte du bien des autres, que les exigences de la justice rigoureuse doivent être ouvertes à la compréhension et au pardon au bénéfice du bien commun, la coexistence dans le foyer domestique est un don pour les personnes et une source d'inspiration pour la coexistence sociale. En effet, les relations sociales peuvent prendre comme référence les valeurs constitutives de la vie familiale authentique pour s'humaniser chaque jour davantage et avancer vers la construction de la « civilisation de l'amour ».
    En outre, la famille est également la cellule vitale de la société, la ressource première et décisive pour le développement, et parfois souvent, l'ultime refuge des personnes lorsque les structures établies ne réussissent pas à répondre à leurs besoins de façon satisfaisante.

    En vertu de sa fonction sociale essentielle, la famille a le droit d'être reconnue dans sa propre identité et de ne pas être confondue avec d'autres formes de coexistence, et également de pouvoir compter sur une protection culturelle, juridique, économique, sociale et médicale adéquate, et de manière particulière, sur un soutien qui, en tenant compte du nombre d'enfants et des ressources économiques disponibles, soit suffisante pour permettre la liberté d'éducation et de choix de l'école.

    Il est donc nécessaire de développer une culture et une politique de la famille qui soient promues de façon organisée également par les familles elles-mêmes. Pour cela, je vous encourage à vous unir aux associations qui défendent l'identité et les droits de la famille, selon une vision anthropologique cohérente avec l'Evangile, et j'invite ces associations à se coordonner et à collaborer entre elles afin que leur activité soit plus incisive.

  • Benoît XVI rend hommage à l’Eglise en Iran

    A l’issue de la visite ad limina des évêques des Eglises catholiques arménienne, chaldéenne et latine d’Iran, hier, le pape a prononcé une allocution où il rappelle l’ancienneté de la présence chrétienne dans ce pays, la richesse de ses traditions, la nécessité de son maintien, et annonce la création d’une commission bilatérale avec les autorités iraniennes pour améliorer la « difficile mission » du clergé et « développer les relations et la connaissance mutuelles entre la République Islamique d’Iran et l’Église catholique ».

    Le texte est ici.

  • Le mariage chrétien

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier :

    Dans la deuxième Lettre aux Corinthiens, l'apôtre Paul avait comparé la communauté chrétienne à une fiancée, écrivant ceci : « J'éprouve à votre égard en effet une jalousie divine ; car je vous ai fiancés à un Epoux unique, comme une vierge pure à présenter au Christ » (2 Co 11, 2). La Lettre aux Ephésiens développe cette image, en précisant que l'Eglise n'est pas seulement une épouse promise, mais la réelle épouse du Christ. Celui-ci l'a, pour ainsi dire, conquise, et il l'a fait au prix de sa vie : comme le dit le texte, « il s'est livré pour elle » (Ep 5, 25). Quelle preuve d'amour peut être plus grande que celle-ci ? Mais, en plus, il se préoccupe de sa beauté : non seulement de celle déjà acquise par le baptême, mais également de celle qui doit grandir chaque jour grâce à une vie irréprochable, « sans tache ni ride » dans son comportement moral (Ep 5, 26-27). De là à l'expérience commune du mariage chrétien il n'y a qu'un pas ; et d'ailleurs, il n'est pas très clair quel est pour l'auteur de la Lettre le point de référence initial : s'il s'agit du rapport Christ-Eglise, à la lumière duquel penser l'union de l'homme et de la femme, ou encore s'il s'agit de l'expérience de l'union conjugale, à la lumière de laquelle penser le rapport entre le Christ et l'Eglise. Mais les deux aspects s'illuminent réciproquement : nous apprenons ce qu'est le mariage à la lumière de la communion du Christ et de l'Eglise, nous apprenons que le Christ s'unit à nous en pensant au mystère du mariage. Dans tous les cas, notre Lettre se pose presque à mi-chemin entre le prophète Osée, qui indiquait le rapport entre Dieu et son peuple en termes de noces ayant déjà eu lieu (cf. Os 2,4.16.21) et le Voyant de l'Apocalypse, qui prédira la rencontre eschatologique entre l'Eglise et l'Agneau comme des épousailles joyeuses et indéfectibles (cf. Ap 19,7-9 ; 21,9).

