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Benoît XVI - Page 77

  • Le pape commémore la grande famine ukrainienne

    Après l'angélus, hier, Benoît XVI s'est adressé aux Ukrainiens : « Chers frères et sœurs, ces jours-ci, c'est le 75e anniversaire de l'Holodomor, - « la grande famine » - qui, dans les années 1932-1933 a causé des millions de morts en Ukraine, et dans d'autres régions de l'Union soviétique, sous le régime communiste ».

    Le pape a dit souhaiter vivement qu'aucun régime politique ne puisse jamais plus, « au nom d'une idéologie, nier les droits de la personne ni sa liberté ou sa dignité ».

    Il a assuré de sa prière « pour toutes les victimes innocentes de cette immense tragédie » et il a invoqué la « Sainte Mère de Dieu pour qu'elle aide les Nations à avancer sur le chemin de la réconciliation et construire le présent et l'avenir dans le respect réciproque et la recherche sincère de la paix ».

  • La foi et les œuvres

    Résumé en français de la catéchèse de Benoît XVI (dit par le pape à l’intention des pèlerins francophones, comme il le fait habituellement), hier, sur la justification selon saint Paul. Dans cette catéchèse il a notamment expliqué à quelle condition l’expression « sola fide » de Luther est vraie.

    Saint Paul lorsqu'il a rencontré le Christ sur le chemin de Damas, se jugeait irréprochable selon les critères de la Loi mosaïque. Pourtant, à ce moment-là, il a découvert une justice nouvelle, gracieusement offerte et basée sur la foi dans le Christ mort et ressuscité. Le Christ est devenu le principe et la finalité de son existence et l'Apôtre voulait partager à ses disciples son expérience christique. C'est elle que Paul place au centre de son annonce en mettant en évidence une opposition irréductible entre deux parcours : celui construit sur les œuvres de la Loi, et l'autre, sur la grâce de la foi au Christ crucifié. L'évènement de Damas a permis à Paul de comprendre la Loi de manière nouvelle : si celle-ci est bonne et si elle vient de Dieu, seule, elle est impuissante à nous justifier car elle ne peut donner la vie. Ce don n'est effectif qu'avec l'accomplissement de la promesse faite à Abraham, par l'envoi de l'Esprit. La Croix du Christ est l'unique voie ouverte vers la justification. Paul ne désire pas abroger la Loi mosaïque car elle vient de Dieu et constitue l'identité d'Israël, mais elle trouve son accomplissement dans le Christ et se vit dans le commandement de l'amour qu'il nous a laissé. Plutôt que vers la sola fides, l'enseignement de Paul nous conduit vers le solus Christus, le seul Christ, centre de notre foi et unique sauveur du monde.

  • Les rabbins d’Italie font la tête

    Le président de l'Assemblée des rabbins d’Italie, Giuseppe Laras, fait savoir que son organisation suspend sa collaboration avec l’Eglise catholique. Ainsi, le 17 janvier prochain, journée du judaïsme italien, il n’y aura pas d’initiative commune comme c’était le cas jusqu’à présent.

    Cette décision est motivée principalement, explique Giuseppe Laras, par la « question non résolue de la prière du vendredi saint » qui, nonobstant la nouvelle formulation voulue par le pape afin de tenir compte de la sensibilité juive, a fini, au contraire, par exacerber la tension.

    Naturellement, la question de Pie XII et la Shoah est également en cause. « Nous ne nous ingérons pas dans les affaires internes de l’Eglise, mais nous revendiquons le droit de formuler un jugement historique critique. Pendant la Shoah le pape Pacelli aurait certainement pu protester davantage contre le régime nazifasciste. »

  • L'Église n'oublie pas les plus petits de ses enfants

    Extrait du discours de Benoît XVI aux participants au congrès organisé par le Conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé, sur le thème: "La pastorale dans le soin des enfants malades", le 15 novembre.

    "Maxima debetur puero reverentia" (Juvénal, Satire xiv, v. 479) : les anciens reconnaissaient déjà l'importance de respecter l'enfant, don et bien précieux pour la société, auquel doit être reconnue la dignité humaine, qu'il possède déjà pleinement depuis que, non encore né, il se trouve dans le sein maternel. Tout être humain a une valeur en soi parce que créé à l'image de Dieu, aux yeux de qui il est d'autant plus précieux qu'il apparaît plus faible au regard de l'homme. Que d'amour doit-on mettre alors dans l'accueil d'un enfant non encore né et déjà affecté de pathologies médicales! "Sinite parvulos venire ad me", dit Jésus dans l'Evangile (cf. Mc 10, 14), en nous montrant quelle devrait être l'attitude de respect et d'accueil avec lequel prendre soin de tout enfant, en particulier quand il est faible et en difficulté, quand il souffre et qu'il est sans défense. Je pense en particulier aux petits orphelins ou aux enfants abandonnés à cause de la pauvreté et de la désagrégation familiale; je pense aux enfants victimes innocentes du sida ou de la guerre et de si nombreux conflits armés en cours dans diverses parties du monde; je pense à l'enfance qui meurt à cause de la misère, de la sécheresse et de la faim. L'Église n'oublie pas les plus petits de ses enfants et si, d'un côté, elle se félicite des initiatives des nations les plus riches pour améliorer les conditions de leur développement, de l'autre, elle ressent avec force le devoir d'inviter à prêter une plus grande attention à nos frères, pour que, grâce à notre solidarité concertée, ils puissent regarder la vie avec confiance et espérance.

