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L'étoile

Extrait de l'homélie de Benoît XVI à la messe de l'Epiphanie, dont j'ai trouvé la seule traduction française intégrale (non officielle) sur le Forum catholique. Merci à "Vaticanus". Au fait, qu'est-ce qu'ils fabriquent, sur le site du Vatican? J'avais déjà remarqué qu'on n'avait plus les catéchèses du mercredi en français. Et l'homélie du 1er janvier n'est, comme celle du 6, qu'en italien...

En cette année 2009, qui, à l’occasion du quatrième centenaire des premières observations de Galileo Galilei au télescope a été dédiée de façon spéciale à l’astronomie, nous ne pouvons pas ne pas prêter une attention particulière au symbole de l’étoile, si important dans le récit évangélique des Mages (cf. Mt 2,1-12). Ils étaient selon toute probabilité des astronomes. De leur point d’observation, située à l’orient par rapport à la Palestine, peut-être en Mésopotamie, ils avaient remarqué l’apparition d’un nouvel astre, et ils avaient interprété ce phénomène céleste comme annonce de la naissance d’un roi, plus précisément, selon les Saintes Ecritures, du roi des Juifs (cf. Nm 24,17). Les Pères de l’Eglise ont même vu dans cet évènement singulier raconté par saint Matthieu, une sorte de « révolution » cosmologique, causée par l’entrée du Fils de Dieu dans le monde. Saint Jean Chrysostome écrit par exemple : « quand l’étoile se trouva au-dessus de l’enfant, elle s’arrêta, et cela seule une puissance que les astres n’ont pas, pouvait le faire : se cacher, réapparaître ensuite, et enfin s’arrêter » (Homélie sur l’évangile de Matthieu, 7, 3). Saint Grégoire de Naziance affirme que la naissance du Christ imprima de nouvelles orbites aux astres (cf. Poèmes dogmatiques, V, 53-64: PG 37, 428-429). Ce qui est clairement à entendre dans un sens symbolique et théologique. En effet, tandis que la théologie païenne divinisait les éléments et les forces du cosmos, la foi chrétienne, portant la révélation biblique à son accomplissement, contemple un Dieu unique, Créateur et Seigneur de l’univers entier. C’est l’amour divin, incarné dans le Christ, la loi fondamentale et universelle du créé. Cela, au contraire, doit être entendu dans un sens non poétique, mais réel. C’est ainsi que l’entendait d’ailleurs aussi Dante, quand, dans le vers sublime qui conclut Le Paradis et l’ensemble de la Divine Comédie, il définit Dieu comme « l’amour qui donne le mouvement au soleil et aux autres étoiles » (Paradis, XXXIII, 145). Cela signifie que les étoiles, les planètes, l’univers entier ne sont pas gouvernés par une force aveugle, n’obéissent pas aux dynamiques de la seule matière. Ce ne sont donc pas les éléments cosmiques qui doivent être divinisés, mais au contraire, il y a en tout et au-dessus de tout une volonté personnelle, l’Esprit de Dieu, qui dans le Christ s’est révélée comme Amour (cf. Enc. Spe salvi, 5). S’il en est ainsi, alors les hommes – comme l’écrit saint Paul aux Colossiens – ne sont pas esclaves des « éléments du cosmos » (cf. Col 2,8), mais sont libres, c’est-à-dire capables de se relier à la liberté créatrice de Dieu. Il est à l’origine de tout et il gouverne tout non à la manière d’un moteur froid et anonyme, mais en Père, Epoux, Ami, Frère, en Logos, « Parole-Raison » qui s’est uni à notre chair mortelle une fois pour toutes et a partagé pleinement notre condition, manifestant la puissance surabondante de sa grâce. Il y a donc dans le christianisme une conception cosmologique particulière, qui a trouvé dans la philosophie et dans la théologie médiévales de très hautes expressions. Elle donne, à notre époque aussi, des signes intéressants d’une nouvelle efflorescence, grâce à la passion et à la foi de beaucoup de savants, qui ne renoncent ni à la raison, ni à la foi, mais au contraire les mettent totalement en valeur l’une et l’autre, dans leur fécondité réciproque.

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