  • Le baptême des enfants

    Extrait de l’homélie de Benoît XVI, dimanche, lors de la messe de la fête du Baptême du Seigneur (selon le calendrier de Paul VI).

    A travers l'immersion dans les eaux du Jourdain, Jésus s'est uni à nous. Le Baptême est pour ainsi dire le pont qu'Il a construit entre lui et nous, la route par laquelle il se rend accessible à nous ; il est l'arc-en-ciel divin sur notre vie, la promesse du grand oui de Dieu, la porte de l'espérance et, dans le même temps, le signe qui nous indique le chemin à parcourir de manière active et joyeuse pour le rencontrer et nous sentir aimés de Lui.

    Chers amis, je suis vraiment content que cette année aussi, en ce jour de fête, me soit donnée l'opportunité de baptiser des enfants. Sur eux, se pose aujourd'hui l'amour de Dieu. Depuis que le Fils unique du Père s'est fait baptiser, le ciel est réellement ouvert et continue à s'ouvrir, et nous pouvons confier chaque nouvelle vie qui apparaît entre les mains de Celui qui est plus puissant que les pouvoirs obscurs du mal. C'est en effet cela que comporte le Baptême : nous restituons à Dieu ce qui est venu de Lui. L'enfant n'est pas la propriété des parents, mais il est confié par le Créateur à leur responsabilité, librement et de manière toujours nouvelle, afin qu'ils l'aident à être un fils de Dieu libre. Ce n'est que si les parents mûrissent cette conscience qu'ils réussissent à trouver le juste équilibre entre la prétention de pouvoir disposer des enfants comme s'ils étaient un bien privé en les façonnant à partir de leurs idées et désirs, et l'attitude libertaire qui s'exprime en les laissant grandir de manière totalement autonome, en satisfaisant chacun de leurs désirs et aspirations, considérant cela comme une juste manière de cultiver leur personnalité. Si, avec ce sacrement, le nouveau baptisé devient un fils adoptif de Dieu, objet de son amour infini qui le protège et le défend des forces obscures du malin, il faut lui enseigner à reconnaître Dieu comme son Père et à savoir se mettre en relation avec Lui, avec une attitude filiale. Et donc, lorsque selon la tradition chrétienne, comme nous le faisons aujourd'hui, on baptise les enfants en les introduisant dans la lumière de Dieu et de ses enseignements, on ne leur porte pas atteinte, mais on leur donne la richesse de la vie divine dans laquelle s'enracine la véritable liberté qui est propre aux enfants de Dieu ; une liberté qui devra être éduquée et formée au fil des années, pour devenir capable de choix personnels responsables.

  • L’Evangile doit être proclamé sur les toits

    Extraits du discours de Benoît XVI aux membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, ce matin :

    Me rendant en pèlerinage à Lourdes pour le cent cinquantième anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à sainte Bernadette, j'ai voulu souligner que le message de conversion et d'amour qui irradie de la grotte de Massabielle demeure de grande actualité, comme une invitation constante à construire notre existence et les relations entre les peuples sur des bases de respect et de fraternité authentiques, conscients que cette fraternité suppose un Père commun à tous les hommes, le Dieu Créateur. Du reste, une société sainement laïque n'ignore pas la dimension spirituelle et ses valeurs, parce que la religion, et il m'a semblé utile de le répéter durant mon voyage pastoral en France, n'est pas un obstacle, mais au contraire un fondement solide pour la construction d'une société plus juste et plus libre. (…)

    Je souhaite aussi que, dans le monde occidental, on ne cultive pas de préjugés ou d'hostilité contre les chrétiens, simplement parce que, sur certaines questions, leur voix dérange. Pour leur part, que les disciples du Christ, confrontés à de telles épreuves, ne perdent pas courage : le témoignage de l'Evangile est toujours un « signe de contradiction » par rapport à « l'esprit du monde » ! Si les tribulations sont pénibles, la constante présence du Christ est un puissant réconfort. Son Evangile est un message de salut pour tous et c'est pourquoi il ne peut être confiné dans la sphère privée, mais doit être proclamé sur les toits, jusqu'aux extrémités de la terre.