  • La saine laïcité

    Dans son message au nouvel ambassadeur de la République de Saint-Marin, Benoît XVI a rappelé :

    « Une saine laïcité de l'Etat implique que chaque réalité réponde à ses normes propres, qui ne doivent toutefois pas négliger les principes éthiques découlant de la nature même de l'homme et renvoyant en dernier lieu au Créateur ».

    Le pape a invité la société civile et religieuse à « écrire ensemble une nouvelle page de progrès et de civilisation, qui reconnaisse le rôle indispensable de chaque famille dans l'éducation des nouvelles générations ».

    « Le but ultime de tout engagement personnel et communautaire doit demeurer la recherche du vrai bien-être des gens, et la réalisation d'une société accueillante et attentive aux besoins de chacun. »

    Benoît XVI a fait observer que « détacher la vie publique actuelle des valeurs traditionnelles serait s'engager dans une impasse ».

    Et pour éviter cela, le pape a recommandé de « redéfinir le sens d'une laïcité » qui défende « la distinction et l'autonomie des différentes composantes de la société » et qui garantisse leurs « compétences spécifiques » dans le cadre de « responsabilités partagées ».

    Et lorsque les pasteurs de l'Eglise en appellent aux « principes éthiques fondamentaux enracinés dans le patrimoine chrétien de l'Europe », ils n'ont en vue que « la défense de la dignité absolue de la personne » et « le vrai bien de la société ».

    (Zenit)

  • Marana Tha

    Hier, à la fin de sa catéchèse sur saint Paul et l’eschatologie, Benoît XVI a commenté les mots araméens « Marana Tha » (littéralement « Notre Seigneur, viens ! »), par lesquels saint Paul conclut sa première épître aux Corinthiens, et qui concluent l’Apocalypse, donc la Bible. Puis il a dit, levant les yeux au ciel :

    « Et même si c’est d'une autre manière, totalement et en profondeur, nous pouvons et nous devons dire nous aussi, avec une grande urgence dans les circonstances de notre époque : viens, Seigneur ! Viens à ta manière, selon les manières que tu connais. Viens où il y a de l'injustice et de la violence. Viens dans les camps de réfugiés, au Darfour, au Nord-Kivu, dans de si nombreuses parties du monde. Viens où règne la drogue. Viens également parmi ces riches qui t'ont oublié, qui vivent seulement pour eux-mêmes. Viens là où tu n'es pas connu. Viens à ta manière et renouvelle le monde d'aujourd'hui. Viens également dans nos cœurs, viens et renouvelle notre vie, viens dans notre cœur pour que nous-mêmes puissions devenir lumière de Dieu, ta présence. Prions en ce sens avec saint Paul : Maranà, thà ! « Viens, Seigneur Jésus ! ». Et prions pour que le Christ soit réellement présent aujourd'hui dans notre monde et le renouvelle. »

  • La sagesse

    Dans sa remarquable allocution aux professeurs et aux étudiants des universités ecclésiastiques romaines pour l’inauguration de l’année académique, Benoît XVI a traité de la sagesse de la croix et de la sagesse de ce monde selon saint Paul :

    « Cette opposition entre les deux sagesses ne doit pas être identifiée avec la différence entre la théologie, d'une part, et, de l'autre, la philosophie et les sciences. Il s'agit, en réalité, de deux attitudes fondamentales. La "sagesse de ce monde" est une façon de vivre et de voir les choses en excluant Dieu et en suivant les opinions dominantes, selon les critères du succès et du pouvoir. La "sagesse divine" consiste à suivre l'esprit du Christ - c'est le Christ qui nous ouvre les yeux du cœur pour suivre la voie de la vérité et de l'amour. »

    A la fin de son allocution, il a déclaré :

    « La "pensée du Christ", que nous avons reçue par la grâce, nous purifie de la fausse sagesse. Et nous accueillons cette "pensée du Christ" à travers l'Église et dans l'Église, en nous laissant porter par le fleuve de sa tradition vivante. L'iconographie qui représente Jésus-Sagesse dans le sein de sa Mère Marie, symbole de l'Église, l'exprime très bien: In gremio Matris sedet Sapientia Patris: dans le sein de Marie siège la Sagesse du Père, c'est-à-dire le Christ. »

    Cette magnifique formule, In gremio Matris sedet Sapientia Patris, figure sur une fresque de Verbania-Suna :

