On peut craindre le pire (comme d'habitude) avec les réactions des évêques français à « l'affaire » du préservatif et du sida.
Le premier à s'exprimer a été Mgr Di Falco. Et il ne craint pas d'inventer ce que le pape a dit et ce qu'il a voulu dire...
Invité à réagir sur le propos : « on ne peut pas surmonter ce drame avec la distribution de préservatifs, qui au contraire augmentent le problème », il déclare :
« On peut dire que c'est la phrase de trop parce que dans les raccourcis médiatiques ça ne lui permet pas vraiment de s'expliquer. Je pense qu'il a voulu dire que ce n'était pas suffisant mais qu'il devait y avoir derrière de l'éducation, de la responsabilisation. »
Eh bien non, il n'a pas « voulu dire » cela. Car il a explicitement dit ceci :
« La solution peut être double, une humanisation de la sexualité et une vraie amitié envers les personnes souffrantes, la disponibilité, même avec des sacrifices personnels, à être avec les souffrants. Ceci est notre double force : rénover l'homme intérieurement, lui donner la force spirituelle et humaine pour avoir un comportement juste et en même temps la capacité de souffrir avec les souffrants dans les situations d'épreuve. Cela me semble la juste réponse que l'Église donne, une contribution importante. »
Mgr Di Falco prétend encore :
« Ce qu'a dit le pape dans la première partie de son intervention c'est l'idéal (de la fidélité) proposé aux chrétiens. Mais, dans la réalité, si on n'arrive pas à vivre la situation telle qu'il la propose on ne doit être ni criminel, ni suicidaire et on doit utiliser le préservatif. »
Eh bien non. Le pape n'a pas parlé d'« idéal ». Il ne parle d'ailleurs jamais d'« idéal ». Car l'Eglise ne propose pas des « idéaux ». Elle propose la vérité, donc la vraie réalité. Et ce qu'il a dit « dans la première partie de son intervention » c'est que « la réalité la plus efficace, la plus présente et la plus forte dans la bataille contre le Sida est vraiment l'Église catholique avec ses structures, ses mouvements et communautés ».