  • Le « culte spirituel »

    Dans sa catéchèse d’hier, Benoît XVI a défini ce qu’est le culte chrétien selon saint Paul. Il a montré de façon magistrale et approfondie que, contrairement à ce qu’ont avancé des théologiens modernistes, il n’y a pas chez saint Paul de « spiritualisation » de l’idée de culte au sens d’un dépassement du réalisme cultuel qui ferait du culte chrétien une métaphore, mais au contraire l’affirmation que le christianisme instaure le culte réel qui remplace le culte symbolique et provisoire de l’Ancien Testament :

    « En révélant ce changement, saint Paul nous dit : Avec la croix du Christ - l'acte suprême de l'amour divin devenu amour humain - le vieux culte comprenant des sacrifices d'animaux dans le temple de Jérusalem est terminé. Ce culte symbolique, culte de désir, est à présent remplacé par le culte réel : l'amour de Dieu incarné en Christ et porté à sa plénitude dans la mort sur la croix. Ce n'est donc pas la spiritualisation d'un culte réel, mais au contraire le culte réel, le vrai amour divin-humain remplace le culte symbolique et provisoire. La croix du Christ, son amour à travers la chair et le sang est le culte réel, qui correspond à la réalité de Dieu et de l'homme. »

    Le pape montre que l’expression paulinienne que l’on traduit en français par « culte spirituel » ne se réduit pas à cette traduction :

    « Paul définit ainsi cette nouvelle façon de vivre : tel est « votre culte spirituel ». Les commentateurs du texte savent bien que l'expression grecque ten logiken latreían n'est pas facile à traduire. La Bible latine traduit : rationabile obsequium. Le mot même de « rationabile » apparaît dans la première prière eucharistique, le Canon romain dans lequel on prie pour que Dieu accepte cette offrande comme « rationabile ». La traduction habituelle « culte spirituel » ne reflète pas toutes les nuances du texte grec (ni du texte latin). Quoi qu'il en soit, il ne s'agit pas d'un culte moins réel, ou même uniquement métaphorique, mais d'un culte plus concret et réaliste - un culte dans lequel l'homme lui-même, dans sa totalité d'être doté de raison, devient adoration, glorification du Dieu vivant. »

  • L'étoile

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI à la messe de l'Epiphanie, dont j'ai trouvé la seule traduction française intégrale (non officielle) sur le Forum catholique. Merci à "Vaticanus". Au fait, qu'est-ce qu'ils fabriquent, sur le site du Vatican? J'avais déjà remarqué qu'on n'avait plus les catéchèses du mercredi en français. Et l'homélie du 1er janvier n'est, comme celle du 6, qu'en italien...