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    Elle est encore mieux représentée par l’icône dite de Notre Dame du Signe :

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  • Pie XII par Benoît XVI

    Le pape Benoît XVI a reçu les participants au congrès sur « L’héritage du magistère de Pie XII dans le Concile Vatican II », en la salle Clémentine, le 8 novembre 2008. Il a prononcé un très remarquable discours, à la fois précis et synthétique, sur le pontificat de Pie XII (jusque dans les actes du concile Vatican II). Jeanne Smits en a publié une traduction intégrale sur son blog. En voici un extrait, qui ressemble quelque peu à une homélie de béatification…

    Considérant la grande ampleur et la haute qualité de l’enseignement de Pie XII, on en vient à se demander comment il a réussi à en faire autant, tout en se voyant obligé de remplir les si nombreuses charges relatives à son office de Souverain Pontife : le gouvernement quotidien de l’Eglise, la nomination des évêques et leurs visites, les visites de chefs d’Etat et de diplomates, les innombrables audiences accordées à des personnes privées et à des groupes très divers.

    Tous reconnaissent à Pie XII une intelligence hors du commun, une mémoire de fer, une singulière familiarité avec les langues étrangères et une sensibilité remarquable. On a dit que c’était un diplomate accompli, un éminent juriste, un très grand théologien. Tout cela est vrai, mais n’explique pas tout. Il y avait en outre en lui un effort continuel et la ferme volonté de se donner lui-même à Dieu sans rien retenir et sans égard pour sa santé maladive. Tel est le véritable mobile de son comportement : tout trouvait son origine dans son amour pour son Seigneur Jésus-Christ, et dans son amour pour l’Eglise et pour l’humanité. Il était avant tout prêtre en constante et intime union avec Dieu ; le prêtre qui trouvait la force pour accomplir son immense travail dans ses longs temps de prière devant le Très Saint Sacrement, dans un colloque silencieux avec son Créateur et Rédempteur. C’est là que son magistère trouvait son origine et son élan, comme d’ailleurs toutes ses autres activités. (…)

    Nous pouvons donc bien dire qu’en la personne du souverain pontife Pie XII, le Seigneur a fait à son Eglise un don exceptionnel, pour lequel nous devons tous Lui être reconnaissants.

  • Benoît XVI et l’Egypte

    Je comprends parfaitement que lorsque le pape reçoit le nouvel ambassadeur d’un pays musulman, il ne critique pas l’islam, et qu’il s’exprime de façon diplomatique afin de s’attirer si possible la bienveillance du gouvernement. Cela est non seulement normal, mais c’est la seule bonne attitude à avoir en de telles circonstances.

    Toutefois, Benoît XVI a poussé le bouchon très loin, trop loin, en recevant le nouvel ambassadeur d’Egypte, Mme Lamia Aly Hamada Mekhemar, lorsqu’il a dit :

    « L'Egypte a toujours été connue pour être une terre d'hospitalité pour les innombrables réfugiés, musulmans et chrétiens, qui ont cherché sécurité et paix sur ses terres. Que cette noble tradition se poursuive pour le bien de tous. L'hôte reçu est un dépôt sacré confié par Dieu qui saura s'en souvenir au juste moment. »

    Sans doute 80.000 chrétiens d’Irak ont-ils trouvé refuge en Egypte (à comparer avec les 700.000 qui sont allés en Syrie). Mais faire allusion à ce fait sans dire un mot du sort des coptes, ça fait mal.

  • Saint Paul et la tradition

    Le pape Benoît XVI a consacré hier sa catéchèse à la résurrection selon saint Paul. Un superbe texte, dont j’extrais cette réflexion :

    Saint Paul attribue une grande importance à la formulation littérale de la tradition ; au terme du passage examiné, il souligne : « Bref, qu'il s'agisse de moi ou des autres, voilà notre message » (1 Co 15, 11), mettant ainsi en lumière l'unité du kerygma, de l'annonce pour tous les croyants et pour tous ceux qui annonceront la résurrection du Christ. La tradition à laquelle il se rattache est la source à laquelle il puise. L'originalité de sa christologie ne se fait jamais au détriment de la fidélité à la tradition. Le kerygma des Apôtres préside toujours à la réélaboration personnelle de Paul ; chacun de ses arguments part de la tradition commune, dans laquelle s'exprime la foi partagée par toutes les Eglises qui sont une seule Eglise. Et ainsi saint Paul offre un modèle pour tous les temps de la manière de faire de la théologie et de prêcher. Le théologien, le prédicateur, ne crée pas de nouvelles visions du monde et de la vie, mais il est au service de la vérité transmise, au service du fait réel du Christ, de la Croix, de la résurrection. Sa tâche est de nous aider à comprendre aujourd'hui, derrière les paroles anciennes, la réalité du « Dieu avec nous », et donc la réalité de la vraie vie.