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Le baptême des enfants

Extrait de l’homélie de Benoît XVI, dimanche, lors de la messe de la fête du Baptême du Seigneur (selon le calendrier de Paul VI).

A travers l'immersion dans les eaux du Jourdain, Jésus s'est uni à nous. Le Baptême est pour ainsi dire le pont qu'Il a construit entre lui et nous, la route par laquelle il se rend accessible à nous ; il est l'arc-en-ciel divin sur notre vie, la promesse du grand oui de Dieu, la porte de l'espérance et, dans le même temps, le signe qui nous indique le chemin à parcourir de manière active et joyeuse pour le rencontrer et nous sentir aimés de Lui.

Chers amis, je suis vraiment content que cette année aussi, en ce jour de fête, me soit donnée l'opportunité de baptiser des enfants. Sur eux, se pose aujourd'hui l'amour de Dieu. Depuis que le Fils unique du Père s'est fait baptiser, le ciel est réellement ouvert et continue à s'ouvrir, et nous pouvons confier chaque nouvelle vie qui apparaît entre les mains de Celui qui est plus puissant que les pouvoirs obscurs du mal. C'est en effet cela que comporte le Baptême : nous restituons à Dieu ce qui est venu de Lui. L'enfant n'est pas la propriété des parents, mais il est confié par le Créateur à leur responsabilité, librement et de manière toujours nouvelle, afin qu'ils l'aident à être un fils de Dieu libre. Ce n'est que si les parents mûrissent cette conscience qu'ils réussissent à trouver le juste équilibre entre la prétention de pouvoir disposer des enfants comme s'ils étaient un bien privé en les façonnant à partir de leurs idées et désirs, et l'attitude libertaire qui s'exprime en les laissant grandir de manière totalement autonome, en satisfaisant chacun de leurs désirs et aspirations, considérant cela comme une juste manière de cultiver leur personnalité. Si, avec ce sacrement, le nouveau baptisé devient un fils adoptif de Dieu, objet de son amour infini qui le protège et le défend des forces obscures du malin, il faut lui enseigner à reconnaître Dieu comme son Père et à savoir se mettre en relation avec Lui, avec une attitude filiale. Et donc, lorsque selon la tradition chrétienne, comme nous le faisons aujourd'hui, on baptise les enfants en les introduisant dans la lumière de Dieu et de ses enseignements, on ne leur porte pas atteinte, mais on leur donne la richesse de la vie divine dans laquelle s'enracine la véritable liberté qui est propre aux enfants de Dieu ; une liberté qui devra être éduquée et formée au fil des années, pour devenir capable de choix personnels responsables.

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