    En cette année 2009, qui, à l’occasion du quatrième centenaire des premières observations de Galileo Galilei au télescope a été dédiée de façon spéciale à l’astronomie, nous ne pouvons pas ne pas prêter une attention particulière au symbole de l’étoile, si important dans le récit évangélique des Mages (cf. Mt 2,1-12). Ils étaient selon toute probabilité des astronomes. De leur point d’observation, située à l’orient par rapport à la Palestine, peut-être en Mésopotamie, ils avaient remarqué l’apparition d’un nouvel astre, et ils avaient interprété ce phénomène céleste comme annonce de la naissance d’un roi, plus précisément, selon les Saintes Ecritures, du roi des Juifs (cf. Nm 24,17). Les Pères de l’Eglise ont même vu dans cet évènement singulier raconté par saint Matthieu, une sorte de « révolution » cosmologique, causée par l’entrée du Fils de Dieu dans le monde. Saint Jean Chrysostome écrit par exemple : « quand l’étoile se trouva au-dessus de l’enfant, elle s’arrêta, et cela seule une puissance que les astres n’ont pas, pouvait le faire : se cacher, réapparaître ensuite, et enfin s’arrêter » (Homélie sur l’évangile de Matthieu, 7, 3). Saint Grégoire de Naziance affirme que la naissance du Christ imprima de nouvelles orbites aux astres (cf. Poèmes dogmatiques, V, 53-64: PG 37, 428-429). Ce qui est clairement à entendre dans un sens symbolique et théologique. En effet, tandis que la théologie païenne divinisait les éléments et les forces du cosmos, la foi chrétienne, portant la révélation biblique à son accomplissement, contemple un Dieu unique, Créateur et Seigneur de l’univers entier. C’est l’amour divin, incarné dans le Christ, la loi fondamentale et universelle du créé. Cela, au contraire, doit être entendu dans un sens non poétique, mais réel. C’est ainsi que l’entendait d’ailleurs aussi Dante, quand, dans le vers sublime qui conclut Le Paradis et l’ensemble de la Divine Comédie, il définit Dieu comme « l’amour qui donne le mouvement au soleil et aux autres étoiles » (Paradis, XXXIII, 145). Cela signifie que les étoiles, les planètes, l’univers entier ne sont pas gouvernés par une force aveugle, n’obéissent pas aux dynamiques de la seule matière. Ce ne sont donc pas les éléments cosmiques qui doivent être divinisés, mais au contraire, il y a en tout et au-dessus de tout une volonté personnelle, l’Esprit de Dieu, qui dans le Christ s’est révélée comme Amour (cf. Enc. Spe salvi, 5). S’il en est ainsi, alors les hommes – comme l’écrit saint Paul aux Colossiens – ne sont pas esclaves des « éléments du cosmos » (cf. Col 2,8), mais sont libres, c’est-à-dire capables de se relier à la liberté créatrice de Dieu. Il est à l’origine de tout et il gouverne tout non à la manière d’un moteur froid et anonyme, mais en Père, Epoux, Ami, Frère, en Logos, « Parole-Raison » qui s’est uni à notre chair mortelle une fois pour toutes et a partagé pleinement notre condition, manifestant la puissance surabondante de sa grâce. Il y a donc dans le christianisme une conception cosmologique particulière, qui a trouvé dans la philosophie et dans la théologie médiévales de très hautes expressions. Elle donne, à notre époque aussi, des signes intéressants d’une nouvelle efflorescence, grâce à la passion et à la foi de beaucoup de savants, qui ne renoncent ni à la raison, ni à la foi, mais au contraire les mettent totalement en valeur l’une et l’autre, dans leur fécondité réciproque.

  • La Jérusalem troublée, c’est nous tous

    En attendant d’avoir un écho de l’homélie de Benoît XVI pour l’Epiphanie, voici un extrait de son allocution de l’Angélus :

    Pourquoi donc Jérusalem est-elle troublée ? Il semble que l'Évangéliste veuille presque anticiper la position qui sera ensuite celle des grands prêtres et du sanhédrin, mais aussi d'une partie du peuple, vis-à-vis de Jésus pendant sa vie publique. Ce qui est certain, c'est le fait que la connaissance des Écritures et des prophéties messianiques ne les a pas tous conduit à s'ouvrir à Lui et à sa Parole. Il vient à l'esprit que, dans l'imminence de la passion, Jésus avait pleuré sur Jérusalem, parce qu'elle n'avait pas reconnu le temps où elle fut visitée (cfr Lc 19.44). Nous touchons ici un des points cruciaux de la théologie de l'histoire : le drame de l'Amour fidèle de Dieu dans la personne de Jésus, qui « vint parmi les siens, et les siens ne l'ont pas accueilli. » (Jn 1.11). À la lumière de toute la Bible, cette attitude d'hostilité, ou ambiguïté, ou superficialité représente celle de tout homme et du « monde » - dans un sens spirituel -, lorsqu'il se ferme au mystère du véritable Dieu, qui vient à notre rencontre dans la générosité désarmante de son Amour. Jésus, le « roi des Juifs » (cfr Jn 18.37), est le Dieu de la miséricorde et de la fidélité ; Il veut régner dans l'Amour et dans la vérité et il nous demande de nous convertir, d'abandonner les mauvaises actions et d'avancer résolument sur le chemin du bien. « Jérusalem », donc - en ce sens c'est nous tous !

  • Les vœux de Benoît XVI

    S’il faut faire des vœux, voici ceux du pape, hier, lors de l’Angélus :

    En ce premier jour de l'année, je suis heureux d'adresser à vous tous, présents Place Saint Pierre, et à ceux qui sont avec nous reliés à travers la radio et la télévision, mes plus fervents vœux de paix et de bien. Ce sont des vœux que la foi chrétienne rendent, pour ainsi dire, « fiables », en les ancrant à l'événement que nous célébrons ces jours-ci : l'Incarnation du Verbe de Dieu, né de la Vierge Marie. En effet, avec la grâce du Seigneur - et seulement avec elle - nous pouvons toujours de nouveau espérer que l'avenir soit meilleur que le passé. Il ne s'agit pas, en effet, de se confier à un sort plus favorable, ou aux logiques du marché et de la finance modernes, mais de s'efforcer d'être nous-mêmes un peu meilleurs et responsables, pour pouvoir compter sur la bienveillance du Seigneur. Et cela est toujours possible, parce que « Dieu nous a parlé par le Fils » et il nous parle continuellement, à travers la prédication de l'Évangile et à travers la voix de notre conscience. En Jésus-Christ, le chemin du salut, qui est avant tout une rédemption spirituelle, mais qui implique entièrement l'être humain, en comprenant aussi la dimension sociale et historique, a été montré à tous les hommes.

    Donc, pendant qu'on célèbre la divine Maternité de Marie Très sainte, l'Église dans cette journée qui, depuis plus de 40 ans, est la Journée Mondiale de la Paix, montre à tous Jésus-Christ comme Prince de la paix. Selon la tradition commencée par le serviteur de Dieu le Pape Paul VI, j'ai écrit pour cette circonstance un Message spécial en choisissant comme thème : « Combattre la pauvreté, construire la paix ». De cette façon je désire encore une fois dialoguer avec les responsables des Nations et des Organismes internationaux, en offrant la contribution de l'Église catholique pour la promotion de l’ordre mondial digne de l'homme. Au début d'une nouvelle année, mon premier objectif est précisément celui de vous inviter tous, gouvernants et simples citoyens, à ne pas vous décourager face aux difficultés et aux échecs, mais à renouveler votre engagement. La seconde partie de 2008 a fait surgir une crise économique de proportions très importantes. Cette crise doit être lue en profondeur, comme un symptôme grave qui demande d'intervenir sur les causes. Il ne suffit pas - comme le dirait Jésus - de coudre une pièce de drap neuf à un vieil habit. Mettre les pauvres à la première place signifie passer décidément à cette solidarité globale que déjà Jean-Paul II avait indiqué comme nécessaire, en mettant à profit les potentialités du marché avec celle de la société civile, dans le respect constant de la légalité et en tendant toujours vers le bien commun.

    Jésus-Christ n'a pas organisé de campagnes contre la pauvreté, mais il a annoncé aux pauvres l'Évangile, pour le rachat intégral de la misère morale et matérielle. L'Église elle-même, avec son œuvre incessante d'Évangélisation et de promotion humaine, le fait. Invoquons la Vierge Marie, Mère de Dieu, afin qu'elle aide tous les hommes à marcher ensemble sur le chemin de la paix.